Une Vie Entre Deux Océans
POV ALICIA
30 juin 1984
Quelques secondes avant l'explosion, j'étais encore dans ses bras, je sentais sa poitrine se soulever au fur et à mesure qu'il respirait, et soudain, je me retrouvai à terre et je ne le voyais plus.
Mes oreilles bourdonnaient, je ne voyais que d'un œil, ma vision était flou voir inexistante de l'autre œil. J'essayai de me relever quand je sentis des mains se glisser sous mes aisselles :
- Alicia, relève toi! me dit Charles.
- Je n'y vois rien. répondis-je.
- Je vais arranger ça.
Je sentis alors ses doigts sur mes tempes et petit à petit, ma vue revint et je regardai autour de moi. Je le vis alors : étendu sur le dos et au-dessus de lui, Raven qui essayait de le ranimer.
- Erik! criai-je en me précipitant vers lui.
Je pris sa tête entre mes mains et au même moment, il expira. Il regarda autour de lui, affolé, et je le serrai contre moi pour le rassurer.
- Chut. Chut. Calme-toi Erik.
- A...licia?
- Oui Erik. Je suis là. Calme-toi.
Il ferma les yeux et s'endormit presque aussitôt. Je regardais Raven et la remerciais en silence. Je me tournai alors vers l'endroit où se trouvais Moïra avant l'explosion mais elle ne s'y trouvait plus. J'interrogeais Charles du regard mais il secoua la tête, il ne l'avait pas vue non plus. J'allais lui demander s'il pouvait la localiser grâce à son pouvoir quand des secouristes arrivèrent :
- Par ici! criai-je.
Ils accoururent et s’occupèrent d'Erik. Ils demandèrent si quelqu'un voulait venir avec eux et Charles me dit d'y aller pendant qu'ils s'occuperaient de Moïra alors je suivis les secouristes.
Cinq heures plus tard, Charles et Raven vinrent me retrouver à l'hôpital :
- Alors? Où est Erik? demanda Raven.
- Toujours au bloc. répondis-je.
Charles s'assit à côté de moi et dit :
- Je n'aurais jamais imaginé que Moïra puisse faire ça.
- On est ensemble depuis hier et il est déjà mort une fois. dis-je en souriant.
- Il va s'en sortir, comme d'habitude. dit Raven.
- Oui, comme d'habitude. soupira Charles.
Un chirurgien arriva au même moment et je me levai précipitamment. Je regardai brièvement Charles et voyant son air soulagé, je poussai un soupir de soulagement :
- Il y a eu des complications durant l'opération mais il est stable maintenant. Je vous montre sa chambre, venez.
Nous le suivîmes jusqu'à une petite chambre au fond d'un couloir. J'entrai et je le vis alors, son visage était intacte mais son torse était recouvert de bandages. Je m'approchais doucement et lui caressais le visage, il remuait le visage dès que le touchais. Le chirurgien demanda des chaises et nous nous assîmes, attendant qu'Erik se réveille.
1 juillet 1984
J'ouvrais les yeux doucement et regardais autour de moi, où étais-je? En voyant Erik, la mémoire me revint, j'étais à l'hôpital avec Erik, il était dans le coma depuis hier, depuis l'explosion. Je me levais et m'approchais d'Erik. Je m’asseyais au bord du lit et le regardais. J'entendis un mouvement et je me retournai, je vis un jeune homme d'une vingtaine d'année, il avait des cheveux longs et gris, il avait un rubik's cube dans les mains, qui bougeaient tellement vite que je ne les voyais même pas, et il pleurait. J'allais lui demander pourquoi il était là quand Charles se leva et prit le jeune homme dans ses bras :
- Peter, que fais-tu là?
- Tu ne m'as pas contacté alors j'ai eu peur. répondit Peter.
- Je t'avais dit de ne pas venir.
- Je... j'ai demandé à Jean.
Charles poussa un soupir et se tourna vers moi :
- Voici Peter, c'est le fils d'Erik, il a dû t'en parler.
J'acquiesçai et répondis :
- Oui bien sûr. Viens. lui dis-je, je m'écartais et lui laissais la place près d'Erik. Il me remercia rapidement et en une seconde, il était près de son père.
- Charles, je peux te parler deux minutes s'il-te-plaît? demandai-je.
- Allons dehors, on achètera à manger en revenant. répondit-il.
Nous sortîmes de la chambre et nous dirigeâmes vers la sortie.
- Il m'a parlé de Peter mais il ne m'a jamais parlé de son pouvoir, j'ai eu peur en le voyant arriver à toute vitesse. dis-je en souriant.
- Peter est un garçon extraordinaire mais il me tape parfois sur les nerfs à cause de ses blagues.
- Depuis combien de temps sait-il qu'Erik est son père?
- Il l'a appris après Washington. Tu as dû en entendre parler.
- Qui n'en a pas entendu parler? Je crois que ça a fait le tour du monde en quelques minutes.
- Oui, mais je ne peux pas en vouloir à Erik pour ça, ni même pour Cuba.
- Je crois que je te ressemble plus que je ne lui ressemble. Du moins par certain côté.
- Il n'a pas eu une vie facile et la plupart du temps, on le rejetait. Après Auschwitz, il a retrouvé une famille mais elle s'est aussitôt envolée.
- Je ne sais même pas comment il fait pour aimer quelqu'un d'aussi ordinaire que moi.
- Tu es loin d'être ordinaire. Les seules femmes qu'il a jamais aimé étaient très loin d'être ordinaires, je peux te l'assurer.
- Est-ce que la mère de Peter est morte?
- Non. Peter vit toujours chez elle la moitié de l'année. Si tu veux savoir pourquoi il ne sont pas ensemble, c'est parce qu'Erik l'a abandonnée.
- Comment ça?
- Il ne voulait pas l'abandonner mais il a retrouvé un groupe de nazis basé à New-York. Il a résisté à l'idée de s'en prendre à eux jusqu'à ce qu'ils s'en prenne à la mère de Peter, peu après cela, on a retrouvé le groupe entier dans une décharge à Manhattan. Il a préféré s'enfuir plutôt que quelqu'un d'autre ne s'en prenne à la mère de Peter. Il ne savait pas qu'elle était enceinte.
Alors que je hochais la tête, il se tourna vers moi et dit en souriant :
- Je n'ai pas dis tout ça pour que tu te détournes de lui, au contraire. Et si tu veux savoir si Peter t'accepteras, je suis sur que la réponse est oui.
J'acquiesçai et lui dis :
- Il m'a parlé de sa fille et de sa femme en Pologne, après Washington. Elles devaient être toute sa vie là-bas.
- Il n'a rien pu faire pour les sauver, personne n'aurait pu. Je ne sais pas pourquoi, mais le destin semble s'acharner sur lui.
Il finit sa phrase au moment où nous arrivions à l'épicerie. Nous entrâmes et achetâmes de quoi manger et un énorme sandwich pour Peter :
- Il mange autant que trois personnes réunies. m'expliqua plus tard Charles.
Nous retournâmes à l'hôpital où nous trouvâmes Peter et Raven en train de faire un concours de dames à côté du lit d'Erik.
5 juillet 1984
Cela faisait six jours que nous surveillions Erik. Il bougeait parfois dans son sommeil, quand je l'appelais ou quand Charles essayait de le réveiller à l'aide de son pouvoir. Nous nous relayions près d'Erik chaque jours. J'avais appris à connaître Peter, qui était un garçon très gentil mis à part ses blagues destinées à Raven, durant les heures que j'avais passé à veiller avec lui ou à mon appartement, après chaque veillés près d'Erik. Charles avait eu raison à son propos car Peter m'avait tout de suite acceptée comme étant la "petite amie" de son père.
Ce jour-là, ou du moins cette nuit-là car il était trois heures du matin, je surveillais Erik avec Charles. Nous avions parlé pendant une heure et Charles avait ensuite proposé que l'on se repose. Je m'étais donc assise au bord du lit d'Erik et jouais avec mes clés quand je sentis un mouvement derrière moi. Je me retournais brusquement et voyais les yeux d'Erik pour la première fois depuis une semaine :
- Hey! Comment vas-tu? lui demandais en me rapprochant pour l'embrasser.
- Su...per. dit-il faiblement. Il répondit à mon baiser et laissa sa tête se reposer sur son oreiller.
Charles se leva à son tour et demanda :
- Alors Magnéto, battu par un mur?
Erik rigola douloureusement et répliqua :
- Un mur blindé monsieur-je-sais-tout.
- Effectivement, ça change la donne.
Erik sourit et se poussa lentement sur le côté, il me dit :
- Viens s'il-te-plait.
- Tu es sûr?
- Oui.
Je m'allongeais alors à côté de lui et il posa sa tête sur mon épaule. Charles se rassit et appela Peter et Raven mentalement. J'embrassais le front d'Erik et passais mes mains dans ses cheveux en lui murmurant des "je t'aime" au creux de l'oreille. Peter et Raven arrivèrent cinq minutes plus tard et le garçon s'élança vers son père :
- Papa!
- Salut gamin. Qu'est-ce que tu fais là? demanda Erik faiblement.
- Charles ne me recontactait pas alors j'ai eu peur qu'il ne t'ai pas trouvé et je suis venu. répondit Peter.
- Il ne fallait pas gamin. il t'aurait mis au courant. dit Erik douloureusement.
- Eh! Tu peux pas dire ça, j'ai le droit de m'inquiéter! répliqua Peter. On avait pas de nouvelles! Tu es parti sans rien dire, je ne t'ai même pas vu avant ton départ et tu crois qu j'allais te laisser t'en tirer comme ça?
Un grand silence accueilli sa question, puis Erik pris enfin la parole, très faiblement :
- Peut-être pas mais je suis comme ça. Je n'y peux rien.
- Je sais je suis comme toi. Je suis parti de la maison sans rien dire. Maman ne sait même pas que je suis en Suède.
- Peter. soupira Erik.
- Bon. Est-ce que quelqu'un a faim? demanda Charles pour calmer tout le monde.
- Je viens avec toi, viens Peter. dit Raven.
- J'arrive. dit Peter.
Il enlaça son père et demanda :
- Vous-voulez quelque chose?
- Je l'ai dit à Charles, Alicia aussi, t'inquiète. Allez, va. dit Erik.
Peter partit et je me retrouvai seule avec Erik :
- Tu devrais dormir après manger.
- Ne t'inquiète pas, je ne vais pas tenir très longtemps.
Il reposa sa tête près de moi et m'embrassa doucement et je lui caressai les cheveux :
- Je t'aime Erik.
- Je t'aime aussi Alicia.