L'amour n'est pas un long fleuve tranquille

Chapitre 2 : Une nuit mouvementée

5797 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 18/09/2020 22:37

Chapitre II : Une nuit mouvementée.


           La nuit est déjà tombée sur le manoir des vengeurs, lorsque mes tâches ménagères furent terminées, je rejoins mes camarades dans l'immense salon. La télévision est allumée, et diffuse un film devant lequel se sont blottit Wanda et Vision. Sur la droite, affalé dans un fauteuil, se trouve Sam qui s’est endormi, la bouche entrouverte devant l'écran géant. Je m'installe dans un fauteuil juste à côté de Natasha qui lit ce qui semble être un dossier du SHILED.

–     Qu'est-ce que tu lis Natasha ? Quelque chose dont on devrait se préoccuper ? Demande-je.

–     Non, Fury m'a simplement demandé mon avis sur ce dossier. Mais il n'y a rien qui peut inquiéter les vengeurs.

–     J'espère bien, je commence à connaître Fury, et à moins que la situation ne dégénère vraiment, il ne viendra pas quémander notre aide.

–     Je sais, et je surveille ses faits et gestes, comme tu me l'as demandé Steve.

           J'acquiesce en guise de réponse à ce que vient de me dire Natasha. Elle me parle toujours sur un ton détaché, et même si je doute que sa fidélité aille d'avantage aux vengeurs qu'au SHIELD. Je pense, toutefois, sincèrement que si la sécurité nationale ou mondiale est menacée, elle m'en fera part. Contrairement à Stark, j'ai confiance en notre équipe, y compris en Natasha et Clint, même s'ils travaillent toujours en parallèle avec Fury. Alors que je reporte mon attention sur le film, Natasha reprit la parole avec un sourire plein de malice :

–     Tu n'es pas avec Stark ce soir ? Il y aurait de l'eau dans le gaz ?

–     Non, il se repose.

–     Dans Ta chambre ? Dit-elle avec un amusement non dissimulé.

–     Heu...oui je n’ai pas eu d'autres choix que de le punir là-bas. Dis-je gêné avant de tenter de détourner la conversation sur un sujet plus personnel pour la veuve noire. Et Banner n'est pas là non plus ?

–     Dans son laboratoire comme toujours. Mais revenons à nos moutons si tu veux bien, tu vas dormir où, si tu as prêté ta chambre à notre Iron Man préféré ?

–     Heu bien je ne pense pas que Tony va dormir toute la nuit, en général, il dort quelques heures, puis se lève avant tout le monde.

–     Et si ce n'est pas le cas ? Demande-t-elle toujours aussi amusée par la situation.

–     Eh bien, je ne sais pas trop.

           Il est vrai que je n'y ait pas réellement réfléchis. Je suis un peu las de ma journée et une bonne nuit de sommeil me ferait le plus grand bien. Toutefois, je ne vais tout de même pas rejoindre Stark dans mon lit ? Surtout pas après le cirque qu'il m’a fait toute à l'heure ? Mais, j’ai quand même besoin de repos et puis, il n'y a rien de mal à partager une nuit avec lui en toute amitié, non ? Mes interrogations doivent se lire sur mon visage, car Natasha me dit d'une voix espiègle :

–     Le brave soldat aurait-il peur de passer une nuit entière avec le fougueux Iron Man ?

–     Et bien je ne dirais pas qu'il est fougueux ce soir, si tu veux mon avis

–     Vraiment ? Vous avez déjà satisfait à vos devoirs conjugaux ?

           Je dû faire une drôle d'expression, car cela arrache un petit rire à la belle rousse. Pourquoi tout le monde pense que je suis intéressé par lui ? Même si je dois reconnaître que Tony Stark possède une personnalité magnétique, ainsi qu'un physique avantageux. C'est également l'une des personnes les plus intelligentes de la planète, et même s'il possède de nombreux défauts, cela fait partie du charme de sa personnalité. Mais ce n'est pas parce que je pouvais reconnaître ses qualités que je suis...amoureux ? C'est totalement improbable et puis ce n’est pas comme si Tony Stark aime les hommes. Non, il est très clair pour tout le monde que le milliardaire est un homme à femme. D'ailleurs, s'il est si mal en ce moment, c’est en raison de sa rupture avec Pepper, celle qu'il qualifie de « la femme de sa vie ». Donc je l'imagine mal s'intéresser à un homme, malgré les petites provocations qu'il m’a faites toute à l'heure. Après tout, ce n’est que cela, des provocations sans la moindre importance à ses yeux. Il s’est contenté de me taquiner tout comme Natasha le fait en ce moment même.

–     Je t'ai choqué à ce point ? Demande la plantureuse rousse.

–     Non non, dis-je en triturant mes mains.

–     Steve, sincèrement, dit-elle d'une voix étonnamment sérieuse, Tu devrais aller parler à Tony, si tu n'es pas sincère avec lui, il ne le sera pas avec toi. Malgré la malhonnêté du personnage, il ne supporte pas qu'on lui cache des choses.

–     Je sais bien, réponds-je, mais je ne suis pas amoureux de lui. Pourquoi est-ce si étonnant que je prenne soin d'un ami ? Je l'ai dit à Sam aussi toute à l'heure, mais si c'était un autre vengeur, j'agirais de la même façon.

–     Je sais bien que tu prendrais soin de chacun d'entre nous, Steve. Mais, tu as cette façon de le regarder qui n'est équivoque pour personne.

–     Je...je ne le regarde pas d'une façon particulière je trouve. Je m'inquiète pour lui, et c'est tout.

–     Tu ne peux le nier Steve, et plus vite tu en auras conscience, et mieux ce sera pour vous deux. Ne t’étonne pas que Tony ne soit pas honnête avec toi et qu'il ne te raconte pas ce qui le tracasse, si tu n'es toi même pas sincère avec lui, ou pire avec toi-même.

           Natasha a marqué un point, et ce qu'elle dit a particulièrement du sens pour quelqu'un comme Stark. Le génie play-boy philanthrope milliardaire n’est pas que ça, puisqu'on peut aussi rajouter légèrement paranoïaque à ce qualificatif. Il a du mal à accorder sa confiance ce qui peut en grande partie s'expliquer par son passé. C'est pourquoi, si je ne suis pas totalement honnête avec lui, il ne le sera jamais avec moi. Mais, la question primordiale maintenant est : qu'est-ce que je ressens pour lui ?

–     Je suis honnête avec lui. Je ne suis pas gay, et Stark non plus, Natasha.

–     Et si je te disais que notre play-boy préféré n'avait pas fait des ravages que chez la gente féminine ? Dit-elle en ayant repris sa petite voix espiègle de toute à l'heure.

–     Comment ? Dis-je choqué par cette révélation.

–     Et ce que cela te choque vraiment, Steve ? Tony est du genre à faire ce qui lui plaît peu importe ce que pense les autres, tu sais ? Et puis braver les interdits et transgresser les règles, c'est un peu sa marque de fabrique, non ?

           Je reste sans voix, je n’imagine pas un seule seconde Tony avec un homme. Et je l'imagine encore moins avec moi... Malgré tout, à cette idée, mes joues s’empourprent un peu. Ce qui fit sourire la belle rousse à mes côtés qui se replonge alors dans sa lecture maintenant qu'elle a eu ce qu'elle voulait. Car oui, je réfléchis à Tony, peut-il vraiment être homosexuel comme le prétend Natasha ? A-t-il réellement eu des aventures avec des hommes ? Ne serait-ce pas contraire à l'éthique ? Je n'aime pas les hommes, j'ai toujours été attiré par les femmes, et je n’ai eu que des femmes dans ma vie. Et il en va de même pour Tony à ce que je sache. Malgré ce que clame Natasha, Tony n’a jamais été présenté avec un homme, et puis il y a Pepper. Que ressent-il pour elle, s'il est homosexuel ? L'état dans lequel il se trouve récemment est dû à sa rupture, alors s'il aime les hommes, comment l'expliquer ?

 Après, il ne faut pas que j'oublie qu'aujourd'hui, nous sommes au XXI ème siècles et que les mœurs ont beaucoup évolués depuis que je suis né en mille neuf cent dix-sept. Nous sommes cent ans plus tard, et aujourd'hui, les homosexuels ne sont plus une tare dans la société, et ce genre de comportement n'est plus réprimé. Il est vrai que je n'y ai jamais réellement réfléchis, car à mon époque, être homosexuel était un crime et pouvait entraîner de lourdes conséquences, surtout pour un soldat. Avant mon entrée dans l'armée, je ne me suis posé aucune question sur ma sexualité, car de toute façon avec le physique que j'avais, je n'intéressais personne. Puis, lorsque Howard Stark et le docteur Abrahame Erskin ont fait de moi un super soldat, je n'avais eu que des conquêtes sans importance. Mais surtout, j'étais tombé sous le charme de la belle agent Peggy Carter avec qui, malheureusement, je n'avais rien pu partager, pas même une simple danse…Donc non, d'aussi loin que je m'en souvienne, je n’ai jamais rien éprouvé pour un homme. Mais avec Tony la situation est différente sur bien des points. L'homosexualité n'est plus un tabou de la société, et j'ai moi aussi changé depuis que je me suis retrouvé propulser dans ce nouveau monde. Un monde totalement différent de celui que j'avais connu, avec de nouvelles mœurs, auxquelles j'ai encore parfois du mal à m'adapter.


           Fatigué par toutes ces questions, je n’ai qu'une envie aller me coucher. D'autant plus qu'il commence à se faire tard. Le film vient de toucher à sa fin alors que Sam, encore ensommeillé, tente maladroitement de se lever afin de gagner son lit. Quant à Wanda et Vision, ils quittent aussi la pièce afin de rejoindre leurs chambres à coucher respectives. Il ne reste à nouveau que Natasha et moi. Elle me fixe d'un petit regard en coin avec un sourire malicieux dessiné sur ses lèvres.

–     Alors ? Pas trop fatigué par cette épuisante journée, beau blond ? Dit-elle d'une voix suave. Je pense qu'il serait temps d'aller te détendre un peu dans ta chambre, non ?

J’ai oublié ce détail. Tony qui dort, moitié nu, dans ma chambre. Devais-je aller le rejoindre ? Mais alors que je m’apprête encore une fois à me torturer l'esprit, Natasha coupa court à toutes les questions que je suis sur le point de me poser.

–     Et si on faisait un petit pari, Steve ?

–     Un pari ? Réponds-je étonné.

–     Oui, un pari Steve. Cela devait se faire même à ton époque lointaine. Si tu vas retrouver Tony pour t'endormir auprès de lui, je vais discuter avec Banner dans son laboratoire de tous ces non-dits qu'il y a entre nous.

           Cette proposition est assez alléchante. Elle ne m'engage pas à grand-chose, alors que Natasha va enfin avoir la discutions pour laquelle je la pousse depuis plusieurs mois. Car, si elle a soi-disant remarqué mon attirance pour Tony, j'ai quant à moi remarqué la façon dont le timide docteur Banner, et la sexy Natasha se tournent autours. Seulement, le tempérament des deux les empêche de faire le premier pas l'un envers l'autre.

–     Bien d'accord Natasha, mais pas question pour toi de te défiler, n'est-ce pas ?

–     Tu sais très bien que ce n'est pas mon genre, Steve.

–     Je sais, mais tu as bien compris que je vais juste dormir moi, n'est-ce pas ? Pas de sous-entendus graveleux sur lequel tu pourrais jouer pour ne pas accomplir ton devoir, on est d'accord ? Demande-je connaissant le tempérament manipulateur de la rouquine en face de moi.

–     Aucun sous-entendu Cap', dit-elle sur un ton solennel. Après, ce qui se passe dans ton lit, ne regarde que toi…et ton amant.

–     Ce n'est PAS mon amant, réplique-je un peu agacé.

–     Pas encore, dit-elle avec un sourire narquois, bien si tu veux bien m'excuser, j'ai une discutions à laquelle je n'ai pas le droit d'échapper.

           La belle rousse se lève sensuellement de sa chaise, et part en direction du laboratoire du brave docteur Banner. Le pauvre, il sera sûrement surpris de la voir débarquer à une heure du matin afin d'avoir une conversation tout à fait sérieuse quant à leur relation.


Quant à moi, je me décide aussi à me lever afin d’honorer ma part du contrat. Je me dirige aussi lentement que possible vers ma chambre, quand je rentre, celle-ci est plongée dans une obscurité quasiment totalement. Seul le réacteur ARK plantée dans la poitrine de l'ingénieur éclaire d'une faible lueur bleuté la pièce plongée dans le noir le plus total. Je me rends jusque dans ma salle de bain personnelle afin de me changer et d’enfiler mon pyjama. Une fois mes dents brossées, et mon visage rincé, je ne peux plus reculer l'échéance et je rejoins Stark dans mon lit. Celui-ci semble dormir à poing fermé, puisqu'il ne bouge même pas lorsque je me glisse à ses côtés. Je me pose face à face avec Stark qui n’a toujours pas bougé suite à mon intrusion. Je n'aurais pas songé qu'il puisse avoir un sommeil aussi lourd, mais cela doit en partie être dû à l'alcool. D'ailleurs, le brun sent l'alcool à plein nez ce qui est assez gênant pour s'endormir. Du coup, je me contente de le regarder en attendant que Morphée ne vienne m'emporter à mon tour. L'expression sur son visage semble pour une fois apaisée. Je glisse mes doigts sur son visage afin de replacer une mèche qui est descendus sur ses yeux. Je ne peux m'empêcher de caresser sa joue à ce moment-là. Ce qui est le plus étrange est ce sentiment d'apaisement que je ressens à le voir à mes côtés ainsi. Le voir dormir, l'air serein, est un moment rare et privilégié. J'avais envie que ce moment ne s'arrête pas, et j'appréhende le réveil du capricieux Tony Stark. Et c'est en songeant à lui, que je m’endors à ses côtés.


           Cependant mon sommeil fut de courte durée puisqu'une main vient s'écraser sur mon visage. Ce qui me tire péniblement de mon assoupissement. J’ouvre fastidieusement les yeux et je tourne la tête vers le coupable qui a l'air d'avoir un sommeil plus agité que toute à l'heure. Grâce à la lueur qui émane de son réacteur ARK, je peux apercevoir le génie qui grimace et qui est couvert de sueur. Un peu inquiet, je passe une main sur son front afin de savoir s'il a de la fièvre. Le contact de ma main froide sur le visage de l'ingénieur semble l'avoir tiré de sa torpeur. Je retire ma main en entendant un grognement provenir de l'ingénieur à moitié endormi. Rassuré par le fait qu'il n'ait probablement pas de fièvre, je pense que mon camarade souffre juste de l'abus d'alcool. Tony ouvre alors les yeux à son tour et regard en ma direction. C'est avec une petite voix éteinte qu'il me dit :

–     Tiens, vous êtes là Captain ? J’pensais pas que vous oseriez me rejoindre au lit...

–     Et bien, vous êtes dans ma chambre, murmure-je, et j'ai tout de même besoin de dormir.

           Il acquiesce mollement, et passe ses bras au-dessus de son visage afin de se couvrir les yeux. Il semble avoir très chaud puisqu'il se découvre laissant apparaître son corps avec pour seul bout de tissu son caleçon. Je ne peux m'empêcher de détailler son corps musclé recouvert de sueur. S'il ne se sentait pas aussi mal, je crois bien que j'aurais pu avoir des idées mal placées en le voyant ainsi. Mais, je préfère m'assurer que tout va bien, bien que les apparences me suggèrent l'inverse :

–     Stark, vous vous sentez bien ? Demande-je dans un murmure.

–     Oui Cap', merci. Répondit-il sèchement.

           Il me tourne le dos tout en étant toujours vêtu uniquement de son sous-vêtement.

–     Vous n'avez pas trop froid ainsi ?

–     J'ai l'air d'avoir froid ? Me dit-il toujours aussi froidement.

–     Non, vous avez même l'air en sueur...

–     Bien et si vous me laissiez me reposer maintenant ? Ce n'était pas le but de l'opération à la base ? Me demande-t-il sur un ton toujours aussi agressif.

           Mais avant que j’aie eu le temps de pouvoir répondre quoique ce soit, Tony se lève précipitamment et couru dans la salle de bain. Je m'adosse contre le mur, et je l'entends vomir dans la pièce d’à côté. Je soupire avant de me décider à me lever à mon tour. Je regarde dans mon armoire avant d'en saisir un plaid et de rejoindre l'Iron Man dans la salle de bain. Celui-ci est accroupi au-dessus des toilettes et a la tête prostrée entre ses mains. Je viens m'installer près de lui et lui passe le plaid sur les épaules.

–     Ça va aller Stark ?

–     Lâche-moi, crache-t-il visiblement contrarié par ma présence.

–     Vous avez l'air de mourir de froid, dis-je constatant qu'il tremble. Voulez-vous que je vous fasse couler un bain ? Cela vous ferait le plus grand bien.

           Je n'eus qu'un grommellement en guise de réponse que je décide d’interpréter comme un oui. J’emmitoufle Tony dans le plaid afin qu'il se réchauffe un peu avant de mettre le bain à couler. Alors que le bain commence à se remplir, Tony se redresse toujours aussi pâle et avance doucement vers moi. Il regarde, comme hypnotisé, le bain se remplir avant de me dire :

–     Je vais me recoucher, tu m'appelle quand il est prêt.

–     Bien, allez-vous mettre au chaud, je vous préviendrais. Approuve-je.

           Tony s'éclipse alors de la salle de bain tandis que je surveille le bain. Je m'assure que l'eau soit à la température idéale, j'y glisse un peu de sel de bain et je retourne chercher le génie qui s’est blottit dans la couverture. Je m'avance jusqu'à lui, et je lui caresse doucement les cheveux pour le tirer de sa somnolence.

–     Stark, j'ai préparé votre bain. Allez-y, ça vous fera du bien.

           Il me lance un mauvais regard, mais fini tout de même par se lever et parti s'enfermer dans la salle de bain. Une fois l'ingénieur bien installé, je me recouche dans le lit. Je tourne la tête vers mon réveil qui affiche trois heures du matin. Décidément, je ne crois pas que je passerais une bonne nuit de sommeil. Au bout de quelques minutes, je décide de me rendre dans la chambre du milliardaire afin d'aller y chercher sa brosse à dent, ainsi que quelques vêtements propres pour qu'il puisse se changer. Je récupère tout ce dont j’ai besoin, et je retourne dans ma chambre. Je me rapproche de la porte pour signifier au mécanicien que j’ai récupéré certaines de ces affaires. Je lui dis alors que je les lui porterais quand il le souhaiterait, mais celui-ci me dit d'une petite voix que je peux les poser sur le lavabo. J'ouvre donc doucement la porte, et je vois que l'ingénieur est toujours dans son bain. Je détourne la tête, gêné de le voir ainsi.

–     Je....je vous...pose ça ici, dis-je en essayant de repartir aussi vite que j'étais venu.

–     Merci Steve, murmure-t-il dans un souffle.

           Ce qui eut pour effet de me stopper, car non seulement il ne m'appelle quasiment jamais par mon prénom (préférant Captain ou grand père comme surnom), mais en plus, le grand Stark venait de me dire merci. Je n'en revenais pas, il devait vraiment se sentir mal pour en arriver là.

–     Mais de rien, réponds-je d'un air bête.

           Je ressors de la salle de bain, et retourne me glisser dans mon lit sans pouvoir me sortir de l'esprit l'image de Stark dans son bain. L'eau a beau être couverte de mousse, j’ai pu apercevoir le corps nu de l’ingénieur. D'ailleurs, je me suis même surpris à le regarder ce qui est pour le moins gênant. Enfin, gênant pour moi, puisque lui n’a pas l'air d'avoir été dérangé par ma présence. Il est resté la tête penchée en arrière pendant toute mon intrusion avec un bras sur le visage, afin sans doute de cacher la lumière qui devait le gêner. D'ailleurs, je ne peux m'empêcher de constater à quel point il était sexy dans cette position…


           Les minutes écoulent et Tony est toujours dans la salle de bain. Au bout d'une heure, je vais toquer à la porte, m'inquiétant un peu du sort du petit génie. En effet, on m’a toujours dit qu'il était dangereux de s'endormir dans son bain, mais ce danger est accentué lorsqu'on est ivre, car les capacités cognitives des individus sont diminuées (parait-il puisqu'à cause du sérum de Super Soldat, je ne peux devenir ivre, et je ne pourrais donc jamais l’expérimenter moi-même). Lorsque j’ai frappé à la porte, je n’ai pas eu de réponse tout de suite, c'est lorsque je toque une deuxième fois en demandant au génie si tout va bien de façon assez audible qu'il me répond qu'il va sortir de l'eau. Après cela, il mit encore une bonne vingtaine de minute à me rejoindre. Rassuré sur le fait qu'il semble aller suffisamment bien pour me répondre, je retourne donc me coucher. Il est désormais plus de quatre heure trente du matin et je commence à être épuisé. Mais alors que je m’endors, l'ingénieur ouvre enfin la porte. Il avance doucement jusqu'à moi dans ce qui semble être un de mes t-shirts. En tout cas, pour sûr, il ne s’agit pas des vêtements que je lui ai apporté. De plus, le haut est bien trop large pour lui et retombe jusqu'à ses hanches. Je dois le dévisager bêtement puisqu'il me dit d'une voix amusée :

–     Vous pouvez ramassez votre langue Captain, j'ai juste pris un de vos t-shirts parce que ce que vous m'avez rapporté n'est pas confortable, et j'ai bien compris que me voir en caleçon vous mettait dans tous vos états.

–     Hein ? Heu non pas du tout, bafouille-je toujours aussi bêtement.

           Le milliardaire vient alors se blottir dans le lit, et semble avoir un peu meilleure mine que toute à l'heure, bien que ses traits soient toujours tirés, et qu'il semble lui aussi fatigué. Alors qu'il s'installe à mes côtés, il éteint la lumière du plafonnier ce qui nous plonge dans la pénombre à nouveau. Mais cette fois, la lumière de son réacteur ARK est largement dissimulée sous son haut bien que l'on puisse encore deviner sa présence.

–     La lumière du réacteur ARK ne vous dérange pas ? Demande-je pensivement.

–     Pourquoi ? Ça vous empêche de dormir ? Me demande-t-il immédiatement.

–     Ah non pas du tout, dis-je en souriant, juste que vous sembliez gêné tout à l'heure.

–     Hum pas vraiment, je m'y suis habitué, au début ça nous gênait, Pepper et moi. Maintenant, on s'y est habitué. Dit-il avant de marquer une courte pause et de reprendre avec l'un de ses faux sourires, bien que maintenant, elle au moins, elle ne risque plus d'être dérangée.

–     Stark, si Pepper vous manque à ce point, pourquoi vous n'allez pas la voir ?

–     Je ne peux pas, me dit-il simplement.

–     Et pourquoi pas ? Rien n'a jamais empêché Iron Man de faire ce qu'il avait envie de faire, non ?

–     Qui vous dit que j'en ai envie pour commencer ?

–     Votre comportement.

–     Vous ne comprenez décidément rien à rien. Mais comment vous en vouloir ? Vous êtes un soldat, et vous avez cent ans, vous devez être un peu gâteux à force.

–     Très drôle Stark, mais sérieusement, vous devriez aller la voir, cela vous ferait du bien et puis vous vous disputez souvent avec Pepper, non ?

–     Mais justement Captain, ce n'était pas une dispute cette fois. Mais une rupture...Vous saisissez la différence ?

–     Pas vraiment, avoue-je car connaissant le milliardaire, il a tendance à tout amplifier.

–     Bien....Dit-il d'un ton las. J'ai été odieux avec Pepper et je lui en ai fait voir de toutes les couleurs pendant de nombreuses années. J'ai pris ce qu'elle me donnait, sans lui donner grand-chose en retour. Vous voyez le genre ? J'ai simplement épuisé l'amour qu'elle ressentait pour moi, et je ne peux pas lui demander de continuer encore si elle n'en peut plus. Je l'aime, mais je ne pourrais jamais lui apporter une relation saine. Elle mérite quelqu'un d'attentionné qui prend soin d'elle et qui la chérisse. Qui connait sa date de naissance, les fruits auxquelles elle est allergique, et pas quelqu'un qui a perpétuellement besoin d'elle. Je ne peux donc pas retourner la voir pour la simple et bonne raison qu'elle mérite mieux que moi.

–     Vous lui avez donné de l'amour Stark, et je suis sûr qu'elle ne pense pas que vous ne lui avez rien donné, vous savez.

–     Non, vous ne savez pas, parce que vous n'avez jamais été dans nos vies à Pepper et moi. Est-ce que vous imaginez combien de soir identique à celui-ci je lui ai fait endurer ? Sans qu'elle ne puisse rien faire ? Les sautes d'humeur, les colères, la jalousie, les cachotteries ? Et ça, sans compter toutes les fois où je me suis mis en danger. Malheureusement pour elle, je suis un terrible partenaire, dit-il le regard perdu au loin.

–     Je ne pense pas que vous soyez aussi terrible que ce que vous dites, Tony. Dis-je en marquant une pause après avoir prononcé son prénom. Vous savez vous montrer attentionné, mais à votre manière. Il faut juste savoir lire entre les lignes avec vous.

–     Entre quelles lignes ? Parce qu'elle avait l'habitude de me dire que parfois mes sous-entendus cachaient d'autres sous-entendus, vous savez. Je parle au moins au troisième degré.

–     Et bien cela ne me pose aucun problème, tant que je parviens à vous comprendre. Mais, vous savez, ce soir vous parlez uniquement au premier degré ce qui ne vous ressemble pas.

–     C'est que je dois être sacrément ivre alors ! Dit-il avec un air faussement étonné.

–     Je vous l'avais bien dit, réponds-je en riant.

–     Touché ! Réplique-il en souriant avant de se tourner vers moi, mais vous savez Captain, je suis largement capable de prendre soin de moi tout seul.

–     Apparemment pas, c'est pourquoi je veillerais toujours sur vous.

           À ces paroles, et ce pour la première fois, je vis Tony Stark mal à l'aise, et malgré la pénombre, je cru le voir rougir. Il me bégaye un merci et avant qu'il ait eu le temps d'ajouter quoique ce soit, je passe ma main sur son visage :

–     Mais est-il possible que j'ai réussi à vous faire rougir ?

–     Seulement dans vos rêves les plus fous Cap', dit-il en ayant bien trop vite reprit sa répartie à mon goût.

–     Non, dans mes rêves les plus fous, je ne fais pas que vous faire rougir, ose-je.

–     Vraiment ? Me dit-il visiblement soufflé. Et que fait-on de plus fou dans ce cas ? Me demande-t-il en se rapprochant de moi.

–     Heu, ce fut à mon tours de perdre ma répartie, des choses...

–     Des choses pas assez catholiques pour les dires tout haut ? Me provoque-t-il avec un petit sourire narquois.

–     Sans doute, dis-je. Bref, je vous ai amené pour vous reposer, alors reposez-vous.

–     Hum....Si c'est ça qu'on fait dans vos rêves les plus fous, je suis bien contant de ne pas être endormi alors. Dit-il avec une voix espiègle.

–     Stark, c'était une blague. Et puis je suis fatigué, alors bonne nuit.

           Cette fois, ce fut à mon tour de me retourner et de lui tourner le dos. S'il est vrai que je suis fatigué, j’ai maintenant le cœur qui bat la chamade et le souffle court. Il m’est impossible de m'endormir dans de telles circonstances. Mais je ne peux pas continuer la conversation qu'on mène l'Iron Man et moi. Non seulement cette conversation est très gênante. Mais, qui plus est, l'avoir dans mon lit après l'avoir vue nu dans son bain et le savoir dans un grand t-shirt bien trop large pour lui, ne me donnait, en effet, pas que des idées catholiques. Des idées que j’ai encore du mal à réaliser pleinement. Comment pouvais-je avoir envie de ça alors que je l'avais vue plus bas que terre il y a à peine deux heures ? Alors que je me torture l'esprit avec toutes ces questions, je sens un baiser sur ma joue et Tony me susurre à l'oreille :

–     Bonne nuit, Steve

–     Bonne....bonne nuit, bafouille-je

           L'allure de mon cœur s’est soudain emballée lorsqu'il s’est approché ainsi, et je comprends à présent pourquoi j’ai envie de lui. Simplement parce que Stark s’amuse à me donner envie. Même si pour lui, il ne s'agit sûrement que d'un jeu ou des provocations, cela faisait tout de même son effet. Ce qui est regrettable. Je soupire et tente de faire le vide dans mon esprit pour m'endormir enfin. Je ne trouve le sommeil qu'une heure plus tard, vers six heures du matin. L'heure à laquelle, je me lève d'habitude.


A Suivre


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Bonjour Bonsoir,


J'espère que ce chapitre vous aura plu ! Steve en voit de toutes les couleurs avec Tony, et ce n'est pas prêt de s'arranger !


En tout cas, si ce chapitre vous a plus, n'hésitez pas à me laisser votre avis en commentaire cela fait toujours plaisir !


Sur ce, bonne soirée et bonne lecture !


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