L'amour au-delà de la haine

Chapitre XII : La force du pardon

Quelques jours se sont écoulés depuis ma rencontre avec Pepper, et surtout avec l’interrogatoire de Zemo. Et si je n’ai pas avancé d’un pouce dans mon investigation pour trouver qui se cache derrière ces attaques du SHIELD, je dois dire que je n’ai pas tellement progressé non plus dans ma relation avec Tony. En effet, je n’ai pas eu l’occasion de le revoir depuis ma dernière visite chez lui. Et au fond, cela n’a pas d’importance. Je suis déterminé à l’aider à se porter mieux, et je n’avais aucune envie d’être invasif. D’autant plus que, je suis persuadé que nos chemins finiront par se recroiser un jour. Je le sais.

           Aussi, ces derniers temps, j’ai consacré beaucoup de temps à l’entrainement et à la cohésion de mon équipe. Deux éléments importants pour que l’on se réhabitue à travailler à cinq, voire six quand Hawkeye est présent, et non plus seulement à trois. Et, même si nous nous entendons tous très bien, je dois dire que parfois notre travail d’équipe manque cruellement d’harmonie. Aussi, je rejoins mes coéquipiers qui se tiennent prêt dans le gymnase. J’y retrouve donc Natasha, Sam, Rhodes et Vision. Clint étant dans sa famille, et Wanda étant, bien sûr, hors de nos effectifs aux vues de sa condition actuelle. Il est, en effet, hors de question que je lui fasse courir le moindre risque d’autant plus que la date de l’accouchement se rapproche.

-      Tout le monde est prêt ?

-      Oui, répondent-ils tous en chœur.

-      Parce que je vous préviens, cela ne va pas être une partie de plaisir.

Et je ne leur ai pas mentis. L’entrainement que je leur ai réservé a été particulièrement éprouvant, et les a repoussés dans leurs retranchements. J’ai décidé de ne pas ménager nos efforts pour être prêt à affronter tous ceux qui pourront se dresser sur notre route. Et, comme nous ne comprenons pas encore ce que nous nous apprêtons à affronter, je pense que c’est important d’être prêt à affronter toutes les opportunités.

Et alors que je prends le chemin de la douche, Natasha vient me trouver. Elle me barre le chemin et me propose plutôt d’aller faire un tour avec elle dans le parc. Curieux de savoir ce qu’elle peut bien me vouloir, j’accepte de la suivre. Nous sortons du gymnase avant de le longer, et de rejoindre un petit chemin en terrain donne une vue imprenable sur le lac. Autour de nous se dressent de majestueux sapins dont le sommet tutoie les cieux. Sur le chemin, la jolie espionne aux joues rosies par l’effort, me demande :

-      Steve, je te trouve, différent, ces derniers temps… Se lance-t-elle en insistant sur le différent.

-      Vraiment ? Dis-je surpris, car personnellement, j’ai plutôt l’impression d’être redevenu moi-même.

-      Plus serein, je dirais.

Je ne peux m’empêcher d’esquisser un petit sourire. Elle n’a pas tort. Après mois, voire ces années de tourmente, je me suis enfin pardonné ce que j’ai fait. Et, j’ai décidé de ne pas renoncer à la personne que j’aime. Aussi, je me sens plus serein. Comme libéré d’un poids trop lourd à porter pour mes épaules.

-      Je peux te demander ce que t’as dit Pepper pour te mettre dans un tel état ? Me questionne-t-elle sans aucune subtilité.

-      Nous avons eu une longue conversation, lui explique-je avec assurance. Et comme toujours, elle a été très gentille.

-      Et que t’as-t-elle dit ? Me demande-t-elle avec une curiosité mêlée d’impatience.

-      Tu sais, en y allant, j’étais persuadé qu’elle me tiendrait un discours comme celui de Rhodes ou de Vision. J’étais sûr qu’elle me demanderait de garder mes distances, et je peux te dire que quand elle a mentionné Strange… J’ai cru que c’était parti…

-      Mais ? M’encourage-t-elle à continuer mon récit.

-      Je te trouve bien curieuse, la taquine-je avec le sourire.

-      C’est parce que je n’ai pas l’habitude que mon capitain me cache quelque chose, répond-t-elle avec malice.

-      Je ne te cache rien, en fait, elle m’a demandé de ne pas répéter mon entrevue avec elle, car elle ne souhaite pas que Tony soit au courant.

-      Tu sais bien que je serais muette comme une tombe, me dit-elle en plaquant son doigt contre ses lèvres.

-      Pas même à Hawkeye ?

-      Il compte ? Plaisante-t-elle.

-      Pour cette fois, oui. Approuve-je.

-      Dans ce cas, je serais muette comme une tombe, s’exclame-t-elle.

-      Tony est venu habiter chez elle après… que j’ai frappé Strange. Ose-je le présenter de cette manière.

Sur le moment, et malgré l’étonnement de mon amie, je me décide à assumer mes actes tels que je les aie commis. Après tout, je l’ai fait. Et j'en ai fini de me minimiser mes actes et de me cacher derrière des excuses. Si je veux être digne de l’homme qu’est Tony, je me dois de porter mes responsabilités.

-      Et qu’ils ont longuement conversé et… Tony lui a avoué qu’il avait encore des sentiments pour moi.

-      Vraiment ? Dit-elle dubitative.

-      Je ne pense pas qu’elle soit venue me mentir. Lui explique-je. Elle avait l’air honnête. Mais, elle m’a aussi dit que j’étais trop directif, et que je n’avais pas laissé le choix à Tony de me pardonner ou pas. Je lui ai imposé...

-      Oui, enfin bon, tu n’as fait que t’excuser, me défend immédiatement l’espionne.

-      Non, elle a raison, Nat’. Je n’ai pas fait qu’imposer le pardon à Tony, je lui ai également imposé une relation à laquelle il n’était pas prêt. Et quand il m’a rejeté, je suis venu pleurer dans tes jupons.

-      C’est vrai que tu es venu pleurer contre mon épaule, approuve-t-elle. Mais, pour ta défense, l’ingénieur n’est pas sans reproche.

-      Certes, mais ses erreurs n’excusent pas les miennes. Le premier pas de la guérison est d’admettre ce qui ne va pas. Le deuxième, si je ne me trompe pas, c’est de demander pardon aux personnes que l’on a offensé.

-      C’est plus les alcooliques anonymes ça, plaisante-t-elle.

-      Qu’importe. Je m’arrête pour faire face à la plantureuse rousse. C’est terminé tout ça, je reprends les choses en main. Il était plus que temps.

-      Tout le monde a le droit d’avoir des faiblesses, Steve. Me console-t-elle.

-      Mais tout le monde ne peut pas rester au fond du gouffre pendant des années. Cette comédie a assez duré je trouve.

-      Je suis heureuse de te l’entendre dire.

Elle s’approche de moi et me prends dans ses bras avec une infinie douceur. Suite à cette embrassade, nous avons repris le chemin dans le sens inverse pour regagner le quartier général des Avengers. Et alors que l’après-midi s’écoule lentement et que je suis en train d’éplucher les dossiers à la fois des ennemis qui étaient en action il y a trois ans, et ceux qui se sont échappés du Raft ces quelques derniers mois. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils sont très nombreux. Et si certains ont des connexions les uns avec les autres, et qu’ils ont travaillés ensemble par le passé. Ce n’est le cas de tous, et pour prendre l'exemple le plus marquant je ne vois pas Zodiac travailler volontairement avec qui que ce soit. Serait-il possible que MODOK soit le cerveau qui se cache derrière toutes ces évasions ? Après tout, ce ne serait pas totalement impensable. En plus d’être particulièrement brillant, il est suffisamment fortuné pour fournir tout le matériel dont les super-vilains ont besoin pour travailler.

Tandis que je suis en train de plancher sur cette éventualité, J.A.R.V.I.S me prévient que le jeune Spiderman est à la porte et demande une entrevue avec moi. Étonné de sa présence ici, surtout après notre dernière entrevue où j’ai été un peu trop violent à son goût, j’ordonne à notre majordome artificiel de le laisser pénétrer en ces lieux. Étant le petit protégé de Tony, s’il a besoin d’un renfort sur une mission, je me ferais une joie de lui venir en aide. Enfin, dans tous les cas, ce n’est pas comme si c’était dans mes principes de ne pas soutenir un ami.

J’arrive dans le salon et je vois le jeune adolescent qui se tient maladroitement au milieu de la pièce. Lorsque je m’approche de lui avec le sourire, il me le rend avant de me saluer de sa petite voix :

-      Bonjour Monsieur Captain…

-      Bonjour Spiderman, le salue-je à mon tour.

Vêtu d’une petite chemise à carreaux verte, et les cheveux bien coiffés, il me fixe sans rien dire. Je reprends donc la parole :

-      Je peux vous aider ? Demande-je.

-      Heu… Oui en fait, j’aurais un service à vous demander, mais, heu, cela n’a rien à voir avec les Avengers. Enfin si… Ça a à voir quand j’y pense… Mais…

-      Tu sais, tu peux me demander ce que tu veux, il n’y a pas de mal à ça, tente-je de le rassurer.

-      On peut… genre s’assoir quelque part ?

J’acquiesce et il me suit jusque dans le salon. J’ai préféré le mener jusque dans le grand salon que nous a fait construire Tony plutôt que dans la salle de réunion. Plus chaleureux avec ses canapés en cuir, et sa grande télévision à écran ultra plat, j’ai pensé qu’il serait plus simple pour le gamin de se confier dans un tel environnement.

-      En fait, reprend le jeune homme, en tant que Spiderman je suis en train d’organiser un gala de charité pour le centre F.E.A.S.T. à New York, dans le Queen’s, précise-t-il.

-      Le centre F.E.A.S.T. ? Demande-je ignorant totalement de quoi il me parle.

-      Oh ! C’est un centre qui aide les sans domicile fixe pour qu’ils puissent avoir un lit, de la nourriture, des distractions. Mais plus important encore, c’est un centre qui les aide à se réinsérer dans la société en les aidant à trouver du travail. Sauf que tout cela, ça demande des ressources, et même si Monsieur Lee finance quasiment tout… Je pense que notre devoir de super-héros va au-delà d’arrêter des méchants, c’est aussi aider ceux qui en ont besoin.

-      Je suis entièrement d’accord, malheureusement, je n’ai pas grand-chose à donner. Enfin, je crois.

Je dois avouer que l’argent est le cadet de mes soucis. Et même si en manquer a été particulièrement contraignant ces dernières années, je ne suis pas quelqu’un de vénal. Aussi depuis que je suis de retour, je n’ai pas pris le temps de regarder ce que j’ai sur mes comptes. Et si Tony nous a confirmé qu’il continuerait de payer nos besoins, je n’ai pas tellement envie de dépenser son argent sans son accord, même pour une bonne cause.

-      Tu sais, Spiderman, pour tout ce qui est finance… Je pense que tu devrais d’abord en parler à Stark.

-      Je l’ai fait, et il est d’accord pour venir au Gala et faire un gros chèque. Mais même si vous ne donnez pas beaucoup, ou pas du tout, je pense que ce serait bien que vous soyez présent à cette soirée. D’abord, ça vous aiderait à redorer votre image, et ensuite, je pense que cela pourrait faire de la publicité à notre soirée. Vous êtes des célébrités maintenant, et votre présence attirera du monde. Surtout après tant d’absence, débite-t-il à une vitesse fulgurante.

-      Si tu penses que notre présence peut aider à récolter des fonds, c’est avec plaisir que nous viendrons. Je ferais part de ta proposition aux autres. Mais… Juste pour en être certain… Tu as prévenu Tony que tu venais nous demander de venir ? Demande-je avec angoisse.

Certes, le petit a raison et notre présence pourrait aider sa cause. Mais je n’ai pas envie de m’imposer à Tony. Et s’il ne veut pas me voir, je n’irais pas. Au pire, j’enverrais les autres, mais je m’abstiendrais, si besoin.

-      A ce propos… Commence timidement le jeune garçon, je lui en ai parlé, et il était d’accord pour que vous veniez, mais… S’il vous plait, ne faites pas d’esclandre. C’est vraiment une cérémonie importante, et je ne veux pas… que vous soyez à nouveau menaçant envers Monsieur Stark… Ou le Docteur Strange, s’il vient.

-      Je serais correct, je te le promets. Réponds-je avec assurance.

De toute façon, j’ai pris ma décision et je n’imposerais plus mes choix ou décisions à Tony. Certes, j’aimerais avoir une conversation avec lui à ce sujet, mais seulement s’il le désire aussi. Je vais faire ce qu’il y a de mieux pour lui.

Une fois le jeune garçon reparti, je préviens les autres de cette soirée de charité. Et le moins que l’on puisse c’est que les réactions furent mitigées. Si tout le monde est d’accord sur le principe, certains appréhendent ma nouvelle rencontre avec l’ingénieur. Et à l’image de Spiderman, certains me font part de leurs remarques. Notamment Sam qui ne mâche pas ses mots à l’égard de l’ingénieur. Aussi, je décide de partir m’entraîner seul à seul avec lui afin d’avoir une conversation sur notre situation. Et c’est après avoir échangé des coups lors d’un éprouvant combat de boxe que je me décide à lui parler. Installé à terre, une bouteille d’eau à la main, il me fixe un sourire aux lèvres avant de me demander avec malice :

-      Va-y, dit le moi.

-      Sam, je n’ai rien à te dire de plus que ce que tu sais déjà. J’aimerais juste que tu modères tes propos au sujet de Tony.

-      Mais je pense qu’il est temps que quelqu’un t’ouvre un peu les yeux ! Réplique-t-il. Dès que ça l’concerne, t’es aveugle… et sourd !

-      J’ai mes torts, Sam. Tout comme il a les siens. Et ça, j’en ai pris conscience, tu sais.

-      Je t’ai vue parler avec Nat’, vous vous disiez quoi encore ? Qu’il t’aime ? Qu’il va te pardonner ? Tu sais que c’est faux, j’espère ? Franchement, j’espère qu’un jour tu reviendras à la raison et que tu diras : Je suis passé à autre chose !

-      Je suis navré de te décevoir Sam. Mais, ce n’est pas près d’arriver.

-      De Dieu, soupire-t-il.

-      Quoique tu dises, quoiqu’il puisse faire, l’amour que je lui porte est juste trop fort pour être effacé par les affres du temps.

-      C’est bien beau ce discours, mais, tu fais quoi de Strange ? Du fait qu’il t’ait remplacé l’air de rien ?  

Je soupire à l’idée qu’il ne m’écoute pas et qu’il interprète mal ce que je peux lui dire. Et je crois que l’un des plus gros défauts, mais aussi l’une de ses plus grandes qualités, est sa persévérance. Même si évidemment, quand elle ne va pas dans mon sens, elle devient de facto un défaut.

-      Sam, ce que je veux te dire, c’est que j’aimerais Tony jusqu’à la fin de mes jours. J’en suis persuadé, et rien au monde ne pourra changer cet état de fait. Mais, je ne peux pas lui imposer d’être avec moi s’il ne le veut pas, ou s’il ne me pardonne pas.

-      Franchement, tu n’étais pas mieux avec Sharon ? Pourquoi tu ne te retrouves pas quelqu’un dans le même genre ? Me questionne-t-il.

-      Sam… Comment t’expliquer ça ? J’ai passé deux années avec Sharon, durant lesquelles, nous avons vécus de bons moments, mais aussi, des moments plus difficiles. C’était une relation agréable qui m’apportait du réconfort, et la force de continuer à me battre pendant ces deux années. Mais, crois-moi, Sam, quand tu as connu l’amour tel que je le connais avec Tony, tu ne peux plus t’en passer.

-      Mais pourquoi ? Ce type ne t’a jamais considéré à ta juste valeur. Il te parle mal, te rabaisse, comment tu peux aimer ça ?

-      Je n’ai jamais eu cette impression Sam. Tony est quelqu’un de très dépendant des personnes qui l’entourent, et quand il te laisse entrer dans son cercle de confiance, je ne sais pas comment te dire ça… Mais, tu deviens quelqu’un de spécial pour lui, et il te confie des choses qu’il ne dit à personne d’autres. Et tu découvres des facettes entières de sa personnalité qu’il dissimule aux autres, lui explique-je.

-      Et cela excuse tout ? Parce qu’il te confie ses petits secrets, il peut te traiter de tous les noms ?…

-      Mais il ne me traite pas mal, Sam. Et bien sûr, que nous avons eu des disputes, mais, quand ça fonctionne Sam… Ce bonheur est incommensurable.

-      Bon Dieu, mais comment vais-je te ramener à la raison ?

-      Impossible, lui avoue-je.

-      Bien, dans ce cas, pour l’homme de ta vie, je vais faire un effort, concède-t-il.

Je le remercie chaleureusement pour l’effort qu’il vient d’accepter de faire. Je sais que ce ne sera pas facile pour lui, car Sam est du genre protecteur envers ses proches. Et il ne supporte pas de les voir souffrir. Cependant, je sais qu’il prend en considération ce que je lui dis et ce que je ressens.

Après cette discussion, les jours se sont écoulés à une vitesse ahurissante. Nous avons été débordés par des attaques d’entrepôts du SHIELD, des évasions de prison, des cambriolages dans des laboratoires… Tout cela part des super vilains qui font des coalitions toutes plus étranges les unes que les autres. La seule constante ? La présence régulière de membre de l’Hydra et de l’AIM. Je ne sais pas qui se cache derrière tout ça, mais visiblement, il a des liens avec ces deux organisations. Et je dois dire qu’il doit être particulièrement persuasif pour réussir à les convaincre de tous s’allier.

Mais ce soir, c’est le cadet de nos soucis. En effet, nous devons nous préparer pour une autre forme de mission : Le gala de charité. Je suis persuadé qu’il existe différentes façons de prendre soin des gens, et je trouve cela admirable qu’un jeune homme tel que Spiderman ait déjà la maturité suffisante pour organiser ce type d’événement de son plein gré. Et dans un sens, je suis content d’y participer, même s’il ne s’agit majoritairement de faire acte de présence, nous avons tout de même réussi à réunir trente mille dollars à nous tous. Une façon pour nous de contribuer à ce type d’événement, malgré nos moyens plutôt modestes.

Une fois mon costume trois pièces enfilé, je rejoins mes camarades dans la grande salle de réunion. Tout comme moi, les hommes sont vêtus de costumes aux couleurs sombres, tandis que Natasha a revêtue une robe rose poudrée qui épousait parfaitement sa silhouette. Son décolleté plongeant est d’une matière brillante qui donne l’impression que la robe est cousue avec des pierres précieuses, tandis que le bas est fendu et parsemé de plumes ce qui lui donne l’allure d’un oiseau majestueux[1]. Quant à Wanda, elle a revêtu une robe blanche en dentelle un peu plus large afin d’avoir la place de caser ses deux jumeaux. Enceinte de six mois, son ventre s’est considérablement arrondi et même en ayant des vêtements amples, elle ne peut plus cacher sa grossesse. Enfin, ce n’est pas comme si elle n‘a pas déjà fait la une des journaux il y a quelques temps tant cela devient évident. Bien sûre, elle a préféré ne pas réagir à ces rumeurs, et faire profil bas. Elle n’a aucune envie que cela devienne public. Même si, objectivement, il ne peut plus en être autrement.

-      Vous êtes magnifique les filles. Les complimente-je.

-      Merci, répond la jeune Wanda avec le sourire aux lèvres.

-      En même temps, on porte des robes de chez Giovanni, il ne peut en être autrement. Précise Natasha, tu n’as pas mis un costume de sa manufacture ? Me taquine-t-elle.

-      Je préfère éviter…

Giovanni[2] est le tailleur personnel des Avengers. Et cet homme est un peu trop sans gêne à mon goût. Il n’hésite pas à se rincer l’œil, et chacun de ses gestes semblent particulièrement déplacé. En sommes, c’est un individu que je n’aime pas du tout. En revanche, je dois tout de même avouer que ses créations valent le détour. Étant tous présent et bien vêtu, je demande alors :

-      Nous sommes prêts à y aller ?

-      Nous attendons l’arrivée de Scott et de Hope, me corrige la future maman.

-      Oh, je ne sais pas qu’ils venaient.

-      Si, ils retrouvent Hank Pym et sa femme là-bas.

-      Je pensais que nous pourrions les intégrer au sein des Avengers, qu’en penses-tu ? Suggère Natasha.

-      Ce ne serait pas une mauvaise idée. Approuve-je. S’ils sont volontaires, pourquoi pas. Ant-man a déjà fait preuve de son courage, et je crois que Sam l’approuve, n’est-ce pas ?

-      Le tic-tac ? Il sait faire le job, acquiesce-t-il.

-      Bien, dans ce cas, je lui proposerais dans la soirée pour voir s’ils sont intéressés.

Nous attendons quelques minutes supplémentaires avant que les deux insectes super héroïques nous rejoignent. Et si Scott a lui aussi enfilé un costume gris clair sur une chemise blanche ornée d’une cravate rouge et noire. Quant à Hope, elle a visiblement opté, elle aussi, pour une robe sublime. Sa robe argentée, et particulièrement décolletée, est incrustée de diamants. Ou du moins de matériaux qui y ressemblent. Après quelques embrassades chaleureuses, nous prenons la route vers le refuge du F.E.A.S.T. Dans la cour, nous attend une immense limousine.

-      Quelqu’un a réservé quelque chose ? Demande-je avant de nous tourner vers nos deux nouveaux amis : C’est la vôtre ?

-      J’aimerais bien, commente Ant-Man.

Notre suspense ne durera pas puisque le chauffeur de ce luxueux véhicule sort pour nous prévenir que Tony Stark l’a chargé de nous conduire au centre pour personne sans domicile fixe. Une gentille attention, mais c’est assez étrange de la part du milliardaire. Surtout que ces derniers temps, il ne nous porte pas dans son cœur. Enfin, il ne me porte pas dans son cœur, car même s’il a connu quelques frictions avec les autres, je ne pense pas que leurs relations soient mauvaises pour autant. Cette limousine en est, d’ailleurs, la preuve.

A bord de la limousine, l’ambiance est bonne et nous parlons de tout et de rien. Et bientôt, ce furent les rires qui envahir l’habitacle. Et c’est de bonne humeur que nous arrivons au centre F.E.A.S.T. où une foule de journaliste et de paparazzi nous attendent. Décidément, le jeune Spiderman n’y est pas aller de main morte, et il a vraiment sorti le grand jeu. Je dois dire que je suis plutôt impressionné qu’un jeune homme de dix-sept ou dix-huit ans ait réussit un tel exploit. En effet, tout le beau monde de New-York semble réuni, et je dois dire que notre arrivée semble, elle aussi, avoir été particulièrement attendue. En sortant du véhicule, c’est une nuée de flash qui nous accueilli et ce jusqu’à notre entrée dans le bâtiment. Et avant que nous ayons pu pénétrer à l’intérieur de celui-ci, l’homme de main de Tony, Happy Hogan nous demande de prendre la pause auprès de photographes afin qu’ils aient des clichés exploitables de notre présence. Si ce n’est pas un exercice que j’apprécie, c’est en revanche nécessaire aujourd’hui et cela fait partie de notre façon de « donner ». Aussi, on se prête au jeu durant quelques minutes avant qu’il nous fasse signe de rentrer. Et c’est avec soulagement que nous pénétrons dans l’enceinte du bâtiment.

-      J’ai horreur de ça, me confie-je à Natasha qui se tient à mon bras.

-      Je suis sûre que tu seras magnifique sur les photos, comme toujours, me raille la jeune femme.

-      Si tu l’dis.

Une fois à l’intérieur, on constate qu’il y a déjà un monde fou. Tout le monde est réuni dans une fosse qui donne une vue imprenable sur une petite scène sur laquelle est installé un simple micro. Mais, pour l’heure, il n’y a aucun présentateur. Cette scène est entourée par de grands rideaux rouges en velours. Une foule de serveur bien habillé tourne dans la salle pour distribuer champagne et petit canapé. Tandis que j’essaye de trouver ne serait-ce qu’un visage familier, un homme asiatique s’approche de moi.

-      Bonsoir Captain America, bonsoir Black Widow. Je me présente, Martin Lee. Je suis le directeur et fondateur de ce centre. Je vous remercie de votre présence, et de votre très généreuse contribution.

-      Ce plutôt à nous de vous remercier de faire tout cela pour les plus démunis. Le remercie-je sincèrement. Ce n’est pas grand-chose pour la donation, nous avons fait ce que nous avons pu.

-      Si tout le monde pouvait donner aussi peu que vous, je pense que le monde se porterait bien mieux. Réplique-t-il. Votre don est le troisième plus important de la soirée.

-      Vraiment ? Dis-je surpris.

J’étais réellement persuadé, aux vues de tous ces gens drapés dans des vêtements tous plus luxueux les uns que les autres que notre donation serait dérisoire.

-      La soirée ne fait que commencer, suggère la veuve noire.

-      Malheureusement, je ne suis pas certain que nous récolterons beaucoup de chèque de cent mille dollars ce soir.

Cent mille… Pardon ? Ais-je bien entendu ? Ce n’est pas du tout la somme que nous avons inscrit sur le chèque. A-t-on fait une erreur ? Mais avant qu’on ait pu poser la moindre question, le milliardaire philanthrope se fait appeler à l’autre bout de la pièce par un confrère.

-      Notre chèque ne faisait pas que trente mille ? Me questionne Natasha l’air perplexe.

-      Que je sache, si. A moins que quelqu’un ait modifié le montant…

Et ce quelqu’un ne tarde pas à venir nous trouver. Les cheveux et la barbe parfaitement coiffée avec des lunettes en forme rectangulaire sur le bout du nez. Il a enfilé une chemise avec des petits carreaux gris entouré de fin liseré rouge. Par-dessus, on peut trouver une cravate grise et une veste noire. Cela lui donne un air élégant et tendance.

-      Tony… Le salue-je avec émotion.

-      Bonjour, se contente-t-il de me répondre avec un ton neutre. Je suis ravi que vous ayez pu venir. Natasha, ça te dérange si j’empruntes ton cavalier quelques minutes ?

-      Je t’en prie. Approuve-t-elle avec un brin de surprise peint sur son visage.

Surpris, je le suis. C’est le moins que l’on puisse dire, car j'étais absolument persuadé qu’il m’éviterait toute la soirée. Aussi c’est avec une pointe d’espoir que je suis l’ingénieur dans la foule. Il zigzague parmi les invités pour me conduire vers les grands rideaux rouges qui encadre l’estrade. Et c’est avec agilité qu’il se glisse derrière. Je ne tarde pas à l’imiter, et nous atterrissons dans une sorte d’arrière-pièce qui doit servir de loge ou de bureau. L’ingénieur se tourne vers moi avant de commencer son speech :

-      Bien, je t’ai vue parler avec Lee. Et, comme il a dû t’en informer, les Avengers font partis des plus grands donateurs de la soirée au même titre que la fondation Septembre, et que Stark Industrie. Et, pour débuter la cérémonie, il aimerait inviter les trois plus grands donateurs sur scène pour faire un petit discours. Aussi, je représentais la fondation Septembre. Stark industrie est représenté par Pepper, et enfin, tu devrais… reprend-t-il enfin sa respiration, être celui qui représente les Avengers…

-      Merci, me contente-je de répondre.

-      Tu acceptes ? Dit-il visiblement surpris.

-      Pourquoi refuserais-je ? C’est une belle opportunité de mettre les Avengers en avant et redorer notre image. Approuve-je l’idée.

-      C’est sûr. Bien, j’enverrais Happy te chercher lorsque le moment sera venu…

-      D’accord, merci. Commence-je avant de lui demander avec un peu d’appréhension : Tony, tu accepterais qu’on trouve un moment dans la soirée pour discuter, toi et moi ?

-      Je ne pense pas avoir le temps, répond-t-il sèchement.

-      D’accord.

Je peux tout à fait comprendre qu’il n’ait pas envie de me parler après toutes les fois où nous avons tentés d’avoir un échange constructif et où cela s’est mal terminé. Mais ce manque d’insistance semble troubler l’ingénieur qui me lance un regard empli de confusion. Puis, c’est visiblement l’esprit tenaillé par des pensées diverses et variées qu’il finit par me dire :

-      On verra si on trouve le temps…

-      Merci, réponds-je avec sincérité.

Franchement, j’espère qu’il acceptera de me parler. Que je puisse lui dire ce que je ressens pour lui, et à quel point je suis désolé que notre relation ait pris une telle tournure à cause de mes mensonges.

Plusieurs heures s’étaient écoulés depuis cette présentation. Et vient le moment où Happy Hogan vient quérir ma présence sur scène. Je quitte donc les convives avec lesquels je discute pour suivre le bras droit d’Iron Man. A nouveau, je me retrouve derrière la scène où je retrouve Tony, Pepper et Spiderman. Mais à ma plus grande surprise, il y a également Deadpool.

-      Oh ! Mais c’est Captain ! S’exclame-t-il tout aussi surpris que moi.

-      Deadpool ? Qu’est-ce que vous faites là ? Demande-je.

-      Il m’a aidé à organiser cette soirée, me précise Spiderman.

-      A vrai dire, c’est même moi qui en aie eu l’idée.

-      Aussi surprenant que cela puisse paraitre, commente Tony avec un dédain palpable.

-      Vous le briseur de couple, j’vous parle pas ! S’emporte soudain Wade envers Tony.

-      Je ne peux pas briser des choses qui n’existent pas, commente l’ingénieur avec indifférence.

-      Mais ! Je…

o  « Il t’a coulé le bec » se moque-t-il de lui-même avec une voix plus aiguë.

-      Ce n’est pas le moment de vous chicaner tous les deux, les sermonne Pepper. On va bientôt aller sur scène.

Et effectivement, quelques minutes plus tard seulement, nous sommes appelés sur scène. Lee nous présente comme les plus généreux donateurs. Et je suis le premier appelé à parler. Je commence donc naturellement par remercier, non seulement Martin Lee pour la création de cet endroit, mais aussi Spiderman pour l’organisation de cette soirée. Puis, je reprends :

-      En tant qu’Avengers, la santé et la sécurité de nos concitoyens est quelque chose qui nous tient, à tous, particulièrement à cœur. Si nous n’avons malheureusement pas la possibilité d’aider tout le monde, notamment ceux qui sont les plus démunis, non pas face à des ennemis de la nation, mais tout simplement face à la vie elle-même, nous sommes heureux de pouvoir aider à travers de simple geste comme une donation d’argent et de temps. Même si je pense qu’ici, ce soir, les vrais héros sont tous ces bénévoles qui ont participés dans l’ombre à l’élaboration de cette soirée, et qui donne quotidiennement de leurs temps, de leurs compassions, et de leurs humanités à des individus qui sont privés des plaisirs simples de la vie. Alors, merci à vous.

Puis, je me retire pour laisser la place à Martin Lee pour reprendre le micro. Il rebondit, bien sûr, sur mon message pour remercier à son tour ses bénévoles sans qui rien ne serait possible. Puis, il enchaîne pour laisser sa place à Pepper qui fait un discours sur l’importance de l’entre-aide dans la société actuelle, et de son plaisir à pouvoir participer à la création d’un second centre dans le nord de la ville. Puis, le créateur du F.E.A.S.T reprend la parole :

-      Mais ce soir, il y a quelqu’un que j’aimerais particulièrement remercier pour toutes les donations qu’il a effectué et pour son engagement à verser chaque année, le somme de cent mille dollars à notre association, c’est bien Tony Stark. Dit-il avant de se tourner vers l’ingénieur, et de lui dire en face : Merci Tony pour vos impressionnantes donations.

-      Oh Martin, ne me remerciez pas. Dit-il en s’avançant sur le devant de la scène avec assurance : Je suis persuadé qu’il y a des gens qui ont l’esprit de compétition dans le public et qui sont prêt à doubler ma mise !

Cela fait rire l’audience, qui soyons honnête, a peu de chance de doubler la mise de Tony qui s’élève à plusieurs milliers de dollars. L’ingénieur dû attendre quelques secondes que les rires diminuent avant de reprendre :

-      Plus sérieusement, ce soir nous tous réunis ici pour aider des gens, des personnes, qui se retrouvent sans un toit sur leurs têtes, sans un repas le soir. Ou même pire, dans la journée. Des individus qui, sans ce centre, n’auraient quasiment aucune chance de s’en sortir et de retrouver du travail. Et ce soir, nous tous ici présent pour descendre de notre tour d’ivoire et nous apercevoir qu’il n’y pas besoin de traverser le monde pour trouver des individus qui meurt de faim dans l’indifférence la plus générale. L’indifférence des passants qui marchent à côté d’eux sans même les saluer, l’indifférence de ceux qui ont été invités ce soir et qui ont déclinés l’invitation. Mais, aussi, de notre indifférence à nous tous.

 Il se coupe quelques instants avant de reprendre avec ce même air sérieux qu’il arbore depuis qu’il a pris la parole :

-      J’ai toujours été, je le crois, un philanthrope. Que ce soit pour aider nos héros du quotidien tel que les pompiers, les policiers ou les médecins. Ou même encore dans l’aide à la recherche ou au développement de nos jeunes talents avec la fondation septembre. Et cela, sans compter mon investissement personnel au sein des Avengers ces dernières années afin de protéger le monde et surtout ses habitants.

A nouveau, il marque un temps d’arrêt :

-      Mais, cela n’est pas suffisant face à la misère humaine qui se trouve dans nos rues. Alors oui, ce que j’ai donné ce soir, et ce que je vais donner les prochaines années semblent être une somme importante. Une somme que la plupart de nos travailleurs de classe moyenne ne pourrait jamais réunir en l’espace d’une vie. Mais, ce soir, je vous l’annonce tristement, c’est une somme qui sera TOUJOURS dérisoire, dit-il en insistant sur le toujours. Une somme qui ne pourra pas aider toutes les personnes qui souffrent dans nos rues, une somme qui ne pourra nourrir toutes les bouches qui meurent de faim à New-York, parce qu’il y aura toujours des factures à payer, de la nourriture à acheter, des draps ou des vêtements. De l’encre et du papier pour imprimer les CV de chacune de ces personnes. Alors, ce soir, je vous invite à donner pour toutes ces personnes qui ont connues une mauvaise passe dans leurs vies. Après tout, personne n’est à l’abri de perdre toute sa fortune du jour au lendemain, et de finir à la rue. On connait tous quelqu’un à qui s’est malheureusement arrivé, et si vous avez de l’argent aujourd’hui, profitez-en pour le donner à ceux qui en ont le plus besoin. Parce que vous ne pouvez jamais savoir si demain, vous ne ferez pas parti des gens qui sont dans le besoin. Et sur ces belles paroles, je laisse la main à un plus grand philanthrope encore, Martin Lee.

Un tonnerre d’applaudissements conclut le discours de Tony qui laisse galamment sa place à l’organisateur de cette soirée qui nous fait un dernier discours mémorable. Je suis, je dois le dire, impressionné par la lucidité et l’humanité dont a fait preuve Tony ce soir. Même si je sais que c’est quelqu’un qui sait se montrer profondément généreux, c’est rare de le voir parler avec tant de conviction.

Une fois le speech de Lee terminé, il nous invite à descendre de la scène pour profiter de la soirée avec les autres convives. Et alors que je suis en train de descendre les marches, Stark m’interpelle et me propose de le suivre pour discuter. C’est agréablement surpris que je le suivre dans les loges. Nous empruntons ensuite un couloir qui nous conduit jusqu’à des escaliers qui débouche sur une immense porte métallique. Sans forcer, Tony l’ouvre pour découvrir le toit du bâtiment dans lequel on se trouve. Recouvert de béton, seul le potager planté sur la gauche de la porte apporte un peu de vie dans cet endroit. Malgré tout, on a une impression de solitude renforcée par l’obscurité qui nous encercle et qui n’est dissipée que par l’ampoule située à côté de la porte. L’ingénieur s’adosse contre la paroi du mur avant de dire, l’air pensif :

-      C’est ici que Spidey se change avant de rentrer au F.E.A.S.T

-      Un endroit bien agréable, on a presque l’impression d’être seul au monde, confirme-je.

-      Oui, c’est à l’abri des regards indiscrets. Des oreilles aussi, confirme Tony.

-      Merci d’avoir accepté de me parler, dis-je avec sincérité.

-      Tu me veux quoi ? Me demande-t-il sans détour comme s’il est pressé de se débarrasser de cette conversation.

-      Tony, je voulais te dire à quel point je suis désolé d’avoir ruiné notre relation de bien des manières. En te mentant pour commencer, puis en te blâmant de m’avoir quitté. Et… pour t’avoir reproché ta relation avec Stephen Strange.

-      Tu me l’as déjà dit, soupire-t-il visiblement peu enclin à écouter. Tu veux que je te dise quoi à ça, hein ? Que je te pardonne ?

-      Je sais que je te l’ai déjà dit, et je n’arrêterais probablement jamais de le faire, lui confie-je. Mais, c’est la première fois que je suis prêt à assumer la conséquence de mes actes, Tony…

-      Assumer quoi ? Dit-il en se redressant un peu et me fixant.

-      De t’avoir perdu, avoue-je la mort dans l’âme. Et je sais que tu ne pourras peut-être jamais me pardonner, et je ne te le demanderais plus.

-      D’accord… Tu es venu me dire ça ? Dit-il l’air suspicieux.

-      Non, je suis venu te dire que je t’aime, et que je t’aimerais, jusqu’à la fin de mes jours. Mais que j’ai compris qu’aujourd’hui, il y a une seule chose qui compte pour moi, Tony, c’est que tu sois heureux. Que ce soit avec moi, ou avec quelqu’un d’autre.

-      Je… je veux que tu… sois heureux aussi Steve… Mais on serait plus heureux si on ne reste pas dans cette… histoire… Réplique-t-il avec moins d’assurance qu’au début de notre conversation.

-      Tony… Dis-je en attrapant ses mains fines : Nous serons ce que tu décideras. Des amants, des amis, des collègues, des inconnus… Je place mon destin entre tes mains parce qu’en me comportant comme je l’ai fait, j’ai perdu le droit de te réclamer quoique ce soit. Mais, je veux que tu sois conscient d’une chose, je ne cesserais jamais de t’aimer, et je t’attendrais jusqu’à la fin de mes jours.

-      Je ne peux pas te faire attendre comme ça, s’exclame l’ingénieur en enlevant ses mains des miennes.

-      Tony, tu ne peux pas me demander de t’oublier, déclare-je avec sincérité. J’ai tenté pendant deux ans de penser à quelqu’un d’autre que toi, en vain. Tu es dans mon esprit et dans mon cœur, et rien au monde ne pourra changer cet état de fait. Pas même le temps qui passe.

-      Mais je suis censé faire quoi maintenant que tu me dis tout ça ? S’exclame-t-il visiblement confus et troublé.

-      Tu es censé prendre soin de toi, parce que si tu n’es pas heureux, je ne le serais jamais. Mon bonheur dépend du tiens, lui affirme-je.

-      Je… je… Panique-il.

-      Tony, je ne te demande rien. Je te demande juste de vivre ta vie telle que tu l’entends tant que cela te rend heureux, je le serais.

Tony ne sait que me répondre à cette déclaration. Je peux lire sur son visage mille expressions contradictoires qui le parcoure en l’espace de quelques secondes. Le voir si troublé par mes déclarations me cause de la peine. Je n’ai aucunement l’intention de lui faire du mal, au contraire, j’espère sincèrement pouvoir l’apaiser.

-      Je ne sais pas quoi te dire, finit-il par déclarer.

-      Alors ne dit rien, je ne te demande pas de te décider aujourd’hui.

-      On devrait retourner auprès des autres… Finit-il par déclarer après un long silence.

J’accepte et c’est le cœur allégé d’un poids que je retourne, en sa compagnie, au sein de cette soirée. J’ai enfin pu lui dire ce que je ressens, et ce que j’ai besoin de lui exprimer. Et pour la première fois depuis deux longues années, je suis enfin en paix avec moi-même. Si j’avais su à quel point je me sentirais sentis soulagé après cette confession, je l’aurais faite bien plutôt. C’est fou comme ce prête avait raison lorsqu’il m’a dit que je devais d’abord me pardonner moi-même avant de lui demander quoique ce soit. La seule chose que j’espère c’est de ne pas l’avoir troublé plus que nécessaire, et qu’il parvienne à être heureux malgré ce que j’ai pu faire. Et s’il parvient un jour à me pardonner, cela me comblerait jusqu’au restant de mes jours.

A suivre

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Bonjour, Bonsoir,

J’espère que ce chapitre vous aura plu !

Cela fait deux chapitres d’affilé pour cette histoire, vous voilà gâté, mais j’avais besoin d’écrire ce chapitre avant de pouvoir passer à la suite ! En réalité, le chapitre XI et le chapitre XII devait être qu’un seul et même chapitre mais au vu de la taille j’ai préféré le découper en deux !

En tout cas, s’il vous a plu, n’hésitez pas à me faire part de vos commentaires !

Bonne soirée, et bonne lecture

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[1] Pour rappel, tous les costumes que portent nos super héros lors de soirée sont des tenues portées par les véritables acteurs. Je vous invite donc à aller fouiller les internets si le cœur vous en dit.

[2] Giovanni est un personnage fictif que vous pouvez retrouver également dans la fiction « Le principe de réciprocité » qui retrace les péripéties de Spiderman.