Les Vestiges d'Hydra

Chapitre 5 : Fàilte gu Alba

3567 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 16/02/2023 10:30

Le vol s'est bien déroulé, si je ne tiens pas compte du regard étonné mêlé d'écoeurement de l'hôtesse de l'air quand j'ai demandé trois plateaux à chacun des deux repas que nous avons pris durant le trajet. J'avais faim. Nous ne sommes pas sortis de l'aéroport lors de la brève escale à Heathrow. Nous nous sommes contentés d'un rapide café dans le hall bondé de l'aéroport londonien avant de monter à bord d'un nouvel avion, d’une taille beaucoup plus raisonnable que le long courrier qui nous a permis de traverser l'océan. La petite heure de vol qui sépare Heathrow d'Inverness est passée bien vite en comparaison de la première partie du trajet. J'avoue que l'habitude de se déplacer en Quinjet m'a rendue un peu impatient et je plains encore plus sincèrement le commun des mortels d'être obligé de se déplacer aussi lentement... Je suppose qu'un petit retour à la réalité ne me fera pas de mal. 

Il fait déjà nuit lorsque nous atterrissons à l'aéroport d'Inverness au nord-est de l'Écosse. Dans l'avion, Bucky m'a avoué qu'il aurait voulu voir l'embouchure où le Ness se jette dans la baie de Moray Firth, tout comme il aimerait voir le tristement célèbre site de Culloden non loin d'ici, mais ce n'est pas en ce glacial soir d'hiver qu'il pourra voir l'un ou l'autre... Habitué aux frustrations, mon ami garde un visage impassible lorsque nous montons à bord du SUV noir de l'Agent Coulson, qui démarre dès que nos ceintures sont bouclées. Après s'être assuré que nous ne sommes pas suivis et que nous n'avons attiré aucune curiosité, Phil se retourne brièvement pour nous saluer :

– C'est un plaisir de vous revoir Sergent Barnes, Captain !

– C'est Nomad maintenant, Phil... Soupirè-je devant son regard exalté.

– Vous serez toujours Captain America pour moi, Monsieur ! Répond Coulson, un grand sourire aux lèvres.

– Moi, tout le monde m'appelle Sergent, alors que je ne le suis plus depuis longtemps... Ironise Bucky.

– Pour moi, vous êtes Mister America, Monsieur Barnes ! l'ombre de Captain ! Rétorque fièrement Phil.

– On dirait un nom de strip-teaser... Répond mon ami, dubitatif.

– Ce n'est pourtant pas la couverture que je vous ai choisie... encore qu'il n'est peut-être pas trop tard pour changer ! Rigole l'Agent du Shield.

Alors que mon esprit me joue des tours à imaginer Bucky agrippé à une barre de pôle dance, mon regard croise le sien, concerné :

– À quoi tu penses, Steve ? Me demande-t-il, les sourcils froncés.

– Hein ? je... je pense à la couverture que Phil nous a choisi et j'en tremble d'avance... 

Ouf, bien rattrapé Rogers. Il est vrai que l'Agent Coulson a un don pour trouver les pires couvertures possibles en mission, du coup, mon sourire béat peut s'expliquer autrement que par les élucubrations de mon cerveau fatigué. 

Une atmosphère colorée, de la musique entraînante, une chaleur étouffante, des sous-vêtements moulants, une barre chromée, de la peau nue ; beaucoup trop de peau, beaucoup trop nue...

– Éleveurs de poneys ! Claironne fièrement Coulson.

Bucky, torse-nu, en train de faire un Dragonfly sur le dos d'un poney...

D’un quoi ?

– Euh, pardon, vous pouvez répéter, Phil ? Bredouillè-je, en agrippant son appui-tête.

– Il a dit "éleveurs de poneys", Steve. Me répète Bucky, abasourdi.

Ah oui, c'est bien ça, j'ai bien entendu. La vague de chaleur qui s'emparait de moi il y a moins d'une minute me quitte rapidement pour faire place au vide insondable de mon désespoir :

– Phil, on en a déjà parlé, vous devriez laisser Maria choisir les couvertures à votre place, vous êtes beaucoup trop... créatif... Lancè-je.

– J'ai pas une tête d'éleveur de chevaux, moi ! S'emporte mon ami, en se penchant vivement en avant.

– De poneys ! des poneys Shetland, c'est une race typique des Highlands et il m'a semblé... Le reprend Coulson, passionné.

– C'est pire ! Le coupe Bucky, en se rejetant sur la banquette arrière, tout en se passant une main dans les cheveux compulsivement.

Phil sort de la boîte à gants une petite pile de cartes de visite et nous les tend sans quitter la route des yeux :

– Ça c'est pour vous, vos nouvelles identités !

Je saisis le tas et tend une des cartes à mon ami, qui la fixe avec de grands yeux ronds. Mes yeux se baissent avec appréhension sur le petit carton ; sur un fond quadrillé imitant un tartan, se détache une calligraphie élégante indiquant : 

              " Finlay & Duncan Grant - éleveurs et négociants en poneys Shetland "

Bucky me fixe désespérément :

– Dis quelque chose ! Me supplie-t-il.

– Oui, euh... on est censés être frères, c'est l'idée ?

Bucky se tape le front contre la vitre de la portière, apparemment il aurait voulu que je dise autre chose...

– J'avais pensé à ça au début et puis finalement je me suis dit qu'il valait mieux vous faire passer pour un couple marié afin de brouiller les pistes, vous savez ? genre... un couple gay ! Répond Coulson, fier de lui.

Je retire tout ce que j'ai pu dire sur les idées de Phil. Ce mec est génial ! Bucky se tourne vers moi et me fixe, confus et mutique. Légèrement rouge aussi. Il finit par se reprendre et bredouille :

– Je... on... on n'est pas crédibles du tout, Phil !

– En gays ? Ne puis-je m'empêcher de lui demander, soucieux.

– Non, en éleveurs de poneys ! Me souffle-t-il, sans me regarder.

– Vous noterez la subtilité dans le choix de vos prénoms ! Finlay, ça signifie “héros aux cheveux blonds”... Explique l’Agent, sans tenir compte de nos réticences. 

– Ah, parce que c’est moi Finlay ? Le coupè-je, étonné.

– Oui, Duncan ça veut dire “guerrier noir”, c’est parfait pour Monsieur Barnes ! quant à votre patronyme, je l’ai simplement choisi parce que c’est votre deuxième prénom, Cap… Nomad ! Répond Phil, d’un air satisfait.

– Rassurez-moi, on ne va ni vendre, ni négocier de poneys, Phil ? M’assurè-je.

– Mmmm, Lachlan vous expliquera tout sur place, c’est lui qui s’occupera des animaux, ne vous en faites pas… Répond évasivement l’Agent Coulson-les-bons-tuyaux.

– C’est qui ça, Lachlan ? Demande vivement Bucky, suspicieux. 

– Votre contact local, il vous assistera et veillera à la crédibilité de votre couverture, officiellement ce sera votre employé agricole ! Nous détaille Phil.

Coulson nous donne un téléphone et nous explique que ce sera notre seul outil de communication, avec un seul contact d’enregistré et à n’utiliser que lorsque nous aurons découvert le repaire d’Hydra. Nous posons encore quelques questions en chemin, mais l’heure de route passe rapidement entre Inverness et Lairg, où finit par se garer le SUV noir immatriculé SL51TFA.

– C’est ici que je vous laisse, messieurs, Lachlan est déjà là ! Nous salue Phil, visiblement à contre-cœur.

– Où ça ? Demandè-je, en scrutant la petite place du village.

– La bétaillère sur votre droite, bon courage et surtout restez discrets ! Nous prévient Phil pendant que nous sortons nos valises du coffre.

– Au revoir Phil ! Répondons-nous en chœur avec Bucky.

Nous claquons le hayon et le SUV repart immédiatement, nous laissant sous la faible lumière d’un lampadaire qui a connu des jours meilleurs. Bucky me regarde et sans un mot nous nous dirigeons vers l’antique bétaillère garée à quelques mètres de là. Bucky n’est pas rassuré, je grimpe donc le premier et m'assois entre le chauffeur et lui. Il fait étonnamment chaud dans l'habitacle défoncé du camion ; je m’installe et notre “contact local” me tend immédiatement sa main pour me saluer chaleureusement. Il doit avoir une quarantaine d’années, roux, avec des cheveux mi-longs en bataille et une courte barbe. Je note qu’il a les yeux verts et le visage légèrement buriné des personnes qui sont dehors par tous les temps. Il m’inspire aussitôt confiance avec son large sourire sincère : 

– Finlay Grant, je suppose ? Lachlan MacKay ! S’annonce-t-il, d’une poignée de main vigoureuse.

Il se penche sur moi et retend sans délai sa large main calleuse à Bucky, qui la saisit après m’avoir brièvement regardé, comme il le fait chaque fois qu’il n’est pas en confiance : 

– Duncan Grant ! Le salue mon ami, sans grande conviction.

Fàilte gu Alba (1) ! Répond l’étranger, sans se départir de sa bonne humeur.

Les contacts physiques sont une épreuve pour Bucky, aussi je le sens se détendre dès lors que l’inconnu relâche sa poigne et qu’il s’affale sur son siège.

Lachlan démarre la guimbarde au troisième essai, tout en s’allumant négligemment une cigarette dont il recrache la fumée par le haut de sa fenêtre entrouverte : 

– Le château est à une vingtaine de minutes, on y sera vite ! 

– Il y a euh… longtemps que vous travaillez au château ? Demandè-je, curieux.

Aye (2) ! avant, le manoir était une planque à témoins pour le FBI, je m’occupais de l’entretien. il y a quelque temps que ça a changé de propriétaire, mais on m’a laissé garder mon poste. ça fait bien deux ans que personne n’est venu, aussi j’étais ravi de faire la connaissance de monsieur Coulson ! il a procédé à quelques petits aménagements pour vous…

Avec Bucky nous nous regardons avec un mélange improbable de crainte et d’hilarité anticipée. Je ne sais pas trop de quelles informations dispose Lachlan alors je décide d’aller à la pêche : 

– Nous, euh… sommes censés être éleveurs de poneys, c’est bien cela ?

Aye ! j’ai bien rigolé quand l’Agent Coulson m’a demandé de trouver des poneys pour vous, j’ai trouvé l’idée très inattendue et franchement loufoque, mais il était décidé… nous vous ferons passer pour des cousins de feu mon épouse, si on nous pose trop de questions.

– Des… des cousins ? Demandè-je.

Aye ! mon épouse était une MacLeod, officiellement vous serez un de ses cousins germains, marié à un Sinclair du nord-est. Duncan, il faudra vous souvenir de ça, votre nom de jeune garçon, si je puis dire, c’est Duncan Sinclair ! Nous explique l’écossais.

Pour lui-aussi, nous sommes donc mariés. Intéressant.

– Les gens sont curieux dans la région ? Poursuis-je.

Nay (3)… mais si vous allez en ville pour une raison ou une autre, vous ne passerez pas inaperçus, tout le monde se connait ici…ceci-dit, je m’occuperai de tout ce qui est intendance alors si vous ne voulez pas quitter le manoir, c’est tout à fait possible, ne vous inquiétez pas coigrich (4)!

– Vous… vous allez habiter avec nous ? Demande Bucky, les sourcils froncés.

– Ma maison est à à peine dix minutes du manoir, j’habite avec mes trois enfants. 

– Ça… ça veut dire non ? Interroge mon ami, avec précaution.

– Ça veut dire non, en effet ! Rigole Lachlan.

Vingt minutes d’une route défoncée et sinueuse plus tard, Lachlan ralentit, quitte la route et s’enfonce sur un chemin de terre. Quelques fondrières plus loin, nous nous garons dans une obscurité totale ! Nous descendons et sortons nos valises pendant que Lachlan allume une lampe torche pour éclairer nos pas jusqu’à une porte en bois sous arche en pierres. Je ne peux rien distinguer d’autre du logis qui va être le nôtre pour les prochaines semaines ! Nous pénétrons dans le manoir et je suis immédiatement assailli par des odeurs puissantes de feu de bois, d’humidité et de fraichin. Nous sommes dans une sorte de petit hall avec un sol de tomettes en terre cuite ; en face de nous il y a un étroit escalier en pierres qui monte à l’étage via une arche en pierres. Immédiatement à notre droite, nous nous retrouvons dans une pièce tout en longueur, mais de taille modeste ; elle ne comporte qu’une grande et vieille table en bois qui remplie son centre et une commode le long du mur gauche. L'extrémité de la pièce est occupée par une énorme cheminée en pierres à foyer ouvert dans lequel crépite un feu mourant, principale source de lumière de la pièce. Un lustre en fer forgé orné de quelques ampoules fournit une faible lumière jaune chaleureuse, mais insuffisante pour une pièce aussi sombre. À peine entrés, Lachlan se retourne : 

– La partie habitable du manoir est assez restreinte… ici, vous avez la pièce principale comme vous le voyez ; au fond à droite, il y a une petite cuisine, vous verrez mieux demain ! je suppose que l’avion et le décalage horaire vous ont épuisés, vous avez faim ?

Demande-t-il, en allant jeter quelques bûches, entassées dans une petite niche en pierres qui fait office de réserve, pour raviver le feu dans l’âtre.

Je regarde Bucky, qui observe la pièce avec fascination, quand il croise mon regard, il me fait “non” de la tête et je comprends que la présence de l’écossais l’indispose. Je décide donc d’abréger : 

– Merci Lachlan, mais nous sommes plus fatigués qu’affamés ! nous allons en rester là pour ce soir et puis d’ailleurs, vos enfants doivent vous attendre, il est tard…

Aye, Monsieur Grant ! je vous laisse vous reposer alors ! les chambres et les salles d’eau sont à l’étage, vous les trouverez sans peine. je viendrai demain matin, mon numéro est inscrit dans la cuisine si vous avez besoin de moi avant ! oidhche mhath (5) ! Nous salue chaleureusement Lachlan, en se redirigeant vers la porte. Je le suis et referme derrière lui : 

– Tu es sûr que tu n’as pas faim ? Demandè-je à mon ami, en me retournant.

– Je suis crevé, Steve, j’ai juste envie d’une bonne douche ! M’avoue-t-il en soufflant.

Dommage, j’ai faim moi… 

– Bon, ben… on monte ? Proposè-je.

– Ok… c’est… rustique ici ! Commente-t-il, en grimpant l’étroit escalier, encombré de sa valise.

– Ça change du Complexe, c’est sûr ! Dis-je, en le suivant.

Je l’entends rire de bon cœur à ma remarque et ce son me ravit, loin de New-York, je l’entendrai peut-être plus souvent… Une fois à l’étage, je trouve l’interrupteur sur ma droite et quand j’allume la lumière, je découvre que Bucky est déjà au milieu du couloir : 

– Je crois que j’ai trouvé une chambre. M’indique-t-il.

Je m’approche et observe la pièce, une petite chambre simple, mais accueillante ; elle n’est meublée que d’un lit double et d’une armoire.

– Ouais, c’est un peu petit, voyons s’il y en a une autre… Commentè-je.

Nous poursuivons notre chemin dans le couloir recouvert de quelques tapisseries anciennes et de trophées de chasse jusqu’à la porte suivante. Dès que je l’ouvre, je fais un large sourire à Bucky : 

– Trouvé ! 

Mon ami s’approche et sourit à son tour. La chambre n’est pas beaucoup plus grande que l’autre, mais elle a un atout non négligeable, une énorme cheminée dans l’angle gauche de la pièce. Elle est rehaussée sur un socle en tomettes et son foyer ouvert parfume la chambre d’une légère odeur d’encens ; le bois qui claque dans l’âtre et son parfum me font supposer qu’il s’agit de châtaigner. À droite de la cheminée se trouve l’unique fenêtre de la pièce, presque au raz du sol. Contre le mur de droite, face au feu, se trouve un lit double queen-size en rondins de cèdre je dirais ; il est recouvert d’un couvre-lit en patchwork à motifs étoilés bleus sur fond de marron et de beige clair. Je note qu’un petit écran de télévision est fixé au mur en face du lit. Un bureau en bois avec une chaise et une modeste armoire complètent le mobilier de la pièce.

– Pas mal, Steve ! je… je dormirai dans l’autre alors, je te laisse celle-ci. Répond Bucky, hésitant.

Je me doutais qu’il risquait de dire ça, alors j’embraye immédiatement :

– Euh, si Lachlan s’occupe du manoir, il vaut mieux qu’on dorme ensemble tu sais… pour notre couverture, nous sommes censés être mariés, je te rappelle ! 

Bucky me fixe un instant, puis me sourit, l’air soulagé : 

– Ah oui c’est vrai, tu as raison…

– Je ne vois pas de salle de bains. Constatè-je, histoire de changer de sujet rapidement.

– Ça doit être la porte en face dans le couloir. Suppose mon ami, en allant vérifier.

Je lui emboîte le pas pour constater qu’effectivement, une petite salle d’eau composée d’un évier simple, d’un WC et d’une cabine de douche spartiate se trouve juste en face de la chambre.

– Tu… tu veux commencer ? Demandè-je à Bucky.

– Volontiers ! Me répond-il en soupirant.

– Je vais ranger nos valises dans l’armoire en attendant ! Dis-je, en le laissant dans la pièce.

Depuis la chambre, j’entends sans mal la douche s’actionner quelques instants plus tard, alors que je vide rapidement le contenu de nos bagages dans l’armoire après avoir rajouté quelques bûches dans le foyer. Je ne l’avais pas remarqué tout à l’heure, mais un porte-bûches en fer forgé se trouve à gauche de la cheminée. J’en ai pris conscience quand mon orteil est entré en collision avec. “Sapristi” ai-je crié avec pudibonderie à ce moment-là, tout en pensant “putain de bordel de merde de saloperie”...

Quand Bucky revient quelques minutes plus tard en peignoir, je prends rapidement sa place en le frôlant au passage et prends quelques minutes supplémentaires pour me “doucher”. Lorsque je reviens, en peignoir moi aussi puisque j’ai oublié de prendre avec moi mes affaires, je trouve Bucky déjà couché sous les couvertures, côté fenêtre. À ce que je peux voir, il s’est mis en pyjama et semble gêné en me voyant ainsi.

– J’ai oublié mon pyjama… Bredouillè-je.

– J’ai fait pareil tout à l’heure ! Rigole faiblement mon ami.

Sans un mot de plus, je plonge dans l’armoire pour saisir un short et un t-shirt de pyjama et retourne m’en vêtir dans la salle de bains ! Je suis à la limite de reprendre une “douche” à l’idée de dormir avec Bucky… Je réalise que durant ces deux dernières années, nous avons dormi ensemble sur le canapé, parfois à même le sol dans sa chambre, mais jamais dans un lit… Je m’exhorte à penser à autre chose en retournant dans la chambre sinon cette saloperie de short va encore me trahir… Mon ami a eu la bonne idée d’allumer la télévision et la regarde négligemment pendant que je m’installe au lit à côté de lui.

Calme-toi Rogers ! Je compte jusqu’à dix. Et encore. Et encore. Et encore…

– C’est… bizarre ! Finit par souffler Bucky.

– Ouais, c’est sûr ! sacré Phil ! Rigolè-je, en m’étranglant à moitié.

Je me sens complètement con et je ne sais pas comment détendre l’atmosphère, alors je tends mon bras droit dans l’idée de mettre une tape amicale sur l’épaule de Bucky. Sauf que mon ami ne regardait pas dans ma direction et se fait surprendre par mon geste, il sursaute violemment et lève son bras devant son visage pour se protéger, les yeux écarquillés. 

Merde ! Je ramène immédiatement mon bras et lève mes mains pour lui présenter mes paumes :

– P… pardon Bucky, je ne voulais pas t’effrayer, je suis désolé !

Mon ami se ressaisit et rougit de honte, le regard fuyant : 

– C’est rien, je vais dormir par terre !

Je saute en dehors du lit et continue de tendre mes mains vers lui, dans un signe d’apaisement : 

– Non ! c’est moi qui vais dormir par terre, ne t’inquiète pas, comme ça je m’occuperais du feu pendant la nuit… 

– Mais… Commence à protester Bucky.

– Vraiment ! dors, Bucky !

– Comme tu veux… Abdique mon ami, en se cachant sous l’épaisse couette.

J’ai vu des couvertures en rab dans l’armoire, j’en saisi deux et m’installe devant la cheminée en tremblant d’émotion. Seigneur, je lui ai fait peur… C’est la dernière chose que je souhaitais pour cette soirée…


(1): Bienvenue en Écosse

(2): oui (celui-là, il revient tout le temps 😂)

(3): non

(4): étrangers

(5): bonne soirée



***** Et voilà, on y est ennnfin, j'espère que mon OC va vous plaire 🤞🤞🤞

À bientôt mes amis 😘 ***** 

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