Un vulgaire jouet

Loki Odinson était un jeune homme calme et tranquille, il n’avait jamais été un enfant compliqué ou dur à vivre, loin de là. Il avait pour seule passion la lecture, mais pas n’importe laquelle ; il était curieux et intrigué par l’histoire de la civilisation et par la physique qui régit les lois de notre monde. De ce fait, il aimait lire les encyclopédies et romans fantaisistes qui le faisaient tant rêver. Ces deux domaines le captivaient, au point qu’il pouvait passer des jours et des jours enfermés dans la bibliothèque personnelle de ses parents, dans l’unique but d’acquérir de nouvelles connaissances. Il était avide de savoir et avait comme philosophie la célèbre citation de Francis Bacon : “savoir, c’est pouvoir”.

Loki était une personne craintive et sensible de nature. Il se méfiait de quiconque osait l’approcher d’un peu trop prêt et n’avait pas d’amis, les seules personnes suffisamment proches étant sa famille.

Il était le parfait opposé de son grand frère, tant au niveau physique qu’émotionnel.

En effet, Thor était un sportif accompli et avait une personnalité décomplexée et explosive, il était hyperactif et ne cessait d’embarquer son petit frère dans ses aventures lorsqu’ils étaient plus jeunes.

Mais malgré leurs différences et tant dans leurs passions que dans leurs caractères, ils s’appréciaient. Loki parvenait, non sans difficulté, à supporter la présence de son frère et ce dernier l’aimait éperdument en retour.

Ils ne vivaient cependant pas constamment ensemble. Depuis leur plus jeune âge, tous deux étaient inscrits dans des pensionnats, séparés du fait de leur cursus scolaire bien trop différents. Par conséquent, ils ne se voyaient qu’en de rares occasions telles que pendant les vacances et certains week-ends.

Lors de ses douze ans, il apprit qu’il avait été adopté alors qu’il n’était qu’un nourrisson. Ce fut pour lui un choc particulièrement éprouvant et difficile à encaisser, d’autant plus lorsqu’il sut les véritables intentions de son vil paternel et PDG d’une entreprise extrêmement importante et puissante.

À tel point qu’il vouait depuis ce jour, l’anniversaire de ses douze ans, une haine sans nom envers son faux paternel, envers Odin qui espérait se servir de lui comme d’un vulgaire pion dans ses plans de conquête.

Loki, au fil des années, devenait de plus en plus indépendant, il prenait de la distance vis-à-vis de sa “famille”.

Thor devait hériter du statut de son père, mais ce dernier avait également prévu une unification avec l’une des deux autres entreprises concurrentes, Laufey Industrie et la célèbre Stark Industrie.

ll s’avérait que Loki n’était nul autre que le fils du richissime et puissant Laufey, un homme d’affaire scrupuleux et sans pitié. Ce dernier avait lâchement abandonné son enfant dans un orphelinat. Odin, aillant eu vent de son geste, décida quelques jours plus tard d’adopter son fils.

Cet homme, ne pensant qu’à la prospérité de son patrimoine, avait espéré une unification entre son entreprise et celle de Laufey par le biais de leurs deux enfants. Thor, naturellement, n’était pas encore au courant d’une telle manigance et s’étonnait donc de voir son jeune frère le fuir et s’éloigner peu à peu de lui. Il en était troublé, et même blessé ; son petit frère, il l’aimait.

La seule personne qui avait encore de l’estime aux yeux de Loki était Frigga, qu’il considérait comme sa véritable mère.

C’était une femme d’âge mûr et d’une grande sagesse. Elle avait fait de son mieux pour inculquer des valeurs morales et donner une bonne éducation à ses deux adorables enfants. Elle les aimait de tout son cœur et donnerait sans hésitation sa vie pour leur bonheur et leur bien-être. C’était une femme admirable et forte, et son fils aux yeux émeraude ne pouvait que l’admirer.

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Loki était confortablement installé sur son lit de draps blancs immaculés, les mains derrière la tête, il fixait le plafond avec attention. Il se sentait bizarrement nostalgique, sûrement parce que le lendemain, il rentrerait au manoir et retrouverait sa… “famille”.

Il se remémora l’une de ses premières crises après avoir appris qu’il avait été adopté :

Thor et ses amis s’amusaient tranquillement dans le jardin, dont le nombre d’hectares dépassaient la centaine, pendant qu’il lisait un livre à l’ombre d’un gigantesque cerisier.

Ils ne savaient pas à quoi ils jouaient, mais les cris qu’ils poussaient commençaient à l’agacer. Aussi, il ferma son livre et se leva avec la ferme attention de s’éloigner de ce vacarme.

Mais alors qu’il espérait pouvoir s’enfuir, la bande arriva et l’encercla en poussant des ululements pathétiques d’Indiens, de leurs voix braillardes et fort désagréables pour ses oreilles sensibles. Ils le capturèrent et le ligotèrent à un arbre ; il était devenu leur “prisonnier visage pâle”.

Il supplia Thor de le libérer, ne trouvant cette plaisanterie pas drôle le moins du monde. Mais ce dernier ne l’entendait pas de cette manière.

Il criait de toutes ses forces pour qu’on le libère, qu’on vienne le chercher et qu’on gronde ces garnements, en vain. Ils étaient bien trop éloignés de la splendide demeure.

Pourtant, un timide petit garçon s’approcha à pas de loup pour ne pas se faire prendre. Lorsque les piètres imitations d’Indiens s’éloignèrent, il en profita pour libérer Loki. Il s’agissait d’Anthony Stark, le fils du célébrissime génie Howard Stark, également PDG de Stark Industrie.

Son père ayant été convié pour la journée dans la demeure Odinson pour parler affaires avec le chef de famille, Odin, son fils s’était promené et avait visité la demeure avec curiosité.

Lorsqu’il avait entendu l’appel à l’aide de Loki, il s’était précipité vers la source et avait patiemment attendu que ses ravisseurs s’éloignent avant de défaire le cordage. Loki, âgé de cinq ans de moins que lui -il avait dix-sept ans- s’était confortablement logé dans ses bras, contre son torse, et avait pleuré. Ils étaient restés ainsi, sans bouger, dans les bras l’un de l’autre, Tony caressant la longue et soyeuse chevelure du petit Loki jusqu’à ce que ses bourreaux ne reviennent.

Là, Loki eut un déclic. Thor s’apprêtait à l’arracher des bras de son sauveur lorsque le petit garçon aux cheveux ébène et aux yeux d’un magnifique vert azuré, cadet du ravisseur, frappa violemment sa grande main du revers de la sienne, le regard sombre et emplit d’une certaine colère qui ne demandait qu’à s'extérioriser.

“N’en as-tu pas eu assez ?! À maintes reprises, vous m’avez humilié et rabaissé plus bas que terre ! Combien de fois ai-je dû subir la colère d'Odin, TON père et non le MIEN ?! HEIN ?! COMBIEN DE FOIS AI-JE ÉTÉ PUNI À TA PLACE, THOR ?!

J’en ai assez, j’exige que cela cesse. Plus jamais, au grand jamais, je ne me laisserai faire. Je vous déteste tous ! Votre vue m’insupporte, vous me dégoûtez tous ! TOUS AUTANT QUE VOUS ÊTES ! Vous ne m’êtes pas supérieurs ! Vous n’êtes que des moins-que-rien qui vous en prenez à un garçon sans défense et qui n’avait rien demandé.

Quant à toi, Thor …” Loki se mit à ricaner, lui adressant un regard malsain, la bouche tordue en un rictus fortement dérangeant.

“Ta vue me dégoûte, tu me donnes envie de vomir. Je ne suis pas ton frère et je ne l’ai jamais été.”

Il leva la tête, lui donnant un air hautain et impétueux, puis il se retourna pour faire face à son sauveur. Il savait pertinemment il était. Il semblait gêné et affreusement mal à l’aise, d’avoir assisté à une telle scène.

“Quant à vous, je vous remercie.”

Le faciès de Loki changea en une adorable moue, semblant à son tour gêné. Stark feignit l'indifférence et se retourna pour s’éloigner du groupe, suivit par un petit Loki dont les joues commençaient à prendre une teinte légèrement rosée. Ce fut particulièrement éprouvant d’avoir dû se rebeller contre son grand frère. Lui avoir crié dessus avait été presque traumatisant pour le jeune enfant. Mais pas autant que l’annonce de son adoption. Non… il était fort. Il pouvait supporter aisément cette petite admonestation.

Après cette scène, lui et l’ingénieur s’étaient liés d’amitié. Lorsqu’il l’avait rencontré, l’ingénieur était fraîchement diplômé du M.I.T. du Massachusetts.

Loki sourit et se redressa sur son lit : c’était également sa première rencontre avec le génie et actuel nouveau PDG de l’entreprise familial Stark Industrie.

Alors âgé de vingt-trois ans, son ami était devenu l’un des hommes les plus importants et les plus influents de la planète, notamment grâce à la fabrication d’armes d’une technologie très avancée. Mh... Comment s’appelait-il déjà ? Hammer ! Hammer Industrie. En dépit du fait qu’il s’était imposé sur le marché, Tony restait incontestablement le meilleur.

Loki était fier de la réussite de son ami, bien que cette réussite se soit faite sur la mort de milliers de personnes.

Il se rappelait les nombreux après-midi passés dans le manoir Stark dès qu’il en avait l’occasion. Il retrouvait la plupart du temps Tony dans son atelier, à bricoler de multiples machines toutes plus fantastiques les unes que les autres. De plus, le génie lui expliquait sans cesse chaque fonctionnement de chaque composant, comme le ferait un professeur assidu. C’était agréable et Loki suivait ses leçons avec grand intérêt et concentration.

Stark devint, par la suite, professeur dans la future faculté qu’intégrera Loki à la rentrée.

C’est-à-dire une semaine après. Et entre-temps, il y aurait son anniversaire.

Pour cet évènement, il avait été contraint de rentrer dans la résidence familiale, à son grand désarroi. Cela faisait bientôt cinq ans qu’il n’avait pas vu sa “famille”. Il écrivait souvent à Frigga et en retour, elle lui envoyait de l’argent et s’assurait que tout allait bien pour son tout petit. Son poussin... Dieu, comme elle lui manquait ! Il avait hâte de la revoir.

Il n’était revenu que très tard le soir aujourd’hui et n’avait -heureusement- croisé personne. Il n’avait envie de voir personne, en particulier Odin qu’il méprisait au plus haut point.

Thor lui manquait… Il avait beau le haïr de toutes ses forces, une part en lui désirait le revoir, dormir à ses côtés les nuits d’orage, lui conter ses affreux cauchemars pour qu’il puisse le réconforter… Thor pouvait se montrer particulièrement affectif, gentil et généreux avec son petit frère. Mais ce dernier se souvenait amèrement de la façon dont il se comportait lorsqu’il traînait avec ses amis : il devenait une brute sans cervelle et dénuée de sensibilité.

Diable, qu’il détestait ce Thor-là !

Il finit par s’endormir tard dans la nuit, dans sa chambre qui avait été spécialement nettoyée en prévision de son arrivée.

Il avait passé cinq longues années dans un internat et lorsqu’il était en vacance, il allait incontestablement chez son ami Tony... Ou Thanos, un ancien amant qu’il ne regrettait absolument pas.

Il avait eu une relation sulfureuse avec ce dernier, mais elle s’était mal terminée :

Il avait eu des fantasmes particuliers auxquels Loki ne pouvait répondre. Ils finirent par se séparer, mais ce ne fut pas sans séquelles. Thanos était un homme violent qui n’hésitait jamais à lever la main sur ses proches, ou même ceux qui ne l’étaient pas, pour obtenir ce qu’il voulait.

De cette relation, l’homme à la chevelure ébène en était ressorti plus mûr et plus assuré. Il avait appris à avoir confiance en lui, d’ailleurs, ce n’était pas pour rien que désormais, on le surnommait Langue d’argent.

Loki était particulièrement doué avec les mots. À défauts de ne pas avoir de muscles pour se défendre, il targuait de son habile langue comme d’une arme contre ses ennemis.

Loki, comme à son habitude, se réveilla aux aurores. Il prit une douche et se vêtit de ses plus beaux vêtements : une chemise d’un magnifique vert azuré à col mao, un jean à coupe droite noir taillé spécialement pour lui, des chaussures cirées à bout carré et un gilet d’un vert à peine plus foncé que sa chemise.

C’est avec une certaine appréhension qu’il se rendit dans la salle à manger, afin de se restaurer. Lorsqu’il entra dans la pièce sardanapalesque, il s’installa sur l’ancienne chaise qu’il occupait avant ses treize ans puis il se servit et mangea en arborant un air arrogant, comme à son habitude.

Frigga lui adressa un regard plein d’affection et de fierté ; son poussin avait grandi, il était devenu un si beau jeune homme. Il lui avait tant manqué qu’il était difficile pour elle de ne pas se déplacer pour le prendre dans ses bras et s’assurer qu’il allait bien.

Thor, lui, jetait quelques regards dans sa direction. Il semblait perplexe et intrigué, mais néanmoins heureux de revoir son petit frère. Le blond avait changé lui aussi : il était devenu un athlète confirmé et il avait également mûri. Il n’était plus le même et il comptait le lui prouver.

Odin, quant à lui, était partagé entre la culpabilité et la colère. Il était renfrogné et en voulait à Loki pour les avoir abandonné. C’était de sa faute si Frigga était entrée dans une longue dépression. C’était de sa faute si Thor s’était rebellé contre lui, contre le destin grandiose qu’il comptait lui offrir ! Ce petit impertinent… Ingrat.

Ce fut Frigga qui rompit le silence afin de demander comment allait Loki. Ce dernier lui répondit aimablement et tous deux, d’un regard de connivence, convinrent d’un rendez-vous sous le bosquet du jardin. Comme lorsque Loki était petit : Frigga lui inculquait les bonnes manières et les attitudes à avoir pour être apte à évoluer dans la “haute société”.

Elle lui enseignait l’art du langage, l’art de se déplacer élégamment, la posture à adopter lorsqu’il devait être diplomate et s’imposer… Et bien des choses d’autant plus intéressantes.

C’était leur moment à eux, les seuls moments durant lesquels Loki se sentait véritablement aimé.

À la fin du repas, Loki s’apprêtait à retourner s’enfermer dans la chambre lorsque, dans le couloir, Thor l’arrêta pour le dévisager longuement. Il le regarda de haut en bas avant d’afficher un sourire emplit de fierté.

“Mon frère… Tu as tant grandi ! Tu es dorénavant devenu un homme !”

Loki leva les yeux au ciel face à la piètre tentative de Thor d’engager une discussion avec lui. C’était… tellement cliché, ce qu’il venait de dire. Ne pouvait-il pas faire un effort, que diable ?! Non pas qu’il soit exigeant…. Quoi que... Si. Loki était exigeant. Exigeant envers son crétin de non-frère.

“Je ne suis pas ton frère.”

Loki croisa les bras contre sa poitrine et attendit que son interlocuteur se pousse pour passer, ce qu’il ne fit pas à son grand désarroi.

“Thor, que veux-tu ? Pour l’amour du ciel, vas-tu me laisser passer ?”

- Je souhaite rattraper le temps perdu, mon frère. Cela fait cinq longues années que nous ne nous sommes pas vus. Tu as changé … Et j’ai changé également ! Je ne suis plus l’enfant stupide et immature que tu avais connu. Et puis je souhaitais…”

Thor semblait soudainement un peu gêné par ce qu’il s’apprêtait à dire. Mais c’était justement ce qui intéressait Loki. Le regard de ce dernier s’était allumé et il fixait avidement les lèvres de l’individu imposant et têtu qui lui faisait face. Un coin de sa tête constata qu’il avait de belles lèvres, des lèvres qui donnaient envie de mordiller, des lèvres qui lui disaient “Embrasse-nous”. Loki chassa bien vite ces horribles pensées.

“Thor, je t’en pris, abrège. J’ai d’autres chats à fouetter !” répliqua-t-il, acide.

L’intéressé soupira légèrement puis capitula.

“Je suis sincèrement désolé. Je sais que c’est en partie de ma faute si tu nous as fui. Et, contrairement à père, je ne t’en veux pas. Nos comportements à ton égard étaient avilissants.”

Haussant un sourcil, Loki resta coi et silencieux face à son aîné. Il ne savait comment interpréter ses paroles. Il nageait maintenant en plein doute, son frère semblait être sincère, devait-il lui pardonner ? Ou au contraire attendre plus que de simples excuses ? Car, après tout, c’était facile de s’excuser après des années de séparation. Loki avait besoin de quelque chose de concret.

Il balaya donc ses divagations d’un geste las de la main, puis il bouscula doucement Thor afin de passer de s’éloigner, digne et fier, la tête haute.

Ce geste caractéristique de Loki fit sourire Thor. Il trouvait ce comportement attendrissant, il lui rappelait l’attitude qu’arborait les chats. Son frère était un petit animal sans défense se pensant curieusement fort, prédateur. Alors que des deux, le prédateur, c’était bien lui.

Loki ne retourna pas dans sa chambre comme il avait prévu de le faire, il avait perdu trop de temps. Il se rendit donc directement dans le jardin. Tant pis pour ses belles chaussures neuves. Frigga était bien plus importante. D’ailleurs, le femme s’était assise sous l’ombre d’un arbre, proche du bosquet. Elle avait étendu une grande nappe et apporté un panier contenant sûrement des rafraîchissements et des douceurs.

Loki ne pu réprimer un doux sourire étirer ses fines lèvres. Il émit un petit raclement de gorge afin d’annoncer sa présence avant de s’installer prêt de la femme qu’il considérait comme sa mère. Peu importe qu’ils soient liés par le sang ou non. Il l’aimait comme tel et elle avait toujours été là pour lui, contrairement à certains hommes de sa famille.

Frigga profita de leur proximité pour se blottir dans les bras de son enfant, qui n’était plus un enfant dorénavant. C’était devenu un homme. Aussi grand que Thor mais d’une carrure moins prononcée. Il était particulièrement séduisant et, sans nul doute, il devait avoir du succès auprès des demoiselles.

En l’interrogeant sur ce point précis, elle le vit adorablement rougir et, gêné, il lui avoua qu’il n’était pas attiré par la gente féminine. Frigga ne s’en offusqua pas, elle n’en avait cure. Homme ou femme, tant que son fils était heureux, c’était le principal. Et tout naturellement, en tant que bonne maman, elle se devait de l’asticoter sur ce sujet épineux. L’homme à la chevelure ébène et aux incroyables yeux verts râla, mais finit par lui conter son histoire compliquée avec Thanos.

Elle était peinée et se mit à pleurer, elle en voulait à cet homme qui lui était inconnu. Comment pouvait-on faire du mal à ce charmant jeune homme ?! Son poussin !!! Son bout d’chou… Son adorable garçon… Elle le serra aussi fort qu’elle le pouvait dans ses bras, blottissant son visage harmonieux contre sa poitrine. Pauvre petit…

Thor, de son côté, décida de faire un jogging dans le jardin. Il se plaça derrière le bosquet puis il étira chacun de ses muscles minutieusement, comme on le lui avait appris. Il surprit la discussion entre son frère et sa mère. Ils parlaient des conquêtes de son jeune frère. Il fut étonné d’apprendre que ce dernier préférait les hommes aux femmes. Ensuite, il sentit la colère le gagner lorsqu’il entendit les mauvais traitements qu’il avait subi auprès de cet homme… Thanos. Il retiendrait son nom et il vengerait l’honneur de son jeune frère.

Thor était maintenant tellement énervé qu’il opta pour sa salle d'entraînement personnelle afin de passer sa colère sur son sac de frappe.

La journée se passa sans encombres. Thor était introuvable, Loki et Frigga avaient passé leur matinée et leur après-midi à rattraper le temps perdu et Odin s’était enfermé dans son bureau afin de travailler tranquillement sans être dérangé.

La petite famille ne se réunit que lors du repas qui se déroula aussi silencieusement que le petit-déjeuner.

Thor avait cependant adopté un étrange comportement : il s’était éloigné du petit groupe et s’était installé en coin de table. De plus, il regardait fixement son assiette, et pas à un seul instant il n’avait relevé les yeux pour regarder Loki.

Frigga arborait un léger sourire, elle semblait heureuse et satisfaite de cette journée passée avec son fils cadet. Elle était entrée dans une terrible dépression depuis le départ de son fils. Aucun calmant n’avait pu apaiser sa peine et atténuer sa tristesse.

Voir sa femme d’aussi bonne humeur fit également du bien à Odin. Il l’aimait énormément et ne travaillait aussi ardemment que pour son bien-être et son confort. Elle était sa petite femme.

Le soir, dans le lit conjugal, elle lui conta avec un enthousiasme débordant sa journée et les longues discussions qu’elle avait partagé avec Loki. Ce dernier l’écoutait assidûment, il n’avait pas eu de telles conversation avec sa femme depuis bien longtemps.

C’est ainsi qu’il apprit que son fils adoptif était… gay. Cette nouvelle l’avait un tantinet dégoûté. Mais elle l’avait également réjouis. Une idée farfelue venait de germer dans son esprit tordu. Finalement, son fils adoptif serait sûrement utile à quelque chose.