Le principe de réciprocité

Chapitre 7 : Débats parlementaires

6698 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 29/11/2020 22:07

Chapitre VII : Débats parlementaires

Je suis assis avec mon appareil photo fermement tenue dans mes mains moites sur un banc juste à côté de Monsieur Stark. Et pour une fois, si j’ai des sueurs ce n’est pas à cause de l’ingénieur mais parce qu’on se trouve au Sénat et que tous les regards sont braqués sur nous. Je ne peux m’empêcher de remarquer que le milliardaire semble lui aussi anxieux puisque cela fait plusieurs minutes qu’il joue avec sa montre en attendant que nous ayons l’autorisation de parler.

Lorsque nous sommes arrivés, nous nous sommes fait sermonner pour notre retard. Puis Stark a pris directement la parole pour leurs dires :

« Incroyable d’être déjà aussi vieux et déconnecté de la réalité. Vous n’avez pas twitter ? Facebook ? Instagram ? Aller, même pas un bon vieux Snapchat ? A-t-il commencé ironiquement avant d’ajouter sur un ton sérieux : Vous vous rendez compte que j’ai failli ne jamais arriver jusqu’ici ? »

           Choqué, les parlementaires ont demandé à avoir un récit correct de ce qui s’est passé devant les murs du Sénat. Une fois informé, ils nous ont demandé de faire le silence afin de pouvoir en discuter rapidement entre eux. Isolé dans une deuxième chambre, ce « rapide » moment de délibération dure tout de même presque une heure. Tony finit par me murmurer :

–     Tu sais qu’ils regardent la télé ?

–     Comment le savez-vous ?

Il tapote sa montre et je vois une image des caméras en train de filmer les parlementaires. Ma surprise dû se lire sur mon visage car il me déclare :

–     Fallait que je sache si on est déjà grillé ou pas. Visiblement, ils croient tous ce qu’ils voient dans les médias enfin, ils croient aussi ce que raconte Fury, dit-il en désignant le directeur du SHIELD

–     Oh il est présent ?

–     Bien sûr, il est là pour corroborer ce que je leur raconte. Il prépare le terrain en somme.

–     Vous stressez ? Ne peux-je m’empêcher de lui demander.

–     Stresser ? Moi ? Non, pas plus que d’habitude, dit-il alors que l’anxiété transpire de cette réponse.

–     Ça se voit un peu…

–     Pas plus que toi, dit-il en m’ébouriffant les cheveux. Tu n’auras rien à dire, alors détends toi.

–     Je sais bien mais vous me stresser à jouer avec votre montre, avoue-je.

–     Ah, se contente-t-il de réagir sans pour autant arrêter ce qu’il est en train de faire.

–     Ça se passera bien, tente-je de le rassurer

–     Il le faut, répondit-il avec un sérieux qui tranche par rapport à son comportement habituel

Notre conversation est interrompue par les sénateurs qui reviennent enfin de leurs délibérations. Finalement, ils ont cru ce que Tony leur raconte et ils sont reconnaissant qu’on ait arrêté ces criminels. A peine ont-ils fini de nous remercier que Tony prend la parole :

–     J’espère que vous avez conscience de la chance que nous avons eu dans cette histoire…

–     Tout était sous contrôle, le contredis Fury

–     Sous contrôle ? C’est une plaisanterie, j’espère ? Ils ont bien failli me tuer ! Chose qui ne serait jamais arrivée si j’avais eu mon armure sur moi. Comme à l’époque…

–     Vous avez-vous-même milité pour que ce droit vous soit retiré, souligne l’un des parlementaires

–     Et vous avez même arrêté vos amis, lui rappelle également Fury

–     Et je sais aussi reconnaître lorsque j’ai fait une erreur, reconnu étrangement Stark, et là nous en avons fait une.

–     Ce n’est pas une erreur, cela sert à protéger nos concitoyens.

–     Nos concitoyens ? Qui les protège de ces types, hein ? Les Avengers ? Je ne crois pas. Aujourd’hui, celui qui m’a sauvé la vie contre Bullseye, ce n’était pas Vision, ou ce n’était pas War Machine, mais Spiderman. Explique-t-il ce qui me surpris grandement.

–     Spiderman ? Ce criminel ? Peste l’un des sénateurs. Vous le connaissez ?

–     Tout ce que je sais de lui, c’est qu’il m’a sauvé la vie aujourd’hui. Et probablement la vôtre. Vous pensez sincèrement que ces types auraient attendus que j’arrive jusqu’ici pour m’éliminer s’ils n’avaient eu envie de s’en prendre à vous également ? Éliminer des sénateurs, c’est un beau coup de pub pour eux.

Ce que vient de dire Tony provoque un silence dans l’assemblée que le milliardaire laisse durer. Sans doute ce silence leur sert à prendre conscience de la réalité des choses. Ou du moins celles que leur présente Tony.

–     Et là, on parle de menace qu’on aurait pu gérer si nous avions tous été équipé comme il le fallait. Je ne parle même pas de menace telle que Ultron, Loki ou encore des criminels intouchables tel que le Docteur Fatalis

–     Je vous rappelle que Ultron, c’est vous qui l’avez créé avec le docteur Banner, quant à Loki, il a été ramené par Thor, que des problèmes créés par les Avengers, souligne Fury

–     Vous avez raison, mais demain, quelqu’un d’autres créera des ennemis qu’on ne sera pas capable de battre, ou pire, ils viendront de l’espace. Ce n’est plus comme si une vie extraterrestre n’était pas une réalité après l’invasion de New-York. Et puis Fury, si j’ai créé Ultron, je vous rappelle que c’était vous qui aviez fondés les Avengers, lui rétorque Stark.

–     Et comme vous l’avez dit, je sais reconnaitre mes erreurs.

–     Sauf que ce n’en était pas une. Si les Avengers n’avaient pas été réunis contre Loki, aujourd’hui la terre s’appellerait probablement Lokiland. Ou pire, elle aurait été totalement annihilée par une météorite…

–     Sauf qu’il faut bien que quelqu’un paye pour les dégâts, et je ne parle pas que des dégâts matériels ici. Quand des policiers ou des pompiers interviennent, ou même des agents du SHIELD, ils le font à visage découvert. Et surtout, ils prennent leurs responsabilités en main si jamais quelqu’un venait à mourir par leurs fautes.

–     Sauf que les pompiers et les policiers sont impuissants face à ce que nous combattons. Et c’est pareil pour vos agents. Sinon vous n’auriez pas créé les Avengers et vous le savez.

–     Il n’a pas tort, souligne l’un des parlementaires avant de se tourner vers Fury. Avez-vous déjà réussi à arrêter des menaces intergalactiques ?

–     Oui, et heureusement, répond Fury comme s’il était vexé

–     Avec l’aide d’une prénommée Carole Danvers, la première Avengers si je ne m’abuse ?

–     Comment vous… S’emporte Fury

–     Faut penser à changer les mots de passe, le coupe Stark. Écoutez, on peut débattre longtemps de la responsabilité des Avengers dans certaines tragédies, mais quand on intervient face à des menaces qui dépassent l’entendement… On fait aussi ce que l’on peut. Vous savez, certains d’entre nous ont des capacités extraordinaires. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Et il ne faut pas oublier une chose : Nous ne sommes que des Hommes. Vous auriez fait quoi vous à notre place face à Loki ? Face à Ultron ? On a dû prendre des décisions difficiles, et on a lutter au péril de notre vie pour protéger le monde sans demander de remerciement en retour. La seule chose que l’on demande, c’est qu’on nous laisse faire notre travail. Un travail qui est désormais impossible à cause des accords de Sokovie

–     Vous avez réussi à maintenir pendant deux années consécutives ce travail d’Avengers même sans l’aide de Captain Amercia

–     J’ai réussi ? Ce que j’ai réussi à faire c’est me faire kidnapper par ce foutu Mandarin qui a failli me tuer moi, et Virigina Potts. Leur rappelle-t-il. Et que les seules personnes qui ont réussi à me secourir ce n’était pas le SHIELD, qui a encore prouvé son incompétence, ni les deux pauvres Avengers restants, mais bien Captain America et ses fugitifs. S’ils n’avaient pas été là, il n’y aurait plus d’Avengers aujourd’hui.

–     Et on devrait les réintégrer juste parce qu’ils vous ont sauvés la vie ? Demande l’un d’eux.

–     Nous, vous devez les réintégrer, car Vision a déserté à l’instant.

–     Pardon ? Ont-ils demandé tous en cœur.

–     Il est parti rejoindre Wanda Maximoff qui est enceinte de lui.

–     Le traitre ! Hurlent certains.

–     Quant à Rhodes et moi, nous prenons notre retraite immédiatement si les accords de Sokovie ne sont pas remis en place. On ne peut plus continuer comme ça, leur explique Tony.

–     Vous êtes des traitres ! Tous autant que vous êtes ! S’indigne l’un d’eux.

–     Des traitres ? Ne peux-je m’empêcher de réagir. Ils vous ont sauvés la vie ! A de nombreuses reprises !

–     Pardon et qui êtes-vous ?

–     Peter Parker, du Daily Bugles, et je dois vous dire que vous avez oubliez quelque chose d’essentiel dans cette histoire : L’homme a toujours été plus fort en groupe. Les seules personnes que vous avantagez avec les accords de Sokovie ce sont les criminels.

–     Ce que le petit veut dire par là, reprend Tony, c’est que vous nous avez séparés et que cela aura des conséquences. Cela en a déjà eu, et elles seront de pires en pires. Ce n’est qu’une question de temps pour que les criminels comprennent qu’on n’est plus assez fort pour les affronter et surtout que s’ils s’allient, nous n’en viendront pas à bout. On en voit les premières prémices avec l’alliance des Sinisters Six, ou encore l’étrange alliance qui vient de voir le jour juste derrière ces murs. J’espère que vous réalisez qu’il y a une heure de cela, trois criminels ont tenté de me tuer sur des marches que vous empruntez tous les jours.

–     J’ai toujours pensé que l’alliance faisait la force, le soutient Fury.

–     La décision vous appartient, leur rappelle Tony, mais si vous maintenez ces accords, ils n’auront plus lieu d’être puisque par la force de choses, il n’y aura plus d’Avengers. Il n’y aura que des retraités, et des fugitifs sans qu’il n’y ait personne pour pouvoir les arrêtés

–     Et quelle perte de temps et d’énergie que de poursuivre Captain America, rappelle Fury. Nous avons des criminels bien plus dangereux qui devraient mobiliser nos équipes.

–     Avez-vous présenté tous vos arguments ? Demande le plus ancien.

–     Pas tous, interviens-je sans pouvoir m’en empêcher. J’ai grandi avec les Avengers, et ils ont toujours été des héros pour moi. Et personne n’a jamais dit qu’ils n’ont fait aucune erreur. Mais, à titre personnel, je me sentais plus en sécurité dans le monde quand je savais qu’ils veillaient sur nous, pas vous ?

A cette phrase de conclusion, les parlementaires se retirent. Je ne sais pas si j’ai bien fait d’intervenir, mais je devais leur faire part de ma vision des choses. Lorsque Tony revient jusqu’à moi, j’eu peur qu’il me dispute pour mon intervention hasardeuse. Mais au contraire, il passe son bras autours de moi et me murmure un petit « bien joué ».

Je le suis jusqu’à l’extérieur, où il ne nous reste plus qu’à attendre leur verdict. Nous nous installons sur un banc à l’extérieur avec Stark et c’est visiblement épuisé qu’il me dit :

–     On vient de jouer nos dernières cartes, j’espère qu’ils ne seront pas trop bornés.

–     Vous ne regardez pas avec votre montre ?

–     Ça ne changera rien maintenant, m’explique-t-il. Juste à m’inquiéter.

–     Je peux vous posez une question ?

–     S’en est déjà une, souligne-t-il avec humour.

–     Une deuxième dans ce cas ?

–     C’est déjà la deuxième, continue-t-il.

–     Pourquoi Fury vous a contredis au début ? Il ne devait pas être de votre côté ? Demande-je sans comprendre les joutes verbales auxquels ils se sont adonnés au début de session.

–     Vois-tu, si Fury avait été directement de mon côté, ils auraient pensé que nous nous liguions contre eux et cela aurait pu les braquer. Mais, surtout, ce n’était pas sûr qu’ils me contredisent, ils auraient sûrement écouté ce que j’avais à dire en silence et… Il n’y aurait pas eu de débat.

–     S’en était pas un vrai, lui rappelle-je.

–     Pas pour nous, on savait ce qu’on allait se dire, dans les grandes lignes en tout cas, m’explique-t-il. Mais eux, ne le savait pas. Fury devait faire en sorte d’exprimer leurs pensées, que je puisse y répondre et que leurs contre-arguments perdent tous leurs sens. Et surtout, qu’on puisse les guider là où on voulait les amener.

–     J’espère que je ne vous ai pas trop desservi en intervenant…

–     J’espérais bien que tu dirais quelque chose, finit-il par avouer.

–     Pourquoi vous ne me l’avez pas dit ? Demande-je étonné car j’aurais aimé pouvoir préparer mon discours.

–     Parce que sinon cela n’aurait pas été naturel et ils l’auraient senti

–     Vous aviez tout prévu, hein ?

–     J’ai essayé, mais je n’avais pas prévu la venue de Bullseye, avoue-t-il. Heureusement que tu étais là… Il… m’a déjà manqué de peu[1] et je n’ai pas spécialement envie de revivre ça.

–     Je vous protégerais toujours, dis-je en voulant le rassurer.

–     C’est plutôt à un père de protéger son enfant, tu ne crois pas ? Me dit-il avec une infinie tendresse qui n’est guère habituelle.

Mais ces mots, même s’ils sont prononcés avec amour, me brisent le cœur. Un père avec son fils ? C’est vraiment sa perception des choses ? Je ne suis qu’un enfant à ses yeux… Visiblement, il surprend mon désarroi car il rajoute :

–     Désolé, je n’aurais pas dû… Je sais… que personne ne pourra remplacer ton oncle mais… Ce n’est pas mon but, juste que, je t’apprécie beaucoup Peter, avoue-t-il sur un ton d’excuse.

–     Je vous apprécie énormément aussi, avoue-je sur un ton bien plus triste que ce que j’aurais voulu laisser transparaitre.

Suite à ces mots, un petit silence s’installe. Je n’ai pas envie que Stark soit fâché, ou déçu, mais je ne peux pas lui dire que je le vois plus que comme un père. Un père… c’est pire que tout…

Puis au bout d’un moment, Happy vient nous chercher pour nous prévenir qu’ils vont donner leur verdict. A ces mots mon cœur s’emballe à cause de la pression et je ne peux m’empêcher de me demander dans quel état se trouve Tony. Lui à qui toute cette histoire semble tenir à cœur au point qu’il mette sa propre vie en danger. Nous retournons dans la grande salle, et le silence est fait. L’homme qui se trouve au milieu se lève avant de déclarer :

–     Personne n’est au-dessus des lois, pas même les Avengers, et chaque action à ses conséquences. Toutefois, aux vues des services rendus à notre Nation, et même au monde entier, et à la nécessité pour la terre d’avoir une équipe capable de la protéger, nous sommes favorables au maintien d’une équipe d’Avengers. Quant au sort de Captain America et de ses coéquipiers, comme vous l’avez si justement rappelé, ils n’ont fait que sauver le monde et des dangers plus grands nous guettent juste derrière cette porte. Ainsi, nous allons voter pour l’abrogation des accords de Sokovie aux États-Unis et militer pour leurs suppressions auprès de l’ONU. A partir de ce jour, Captain America, et tous les fugitifs qui ont œuvrés à ses côtés sont désormais considérés comme des citoyens libres et sont autorisés à pénétrer sur le territoire américain. Vive l’Amérique, et béni soit les Avengers. Conclu-t-il.

A ces mots, Stark se lève et demande :

–     Beau discours, mais qu’en est-il de ceux qui se sont rendus et qui ont dû rester chez eux durant deux ans ?

–     Ils sont également libérés de toute charge, précise le sénateur.

–     Vous avez pris la bonne décision, conclu à son tour l’ingénieur.

–     On l’espère…

Lorsque nous sortons de l’immeuble ce fut un véritable soupir soulagement que lâche le milliardaire. Il me prend dans ses bras avant de s’exclamer :

–     On a réussi ! C’était un coup osé, mais on l’a fait pour l’amour de Dieu !

–     Félicitations !

–     Je dois appeler Vision, dit-il soudain.

Mais alors qu’il va appeler l’être artificiel, War Machine vient se poser à côté de nous et nous demande :

–     Verdict ?

–     Tu ne vois pas notre sourire ? Lui demande Tony avec un petit air amusé peint sur le visage.

–     Oh putain ! J’y crois pas, on a vraiment réussi alors ?

–     Oui… Dit Tony comme s’il était ailleurs, on l’a fait.

–     C’est pas trop tôt…

–     Ça fait longtemps que vous essayez de les enlever ? Les questionne-je.

–     Depuis leur promulgation quasiment, plaisante Rhodes. Après l’aéroport, on savait qu’on avait fait une erreur, mais…

–     On ne pouvait juste pas faire marche arrière….

–     On peut toujours faire marche arrière, mais parfois, cela demande de la patience, précise le directeur du SHIELD en arrivant à nos côtés. On ne devrait pas rester ici pour en discuter. Les murs ont des oreilles, ajoute-t-il.

Suite à cela, nous avons suivi Fury dans l’un de ses véhicules blindés. Une fois en sécurité dans l’habitacle, il nous déclare :

–     Ce n’était pas gagné, ils ont longuement hésité avant de dire oui.

–     J’en doute pas, ils sont si bornés, répond Tony l’air ennuyé.

–     Mais finalement, ils ont été sensible à nos arguments.

–     En même temps, sinon, ils n’avaient plus aucun Avengers.

–     C’est sûr que cela a pesé dans la balance. Mais votre intervention face au premier Mandarin, il y a quelques mois de cela, a aussi joué en votre faveur. Lui précise Fury.

Il est vrai qu’il y a quelques mois de cela, bien avant l’histoire avec le « vrai » Mandarin en Chine. Stark et Rhodes ont été confronté à un imposteur qui utilise un sérum pour soigner des soldats et ensuite s’en servir comme des armes. Finalement, Stark a failli y laisser la vie, mais ils ont réussi à arrêter les criminels et surtout à sauver le Président des États-Unis[2].

–     En même temps, ils se rendent compte que personne n’est à l’abri de ces terroristes comme ça. Rajoute Tony. Ni le président, ni eux, ni nous.

–     C’est sûr et notre petite mise en scène a été une véritable réussite.

–     Sauf pour Bullseye. Vous saviez qu’il était sorti de prison ?

–     Oui, cela fait plusieurs mois que lui et quelques autres criminels sont sortis du Raft.

–     Et vous n’avez pas jugé bon de nous prévenir pour quelle raison ? Le questionne Fury.

–     Qui est sorti ? Demande-je surpris.

–     Plusieurs criminels, et l’opération a été rondement mené, précise Fury.

–     Et vous savez qui est derrière ?

–     Justement non, et l’apparition de Bullseye… Va peut-être nous permettre de le savoir.

–     Et comment ? Demande-je.

–     Même si Bullseye n’aime pas trop Stark, cela m’étonnerait qu’il aille s’en prendre à lui en plein milieu de la foule sans avoir de contrat.

–     Peut-être qu’il pensait que le contrat proposé par Tony était un vrai

–     Clairement non, il savait que c’était faux. Je ne sais pas comment il l’a su, mais cela ne peut signifier qu’une chose : Quelqu’un d’autre a mis un contrat sur vous Stark. Alors méfiez-vous.

–     Je me méfie toujours.

–     Pas assez, le contredit le directeur du SHIELD.

–     C’est pas tout, mais moi, j’ai des gens à prévenir.

–     Vous les appellerez quand on sera arrivé, il n’y a aucune urgence, précise Fury. Et puis, vous aurez toute l’intimité dont vous avez besoin pour l’appeler. Dit-il en insistant sur le dernier mot.

–     Je n’ai pas besoin d’intimité, répondit l’Iron Man sur son éternel ton hautain.

Suite à cela, la discutions se reporte sur le tireur d’élite et sur ses éventuels commanditaires. Si plusieurs pistes ont été évoqués aucune n’est pour le moment certaine. Lorsque nous arrivons à la base du SHIELD, nous sommes accueillis par Maria Hills qui vient tout de suite faire un rapport au directeur sur l’interrogatoire de Bullseye. Et visiblement, cela ne donne rien. Muet comme une tombe, la seule chose qu’il leur aurait dit serait : « vous n’êtes pas prêt ». Quant à savoir de quoi il parle c’est autre chose.

Lorsque nous arrivons dans une grande salle, Tony en profite pour appeler Vision. Il s’éloigne de nous de quelques mètres mais je peux toujours parfaitement entre sa conversation.

–     Vision ? C’est Tony, précise l’ingénieur. Tu vas pouvoir souffler mon grand…

–     Oui, ils ont dit oui, continue l’ingénieur avant de se couper à nouveau pour laisser son interlocuteur parler.

–     Oui tu vas pouvoir la prévenir, ce sera sûrement annoncé dans la presse que demain mais… Il se coupe à nouveau.

–     Oui, vous allez pouvoir élever vos enfants sur le sol américain, confirme-t-il. Et bien sûr qu’on vous trouvera un petit logement sympathique.

–     Wanda est enceinte ?! Demande-je choqué.

–     Oui, ce que j’ai dit toute à l’heure n’était pas une blague, me répond Stark.

Il est vrai qu’il a mentionné ça devant les sénateurs toute à l’heure mais je pensais que c’était une sorte de plaisanterie, ou je ne sais pas quoi. Alors comme ça, elle est vraiment enceinte de Vision ? Mais comment est-ce possible ? Je pensais que c’était un robot ? Devant mon air choqué, Stark rajoute :

–     Vision nous a expliqué que le pouvoir de Wanda d’altérer la réalité leur a permis de procréer.

–     C’est vraiment hallucinant, réponds-je étonné par cette révélation.

–     Bon, je te laisse, je vais appeler Captain America, histoire de le prévenir. Dit-il avec une pointe d’excitation dans la voix.

Encore une fois, il s’éloigne de nous. Encore un peu plus, histoire qu’on ne puisse pas l’entendre. Une conversation qu’il devait vouloir garder privé. Cependant grâce à ma super-ouïe je peux tout entendre.

–     Captain ? Dit-il avant d’enchainer : J’ai une bonne nouvelle pour vous…

–     Oui, répondit-il à Steve avant de demander : Vision a été plus rapide ?

–     Sharon ? Questionne-t-il. Et comment elle peut savoir ça ? Après un petit silence, il ajoute : Et elle vous fréquente ?

–     C’est certain, je vais prévenir Clint que sa peine est levée et qu’il peut de nouveau sortir de chez lui. Quant à vous… Vous avez le droit de revenir au quartier des Vengeurs si vous le souhaitez, après, si vous n’en avez pas envie…Je…peux le concevoir…

–     Alors… Dit-il visiblement troublé avant d’ajouter d’une petite voix douce : A bientôt. Steven…

Je ne sais pas que ce que Captain America lui a répondu, toutefois, il semble troubler après cette conversation. Il revient vers nous avec un sourire de façade avant de nous expliquer :

–     Ils vont rentrer, il ne nous restera que Clint à prévenir.

–     Tu ne penses pas que Natasha va s’en charger ? Lui demande War Machine.

–     Sûrement, mais on devrait aussi l’appeler au cas où.

–     Et il y a aussi l’homme fourmi à appeler, nous rappelle Rhodes

–     Qui ? Demande Tony

–     Celui qui était devenu géant, précise-je

L’homme fourmi est l’un des super-héros qui s’est rangé du côté de Captain America durant la bataille de l’aéroport à laquelle j’ai participé. Grâce à une stratégie que j’ai élaboré, ou tout du moins inspiré par Star Wars, nous avons réussi à le mettre à terre. Après quoi, il a fini en prison, et tout comme Clint, il a accepté un deal lui permettant de rester avec sa famille.

–     Ah oui, lui, s’exclame Stark comme si se souvenir de cet homme lui avait demandé un effort important. Je te laisse t’en charger, Rhodes.

–     Si c’est toi qui préviens tout le monde, tu devrais le prévenir lui aussi

–     Il travaille avec Pym, nos familles n’ont jamais pu s’entendre, précise Tony comme si c’est une excuse.

–     Et alors ? C’est le moment de faire le premier pas, non ?

–     Oui, bon j’ai compris, je l’appellerais.

–     Et, pour fêter leur retour, on devrait faire une grosse soirée, non ? Précise Stark avec un grand sourire.

–     Je me disais aussi, je trouvais ça bizarre que tu ne l’aies pas encore proposé.

–     Vaut mieux tard que jamais non ? Répond l’ingénieur avec un petit sourire en coin qui le rend irrésistible.

–     Vous allez faire une fête ? Demande-je

–     Et tu es invité bien sûr, me confirme Tony.

–     Demain soir ?

–     Oui, ils arriveront demain matin. Je vais tout organiser. En attendant, tu peux rentrer chez toi, Peter. Dit-il en s’approchant de moi et en posant sa main sur mon épaule.

–     Merci, je viendrais avec plaisir. Faudra s’habiller comment ?

–     Tu peux mettre une tenue sympa, tu voudras qu’on aille voir ça ensemble demain ?

–     Pourquoi pas, approuve-je heureux de passer du temps avec lui.

–     Je viendrais te chercher demain, après tes cours. Tu en as déjà loupé suffisamment comme ça, me dit-il toujours avec ce même sourire peint sur ses lèvres. Bon, je vais demander à Happy de te raccompagner, quant à nous, Rhodes, on va devoir préparer le retour de tous les Avengers.

–     Vision doit trépigner d’impatience, plaisante le meilleur ami de Stark.

–     Et comment, s’en amuse celui-ci. Bon, je vais appeler Clint, au cas où Natasha ne l’aurait pas fait.

Il s’éloigne de nous afin de passer son coup de téléphone. Rhodes, quant à lui, partit rejoindre Nick Fury. Et alors que Stark n’a pas encore fini sa conversation, Happy arrive et me demande de le suivre. Je lui demande alors si je peux avoir une dernière discutions en privée avec Tony ce qu’il accepte après quelques minutes de négociation. Il faut que je lui parle ce soir. Après tout ce qui s’est passé dans la journée, je dois lui dire la vérité. Entre le fait qu’il ait encore risqué sa vie, et… Qu’il me considère comme son fils, je dois lui dire que… je l’aime sans quoi… Je n’y parviendrais jamais et on risque de s’engluer dans cette relation père-fils qui n’existe qu’aux yeux de Tony.

Stark revient jusqu’à moi et s’étonne de me voir encore présent. Je balbutie :

–     Monsieur Stark, j’aimerais vous parler de quelque chose d’important…

–     Je t’écoute, Petit, dit-il l’air étrangement sérieux. Un problème ?

–     Un problème ? Non, je n’ai aucun problème. C’est tout sauf un problème ! Commence-je à débiter sans respirer : Enfin, ça pourrait en devenir un… mais je ne pense pas qu’on peut dire que c’est un problème

–     Donc si ce n’est pas un problème qu’est-ce que c’est ?

–     En fait… Il s’agit de…

–     De ? M’encourage-t-il devant mon silence

–     En fait….

Mais rien de plus ne sortit et je ne parviens pas à lui dire ce que je ressens. C’est comme si une force irrépressible m’empêche de parler. Mon souffle devient court et j’ai l’impression d’étouffer. En même temps, c’est évident qu’il va me repousser…

–     C’est à propos de ce qui s’est passé toute à l’heure ? Me demande-t-il visiblement inquiet.

–     Oui ! Dis-je en sautant sur l’occasion qu’il m’offre de ne pas lui dire ce que je ressens vraiment. Vous… Pourquoi vous avez fait ça ? Risquer votre vie ?

–     Je te l’ai dit, c’était pour réunifier les Avengers, dit-il en restant camper sur ses positions.

–     Je sais que ce n’est pas que pour ça. Vous êtes toujours amoureux de Lui, n’est-ce pas ? Lui demande-je conscient qu’il est plus facile de savoir s’il éprouve des sentiments pour quelqu’un d’autres que de lui avouer les miens.

–     Je… c’est compliqué…

–     C’est ce que vous m’avez déjà dit la dernière fois, Monsieur Stark. Mais je le vois bien… Vous n’avez même pas déménagé sa chambre… Tout est resté à l’identique…

–     Pardon ? Me demande-t-il surpris. Tu es allé dans la chambre de Steve ?

–     Par erreur, quand je cherchais votre veste… Et j’ai trouvé… un calepin… Avec des dessins de vous… Avoue-je enfin ce poids qui pèse tout de même sur ma conscience.

–     Tu as regardé ? Demande-t-il choqué et presque paniqué.

–     Oui…

–     Tout ?

–     Oui… Réponds-je comme un enfant qui se fait sermonner.

–     Mon dieu, s’exclame-t-il visiblement fâché.

–     Si vous avez gardé tout ça, c’est parce que…

–     Écoute Peter, ma vie sentimentale, ça ne te concerne pas, me reprend-t-il sèchement. Tu n’es pas censé… me poser ce genre de question

–     Mais vous le faites, vous ! Réponds-je mécontent qu’il puisse me dire ce genre de chose.

–     Mais, c’est différent. Tu es… un enfant pour moi, c’est normal que je m’intéresse à ta vie, mais un enfant n’est pas censé s’intéresser à la vie sentiment de ses… des adultes, se corrige-t-il

–     Mais vous n’êtes pas mon père ! Et vous ne le serez jamais ! M’énerve-je. Je ne suis pas un enfant qui a besoin d’un père, j’en ai déjà eu un ! Et il est mort par ma faute ! Alors arrêtez de me traiter comme un enfant ! Je n’en suis pas un !

Et c’est sur ces mots durs que je quitte la pièce. Ne laissant pas l’opportunité à Stark de répondre. Et même si j’ai conscience d’avoir mal agit en lui hurlant dessus, je n’ai pas envie de faire demi-tour. J’en ai marre d’être considéré comme un enfant et j’en ai par-dessus la tête qu’il soit amoureux d’un homme qui ne le mérite pas. Car oui, même si Captain America est quelqu’un de bien, s’il a fait souffrir Tony à ce point, c’est qu’il ne le mérite pas. Stark mérite quelqu’un qui le rend heureux et qui prenne soin de lui au lieu de s’enfuir à l’autre bout du monde pour un assassin.


Lorsque j’arrive en bas, Happy m’attend. Je grimpe dans la voiture avec précipitation et je reste silencieux tout le trajet. Malgré les quelques questions du chauffeur privé de Stark pour savoir ce que j’ai, je reste muet comme une tombe. Il me raccompagne jusqu’à ma porte où nous sommes accueillis par May qui me serre fort dans ses bras. Inquiète par rapport aux images qu’elle a vue à la télévision, elle me demande si je n’ai pas été blessé comme à son habitude. Puis, après avoir pris de mes nouvelles, elle retourne son attention sur Happy et elle l’invite à rentrer. Ce qu’il accepte à ma grande surprise. Et depuis ma chambre dans laquelle je me suis enfermé, je peux les entendre discuter et rigoler une bonne partie de la nuit. Intrigué, je me dis qu’il faudra que j’aie une discutions avec May sur sa relation avec… Happy ? Je n’aurais jamais pensé qu’il puisse être son genre… Comme quoi parfois on peut avoir des surprises. Même si dans mon cas, la surprise risque de ne pas être agréable.


A suivre


________________________


Bonjour, bonsoir,


J'espère que ce chapitre vous aura plu, si tel est le cas, n'hésitez pas à me le dire en commentaire.


L'opération de Tony et Fury est une réussite ! Les Avengers sont officiellement réunis !

Cependant, du point de vue de Peter, sa relation avec Tony devient de plus en plus douleureuse ! Surtout que le jeune super héros réalise que l'homme qu'il aime le considère comme un fils et non comme un amant potentiel. Peter réussira-t-il à renverser la vapeur?


Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée et une bonne lecture !


__________________________


[1] Référence au chapitre XII de « l’amour n’est pas un long fleuve tranquille » dans laquelle Tony se fait tirer dessus par Bullseye.

[2] Il s’agit grosso modo du films Iron Man 3 avec bien sûr quelques éléments qui changent mais sur lesquels nous n’allons pas nous attarder ici.

Laisser un commentaire ?