Quiproquo à Madripoor

Chapitre 1 : Quiproquo à Madripoor

Chapitre final

2569 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 29/09/2021 02:40

Cette fanfiction participe aux Défis d'écriture du forum Fanfictions.fr, sujet A erreur sur la personne.













Je m'appelle Adam Right, j'ai 41 ans, je faisais du trafic de matériel militaire depuis 4 ans à Madripoor au moment de l'Eclipse. Les affaires marchaient plutôt bien quand j'ai été snapé; depuis mon retour j'ai bien du mal à retrouver ma place, d'autres ont profité du chaos pour se mettre sur le marché.

Voilà, c'est en substance ce que je me tue à répéter à mes différents ravisseurs depuis hier...


J'étais dans la Ville Basse hier soir, sur Cyan Street. Occupé à organiser une rencontre avec mes contacts pour essayer de refourguer un container de vieux matériel, entre autre estampillé Stark Industries, du temps où la holding fabriquait des trucs utiles et vendables au marché noir (Nitramène, Sonic Taser, Magna Drone...). Avec du bon matériel comme ça j'étais sûr de conclure une bonne vente! Donc bien entendu tout à foiré...

Il faut dire que si j'avais l'habitude de faire des ventes intéressantes, j'aurai déjà un appartement dans la Ville Haute; ce qui n'est pas le cas puisque je vis toujours en collocation dans un taudis...

Plus tôt dans la soirée donc, il y a eu de l'agitation au Brass Monkey, et apparament Selby est morte, une prime conséquente a été instantanément mise en ligne pour la capture des coupables. Pour ce que j'ai eu le temps de voir sur les multiples écrans, les gars étaient trois: un grand black aux allures de proxénète , et deux blancs, l'un d'eux était le Winter Soldier, c'était marqué en gros sous la photo sans quoi je ne l'aurai pas reconnu (nouveau bras, nouvelle coupe de cheveux); et le troisième, un brun, même coupe que moi, à peu près mon âge, plutôt sophistiqué, même gabarit que moi..Un mec pas mal quoi!


L'instant que tous les chasseurs de primes de la Ville Basse (et ils sont nombreux), ainsi que toutes les petites frappes se mettent en branle à la poursuite des trois mousquetaires, un joyeux bordel régnait dans les rues. Au vue de la tournure des évènements, j'ai vite compris que ma réunion tupperware allait tourner court!

J'étais en train d'envoyer un message à mes contacts pour annuler (d'autant que dans mes contacts plusieurs sont trafiquants polyvalents, et donc sûrement à la recherche des fugitifs, la prime étant plutôt attractive je dois bien le reconnaître). J'étais concentré sur mon téléphone quand j'ai ressenti un grand coup derrière la tête..et puis plus rien.


Lorsque j'émmerge, rien qu'à la puanteur ambiante, je sais que je n'ai pas quitté la Ville Basse. J'ai très mal à la tête ( avant de me prendre un coup sur la crâne il faut dire que j'étais déjà un peu imbibé...), mais quand j'arrive à ouvrir correctement mes yeux, je constate que je me trouve dans une pièce sombre, encombrée de ce qui semble être des emballages de denrées alimentaires et des cartons d'alcool. Je suis sûrement dans la réserve d'un restaurant où d'un bar. Ils sont nombreux à Madripoor, et comme tout et tout le monde, à l'image de l'île, ils sont" bipolaires" et cachent tout type d'activités illégales derrière leurs devantures.

J'entends une dispute dans une pièce attenante; il y a deux voix d'homme , jeunes je dirais. Apparament les compères ne sont pas d'accord sur ce qu'ils doivent faire...de moi. Les voix s'échauffent quand je les entend approcher. Ils ne tardent pas à apparaîtrent dans la réserve; en effet ils sont jeunes, à peine la vingtaine je dirais.

Jeunes mais bien armés! l'un d'eux me pointe un Glock 17 au visage, l'autre porte, si je ne m'abuse, un SigSauer P226. Ils sont bien armés mais jusque là rien d'étonnant à Madripoor...mon arme à moi, tout comme mon téléphone sont hors de vue.

Je suis attaché avec du chatterton, ça se voit qu'ils sont novices les petits gars...Mais je ne comprends toujours pas ce que je fous là moi!

l'un d'eux s'adresse à moi

- Où sont tes complices? Parles!

Pensant un instant qu'il parle de mes contacts pour la vente je réponds:

- Eh mec, qu'est-ce qu'il y a vous êtes nouveaux dans le business? Je veux pas d'embrouilles; c'est Karma qui veut me court-circuiter c'est ça?

- Ta gueule baron, me coupe le type au Glock, où sont tes complices, le black et l'autre là, ton psychopathe de compagnie? Tu comprends la prime est plus grosse pour le lot, vous avez foutu un sacré bordel!


Baron...houla , le temps que je raccroche les wagons, je comprends enfin qu'il y a erreure de casting!

- Les mecs il y a erreure là! Je m'appelle Adam Right, je suis pas le baron de Sokovie moi, je viens de Californie!

-Tires lui dans une jambe ça va le faire parler! lui conseille l'autre.

Ils ont l'air aussi fin l'un que l'autre, inutile de continuer d'expliquer quoi que ce soit à ces deux abrutis! Heureusement pour moi, quand on mène le genre de vie que j'ai choisie, ce n'est pas un tour de chatterton autour des poignets qui vous retient bien longtemps!

J'essaye donc de gagner du tempsl'instant de dégager mes mains, j'y suis presque; mon instinct de survie a enfin pris le pas sur ma gueule de bois.


- oh oh, pas la peine les gars, passez-moi mon téléphone , on va s'arranger. Elle est de combien la prime? Je la double, un petit virement et on en parle plus..

Puisqu'ils me prennent pour un baron autant que je profite de mon nouveau statut...

Les deux types se regardent, manifestement ils hésitent, mais numéro deux fini par quitter la pièce, sans doute pour aller chercher mon portable.

C'est tout ce que je voulais; numéro un s'est rapproché de moi, je n'attends pas plus pour me lever d'un bond; sous l'effet de surprise j'arrive à le désarmer d'un coup de pied. Mais l'arme vole loin de moi, je ne prends pas le temps d'essayer de la récupérer, je colle un coup de poing à numéro un et je prends la tangente car je sais que numéro deux va rappliquer.

Je passe par la fenêtre de la remise et cours comme un perdu dans les petites ruelles adjacentes. Je ne mets pas longtemps à me repérer, je ne suis pas loin du Madame Joy' s Brothel, un bordel ou j'ai mes habitudes. Sans réfléchir je file dans cette direction, grimpe à un des escaliers de secours et toque à une fenêtre familière de mes soirées de débauche... Un visage féminin m'ouvre et me fait entrer rapidement.

- Letha! J'ai jamais été aussi content de te voir, dis-je sincèrement à la belle rousse aux formes plantureuses.

- Adam! Mais moi aussi je suis ravie de ta venue; la soirée ne manque pas de surprises!

- Oui oui, t'es au courant pour Selby? Une histoire de dingues...


Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que trois de ses copines rentrent d'un pas déterminé dans la pièce. D'ordinaire j'aurai été ravi mais là tout de suite, pas vraiment!

- Euh les filles, ce serait avec plaisir mais là on m'a volé toutes mes affaires et je crois qu'il faudrait que je me change, et aussi que je me coupe les cheveux parce que visiblement je ressemble un peu trop à ce cher baron dont la tête est mise à prix...

- Mais quelle bonne idée, un jeu de rôles! Dit Letha qui me déhabille déjà de ses mains expertes. En moins de deux je me retrouve en slip sur son lit...

Une de ses amies dégaine alors un 535 Bugout et pointe l'imposante lame vers moi.

- Quand j'ai parlé de coupe de cheveux, je pensais plutôt à une tondeuse dis-je!

- Bouge pas Adam, m'ordonne Letha d'une voix que je ne lui connaît pas, elle poursuit

- Où plutôt...Zemo! corrige t'elle

- Zemo? Hein? Mais qu'est-ce qui te prends? On a passés assez de temps ensemble, tu sais très bien qui je suis, commence-je à paniquer.

- Moi oui, répond-elle, mais les autres non! Et c'est vrai que la ressemblance est troublante. On ne va pas s'asseoir sur une prime! Si on te coupe la langue, ça prendra du temps pour démmêler le noeud! Crois moi bien que je ne le fais pas de gaieter de coeur, ils ne sont pas nombreux les clients qui savent se servir de leur langue aussi bien que toi! Dit-elle en faisant la moue; on la croierait presque...


Se faisant les filles se rapprochent dangeuresement de mon corps au trois quarts nu.

Manque de chance pour elles, j'ai déjà fouillée la chambre de Letha par le passé, et je sais qu'elle cache un petit calibre 6.35 dans la table de chevet.

D'une galipette de côté, me voilà en levrette dans la chambre de passe; je tire le tiroir et glisse un doigt dans le C245 Browning que je pointe sur le girl band démonique.

- Tout doux mes chéries, Letha dis-je en apparté, tous ces orgasmes pour en arriver là, quelle déception, rajoute-je en faisant la moue à mon tour.


Mais pas le temps de bavarder, il faut que je retourne à mon appart le plus vite possible! Je vais me raser les cheveux ou faire une couleur, et surtout je vais quitter l'île quelques temps. Je m'empresse de partir par l'escalier emprunté à l'allée. Je suis en slip certes; mais cette fois-ci je suis armé.

Je n'ai pas le temps de m'éloigner très loin quand j'entends des coups de feu. Je presse le pas mais au détour d'une ruelle je prends un coup de pied dans les genoux par quelqu'un qui s'était mis en embuscade, accroupi derrière le mur. La douleur est vive mais je n'ai rien de cassé je pense. Ceci-dit je n'ai pas le temps d'évaluer davantage la situation car on m'assome de nouveau derrière le crâne.


J'ai repris connaissance assez rapidement, enfin je pense( je sens mon pouls derrière ma tête), dans ce qui semble être un entrepôt d'arts. Il y a des oeuvres d'art de différentes natures stockées un peu partout; des tableaux et des sculptures essentiellement. Tout est propre ici, le local a l'air neuf; mon oeil avisé remarque un système de sécurité élaboré, et malgré le nombre important d'artefacts, tout semble être méticuleusement rangé et soigneusement éclairé. Je suis certainement chez un receleur de la Ville Haute. Dans la pièce il y a un homme assez costaud et une femme. Lui ne parle pas, en tout cas pas à moi; la femme paraît plus nerveuse. Cette fois-ci je suis menotté à ma chaise.

Je répète ma biographie tel un mantra depuis un joli moment, mais ceux-là, comme les autres, veulent la prime pour le baron et ses complices.

Il ne pouvait pas rester en prison celui-là sincèrement? Comme si j'avais besoin qu'on vienne encore me compliquer la tâche pile au moment ou je risquais de me faire un peu d'argent. Et voilà que tout le monde me prend pour la famille royale sokovienne, quelle ironie!


L'homme s'approche et prend la parole:

- Hallo Herr Zemo würdest du unseren kleinen gespräch lieber auf deutsch fortsetzen?

Mais qu'est-ce qu'il me raconte le catcheur?

Je connais bien quelques rudiments de cette langue( il y a pas mal d'anciens d'Hydra qui ont élus domicile sur l'archipel) , mais de là à pratiquer...

- Ecoutez, je m'appelle Adam Right...répète-je pour la énième fois.

La femme me coupe et dit à l'autre

-Le patron arrive!

- A lui tu parleras! m'affirme le bodybuildé d'un air entendu.

Tout un programme...


Un grand baraqué aux cheveux rasés débarque, l'air énnervé et pressé; il parle français aux deux autres.

- Vous les avez trouvés?

Les deux autres font un signe de tête dans ma direction.

- Seulement leur chef.

Le nouveau fronce les sourcils en s'approchant; la vache il est bien plus costaud de près, je panique un peu plus...

Mais après m'avoir rapidement toisé, il éclate de rires. Les deux autres se regardent , perplexes, mais visiblement inquiets de cette réaction. Le nouveau reprend son sérieux mais semble agaçé au plus haut point.

- Mais il est pas plus baron que moi celui-là c'est une blague! Bande de branluches! Qu'est-ce qui vous évoque la royauté là dedans? Le slip?

Je devrais me sentir vexer mais je suis content que quelqu'un se rende compte de l'erreure. Il jargonne quelque chose en français et les deux autres quittent vivement la pièce; j'éspère juste qu'ils ne sont pas partis chercher un tapis pour rouler mon cadavre dedans!

- Ton nom c'est quoi? Ton vrai nom je veux dire.

- Adam Right, je...

- Ta gueule!

Je n'insiste pas car celui là ne fait pas la même pointure que les autres! Il regarde son téléphone puis s'éloigne passer un coup de fil, non, deux.

Je commence à trouver le temps long et puis je me caille à force, ça réveille mon mal de tête.

Il revient et poursuit:

- Adam, je viens de me renseigner sur ton CV l'artiste! On a vu mieux j'avoue, il laisse passer un instant en regardant dans la direction qu'ont pris les deux autres et rajoute

- Mais on a vu pire! Tu as semé quelques amateurs dans la Ville Basse tout à l'heure... Et tu t'y connais en armes ; d'ailleurs j'aime beaucoup le contenu de ton container.

Je ne dis rien , je me demande où il veut en venir, j'ai peut-être pû m'enfuir deux fois dans la soirée mais ici aucun espoir de renouveller l'exploit! Quant à mon container, visiblement ce n'est plus le mien..

Devant mon regard perplexe , il continue:

- Mais je ne me suis pas présenté, Georges Batroc, mercenaire, dit-il en faisant une révérence.

Ha oui en effet, ma vie ne tient qu'à un fil! Je tente:

- Qui que soit votre patron actuel, je ne vous suis d'aucune utilité maintenant que vous connaissez mon identité; je ne suis qu'un trafiquant anonyme, dis-je humblement.

- Il se trouve que j'ai toujours besoin de bonnes volontés dans ma Brigade! Moi aussi j'adore le trafic d'armes d'ailleurs, tu vois on a des points communs! dit-il avec un sourire avant de poursuivre:

- As-tu des pincipes Adam? Une éthique peut-être?

Je réfléchis, sincèrement ,à cette question, tandis qu'il poursuit:

- Moi vois-tu, je ne marche que dans mon propre intérêt! Et je ne recule devant rien; en principe ça rapporte bien. Assez pour s'acheter des fringues , se moque t'il.

Après ma courte réflexion je lui demande, pas très sûr de moi:

- Vous me proposez du travail si je comprends bien?

- Qu'en dis-tu? Je te prends à l'essai?

- Pas de fringues, pas d'éthique! dis-je en guise de réponse.


Laisser un commentaire ?