Une Vie Entre Deux Océans
ERIK POV
Alicia et Maria couraient devant moi, nous étions à Baltimore et nous cherchions des Templiers depuis trois semaines. Nous en avions déjà attrapé cinq sur les soixante-sept qui nous cherchaient dans tous le pays. Nous suivions Alfonso Suarez, un Templier d'origine argentine qui se cachait depuis que nous avions abattu son ami, Luis Gonzalez, à New-York une semaine plus tôt. Suarez se cachait dans une usine désaffectée au sud de la ville. Nous nous arrêtâmes sur le toit, devant une vitre cassée. Nous nous glissâmes à l'intérieur du bâtiment et nous dirigeâmes vers la salle principale. Suarez était étalé dans un canapé deux fois plus large que lui et lisait un magazine. Je me glissais derrière le canapé et m'allongeais rapidement derrière le meuble sans faire de bruit. J'allais me redresser et lui planter ma lame dans la carotide quand un téléphone sonna. Je m'arrêtais dans mon mouvement et me rallongeais vivement derrière le canapé. Suarez se leva, alla chercher son téléphone et il décrocha :
- Suarez.
Je n'entendais pas les paroles de son interlocuteur et devais seulement me satisfaire de ses réponses :
- Londres? Attendez je note... 10A Christina Street demain. Très bien j'y serai. Faut-il porter la capuche? Oui? Alors je mettrai ma tunique, très bien.
Il raccrocha rapidement. Je sautai alors par-dessus le canapé et lui plantai ma lame dans le cou. Il s'écroula à terre, mort sur le coup. Les filles me rejoignirent et nous cherchâmes la fameuse tunique dont Suarez avait parlé. Nous nous étions mis d'accord sans même avoir besoin de parler, nous irions à Londres le soir même pour se préparer la nuit allait être longue.
ALICIA POV
Nous venions d'arriver au 10A Christina Street après avoir traverser l'Atlantique. Erik nous avait avoué que le 10A Christina Street avait été un de ses foyers d'accueil après la fin de la Seconde Guerre mondiale avant qu'il ne soit déplacé aux États-Unis et qu'il aille vivre chez Burt et Richard quelques mois plus tard. Après les années 60, le bâtiment avait été détruit et un hôtel avait été construit à la place. C'était donc dans cet hôtel que le réunion des Templiers allait avoir lieu. Nous avions planifié la mission dans le jet privé de Charles qu'il nous avait volontiers prêté.
Nous venions d'arriver devant l'hôtel en tenue, longue veste à capuche et écharpe aux couleurs des Templiers pour moi et courte veste à capuche aux couleurs des Templiers. Nous entrâmes et fûmes accueillis par un certain Sandor, le maître des lieux. Il nous accompagna dans une salle remplie d'individus encapuchonnés et nous laissa. Nous nous isolâmes et fîmes le point sur la situation : il y avait deux gardes à chaque entrées et d'autres étaient postés autour d'une estrade et retenaient la foule. Nous nous séparâmes et nous postâmes en triangle, chacun gardant une entrée. Alors que nous attendions depuis plusieurs minutes, les portes s'ouvrirent et un homme de haute taille entra, flanqué de six gardes du corps. Il se dirigea vers l'estrade tout en saluant l'assemblée qui l'applaudissait. Il se plaça derrière le pupitre installé sur l'estrade et commença :
- Messieurs dames, bienvenue. Nous allons commencer. Premièrement, je me présente pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Alan Rikkin, chef des Templiers depuis la regrettée mort d'Ellen Kaye. Je vous ai convoqué aujourd'hui pour parler du problème des Assassins, ce virus qui depuis des siècles infecte des générations entière. La lignée la plus puissante mais aussi la plus dangereuse est bien entendu celle d'Erik Lehnsherr ou Callum Lynch, le descendant d'Aguilar. Le virus des Assassins est la violence, ma fille, Sofia, a, de son vivant, fait des expériences sur plus d'une centaine de lignées, dont Erik Lehnsherr. Elle a découvert que la violence est inscrite dans l'ADN. Les cas d'Erik Lehnsherr et de son père, Joseph Jakob Lehnsherr, sont très intéressant.
Alan Rikkin se tourna vers le mur derrière lui et un écran descendit. Il reprit ensuite son discours :
- Je vais donc vous montrer les travaux de ma fille sur Erik Lehnsherr, il est très intéressant en raison de sa mutation. Ses gênes porteurs de la violence ont étaient d'autant plus affectés par la mutation que ses autres gênes ce qui donne un homme sanguinaire qui n'hésite pas à tuer pour arriver à ses fins et qui malheureusement a toutes les armes pour arriver à ses fins.
Alors qu'il parle, des images des entraînements d'Erik et d'expériences faites sur lui défilent sur l'écran. Je me tourne vers l'endroit où est censé se trouver Erik pour voir sa réaction quand je vois qu'il n'est plus à son poste. Je regarde autour de moi mais il n'est plus là. Soudain, les lumières s'éteignent et j'entends un bruit sourd. Les lumières se rallument et des cris retentissent. Je me tourne vers l'estrade mais personne ne se tient devant le pupitre. Je remarque alors la mare de sang qui coule jusqu'à mes pieds, et, alors que tout le monde se rue vers la sortie, je me fraie un chemin jusqu'à l'estrade et enfin je le voie. Erik est à genoux, la lame encore enfoncée dans le cou d'Alan Rikkin. Je m'approche de lui, pousse le corps loin du sien et il pose sa tête contre mon ventre. Je suis debout, lui à genoux, je passe ma main dans ses cheveux et le rassure mais mes paroles le touchent à peine :
- Ils me prennent pour un monstre Alicia. Je suis un rat de laboratoire, rien de plus.
- Non Erik, c'est faux ne dis pas ça. Je t'aime mon amour. Je t'aime et je sais que tout est absolument faux. Tu es quelqu'un de formidable et la seule raison pour laquelle ils te traitent comme ça c'est qu'ils l'ignorent.
Il se relève et me regarde dans les yeux pour chercher la petite lueur que j'ai quand je mens, mais il ne la voit pas car il le sait très bien, tout ce que je viens de dire n'est que la vérité pure et simple. Je le prend dans mes bras et soudain ses épaules s'affaissent, je sens alors des larmes couler dans mon cou et je le sers encore plus fort. Maria nous rejoint et nous sortons discrètement du bâtiment. Nous ramenons Erik dans notre planque et j'essaye de contacter Charles. Il me répond presque immédiatement :
- Alicia? Comment vas-tu?
- Bien, ce n'est pas moi le problème.
- Que se passe-t-il?
- Tu peux regarder dans ma tête tu sais.
- Oui... Ah je vois. Vous devriez rentrer, je crois qu'Erik a besoin de se reposer.
- Je lui ai dit que tout ce qu'il avait vu n'était qu'un tissu de mensonge mais je crois que ça n'a eu aucun effet.
- Je prend le jet, j'arrive demain matin à Londres City.
- D'accord à demain.
- A demain.
Je rejoint donc Maria dans la cuisine pour lui annoncer la nouvelle et elle m'apprend qu'Erik est allez se coucher. Quand j'ouvre la porte de la chambre, je le découvre allongé à ma place, serrant mon oreiller contre lui. Je souris et m'approche de lui. Je reprends mon oreiller, ce qui me vaut un grognement d'Erik mais il se tait dès que je m'allonge près de lui et que je le serre contre moi. Il ouvre les yeux et dit :
- Je suis désolé pour tout à l'heure.
- Ce n'est pas grave chéri, je comprend. Je viens de contacter Charles, on rentre demain, il nous attendra à l'aéroport de Londres City. C'est un petit aéroport qui n'a qu'une piste.
- D'accord.
Il se redresse, m'embrasse et pose sa tête sur mon ventre. Nous nous endormons rapidement et dormons d'un sommeil de plomb toute la nuit.
ERIK POV
Le lendemain, Maria vient nous réveiller en retard. Nous avons tellement bien dormi que nous n'avons pas vu l'heure passer. Quand Maria entre dans la chambre, Alicia est allongée sur mon torse, une main glissée sous mon t-shirt, nous n'avons même pas pris la peine de nous déshabiller la veille, mes bras entourent sa taille et une de mes mains fait des allers-retours sous sa chemise. Alicia a posé sa tête dans le creux de mon cou et je sens son souffle contre ma peau. Je suis en train de rêver d'elle quand Maria me réveille. Je sursaute et Alicia ouvre les yeux.
- Il est sept heures, on y va dans une demi-heure.
Nous nous levons rapidement et chacun mange pendant que l'autre prend sa douche. Nous sommes dans la voiture trente minutes plus tard et en route pour l'aéroport. Nous retrouvons Charles qui a l'air soulagé de me voir bien portant et je me tourne vers Alicia en me demandant ce qu'elle a raconté à Charles mais elle m'envoie baladé d'un geste de le main. Je secoue la tête et grimpe dans le jet à la suite de Charles. Je retrouve Hank assit à la place du pilote, m'assoit à côté de lui et nous décollons en quelques minutes. Je parle avec Hank pendant tout le trajet et je vois bien qu'il n'est pas au courant de l'assassinat que j'ai commis la veille, ce qui m'arrange vraiment.
ALICIA POV
Alors que nous retrouvons Charles je perçois la question muette d'Erik mais je l'envoie balader, je n'ai pas envie de m'expliquer avec lui. Je salue Charles et Hank puis je m'installe avec Maria et le professeur au fond de l'avion alors qu'Erik va à l'avant avec Hank. Nous parlons de lui pendant tout le trajet, je sais qu'il n'aime pas cela mais je m'inquiète énormément pour lui depuis l'assassinat d'Alan Rikkin. Heureusement, Charles me rassure en me disant qu'Erik a déjà été confronté à des attaques comme celles là mais je vois bien qu'il n'est pas tranquille. Lorsque nous atterrissons, nous sommes accueillis par Raven. Erik n'ouvre pas la bouche pendant tout le trajet, quand nous arrivons à l'école, il salue à peine Peter et Jean qui nous attendent devant l'entrée du château et il monte prendre une douche. Je ne le revoie pas de la soirée et nous mangeons donc sans lui. Vers neuf heures du soir, je m'inquiète de ne pas le voir, je monte donc voir dans notre chambre mas je ne le trouve pas. Je cherche partout à l'étage quand je vois la fenêtre du couloir du dernier étage ouverte. Je passe la tête à l'extérieur et je le découvre, du moins je ne le vois pas entièrement, je découvre seulement ses jambes qui se balancent dans le vide. Je l'appelle mais il ne répond. Je soupire, il m'oblige à monter. Je grimpe sur la rambarde et escalade le mur en quelques secondes. Je m'allonge près de lui et le regarde :
- Que se passe-t-il Erik? Parle-moi.
- Je ne veux pas Alicia, je ne peux pas.
Je ne réessaye pas et me colle à lui, il me sert dans ses bras :
- Je t'aime.
- Je t'aime Erik.
Je laisse quelques minutes passer et alors je lui annonce la nouvelle :
- Erik?
- Hmm?
- Je... Je suis enceinte.
Il se redresse si rapidement qu'il se fait mal aux côtes :
- C'est super Alicia!!!
Il est si heureux, il me prend dans ses bras et m'embrasse fougueusement. Revoir son sourire après tant de temps me fait tellement plaisir que j'en oublie que je suis sur le toit. Je manque de tomber mais je suis dans les bras d'Erik et il me retient. Nous redescendons du toit et nous dirigeons vers notre chambre quand Charles nous interpelle :
- Alicia! Tiens Erik.
Il remarque le grand sourire de son ami et le regarde d'un air interrogateur :
- Tu souries? C'est bizarre, que se passe-t-il.
- Regarde dans ma tête Charles.
Le professeur porte deux doigts à sa tempe et soudain, un grand sourire vient illuminer son visage :
- Félicitations!
- Merci.
- Depuis quand le sais-tu Alicia?
- Depuis Londres, j'ai eu des doutes alors j'ai voulu m'en assurer. Et voilà.
Charles sourit et dit :
- Vous allez l'annoncer ou vous voulez attendre que cela se voit?
- Je préférerai attendre. Surtout si c'est pour que Raven me suive partout pendant ma grossesse.
- Pas faux. D'ailleurs, Raven te cherche.
- J'y vais. Je te rejoins tout à l'heure chéri.
- D'accord.
J'embrasse Erik et je descends, le laissant avec Charles. Je retrouve Raven dans la cuisine et elle m'emmène dans une salle de classe déserte, laissant Hank seul :
- Quand est-ce que tu vas te mettre avec lui Raven?
- Qui?
- Ne joue pas à ça, tu sais très bien de qui je parle.
- Je l'aime bien mais de toutes façons on n'est pas là pour parler de moi Alicia.
- Que me veux-tu?
- Comment s'est passé la traque?
- Bien.
- Alors pourquoi Erik avait une tête de dix pieds de long?
- Raven, ce n'est pas ton problème, il ne voulait même pas m'en parler tout à l'heure.
- Mais tu l'as deviné.
- Quand Rikkin a été tué par Erik, il était en train de faire un exposé sur les expériences qu'il a fait sur Erik et il a utilisé des mots qui présentaient Erik comme un monstre, une erreur de la nature.
- Mais comment est-ce qu'il peut croire ça?
- Il a vécu plus de choses que nous tous réunis et je ne sais pas comment il peut encore être en vie alors son esprit
- Pourquoi dis-tu cela?
- Tu ne sais donc pas? Après Apocalypse, il a fait trois tentatives de suicide. J'étais la lors de la dernière et je t'assure que ce n'était pas beau à voir. Il rêvait éveillé, il revivait les pires moments de sa vie et répétait sans cesse que c'était de sa faute.
- Trois tentatives de suicide?! Il n'en a jamais parlé.
- Bien évidemment, comment crois-tu qu'il aurait vécu le regard des autres.
- Oui, c'est vrai. Alors tu m'assures que tu veilles sur lui d'accord.
- Raven, pour qui me prends-tu? Évidemment, je veilles sur lui, je ne fais même que cela.
- Alors va le rejoindre. Tu sais depuis qu'il est avec toi il a vraiment changé. En beaucoup mieux cela va sans dire.
Je souris et avant de sortir lui dis :
- Tu sais tu devrais vraiment aller voir Hank.
- Alicia!
- D'accord, je m'en vais mais tu devrais y repenser.
Je monte alors retrouver Erik mas je croise Henri dans le couloir :
- Hank, tu tombes bien. Raven est toute seule en bas, tu devrais y aller.
- Euh, d'accord. Merci.
Il se dirige vers la salle de classe et je vois déjà la tête de Raven en le voyant arriver, ce qui fait rire. J'ouvre la porte de ma chambre et trouve Erik endormi à ma place et Charles assis sur un fauteuil près du lit. Il lève la tête alors que je passe la porte :
- Il était exténué, il s'est endormi en quelques minutes.
- Tant mieux, il en avait besoin.
Charles se lève et continue :
- Encore félicitations Alicia.
- Merci.
Il sort de la chambre et me laisse seule avec Erik. Je me déshabille et met un t-shirt et un pantalon de survêtement puis je me couche près d'Erik. Il se réveille et me dit :
- Regarde dans la poche de ma veste.
Je me relève et prend la veste. Je cherche à l'intérieur et trouves un boîtier. Je le sors et Erik, qui m'a rejointe, le prend. Il pose un genou à terre et me demande :
- Alicia veux-tu devenir ma femme?
Un grand sourire illumine tout à coup mon visage et les larmes aux yeux je lui répond :
- Oui.
Il sourit à son tour, se relève et me passe la bague au doigt. Je l'embrasse alors de toutes mes forces, il me soulève et me porte jusqu'au lit tout en continuant à m'embrasser. Il me fit l'amour passionnément cette nuit-là et il oublia toutes les peines qui l'avaient accablé ces derniers jours.