L'amour au-delà de la haine

Chapitre 2 : Celui que j'aurais dû protéger

7305 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 01/12/2020 22:22

Chapitre II : Celui que j’aurais dû protéger

Le vol jusqu’en Chine me semble particulièrement interminable, même si je suis en compagnie de Natasha et de Sam. Ils ont fait des efforts pour faire la conversation pendant que j’étudie les plans que nous a fournis le Punisher. Et pour le moment, nous ne sommes pas assez nombreux pour couvrir tous les couloirs qu’offre l’immense labyrinthe dans lequel se terre le Mandarin. Et le risque est que, si nous ne fouillons pas le bon endroit et qu’ils donnent l’alerte, ils extraient Tony ou… pire encore… Je prévoie donc un plan qui doit nous permettre de le trouver le plus rapidement possible aux vues des différentes configurations des tunnels je privilégie la fouille de ceux qui pourrait renfermer des prisons.

Alors que nous approchons de la base, Natasha m’appelle pour me prévenir qu’un autre jet est en approche. Et qu’il ne s’agit ni plus ni moins qu’un avion privé appartenant à Justin Hammer. Décidément, celui-là ne perd jamais une occasion de faire du mal à l’ingénieur. Je pensais sincèrement que la leçon que nous lui avions donné la dernière fois suffirait à le calmer[1], et le remettre dans le droit chemin, mais visiblement ce ne fut pas le cas. Sincèrement, je ne suis même pas choqué, ou même tout simplement étonné, de voir que ce rat peut faire affaire avec un type comme le Mandarin uniquement dans le but de nuire à Stark. Et ça, je ne le tolérerait pas. C’est pourquoi, j’ordonne à Natasha de prendre le jet d’assaut pour qu’on puisse neutraliser les personnes à l’intérieur. Qui plus est, obtenir ce jet serait de plus un atout stratégique, puisque cela nous permettrait à coup sûr d’entrer dans le QG du Mandarin sans risquer de se faire repérer par les radars.

La veuve noire intercepte le Jet ce qui nous permet de nous introduire dedans. Nous nous approchons en silence du cockpit, puisque tout le reste du jet est entièrement désert. Dans le but de surprendre les pilotes, j’enfonce la porte d’entrée à coup de pied avant de leur demander d’une voix ferme et déterminée :

–     Rendez-vous et il ne vous sera fait aucun mal.

Toutefois, je change totalement d’attitude lorsque je comprends qui j’ai en face de moi. En effet, il ne s’agit pas de Hammer, ou de ses hommes de mains, mais de Spiderman, le petit protégé de Stark. Interloqué par sa présence inattendue, je demande comme une confirmation :

–     Spiderman ?

–     Captain America ?! S’écrie-t-il aussi surpris que moi. Mais que faites-vous ici ?

–     Oh ! Je me disais aussi, sa tête me dit quelque chose, s’exclame l’autre individu.

Et sans prêter attention à ce qu’il vient de dire je continue sur ma lancée :

–     Nous venons secourir Stark, visiblement, il aurait été enlevé par le Mandarin qui le retient captif ici.

–     Nous pensions arrêter un jet de Hammer, précise Natasha de sa petite voix douce.

–     On a piqué un Jet à Hammer après lui avoir rendu une visite de courtoisie, s’empresse de nous expliquer le deuxième individu.

–     Comment vous avez trouvé ce repaire ? Demande le jeune Spiderman visiblement étonné que nous ayons réussi à venir jusqu’ici.

–     Un très bon ami nous a renseigné, se contente de répondre Natasha avec un petit sourire en coin.

–     Oh la petite coquine ne veut pas partager ses bons plans ? La taquine le mercenaire aux multiples personnalités.

Et malheureusement, cet autre individu, je ne le connais que trop bien. Cet homme n’est autre que Wade Wilson, alias Deadpool, un mutant que Charles Xavier semble déterminé à faire devenir quelqu’un de bien. Même si cela me semble impossible. Personnellement, je n’avais aucune confiance en cet homme alors sa présence avec Spiderman ne m’inspire rien de bon. Cependant, nous n’avons pas le luxe de perdre du temps avec ce type. Et c’est avec un ton réprobateur que je lui demande :

–     Vous, ici ?

–     Oui ! Spidey-Boy m’a demandé mon aide ! Dit-il comme pour se défendre avant d’ajouter avec une voix plus aiguë :

–     « Et quand une demoiselle en détresse a besoin de notre aide, nous n’y courrons pas, nous y volons ! Littéralement d’ailleurs ! »

–     Parfait, on va pouvoir utiliser le jet de Hammer pour s’infiltrer, ce sera plus discret que notre vieux QuintJet, reprend Sam en ignorant totalement les paroles déjantées du mercenaire.

–     La priorité est de trouver Stark vivant, souligne-je. C’est pourquoi nous allons nous diviser. Il faut impérativement éliminer les hommes du Mandarin avant qu’ils n’aient le temps de déclencher une alarme, sans quoi ils pourraient faire tuer Stark avant de s’enfuir. Si on a la possibilité d’arrêter le Mandarin, il faut la saisir. Cependant, nous devons le capturer vivant, c’est compris Deadpool ?

Ce petit speech, je l’ai prononcé sur un ton extrêmement autoritaire, car nous n’avons pas le luxe d’échouer. Nous devons sauver Tony…On le doit…

–     Pourquoi tout le monde me dit ça aujourd’hui ? Se plaint-il.

–     Est-ce bien clair ? Répète-je avec dureté.

–     Oui, oui, soupire-t-il, je l’ai déjà promis à ma dulcinée de toute façon…

–     Parce que vous êtes intimes ? S’étonne Natasha

–     Seulement dans ses rêves, nous répond immédiatement Spiderman sur un ton blasé et agacé.

–     Avez-vous eu les plans de la base ? Leurs demande-je car nous n’avons pas de temps à perdre avec leurs bêtises.

–     Heu non, avoue presque honteux le jeune protégé de Stark.

–     Bien, venez avec moi pendant que Natasha reprend le contrôle du jet.

Je laisse aux bons soins de la veuve noire et du faucon le rôle de cacher notre QuintJet et de prendre le contrôle de l’appareil pour nous puissions nous poser dans la base incognito. Comme notre temps est limité, j’amène les autres jusqu’aux plans fournis par le Punisher. Je prends soin de leur expliquer le plan que j’ai conçu, soulagé de savoir que cette fois-ci nous serons suffisamment nombreux pour fouiller tous les couloirs qui s’offrent à nous. Cela nous permettait de ne rien louper et de réduire nos chances de perdre Tony.

Une fois mon explication terminée, je leur demande :

–     Est-ce bien clair ?

–     Non, ce n’est pas très clair, reprend Deadpool avec une voix enjouée et provocatrice.

–     Qu’est-ce que tu n’as pas compris ? Demande-je déjà agacé par son comportement.

–     Je dois t’appeler Captain America ou Nomad ? Parce que déjà ce n’est pas clair cette histoire, tu as gardé ton ancien costume, mais il a décoloré au lavage. En plus, tu n’as plus ton bouclier tricolore mais deux boucliers noirs chelous, alors que suis censé faire quoi moi ? Je suis totalement perdu…

Agacé par son détachement, je me contente de soupirer, car j’ai autre chose à faire que de m’énerver. Même si avec quelqu’un comme Wade ce n’est pas facile de garder son sang-froid, car il ne peut s’empêcher de faire des blagues, ou des réflexions déplacées, même durant les pires moments. Même si… Dans le fond, il faut avouer qu’en cela il n’est pas très différent de Tony. Toutefois, je n’ai pas besoin de répondre à sa question, puisque Sam fit son entrée pour nous expliquer que nous arrivons bientôt. Je prends tout de même soin de rappeler une dernière fois aux nouveaux membres de notre équipe à quel point il faut être sérieux. Sans quoi ce serait la vie de Tony qui serait mise en danger. Je leur demande alors :

–     Le plan est bien clair pour vous ? Si jamais vous faites n’importe quoi, c’est la vie de Stark que vous mettez en danger, si vous ne vous sentez pas capable d’assister à la mission, vous pouvez rester ici.

–     Je suis un expert, Captain, me réplique le mercenaire, et notre petit Spidey-boy, ici présent, a été entrainé personnellement par ton ex, alors on est largement capable de faire une petite mission de sauvetage.

–     Bien, réponds-je froidement.

La désinvolture de Wade ne me plaisait pas du tout. Et même si je ne doute pas de l’engagement de Spiderman son manque d’expérience ne me tranquillise pas. Des missions de sauvetage, j’en ai déjà exécuté beaucoup, et même si dans la majorité des cas, je les aient toujours réussies, je sais que tout peut basculer en quelques secondes. Malheureusement, leurs aides nous sera précieuse et il me serait difficile de m’en passer aux vues du peu d’effectif que nous sommes. Et aux vues des informations fournies par le Frank Castel, ils seront un poil plus nombreux que nous…

Je retourne dans le cockpit avec Natasha et Sam afin de faire le point avec eux sur les changements qu’engendre la présence de Deadpool et de Spiderman. Une fois cela fait, Natasha me demande sur un ton qui laisse transparaitre sa surprise :

–     Tu laisses Wade nous accompagner ?

–     Je n’ai guère le choix. Ce n’est pas comme si nous allions le débarquer, et puis il faut avouer qu’il est redoutable sur le terrain…

–     Moi j’ai aucune confiance en lui, souligne Sam

–     Moi non plus, je ne sais pas pourquoi il est là, mais cela m’étonnerait que ce soit uniquement pour Spiderman. En tous les cas, s’il peut nous aider à retrouver Tony…

–     Wade est peut-être là pour Spiderman, il n’est pas aussi méchant que ce que vous pensez, le défend Natasha. Il est aussi capable d’aimer, Steve. Et la perte de Vannessa fut très difficile à avaler pour lui, et c’est après ça qu’il a commencé à faire n’importe quoi.

–     Oui mais vaut mieux le garder à l’œil tout de même…

La veuve noire acquiesce à ces paroles, car même si je sais qu’elle l’a connu avant même qu’il ne devienne Deadpool, elle a conscience qu’il peut être instable et dangereux aujourd’hui. Et ce fut à ce moment-là que lui et Spiderman entrent dans la pièce. J’en profite pour leur demander une dernière fois s’ils ont besoin d’un dernier débriefe. Ne sait-on jamais.

–     Heu non ça ira…Me répond Spiderman sur un ton hésitant.

–     Tu sais, il n’y a aucune honte à faire répéter un plan de mission, m’appui Natasha.

–     Non c’est bon je vous assure, On va retrouver Tony et le ramener sain et sauf. Nous déclare-t-il déterminé

–     Pourquoi vous allez secourir Stark ? Nous questionne soudainement Deadpool sur un ton froid

–     Quoi ? Réponds-je instinctivement tant je ne suis pas certain de ce que je viens d’entendre.

–     C’est vrai, vous vous êtes battus et il a mis tes amis en prison. Donc pourquoi le sauver ? Poursuit Wade sur le même ton accusateur.

–     Parce que Tony est un ami, réponds-je froidement à Wade tant cela me semble évidemment.

–     Ton ami ou ton amant ? Continue-t-il à me questionner avant d’ajouter : Parce que cela peut tout changer.

–     Qu’est-ce que ça changerait ? Demande-je agacé.

–     Votre implication, dit-il comme une sentence.

–     On arrive, dit Natasha ce qui stoppe net notre conversation à mon plus grand soulagement.

Mais cet interrogatoire de la part de Wade m’a profondément contrarié. Honnêtement, ami ou amant, cela ne change en rien mon implication. Il s’agit de Tony… Je suis forcément impliqué… Après tout ce qui s’est passé entre nous… Je ne peux pas l’abandonner comme ça, et ce même si je suis avec Sharon aujourd’hui. Le sauver n’a rien à avoir avec de l’amour.

Natasha manœuvre pour poser le Jet de Hammer dans cet espèce de Hangar secret. J’ordonne à tout le monde d’attendre aussi longtemps que possible avant de sortir et de les prendre par surprise. Car si nous sortons trop vite et qu’ils sont trop dispersés le risque d’alerte est bien trop important. En attendant qu’ils se regroupent devant nous, on atténue autant que possible ce paramètre. Et conformément à ce que j’ai prédit, ils se regroupe devant l’avion pour savoir ce qui se passe. Et lorsque la porte s’ouvre, nous bondissons sur les sentinelles que nous mettons à terre en quelques secondes avant de nous séparer dans les différents couloirs.

Ainsi, Sam, Natasha et moi explorons seuls trois couloirs, tandis que Deadpool et Spiderman ont pris celui du milieu ensemble, afin que nous puissions les rejoindre rapidement en cas de soucis. Pour ma part, j’ai pris celui de droite, et j’avance dans les couloirs sombres et sinueux. Les murs et le sol sont entièrement recouvert de vieille pierre grise sans âme et qui ne sont éclairées que par de faibles lumières émises par des torches positionnées à intervalle réguliers. Des portes en bois massifs sont régulièrement disséminées le long du chemin et je prends soin de toutes les vérifier au cas où Stark se trouverait dans l’une d’entre elles. Toutefois, elles ne contiennent rien d’autres que des armes ou des vieux grimoires, ainsi que les soldats qui sont censés les protéger.

Tandis que je continue de fouiller, j’entends Natasha me déclarer :

–     R.A.S, je vais rejoindre Steve, dit-elle car elle se trouve dans le couloir adjacent au mien.

–     Aucune trace de Tony ? Demande-je en sachant pertinemment que la réponse serait non.

–     Non, je suis au bout du couloir et je n’ai que des armes ici, me confirme-t-elle comme une sentence inéluctable.

Mais avant que je n’aie eu le temps de répondre quoique ce soit, un homme sortit de nulle part, et se jette sur moi avec un sabre à la main. Je pars le coup de justesse tout en répondant à la veuve noire qu’elle peut me rejoindre. Après avoir mis cet homme à terre, je continue mon chemin. Seulement, à chaque fois que j’ouvre une nouvelle porte, et que Stark ne se trouve pas à l’intérieur, je suis de plus en plus angoissé. Ce n’est pas normal qu’aucun d’entre nous ne le trouve. Ou qu’au moins, on n’ait une trace de sa présence. Et si…C’est déjà trop tard ? Le Mandarin nous a mis au défi de venir le sauver, mais il nous est impossible de savoir s’il a respecté sa part du marché. Après tout, s’il n’a aucune raison de le garder en vie autre que celle de nous faire venir… Rien ne garantit qu’il l’ait laissé en vie…Toutefois ce n’est pas le moment de se laisser abattre et si jamais je n’ai qu’une chance infime de pouvoir lui sauver la vie, je dois la saisir et ne pas me laisser avoir par des pensées négatives. Je me focalise sur ma mission tandis que j’avance, j’arrive en haut d’escalier qui semble descendre profondément sous terre. Tandis que je m’apprête à descendre, j’entends une voix familière me dire d’une voix douce :

–     Lugubre, non ?

–     On peut dire ça, approuve-je.

Natasha se rapproche de moi et glisse son bras dans mon dos avant de me dire d’une voix réconfortante :

–     On va le trouver

Je me contente de faire un hochement de tête et nous commençons à descendre. Mais avant que nous avons atteint le bas de l’escalier, ce fut la voix de Sam qui résonne dans l’oreillette :

–     J’ai trouvé Pepper ! Je répète, j’ai trouvé Pepper !

–     Tony n’est pas avec elle ? M’enquis-je immédiatement.

–     Non, elle est seule, et il n’y a personne d’autres dans les cages, me précise-t-il.

–     Tu es sûr ? Lui demande Spiderman.

–     Oui, j’ai fait le tour, confirme Sam

–     Et elle sait quelque chose ? Demande-je immédiatement.

–     Non, elle n’a pas revu Tony depuis leur vol en direction de Hong-Kong, nous explique Sam.

–     Ce n’est pas vrai…

Si Tony n’est pas dans les cages avec Pepper, c’est vraiment mauvais signe. Soit il a été transféré dans une autre base, soit il est dans une salle de torture, ou peut-être qu’on le force à travailler… Ou…

–     Ils n’auraient pas gardé Pepper si Tony n’était pas encore en vie, me rassure Natasha. Je pense qu’elle est un moyen de pression important sur Stark.

–     J’espère que tu as raison…

Une fois en bas de l’escalier, nous trouvons plusieurs gardes qui surveillent trois portes distinctes. Et avant qu’ils aient eu le temps de comprendre ce qui se passe, ils finirent assommés et étendus sur le sol. J’ouvre la porte de gauche, tandis que Natasha ouvre celle à ma droite. La porte donne sur une petite pièce toute en pierre au milieu de laquelle trône une chaise. A la droite de celle-ci, se trouve des instruments et des machines de tortures. Sur le sol, du sang a tâché les pierres tout autour de cette petite chaise, mais la pièce est déserte et il n’y a aucune trace de vie. Je referme la porte avec précipitation et j’ouvre la troisième porte. A peine avais-je ouvert la porte que je manque de me faire couper le bras par un sabre. Un homme, vêtu comme un ninja, m’attend derrière la porte et m’attaque avec fougue et détermination. Derrière lui, j’aperçois brièvement Tony qui est ligoté à une chaise semblable à celle que j’ai vue auparavant. Grâce aux boucliers en vibranium fournit par T’Challa, je parviens à le battre sans aucune difficulté, malgré l’agilité et la rapidité de ce combattant.

Une fois l’homme à terre, je retourne dans la salle où j’ai entrevue Tony qui est attaché à la chaise en bois. La tête penchée, il ne semble pas conscient, et son visage est recouvert de crasse et de sang. Si j’accouru jusqu’à lui pour le détacher, mon premier réflexe fut cependant de prendre son pouls. Après m’être assuré qu’il est toujours en vie, je détache les liens qui l’emprisonne. C’est alors qu’il ouvre les yeux péniblement et qu’il me regarde comme s’il ne croyait pas ce qu’il est en train de voir.

–     Toi ? Murmure-t-il d’une voix rauque et cassée

–     Oh mon dieu Tony… Murmure-je la voix serrée par l’émotion

–     J’aurais…jamais pensé être…heureux de te revoir un jour…Me répond-t-il avec cette même voix cassée.

J’ai envie de l’attraper et de le serrer fort contre moi tant je suis heureux de le revoir sain et sauf. Même si son état semble critique et nécessite d’urgence l’intervention d’un médecin, savoir qu’il est encore en état de plaisanter me rassure tout de même un minimum sur son état. Et après avoir détaché ses pieds, je l’attrape dans mes bras pour le transporter jusqu’au QuintJet. Je déclare alors à l’oreillette :

–     Je l’ai, on se replie vers le Jet !!

–     Je passe devant, dit Natasha d’une voix directive.

Je suis de près la veuve noire, tandis que je remonte avec Tony dans mes bras. Mais avant même qu’on ait eu le temps de quitter la pièce, il me demande soudain d’une voix paniquée :

–     Pepper ?? Vous avez…Pepper ? Elle était…

–     Ne t’en fais pas, on l’a trouvé, Sam l’a ramené jusqu’au jet.

–     Dieu soit loué…Dit-il avant de laisser retomber sa tête contre moi.

Il semble à bout de force, et son corps est visiblement amincis depuis la dernière fois où je l’ai vue. Vêtu d’une simple chemise blanche recouverte de terre et de sang séché, on peut apercevoir ci et là que son corps est recouvert d’hématomes, de brûlures et de coupures. Et cela sans compter qu’il semble lui manquer plusieurs ongles à ses doigts. Toutefois, ce qui est le plus inquiétant est sa respiration qui est lente et sifflante. Mais alors que je lui demande s’il va bien, il n’a pas le temps de me répondre qu’on se prend de plein fouet une violente attaque qui nous projette tous les trois sur le sol. Si j’ai fait en sorte d’amortir la chute de Tony celui-ci semble tout de même s’être pris un violent coup à la tête, puisque du sang coule de sa tempe. Il gémit faiblement tandis que je le pose contre le mur pour pouvoir combattre le Mandarin sans le mettre en danger. Je demande à Natasha de protéger Tony, tandis que le chef des dix anneaux nous déclare d’une voix assurée :

–     Vous ne partiez jamais de cet endroit, Anthony Stark.

–     Si vous voulez lui faire du mal, il va d’abord falloir nous passer sur le corps ! Lui réponds-je avec détermination.

Je fonce sur l’homme aux dix anneaux et je lui porte des coups violents de bouclier. Devant la puissance de mes attaques, celui-ci dresse un mur de feu entre nous pour me garder à distance. Toutefois, ma combinaison étant ignifugée, je bondis juste devant lui avant de lui porter un violent coup au visage. Projeté à terre, le Mandarin brandit son poing vers moi et déclenche un rayon lumineux qui fond droit sur moi. Par réflexe, je le pars avec l’aide des deux boucliers en vibranium que m’a fourni T’Challa. Mais je ne peux cacher ma surprise lorsque celui frappé par le rayon s’évapore. Un bouclier fait en vibranium viendrait-il tout juste de disparaitre sous mes yeux ? Profitant de ce moment de flottement, le Mandarin vient jusqu’à moi pour m’asséner de puissants coups. Toutefois, Natasha s’interpose en déclarant l’air sérieuse :

–     T’Challa ne te prêtera plus ses jouets, Steve, si tu les perds…

–     Je ne l’ai pas perdu, réponds-je en entrant dans son jeu, un méchant garçon l’a volatilisé…

–     Va falloir le punir alors… Déclare-t-elle d’une voix sévère.

Et conformément aux dires de Natasha, nous nous attelons effectivement à le punir comme il se doit. Mais il s’avère que c’est tout de même plus compliqué que prévu. Dangereux, rapide et puissant, il n’est pas aisé de le combattre. Malheureusement pour lui, nous sommes plus nombreux, et on doit l’avouer tout aussi redoutable. Et surtout nous sommes très probablement plus têtus. Je lui porte un dernier coup afin de l’assommer. Épuisé, avec Natasha, nous sommes à peine en train de reprendre notre souffle que Spiderman et Deadpool entrent en trombe dans la pièce.

     Spiderman se précipite aux côtés de Stark qui s’est appuyé contre le mur durant notre combat. Mais avant que le petit n’ait eu le temps de lui dire quoique ce soit, Tony commence à le sermonner :

–     Spidey…Tu ne devrais pas…

–     Vous allez bien ? Le coupe-t-il ayant sans doute deviner ce qu’il allait lui dire.

–     T’en fais pas mon petit… Répond Tony en lui ébouriffant les cheveux d’un geste lent.

Ne pouvant que constater à quel point il est mal en point, je décide d’interrompre ces retrouvailles afin de pouvoir l’emmener au plus vite jusqu’au jet pour qu’on puisse lui donner des soins appropriés à son état.

–     Tony, on va te ramener. Tu te sens capable de marcher ?

–     Oui, ça va…Dit-il de sa voix toujours aussi faible, aller

Mais tout en me disant cela, il perd l’équilibre et manque de chuter. Pour éviter qu’il ne se blesse, je le rattrape avant de le prendre dans mes bras. En effet, il est préférable que je le porte jusqu’au QuintJet. Autant pour éviter de le fatiguer que pour gagner du temps. Toutefois, je ne peux m’empêcher de lui faire remarquer qu’il est toujours aussi têtu. Mais je dois avouer…Que cela m’a grandement manqué.

–     Certaines choses ne changent pas… Confirme-t-il à bout de souffle

–     Monsieur Stark…Commence Spiderman.

–     Et, on fait quoi de lui ? Le coupe Natasha tout en désignant le Mandarin évanoui sur le sol.

–     On appelle le S.H.I.E.L.D, de toute façon, on doit ramener Tony et Pepper à la tour des Avengers, lui explique-je.

–     C’est tout de même risqué, souligne-t-elle.

–     Allez, on embarque, lui dis-je en ignorant sciemment ce qu’elle vient de dire.

–     Comme tu voudras, rétorque la veuve noire.

Je sais que c’est risqué de faire appel au S.H.I.E.L.D. Ils risquent de remonter notre trace. Cependant, nous ne pouvons pas faire autrement. D’habitude, nous nous arrangons pour livrer les mercenaires que nous combattons aux autorités mais là, nous avons des otages à ramener en lieu sûr… Et pas n’importe lesquels qui plus est. Honnêtement, je préfère prendre le risque de me faire attraper par le S.H.I.E.L.D, ou que le Mandarin s’échappe, plutôt que de prendre le moindre risque pour Tony.

On regagne aussi rapidement que possible le Jet de Hammer dans lequel nous attendent déjà Sam et Pepper. Sur le chemin, je demande à Natasha de prévenir Fury de notre localisation durant le trajet et la veuve noire s’exécute. Pendant ce temps, Tony s’est blottit contre moi, et ne bouge plus. A peine conscient, je peux le sentir lutter pour respirer correctement et cela ne me fait que presser le pas.

Au bout de quelques minutes qui me semblent interminables, nous arrivons enfin au Hangar où nous attend Sam qui nous déclare :

–     Cap’, tu m’as fichu la trouille, je dois te le dire !

–     Moi ? Demande-je surpris

–     Oh oui mon pote, il va comment l’invincible Iron Man ?

–     Il t’entend, réplique Tony aussi fort que possible.

–     C’est donc qu’il va bien, en conclu Sam, on ne devrait pas tarder à y aller si tu veux mon avis, je pense que le S.H.I.E.L.D va arriver fissa en compagnie des derniers Avengers restants.

–     On monte, approuve-je

Je grimpe à bord de l’appareil bientôt suivi par mes coéquipiers. Lorsque nous entrons, je vois Pepper installée sur un siège. Visiblement, elle a aussi subi quelques sévices puisqu’elle montre des marques d’hématomes notamment au niveau des poignets. Cependant, son état général est moins grave que celui de l’ingénieur. Sachant qu’ils voudront se retrouver après tout ce temps, je l’installe aux côtés de la jolie rousse. Et c’est avec une émotion palpable que Tony l’attrape dans ses bras avant de murmurer d’une voix serrée par l’émotion :

–     Je suis désolé Pepper…

–     Ne t’inquiète pas Tony, je vais bien, lui répète-t-elle en boucle pour le calmer.

Comprenant qu’ils ont besoin d’un peu de temps pour se retrouver, je décide de rejoindre les autres dans le cockpit afin de prendre des directives quant à la marche à suivre.

Une fois seul, je ferme la porte derrière nous tandis que Natasha est déjà occupée à faire décoller l’avion. Je me rapproche de mes amis avant de leur déclarer :

–     Je suis désolé de vous mêler à tout ça…

–     T’excuse pas, fait Sam, on est venu de notre plein gré.

–     Même si Tony a pu se montrer insupportable par le passé, on s’attache quand même à lui, Confirme Natasha

–     Merci…

–     Qu’est-ce que ça te fait de le retrouver ? Me demande Sam d’une voix taquine.

–     On devrait plutôt se concentrer sur ce que l’on va faire maintenant non ? Soupire-je tout en tentant de détourner la question.

–     Il est retombé directement, rajoute cependant la veuve noire.

–     J’en étais sûr, j’aurais dû parier.

–     Personne n’aurait parié l’inverse, renchérie-t-elle

–     Je… Je ne suis pas retombé…Les contredis-je.

–     Hey, Nat’ ! Cap’ nous ment effrontément !

–     Je ne vous mens pas, me défendis-je, je…Je ne suis pas retombé amoureux de Tony…

–     Il l’a toujours été, me coupe Natasha de sa voix remplie de malice.

–     Arrête Natasha, j’étais juste heureux de le revoir et…heureux qu’il soit toujours en vie… Et en parlant de ça, on doit parler de quelque chose de plus urgent que vos petits ragots, dis-je d’une voix autoritaire.

–     On t’écoute Steve ce n’est pas nous qui sommes déconcentré…Dit-elle provocatrice.

–     On dirait pourtant, leur reproche-je. On doit le ramener le plus rapidement possible à New York

–     On ne peut pas laisser Wade l’amener ? Tente Sam. Il sait piloter.

–     Sauf qu’avec cet avion, cela leur prendra environ trois heures pour rejoindre les États-Unis, nous explique Natasha. Avec le QuintJet, on peut réduire le temps par deux quasiment

–     On retourne donc au Quinjet et je ramène Tony à New York. Vous, vous devriez restez dans cet avion…

–     Et depuis quand tu penses qu’on va t’abandonner ? Me questionne Sam l’air sûr de lui

–     Je vous ai déjà entraîné dans cette histoire, je n’ai pas envie que vous vous fassiez arrêter pour moi.

–     Steve, tu ne trouves pas qu’on a déjà assez fuit comme ça ? Me demande Natasha d’une voix sérieuse.

–     Probablement, avoue-je, probablement…

–     Alors c’est décidé, c’est le retour du Nomad

–     Plutôt le retour de Captain America, et la fin du Nomad, le corrige la veuve noire.

–     Il va falloir que le docteur Cho se tienne prête à les accueillir, je vais la prévenir de notre arrivée imminente.

–     On n’aura vraiment aucune chance de s’enfuir, n’est-ce pas ? Si tu la préviens, elle préviendra les Avengers

–     Avec un peu de chance, ils seront en Chine… Plaisante la plantureuse pilote.

–     Ce serait pas mal…

–     Ou avec un peu de chance, ils nous laisseront repartir, après tout, on sauve quand même leur chef, non ? S’interroge Sam.

–     S’il n’y a qu’eux, c’est fort possible, avoue-je, seulement si le Général Ross est présent, l’histoire ne se terminera pas de la même façon…

–     Et si on s’enfuit, ils pourraient accuser Tony de collaboration avec nous, souligne Natasha.

–     Pardon ?

Elle se contente de me répondre par un hochement de tête, mais dans le fond elle n’avait pas tort. Ross a une dent contre nous et il souhaite clairement nous voir pourrir derrière des barreaux. Seulement Tony n’est jamais venu nous arrêter. En fait, nous ne l’avons jamais croisé sur le terrain très probablement parce qu’il ne nous a jamais pourchassé malgré les ordres du secrétaire d’État. Il n’est donc pas absurde d’envisager que si nous ramenons Tony avant de disparaitre, on l’accuse de nous avoir délibérément laissé nous échapper, et s’en servir contre lui pour le mettre en prison. Mais quelle serait l’alternative ? Nous laisser capturer ? Clairement, s’il le fallait, je serais prêt à me rendre sans sourciller si c’est pour éviter les soucis à Tony. Mais qu’en est-il de Natasha et de Sam ? Je n’ai pas envie qu’on les condamne pour ce que j’ai pu faire. Je leur propose alors :

–     Dans ce cas, j’irais déposer Tony, et vous resterez dans le jet.

–     Hors de question, réplique Sam.

–     Pourquoi dans ce cas-là, on ne laisse pas Spiderman et Deadpool le descendre de l’avion pendant qu’on prend le large, hein ? Suggère Natasha tel un compromis

–     Tu seras sûr qu’il est arrivé à destination, ce n’est pas comme si le petit poulain allait abandonner son mentor…

–     Les adieux seront déchirants, rajoute la jeune femme

–     Tu as raison, mais si besoin est, je le ramènerais.

–     Je n’en doute pas une seconde.

–     Je vais prévenir Cho.


Je m’éloigne autant que possible de mes compagnons pour prévenir le médecin attitré des Avengers de l’arrivée du milliardaire et de son état de santé préoccupant. Une fois raccroché, je retourne auprès de Tony pour le tenir au courant de l’évolution de la situation. Lorsque j’entre, il tient toujours Pepper dans ses bras, et semble à bout de force. Le regard perdu dans le vide, il semble ailleurs, et ce n’est que lorsque je commence à lui parler qu’il semble revenir parmi nous.

–     On va retourner jusqu’au QuintJet pour rentrer plus vite au QG des Vengeurs, déclare-je, vous pourrez être soignés là-bas. Nous avons contacté le docteur Cho, elle vous attend d’ores et déjà.

–     Tu es sûr ? Vous serez arrêté si vous y allez… Me rappelle Tony tandis que Pepper se redresse en séchant ses larmes.

–     Certain Tony, votre sécurité est plus importante que tout, lui dis-je d’un ton déterminé tout en m’agenouillant pour me retrouver à sa hauteur.

Le mécanicien se contente de me faire un signe de la tête en guise d’approbation. J’attrape l’une de ses mains avec une infinie douceur… Si j’avais été plus réactif, il n’aurait pas eu à subir tout ça… Si j’avais été honnête… On n’aurait jamais été séparé, et j’aurais pu le protéger… J’aurais dû empêcher tout cela d’arriver… C’était mon rôle en tant qu’ancien leader des Avengers… En tant que petit ami… Et c’est pris par l’émotion que je lui murmure :

–     Je suis désolé Tony, on aurait dû vous retrouver plus tôt…

–     J’ai… construit un EMP pour eux… Me dit Tony dont l’expression trahit la culpabilité.

–     Quoi ? Dis-je surpris même si aux vues de son état, je ne suis pas surpris qu’il ait été obligé de collaborer.

–     Si je ne le faisais pas… Ils… Il jette un coup d’œil rapide à Pepper, Ils…

–     Je comprends, le rassure-je en lui serrant la main, je comprends Tony. Tu as fait ce que tu devais faire. On s’en occupera plus tard de toute façon nous l’avons arrêté donc tout va bien.

–     Pourquoi tu as été torturé si tu t’es exécuté ? L’interroge Wade.

Je lance un regard rempli de désapprobation à Deadpool tandis que Tony reste silencieux. Finalement, au bout de quelques secondes, l’ingénieur rompt le silence qui s’est installé avant de murmurer :

–     Ils voulaient avoir accès à J.A.R.V.I.S…

–     Et tu n’as rien dit, Clarifie Wade.

–     Non…Je…Je suis désolé Pepper… Il en va de la sécurité mondiale… Avec J.A.R.V.I.S ils auraient…

–     T’inquiète pas Tony, le coupe-t-elle d’une voix remplie de douceur, je comprends…

Elle s’approche du mécanicien qui s’effondre pour la prendre dans ses bras. Je décide de prendre un peu de recul afin de les laisser tranquille, car ils ont besoin l’un de l’autre. Et s’il y a bien une personne qui peut réconforter Tony, c’est bien Pepper. Après tout, c’est la femme de sa vie.

Je retourne dans le cockpit pour retrouver mes deux amis qui sont toujours occupé à nous piloter jusqu’au jet.

–     On y sera dans moins de deux minutes, m’explique Natasha avant de me demander d’une voix douce : ça va aller ?

–     Tony a l’air à bout de force…Autant physiquement que nerveusement…

–     Après ce qu’il a vécu, c’est tout à fait normal

–     Je sais bien, mais…

Je n’aime pas le voir comme ça… Il ne mérite pas ça… L’imaginer enfermé, torturé et tout ça sans savoir si Pepper est encore vie, malgré l’EMP qu’ils lui ont fait construire, me révulse… Et je peux comprendre que Tony soit au fond du gouffre en ce moment et qu’il ait besoin de Pepper.

–     Steve, honnêtement, Tony est fort, il s’en remettra, me rassure Natasha

–     J’espère…

–     On va se poser, je vais leur dire d’attacher leur ceinture, me précise Sam.

Il quitte la salle des commandes pendant que nous posons l’avion près du QuintJet afin de changer de véhicule.


A Suivre


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Bonjour, Bonsoir,


J’espère que ce chapitre vous aura plu, si tel est le cas, n’hésitez pas à me le dire en commentaire !

Ainsi qu’à follow l’histoire pour être averti de la publication des prochains chapitres !


Enfin, les retrouvailles entre l’ingénieur et le Captain ! Toutefois, ces retrouvailles sont teintées de souffrance et de d’une petite dose de torture ! En tout cas, revoir Tony ne laisse clairement pas notre cher Soldat indifférant !


Sur ce, bonne soirée et bonne lecture !


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[1] Référence à la fiction « l’amour n’est pas un long fleuve tranquille », chapitre XII dans lequel Steve va s’en prendre à Hammer suite à une tentative de meurtre à l’encontre de Stark

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