Elm Merry Street Christmas: Dans les griffes du père noël
Troisième chapitre, en restant deux. Si il y en a qui veulent commenter, qui suivent l'histoire, votre avis m'intéresse.
Le lendemain, la nuit, même courte, ayant été paisible, mettant alors sur le compte du vin chaud à la cannelle son cauchemar, à son soulagement, heureux que Lisbon ait eu véritablement raison, le mentaliste était à nouveau opérationnel, plus que disposé pour intervenir dans la salle d’interrogatoire afin de percer à jour un suspect potentiel qui avait été arrêté en fin de matinée, suspecté de détournement de fond de la société où le cravaté au costume d’homme d’affaire insoupçonnable en malhonnêteté, travaille. Jane entre donc quelques minutes plus tard, s’assied face à l’homme, à côté de Cho, lui cédant sa place.
-Il est à toi. quittant ensuite la pièce.
L’interrogatoire filmé, se poursuivant d’une façon non commune, aux méthodes non orthodoxes, sans difficulté, les yeux se baissant durant une demi seconde, le consultant se retrouve comme téléporté, sans aucun souvenir, dans l’espace de travail sont le décor avait été totalement bouleversé. Son regard cligne de stupeur, fait un tour d’horizon, de nouveau, de la superficie avant de se retrouver dans la fameuse maison délabrée, située sur Elm Street, inclus dans la partie salon, l’espace de travail familier cependant revisité.
L’effroi le fait alors frémir, tressaillant. Cheminée aménagée face à lui, décorée par ces bottes rouges accrochées en tissu sur lesquelles les noms complets des agents ont été brodés, murs blancs, guirlandes rouges également, verts, or, argents accrochées aussi un peu partout dont à côté de la cheminée, un sapin de noël fait honneur au lieu, vêtu de ses plus beaux bijoux traditionnels, ajoutant à cela la guirlande lumineuse qui clignote. Pendant ce laps de temps, de l’autre côté de la vitre de la salle d’interrogatoire, l’équipe observant, se montre hébétée de l’endormissement soudain du mentaliste, Minelli arrivant à cet instant, qui ne tarde pas à s’en rendre compte.
-Vous pouvez m’expliquer pourquoi Jane à la tête couchée sur la table ? Qu’est-ce qu’il fiche exactement ?
-Il s’est endormi, monsieur. informe directement Cho.
-Endormi ?! On aura tout vu !
-Patron. C’est peut-être une tactique de sa part.
Lisbon, laissant ce bénéfice du doute sincèrement, tente d’arrondir les angles avant que Minelli ne s’emporte.
-Une tactique ?! Et qu’est-ce qu’on fait du suspect en attendant ?! On patiente jusqu’à ce que l’interrogatoire reprenne ?!
-Euh ! Oui. On peut toujours voir où ça amène.
-Je vais vous dire moi où ça va amener, Lisbon. A la porte si Jane continue ses numéros de guignol ! le ton élevé lors de cet avertissement.
-Il va se réveiller de toute façon. Il nous fait marcher.
-Vous devenez un peu trop conciliante à son égard ces temps-ci, encore. Si dans une minute, il ne se redresse pas, c’est moi qui le réveillerais.
-Accordez-lui juste un peu plus de temps.
Le dirigeant du C.B.I les regarde tous, le visage ronchon, abdiquant cependant avant de ressortir de la pièce d’observation.
-Juste un tout petit peu… Je sens que la journée va être longue ! lâchant sa lassitude dans un soupir
Lorsque celui-ci referme la porte, tous se jettent un regard soucieux, venant à se demander si réellement il s’agit d’un nouveau numéro, n’intervenant pas toutefois afin de le savoir.
De retour, dans le monde angoissant, effroyable, terrorisant et on en passe, du rêve, de la musique se fait entendre d’un coup, le début d’une mélodie, celle de Jingle Bell Rock, le son augmentant avant de combler tout l’espace non jusqu’à avoir les tympans crevés. Une lumière de spot se braque sur le rebord de la cheminée, feu jaillissant qui crépite rapidement après que la lumière de la salle ait été tamisée. Les yeux du mentaliste se figent à cet endroit, bouche presque béante, l’expression de sa figure craignant la pire des terreurs, lueur des pupilles affolée.
Quatre têtes apparaissent alors comme par magie noire, étant celles de Rigsby en premier, Lisbon en second, Van Pelt en troisième et enfin Cho en quatrième, sur le point de chanter cette chanson. 3,2,1.. Tous en cœur ! Le spectacle musical qui lui est offert en privé, ses amis chantant sans fausse note, plutôt bien, s’avère d’un humour macabre de la part du maître des cauchemars qui joue vers la fin du morceau, apparaissant à son tour dans un smoking, les chefs de choral sous le regard épouvanté, alarmé du spectateur star de cette scène qui ne désirerait que décamper d’ici. La musique s’arrête, les yeux de ses collègues se tournent vers Jane, visage de chacun sobre avant que ce ne soit au tour de l’affreux au don de faire déguerpir n’importe qui dans l’imminence.
-Tes amis ont du talent. Attends d’entendre ce qu’ils te réservent pour la suite.
Le mentaliste prend alors ses jambes à son cou et file. Malheureusement, le décor de la cheminée se plante face à lui comme si cette partie se clonait où qu’il tenterait de fuir, étant impossible. Il se recule légèrement par la peur tandis qu’un autre morceau s’enchaîne, obligé d’assister à la performance de cette choral très particulière, étant un supplice visuel.
-Mes oreilles prennent un pied d’enfer sur ……. ! Quelle éclate !
Krueger au sommet de sa joyeuseté délirante, dansant sur le côté, le consultant n’osant tellement le regarder tant il l’apeure, l’adjectif étant faible.
Les têtes se mettent à remuer en rythme sur le rebord de la cheminée, toujours, respirant la gaieté, allant contre nature sauf dans l’univers intime dans lequel réside le croque mitaine, les agents demandant à Jane de les accompagner dans le chant auquel il se refuse, réalisant avec sa tête un non plus qu’expressif, le répugnant.
-Allez. Chante avec nous.
Freddy s’avance alors en direction de son objet souffre peur, resserre ensuite ses gants griffus autour des poignets, fermement, l’entraînant à danser sans son consentement, le tournant dans tous les sens telle une toupie vivante, réellement dans ce songe. Santa Krueger, le plaisantin au sadisme illimité, en rit à gorge déployée, faisant trembler fugitivement les murs par l’écho de son rire démoniaque, proprement parlé, Jane secoué d’être malmené, l’esprit gagné par le tournis avant que l’affreux le relâche brusquement, atterrissant à terre.
-Tu ne tiens pas la cadence, blondinet ! HAHAHAHA !!!
La vision trouble, désorienté comme s’il avait bu des verres et des verres de vin chaud à la cannelle, sentant bizarrement le goût sur sa langue subitement, le mentaliste se retrouve, par le pouvoir de Freddy, face à Lisbon, les yeux de celui-ci vaguement en face des trous, ne faisant qu’écouter la voix suave de sa patronne.
-Oh ! Jane. Pourquoi ne voulez-vous pas chanter avec nous ? Ou avec moi uniquement. Je vous l’avais dit que ça venait du vin chaud mais vous n’en faites qu’à votre tête comme à chaque fois. Vous devriez plus m’écouter… Eh, Jane.. !
La voix à cet instant change de teinte, le visage de Lisbon devenant quant à lui, très expressif.
-Tu ne veux pas m’embrasser ? Je t’apprendrai à chanter… Boucle d’or. sortant une langue qui a revêtu la forme d’une note de musique, un sol, d’une couleur rouge éclatante dont du vin à la cannelle en dégouline, Rigsby, Van Pelt, Cho riant avec un timbre satanique, leur rire possédé par Freddy l’affreux.
Yeux révulsés par la vue soudaine d’une louche de taille moyenne, dans laquelle des lèvres miniaturisées de ses amis flottent dans le liquide alcoolisé, celles-ci se mettant à chantonner d’une petite voix, le consultant bascule en arrière brutalement, s’évanouissant sur le sol dont le vieux plancher craque sciemment sous la tombée de son poids. Une sensation violente de chuter rapidement avant de se réveiller sur la chaise de la salle d’interrogatoire, en sueur, complètement hagard, désorienté. Il se redresse immédiatement sous le regard effaré du suspect qui s’interroge, regarde autour de lui à nouveau, ne sachant plus vraiment différencier la réalité au surnaturel.
Jane se lève brusquement avec maladresse, prêt à tomber, semelles qui dérapent, fuyant, après s’être rattrapé, de la pièce sans crier cette fois-ci. L’équipe se trouve à cette seconde, déroutée, stupéfiée devant un tel déroulement de scène ainsi que de cette sortie en trombe. Les agents sortent bien sûr à leur tour, sans se préoccuper du suspect, dont Lisbon charge un officier présent, proche de la salle, de le surveiller à la hâte, pressant tous le pas pour rejoindre le mentaliste qui vient juste d’emprunter l’ascenseur pour quitter l’immeuble.
A l’extérieur, une minute plus tard, l’équipe, courant un peu vers le parking du quartier général, cherche le mentaliste du regard, l’ayant perdu de vue malgré que sa voiture soit encore garée. Les agents s’approchent alors de la DS bleu, prudemment, le voyant couché entre le siège conducteur et passager, recroquevillé à moitié sur lui, tremblotant. De s’être sauvé tel un voleur, de se réfugier dans sa voiture, n’est du tout de l’habitude de leur collègue. Lisbon ouvre par la suite la portière côté conducteur, doucement, s’accroupit légèrement puis d’une voix diplomate, posée, lui demande ce qu’il s’est passé.
-Je ne veux pas revenir au C.B.I. Je veux rester ici.
-On ne va pas vous y obliger, Jane. Dites-nous seulement pourquoi vous êtes parti comme ça.
-J’ai… J’ai… Encore fait… Un.. Autre… Cauchemar.
-Le même genre que vous nous avait raconté ?
Le mentaliste hoche brièvement par un imperceptible mouvement de tête, un oui, l’expression terrorisée, davantage que la première fois.
-D’accord. Jane, regardez-moi.
Sa tête se tourne légèrement vers sa patronne qui lui tend ensuite la main, lui proposant de donner la sienne, l’avançant sans heurt. Lorsque les deux mains sont rejointes, l’agent senior l’aide à se redresser en douceur avant que la main de Van Pelt ne se rajoute.
-Jane. Tu veux bien sortir de la voiture ? le ton sachant s’y prendre comme quand elle avait demandé à Rigsby de rester après que celui-ci ait été hypnotisé.
Le consultant ressort de sa DS tel un enfant fragile, vulnérable, le regard empli de crainte, soutenu par la suite par ses amis, qui le ramènent à proximité de la porte d’entrée des employés du bureau californien sans la franchir. Il s’assoit alors sur le rebord d’une des marches tandis que ses collègues l’entourent, debout, Rigsby lui suggérant de raconter à nouveau le contenu de son rêve, Jane s’y refusant, le regard baissé, remuant la tête d’un non réactif.
-C’est pas possible que ça te mette dans un état pareil ! Il est pas réel ce type.
Le mentaliste ébauche un rictus nerveux sur sa bouche, relève le regard vers Rigsby, le contredisant sans hostilité.
-Tu crois ? Pourtant il est.
-Tu ne veux vraiment pas nous raconter ? insiste en douceur Van Pelt. Ça te ferait du bien.
Un second non est hoché, tête rabaissée, Cho en plaisantant, l’air sérieux, impassible.
-Ça ne serait pas l’approche de noël qui te filerait des cauchemars ? Remarque rien qu’à la gueule du personnage, ça te file de suite des cauchemars.
-Van Pelt, Rigsby le regardent, acquiesçant tandis que Lisbon insiste d’un ton doux auprès de Jane.
-Vous ne voulez pas rentrer et nous raconter ? On ne va pas pouvoir s’éterniser longtemps comme ça, dehors. En plus, un suspect nous attend.
-Et si Minelli nous tombe dessus…
La remarque lucide de Wayne se rallie à la pensée commune des agents, ne préoccupant pas cependant à cette seconde le consultant qui résiste.
-Vous avez raison, vous devriez rentrer. Je préfère quant à moi rester ici. Je verrai ensuite si je reviens.
-Vous êtes sûr ?
-Oui, oui, Lisbon. Croyez-moi, je préfère.
L’équipe rentre alors de nouveau dans l’immeuble, laissant le mentaliste à l’air frais tandis qu’à l’intérieur, se dirigeant peu après vers l’ascenseur, Rigsby questionne ses collègues à propos des cauchemars de Jane.
-C’est quand même dingue. Vous pensez qu’on doit sérieusement s’en inquiéter ? Freddy Krueger ? Waouh ! J’ai pas vu ce film depuis des lustres.
-Il est possible qu’il passe seulement par une période délicate en ce mois de décembre et que Jane soit plus vulnérable cette année, se traduisant par des rêves terrifiants.
-Vous feriez un bon psy, Patron. rajoute Wayne avec sincérité, accompagné d’une touche de taquinerie que Lisbon devine, le prenant comme tel, un petit sourire étiré à demi.
-Oui, c’est ça.
-C’est vrai qu’en ce genre de période c’est toujours difficile. Ca ravive toute sorte de douleur. Noël étant une fête familiale. Jane doit en souffrir davantage en pensant à sa famille.
C’est déjà un manque terrible en dehors.
-C’est sûr.
Cho acquiesce malgré son caractère réservé, compatissant à ce que le mentaliste endure déjà chaque jour et en plus en ce mois festif, ne pouvant plus partager ensemble les joies d’antan au sein de son foyer empli d’amour, de chaleur, anéanti par la main rouge. Un monstre du sommeil qui s’additionne, ça déborde. Tous en vont de leur hochement compatissant.