Les Danseurs de la Galaxie

Chapitre XIX : Piste 09 : La dispute

Point de vue : Peter Quill

Le néant. Je suis tiré du néant par le bourdonnement incessant que j’entends dans mes oreilles. J’ai l’impression que ma tête est sur le point d’imploser, et je peine à ouvrir les yeux tant ils sont emplis de poussières. Du sable qui s’est tellement infiltré tellement partout que je suis pris d’une violente quinte de toux pour le recracher de mes poumons avec un peu de mon propre sang au passage. Ma gorge me brûle si intensément que, par réflexe, je mets ma main devant ma bouche.

J’ai la tête qui tourne, et je tente difficilement de me redresser. Mais, en relevant la tête vers la pièce, je me souviens de tout. Je réalise : j’ai tué ma mère. Thanos était là. Comment ça se fait qu’on soit encore en vie ? Où sont les autres ? Sont-ils en vie aussi ? Ça se trouve, Thanos m’a épargné pour me faire souffrir et à tuer les autres. Cette soudaine idée m’angoisse tant que l’adrénaline que cela me procure me permet de me redresser.

-      Gamora ! Rocket ! Drax ! Groot ! Mentis ! Vous êtes où ?! Hurle-je en boucle en espérant que l’un d’eux me répondra.

La poussière qui avait été soulevé par la destruction de la forge n’étant pas encore totalement retombée, je n’y vois pas grand-chose. D’autant plus que, désormais, tout est plongé dans l’obscurité.

-      Peter…

Cette voix, je la reconnaitrais entre mille !

-      Gamora ! Où es-tu ?!

Elle continue de m’appeler ce qui me permet de la localiser. Je me précipite à son chevet et j’attrape sa main. Je lui demande si elle va bien, ce à quoi elle me répond qu’elle a déjà vue pire. Une réponse qui me procure un soulagement si intense que j’ai l’impression qu’on m’enlève un poids immense de mes épaules. Puis, je continue de chercher les autres gardiens, et avec un peu de persévérance, je les retrouve tous. On se regroupe au centre de la pièce trop épuisé pour rejoindre le vaisseau. Mais, on va devoir se faire violence, car si tout le monde est en vie, nous sommes tous dans un état déplorable. Et certains d’entre nous ont reçu des blessures qui ont l’air sérieuse. Moi le premier.

-      Qu’est-ce qu’il a fait… C’est pas possible d’être aussi con... Marmonne Rocket en mettant un coup de pied dans un rocher.

-      Tu me parles ?! M’énerve-je instantanément.

-      Oui, je parle de toi ! M’agresse-t-il immédiatement. COMMENT TU AS PU DETRUIRE LA FORGE ?! TU ES CON OU TU LE FAIS EXPRES !

-      TU PENSES QUE J’AVAIS LE CHOIX ?! QUE JE L’AIE FAIT AVEC PLAISIR ?! M’emporte-je à mon tour.

J’hurle si fort sur Rocket que mes poumons me brûlent. Comment peut-il me reprocher d’avoir détruit la forge ? Thanos allait s’en emparer, je n’avais pas le choix ! Je… je ne l’ai pas fait par gaîté de cœur !

-      TU AURAIS PU DEVENIR IMMORTEL POUR TUER THANOS ET ON EN PARLAIT PLUS ! M’accable Rocket.

-      TU PENSES QUE C’EST AUSSI SIMPLE QUE ÇA ? !

-      OUI ! MAIS TU ES TROP CON ! TU PREFERE ECOUTER L’AUTRE CONNASSE !

-      Je ne te permets pas, s’agace Gamora avant d’ajouter : On ne pouvait pas se permettre de laisser Thanos prendre cette forge ! S’il était devenu invincible, et immortel, on condamnait le monde.

-      AH OUAIS ?! ET SI ON ETAIT DEVENU IMMORTEL, TU PENSES QU’IL AURAIT PU NOUS TUER ?! TU ES AUSSI CON QUE DRAX ?! S’époumonne Rocket.

-      IL AURAIT DEJA FALLU POUVOIR DEVENIR IMMORTEL ! M’énerve-je. ON N’AVAIT PAS LE TEMPS ! A QUELQUES SECONDS PRETS, IL AVAIT LA FORGE ENTRE LES MAINS !

-      PARCE QUE TU AS VOULU RAMENER TA MERE PLUTOT QUE DE REFLECHIR A CE QU’IL FALLAIT FAIRE ! Me reproche Rocket.

-      PARCE QUE TU CROIS QU’HALA M’A LAISSE LE TEMPS DE REFLECHIR !

-      SI TU N’ETAIS PAS AUSSI FAIBLE, TU NE LUI AURAIS PAS DONNER LA FORGE EN PREMIER LIEU !

Comment peut-il me dire ça ? Nous avons tous perdus face à Hala, et ce n’est que par chance que j’ai réussi à toucher la forge à sa place. Sinon, elle aurait ramené son armée, et on aurait eu un Thanos immortel en prime. Quel choix avais-je ? Aucun. J’ai choisi entre la mort et la mort.

-      On devrait regagner le vaisseau pour se soigner. Propose-je en tentant de calmer le jeu et de baisser le ton. On reprendra cette discussion là-bas.

-      Il n’y a rien à dire. S’exclame Drax en se redressant.

Abattu et dépité, on regagne le Milano pour se soigner. Et tandis qu’on s’approche de lui, la musique continue de résonner :

« Un mot en amène un autre,[1]

Et d’un incident futile,

On fait une énorme faute

Qui met l’amour en péril »

On grimpe à l’intérieur, et je coupe la musique. On se réunit tous dans la salle de réunion, et on commence à panser nos blessures.

-      Vous avez fait le bon choix en détruisant cette forge. Déclare soudain Mentis d’une voix douce et réconfortante tout en posant sa main sur mon épaule.

-      Toi, tu ferais mieux de fermer TA GUEULE PARCE QUE JE TE JURE QUE JE VAIS T’EN FOUTRE UNE ! S’emporte Rocket.

-      Rocket ! Ne parle pas comme ça à Mentis ! Elle n’y est pour rien ! La défends Gamora.

-      Oui, on sait tous qui est le coupable ici ! S’exclame Rocket à mon intention avec la même agressivité qu’il aborde depuis son réveil.

-      ET J’AURAIS DU FAIRE QUOI ?! HEIN ?! MONSIEUR LE GENIE ?! QU’EST-CE QUE JE POUVAIS BIEN FAIRE FACE A UN PUTAIN DE THANOS QUI SE RAMENAIT AU CALME POUR SAISIR LA FORGE ! DIS-MOI, PUTAIN, CE QUE JE DEVAIS FAIRE !

-      JE TE L’AI DEJA DIT !

-      ME RENDRE IMMORTEL ? ÇA N’AURAIT RIEN CHANGER ! ON N’AVAIT PLUS D’ARME, PLUS DE BOOTS, PLUS RIEN ! MEME IMMORTEL, JE N’AURAIS PAS PU LE BATTRE ! IL N’AURAIT JUSTE PAS PU ME TUER !

-      C’est parce que tu es un être faible. Le soutien Drax. Si tu étais un chef fort, tu aurais pris la bonne décision.

-      C’est la bonne décision, le contredis à nouveau Mentis. Cette forge était maléfique.

-      LA FERME PUTAIN DE FOURMI ! FACLE A DIRE QUAND ON N’A PERSONNE A RAMENER !

-      TU PENSES QUE JE NE VOULAIS PAS RAMENER MA MERE ?! JE L’AI TUE ! JE L’AI TUE ! PUTAIN DE MERDE ! JE NE VOIS MEME PAS POURQUOI JE DOIS ME DEFENDRE DE ÇA !

-      Tu n’as pas tué que ta mère, s’exclame soudain Drax avec calme. Tu as aussi tué Yvette et Kamaria pour la deuxième fois de ma vie.

Le colosse se lève et quitte la pièce. Ce qui plonge la pièce brièvement dans le silence.

« Tout nous remonte en mémoire,

Le ton monte jusqu’au cri

Et de très vieilles histoires

Reviennent sur le tapis 

Aveuglé par la colère

Ne pouvant se retenir

Chacun pleure sa misère

Chacun se dit un martyr

Et les choses s’envenimement

Nul ne veut faire un effort

Les deux se disant victimes

Hurlent de plus en plus fort »

-      J’ai fait ce que je devais faire ! C’était le seul choix possible ! Tente-je autant de me défendre aux yeux des autres qu’aux miens.

-      Non tu avais d’autres choix ! Mais tu as écouté ta meuf ! Et maintenant, on doit tous dire adieu à nos proches pour la deuxième fois !

-      J’ai dû dire adieu à ma mère aussi ! J’ai dû la tuer de mes mains !

-      Mais au moins tu as pu la revoir ! Se redresse soudainement Rocket. Et maintenant, et maintenant…

-      Rocket, tout le monde ici à des proches qu’on aurait aimé voir revenir, tente Gamora. Alors…

-      Ne me joue pas ce couplet Gamora ! TU N’AS AUCUN PUTAIN DE SENTIMENT ! TU AS UN CŒUR DE PIERRE ! LA SEULE CHOSE QUI COMPTE POUR TOI, C’EST DE RALENTIR THANOS !

-      Parce que je sais de quoi il est capable Rocket ! Je l’ai vue massacré mon peuple sous mes yeux quand je n’étais qu’une enfant ! Si tu penses qu’Hala est dangereuse et cruelle, tu n’as jamais vue Thanos à l’œuvre ! S’exclame Gamora en commençant à hausser le ton également.

-      De toute façon maintenant, peu importe ce que pourra faire Thanos ! Ce ne sera jamais aussi douloureux que ce qu’a fait Peter !

-      Parce que tu penses que ce n’est pas douloureux pour moi ?! PARCE QUE TU PENSES QUE JE N’EN SOUFFRE PAS ?!

-      TU EN SOUFFRE PEUT-ETRE, MAIS TOI, TU AS EU LE CHOIX ! NOUS ON DOIT SUBIR LA CONSEQUENCE DE TA CONNERIE ! AVEC DRAX, ET GROOT, ON N’AURAIT PAS FAIT CE CHOIX !

-      Tu parles sans savoir ! Je… Ce n’est pas ce que je voulais ! Je…

Les mots se coincent dans ma gorge et ne parviennent plus à sortir.

-      TU VAS PLEURER MAINTENANT ?! M’agresse encore Rocket. BAH CHIALE ! Y A PLUS QUE ÇA A FAIRE DE TOUTE FAÇON ! ON N’A ENCORE TOUT PERDU ! ON EST LES LOOSERS DE LA GALAXIE ! AVEC UN CONNARD DE CHEF !

Sur ce, le raton laveur s’en va comme une furie dans sa cabine. Pour ma part, je finis par fondre en larme sans parvenir à me contrôler. J’ai perdu ma mère. Encore une fois. Et c’est de ma faute. Et pire encore, j’ai dû laisser Yondu, Rohmann, et tous les proches de mes amis dans l’au-delà tout ça pour rien. Thanos est toujours aussi puissant, et nous, toujours aussi faible.

Pour tenter de me réconforter, Gamora tente de mettre une main sur mon épaule mais je la repousse.

-      C’est autant ma faute que la tienne, lui lance-je avant de me retenir dans ma chambre pour évacuer.

« Quand soudain les larmes perlent

On se mouche bruyamment

Et l’on repart de plus belle

Les yeux injectés de sang,

La dispute, la dispute,

Atteint des points culminants »

           Extenué par cette journée et le fort sentiment qui me traverse, et il faut le dire, les diverses blessures infligées par Hala, je finis par être emporté par le sommeil entre deux sanglots.

           Je suis réveillé par Gamor qui entre dans ma chambre.

-      Peter, on est arrivé. Tu devrais aller te faire soigner. Dit-elle d’un ton clame.

-      Arrivé ? Demande-je encore endormi. Où ça ?

-      A Knowhere. M’explique-t-elle.

-      J’arrive dans deux minutes. Dis-je en reposant mon bras sur ma tête.

Je ferme les yeux, et je les masse doucement pour tenter d’atténuer la migraine qui m’assaille depuis plusieurs heures déjà. Entre les cris, les larmes et la douleur, ma tête ne le supporte plus. J’ai besoin de me reposer et de me guérir, mais la scène de la destruction de la forge tourne dans ma tête. Les derniers mots de ma mère résonnent en moi. Elle m’a supplié de ne pas la tuer. Si… j’avais été assez fort, j’aurais eu la puissance de repousser Thanos et gagner du temps pour qu’elle revienne. Mais, Rocket et Drax ont raisons. Je suis un connard de chef. Un faible.

Mais, ce n’est pas tout de suite que je peux me reposer car j’entends du brouhaha dans le cockpit. C’est avec peine que je me lève de mon lit pour les rejoindre et savoir ce qu’il se passe encore.

« C’est la guerre, c’est la haine,

Les mots portent des coups bas

Et vole la porcelaine

Et cri le voisin d’en bas

On marche de long en large

Prenant un plaisir malin

A commencer le partage

De tout ce qui nous revient

Au sommet de cette crise

En s’évitant du regard

On aligne ses valises

En vue de ce grand départ

Mais qu’il parte ou bien qu’il reste

Chacun veut, c’est évident

Le cadeau de l’oncle Ernest

Affolés, à bout de forces,

De vaisselle et d’arguments

On ne voit que le divorce

Pour régler le différend »

-      Rocket ! Tu ne peux pas prendre ça, c’est à moi. Chouine Mentis en tentant d’attraper un appareil entre ses mains.

-      Qu’est-ce qu’y se passe ici ? Demande-je en entrant.

-      C’est à moi ! S’agace Rocket. C’est pas parce que tu l’utilises que ça t’appartient.

-      Mais… proteste-t-elle.

-      Tu peux pas lui laisser ? Demande-je sans comprendre vraiment ce qui se passe.

-      Non. Je repars avec mes affaires.

-      Tu repars ? Soulève-je sans comprendre.

-      Bah oui, tu ne penses quand même pas que je vais rester ici après ce que tu as fait ?! Demande-t-il avec provocation.

-      T’es pas sérieux ?! Grogne-je sous le choc. Tu ne vas quand même pas partir ?!

-      Si ! Et pour ton information, Drax aussi fait ses valises !

-      Mais vous n’allez pas partir ! On est une équipe ! Proteste-je abasourdi par ce qui se passe.

Ils ne vont quand même pas partir à cause de ce qui s’est passé ?! J’en souffre aussi ! On est tous des victimes de ce qui se passe ! Ils ne vont quand même pas partir comme ça !

« La dispute, la dispute,

Soudain fait grincer des dents »

-      Une équipe ?! On n’est plus rien ! Je ne peux pas rester avec un type comme toi ! M’agresse-t-il à nouveau.

-      Mais t’es pas sérieux ! J’avais pas le choix ! Tu n’intègres pas ça dans ta tête ! On est une famille ! On va pas tout détruire pour… pour… Thanos ! M’énerve-je.

-      Une famille ?! Ricane-t-il avec ironie. Comme ta mère que t’as-tué ?

Là c’est trop, je me précipite sur Rocket pour lui décocher une droite. Une attaque qui ne reste pas impuni puisque le raton laveur réplique instantanément. Et cela part en bagarre. Mais celle-ci ne dure pas longtemps puisque nous sommes rapidement séparés par Gamora et Mentis qui nous hurlent de nous calmer.

-      COMMENT TU PEUX ME DIRE ÇA PUTAIN ?! TU PENSES QUE JE N’EN SOUFFRE PAS !

-      J’EN AI RIEN A FOUTRE DE TES SENTIMENTS ! COMME TU N’EN A RIEN A FOUTRE DES NOTRES !

-      T’AS RASION, DEGAGE D’ICI ! DEGAGE ! Hurle-je furieux.

-      C’EST CE QUE JE SUIS EN TRAIN DE FAIRE ! Me réplique-t-il en hurlant de plus en plus fort.

Je regarde ce connard récupérer ses affaires en silence. Mais, le coup de grâce arrive quand je vois Drax débarquer avec les siennes.

-      Je retourne sur ma planète. Se contente-t-il de me dire.

-      Tu ne penses quand même pas comme Rocket ?!

-      Je dois faire le deuil de Yvette et Kamaria encore une fois. Rétorque-t-il avec froideur.

-      BAH CASSEZ-VOUS ! TOUS ! Craque-je définitivement. DEGAGEZ TOUS D’ICI ! PRENEZ VOS PUTAINS D’AFFAIRES ET BARREZ-VOUS !

-      Nous aussi ? Demande Mentis perturbée devant tant de colère.

-      OUI, TOUT LE MONDE ! TOUT LE MONDE DEGAGE ! JE VEUX PLUS VOIR PERSONNE DANS MON VAISSEAU ! DEGAGEZ !

Furieux, et à bout de force je vais m’enfermer dans ma chambre. Je me jette dans mon lit. Comment peuvent-ils me faire ça ? Après tout ce que nous avons vécus tous ensemble ? Ils sont en train de tout gâcher ! On est censé être une famille, et une famille ça se serre les coudes dans les moments difficiles. Alors si personne ne pense comme moi, qu’ils partent. J’ai besoin de personne. J’ai l’habitude d’être seul. Et j’aurais pas dû m’attacher à un groupe d’attardé !

J’entends frapper à ma porte, mais je ne veux voir personne. Alors je décide de mettre la musique à fonds pour bien leur faire comprendre qu’il est temps qu’ils partent.

« Les assaillants face à face

S’invente mille défauts,

J’en oublie, et puis j’en passe

Des reproches et des mots

Le jour peu à peu décline

Et les forces en même temps

Les adversaires ruminent

Boudent silencieusement »

Au bout de quelques heures, je me lève à nouveau pour vérifier si tout le monde est parti. Je vais donc vérifier en premier lieu les chambres de Rocket et Drax. Ils ont bels et bien fait leurs bagages et à premières vues, Rocket a également vidé la chambre de Groot. Puis, je vais vérifier celles des filles qui ont également pris leurs valises pour partir.

C’est donc autant soulagé qu’abattu que je regagne ma chambre pour me reposer. Au final, je n’aurais pas la force d’aller voir le médecin aujourd’hui. Peu importe, franchement, la douleur physique n’est pas ce qui me fait le plus mal en ce jour. La vie que nous avons vécues ces dernières années tous ensemble est terminée. Il n’y a plus de gardiens. Il n’y a plus d’équipe. Et je n’ai officiellement plus de famille. Ma mère a été emportée par la maladie, et j’ai empêché sa résurrection. Mon père biologique, Ego, était une planète psychopathe que j’ai tué. Mon père de cœur, Yondu, est mort pour me protéger. Et maintenant, les gardiens me fuient. C’est peut-être mieux ainsi. Tous ceux que j’approche finissent par mourir. Comme Rohmann. Je suis un chat noir. Et les chats noirs ne devraient pas avoir de famille.

Épuisé, je me recroqueville et je mets mon casque pour tenter de penser autre chose. Le lecteur reprend la musique que j’avais coupé tout à l’heure, et pour la première fois de la journée, j’écoute réellement les paroles :

« Pour être enfin raisonnables

Et se quitter bons amis

Les ennemis passent à table

Manger de bon appétit

N’ayant plus rien à se dire

Tête basse on reste là

Puis on baille et se retire

Dans le noir les doigts se touchent

Et les mots sont superflus

Ses lèvres trouvent sa bouche

Et l’amour prend le dessus

La dispute, la dispute

Tout à coup a disparu »

En écoutant ce couplet, les larmes me montent aux yeux. Pour nous, il n’y aura aucune réconciliation possible. Aux yeux de mes amis j’ai tué leur proche une deuxième fois. Je leur ai retiré leur chance de revoir ceux qu’ils aiment. J’ai tellement de sang sur mes mains, je me dégoûte. Je ne vaux rien. Il vaut mieux que je sois seul plutôt que de faire souffrir tout le monde. Il vaut mieux qu’on ne se réconcilie jamais.

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A suivre

Bonjour, bonsoir

J’espère que ce chapitre, après une longue absence, vous aura plus !

C’est la crise chez nos gardiens de la galaxie, et leur espoir de revoir leur proche se sont malheureusement éteint avec l’arrivée de Thanos (pour rappelle, ils ne savent pas que Thanos voulait détruire la pierre et non pas la récupérer pour devenir immortel)

A votre avis, vont-il se réconcilier ?

Sur ce, bonne soirée et bonne lecture.

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[1] Il s’agit de la musique : La dispute de Charles Aznavour