Magical tail

Chapitre 3 : L'île de Galouna

3960 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a environ 3 ans


Le lendemain, Doremi se réveilla dans l'étage qu’Erza occupait à Fairy Tail. Cette dernière avait été arrêtée par le Conseil de la Magie. Natsu, accompagné de l'équipe de sa mère adoptive, avait tenté de la libérer, mais leur plan avait échoué, et ils avaient été emprisonnés pour la soirée. Ils ne reviendraient pas avant l’après-midi à cause du trajet du retour.


Doremi en profita pour observer les nombreuses armures de sa mère adoptive, quand cette dernière entra dans la pièce.


— Viens avec moi, nous allons nous entraîner.


Doremi suivit sa tutrice jusqu’à un terrain vague situé hors de la ville, et l'entraînement commença.


Ce fut long, dur et particulièrement éprouvant. Puis, soudain :


— Assez !


Une vague d’énergie jaillit de Doremi, forçant Erza à reculer légèrement, surprise.


— Ça fait des heures que vous m'entraînez sans pause ni nourriture. Je ne continuerai pas sans m'être reposée et restaurée d'abord.


— Tu as raison.


Elles rentrèrent toutes les deux à la guilde pour manger.


Doremi était assise à table avec Erza, en train de manger, lorsque Natsu voulut reprendre le duel qu’il avait voulu lancer avant d’être interrompu. Sa mère adoptive le calma d’un simple coup de poing, et toute la guilde éclata de rire.


Soudain, tout le monde se mit à s’endormir d’un seul coup. Seuls Doremi et le maître n’étaient pas affectés. Voyant que la jeune fille ne dormait pas et semblait paniquée, Makarof prit la parole pour la rassurer.


— Ne t’en fais pas, ça ne durera pas.


Un homme mystérieux entra. Il portait un bonnet noir avec une petite plaque métallique sur le devant, s'arrêtant juste au-dessus de ses sourcils. Une écharpe couvrait sa bouche, dissimulant presque la moitié inférieure de son visage, tenue par un simple nœud à l’arrière de la tête. Sa silhouette fine et élancée évoquait celle d’un acrobate, capable de se faufiler dans les endroits les plus étroits. Ses bras longs et fins étaient recouverts de bandages blancs, ses jambes légèrement plus musclées, notamment au niveau des cuisses et des mollets. Il portait une cape qui s’arrêtait à la taille à l’avant, mais tombait jusqu’à ses pieds à l’arrière, se terminant en pointe, maintenue par deux boutons sur le buste.


— Tu exagères, Mistgun. Quand cesseras-tu de lancer un sort de sommeil à chaque visite ?


— Désolé, Maître.


Le fameux Mistgun prit une mission, puis son regard se posa sur Doremi.


— Curieux… Pourquoi n’es-tu pas endormie comme les autres ?


— Je suis sans doute immunisée contre les charmes de sommeil. J’en ai subi un qui m’a fait dormir pendant mille ans.


— Vraiment ? Intéressant…


Mistgun se détourna, se dirigeant vers la porte. Il compta à rebours, dit "un" et disparut. Après sa disparition, les membres de la guilde se réveillèrent, et des conversations s’élevèrent parmi eux.


— Mistgun était ici ?


— Il est obligé de jeter un charme de sommeil à chaque fois qu’il vient ?


— Qui est ce Mistgun ? demanda Lucy.


Mirajane répondit :


— L’un des prétendants au titre de mage le plus puissant de Fairy Tail. À part le maître, personne ne sait à quoi il ressemble.


Une voix d’homme ajouta :


— Laisse-moi te contredire. Moi aussi, je sais à quoi ressemble Mistgun. Et tu peux également rajouter la gamine à Erza. D’ailleurs, c’est assez impressionnant pour une gamine de son âge, ça prouve qu’elle a du potentiel.


Doremi leva les yeux vers le premier étage et aperçut un homme très grand et musclé, avec des yeux orange. Ses cheveux blonds pointaient vers l’arrière en formant de nombreux épis, une mèche en pique tombant sur son front. Une cicatrice en forme d’éclair marquait son œil droit. Il avait des cernes, et chaque œil était surmonté d’un seul cil proéminent. Il portait un casque orné de pics sur les côtés.


— Qui es-tu ? demanda-t-elle, intriguée.


— Luxus. Lui aussi est l’un des prétendants au titre de mage le plus puissant de Fairy Tail.


Natsu, à peine réveillé, s’adressa à lui :


— Affronte-moi, Luxus !


— T’affronter alors que tu n’es même pas capable de battre Erza ? Ou de rester éveillé comme cette gamine ? Mon pauvre, tu t’es fait dépasser par une fille de douze ans.


— Descends te battre si tu l’oses !


— Tu n’as qu’à monter me rejoindre.


— Je vais pas me gêner !


Natsu se précipita vers l’escalier menant au premier étage, mais Makarof l’arrêta net.


— Tu n’as pas encore le niveau pour monter au premier étage, Natsu. Tu dois respecter les règles. Seuls les mages de rang S y ont accès.


— Tu parles ! Si je suis toutes vos règles, je ne deviendrai jamais un mage de rang S.


Lucy se tourna vers Mirajane pour lui poser une question.


— Pourquoi n’a-t-on pas le droit de monter au premier étage ?


— C’est là que se trouvent les missions les plus difficiles de la guilde.


— Toutes les missions ne sont pas au rez-de-chaussée ?


— Non. Les missions à l’étage sont de catégorie S. Seuls les mages de ce rang peuvent les accomplir. On les appelle les S-quests.


— Qui, dans la guilde, peut faire ces missions ? Ou du moins, peux-tu nous donner leurs noms ? demanda Doremi, qui les avait rejointes.


— Erza, Luxus, Mistgun, Gildarts — qui est actuellement en mission — et moi-même. Mais j’ai arrêté de faire des missions pour me consacrer à ma carrière de mannequin.


Deux jours plus tard, après ces événements et explications, Erza poursuivit l’entraînement de Doremi afin qu’elle apprenne à canaliser sa magie interne.


— Doremi, concentre-toi. Imagine que tu enfiles ta tenue d’apprentie sorcière.


Doremi ferma les yeux, se leva, puis imita machinalement les gestes qu’elle faisait autrefois. Quand elle les rouvrit, rien n’avait changé. Erza l’observait avec douceur et dit :


— Vide ton esprit. Ne pense à rien. Fais confiance à ton instinct.


La jeune fille recommença, vidant son esprit. Lorsqu’elle ouvrit les yeux cette fois, elle portait bel et bien sa tenue d’apprentie sorcière, avec sa baguette en main. Non loin, Erza sourit.


— Bien.


Makarof les rejoignit et s’adressa à Erza.


— Erza, Grey n’est pas revenu avec Lucy, Natsu et Happy. Je pense qu’il les a rejoints. Va les chercher tous les quatre. Emmène Doremi avec toi, ce sera éducatif pour elle.


Elles se rendirent à Argeon, la plus grande ville côtière du pays. Erza arraisonna un bateau pirate, et le capitaine, sous la menace, accepta de les emmener jusqu’à l’île de Galuna. Pendant le voyage, Doremi fut traitée comme une princesse.


En débarquant sur l’île, elle vit sa mère adoptive éliminer d’un seul coup une souris géante qui allait attaquer Lucy.


— Erza, je suis contente de te revoir !


La blonde se précipita vers la reine des fées, avant de se figer de peur.


— Tu sais pourquoi je suis là ?


— Je sais qu’on est partis sans autorisation pour une S-quest… mais on peut trouver un terrain d’entente.


Un écho accompagna les derniers mots de Lucy, puis la voix de Happy se fit entendre :


— Lucy, où es-tu ? Ah, te voilà !


Le chat bleu s’envola aussi loin que possible des deux rousses dès qu’il aperçut la plus âgée, mais Erza le rattrapa rapidement.


— Dites-moi où est Natsu.


— Écoute, on a découvert quelque chose de grave. Des gens malveillants essaient de réveiller un démon congelé, et les villageois en subissent les conséquences. Ils perdent leur âme ! On ne peut pas rester les bras croisés.


— Je me moque du sort de ces gens.


— Je comprends que tu ne veuilles pas nous aider, mais laisse-nous au moins terminer cette mission !


Doremi, choquée par les paroles d’Erza, fut encore plus troublée lorsque sa mère adoptive fit apparaître son épée au niveau du cou de Lucy.


— Ce n’est pas ça, le problème. Natsu et toi avez trahi le maître ainsi que toute la guilde. Vous ne vous en tirerez pas à bon compte, c’est clair ?


Arrivés à l’endroit où le village était censé se trouver, ils ne virent qu’un monticule de terre entouré d’un fossé.


Happy, attaché à une corde comme un ballon de fête foraine, les ailes libres mais toujours saucissonné, répétait des tentes non loin.


Ils rencontrèrent alors les villageois. Certaines parties de leur corps étaient horriblement transformées. Doremi porta ses mains à sa bouche pour retenir un cri d’horreur.


Les villageois leur offrirent une tente. Quelques minutes plus tard, Grey entra.


— J’ai failli attendre… Bonjour, Grey.


— Erza ?

— Lucy et Happy m’ont résumé la situation tout à l’heure. Il me semble que tu étais censée arrêter Lucy et Natsu dans leur quête... Les mots me manquent pour exprimer ma surprise.


— Où est Natsu ?


— J’allais justement te poser la question.


Lucy prit la parole :


— Il nous a prévenus qu’il allait au village pour combattre les sbires de l’Empereur Zéro, mais quand on est allés voir, il n’y avait personne. Connaissant Natsu, il n’y a pas trop de soucis à se faire. Comme on a fait chou blanc, Erza m’a ordonné de la conduire là où tu te trouvais.


Happy prit également la parole :


— Quant à moi, je l’ai cherché depuis le ciel. C’est là que j’ai vu les villageois rassemblés à ce dépôt de matériel.


— Suis-moi. On part à la recherche de Natsu, et dès qu’on le trouve, on rentre à la guilde.


— Quoi ? Attends, tu n’y penses pas sérieusement ? Si Lucy t’a expliqué la situation, tu es au courant de ce qui se passe à Galouna, quand même ?


— C’est la guilde qui a accepté la mission de s’en charger. Ça a beau ne pas te plaire, on a des règles, et on doit les respecter.


— Et alors ?


Tous se tournèrent vers Doremi.


— Je sais qu’on est là pour venir chercher des contrevenants au règlement, et je suis d’accord pour qu’ils soient punis. Mais après ce que j’ai vu et entendu, je ne peux pas rester les bras croisés alors que ces pauvres gens souffrent. Oui, Natsu et Lucy n’avaient pas le droit de faire une S-Quest. Oui, Grey n’avait pas le droit de les suivre. Mais ils se sont engagés auprès de ces personnes. Ils n’en avaient pas le droit, mais ils ont le devoir d’honorer leur engagement.


Grey et Lucy restèrent bouche bée. Erza sourit avant de libérer Lucy et Happy.


— Allons aider Natsu et terminons cette mission.


Happy et Lucy sautèrent de joie et remercièrent, avec Grey, la fille adoptive d’Erza. Mais cette dernière les calma :


— Ne vous réjouissez pas trop vite. Vous serez quand même punis, tous les trois.


— C’était trop beau…



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Quelques temps plus tard, sur le chemin menant au Temple de la Lune, Grey raconta son histoire avec Léon.


— Alors Léon a pour projet de réveiller Deliora afin de prouver qu’il est plus fort que notre maître, Oul, que cette dernière n’a pas pu vaincre.


Dit Lucy, et le chat bleu volant répondit :


— Logique.


— La vérité, c’est que Oul n’est plus là… mais elle est encore en vie.


— Comment ça ?


Une longue explication plus tard, où Grey raconta sa jeunesse…


— Alors, la glace qui emprisonne Deliora… c’est en fait ton ancien maître ?


— C’est exact, Doremi. Léon l’ignore, mais en réalité, il est en train de tuer notre ancien maître.


Peu après, ils arrivèrent au Temple de la Lune.


— Euh… c’est normal que le temple penche autant ?


— À tous les coups, c’est encore un coup de cet imbécile de Natsu.


— Mais c’est génial ! Grâce à cela, les rayons des Gouttes de Lune ne pourront pas faire fondre la glace qui emprisonne Deliora !


Grey, Lucy, Erza et même Happy se tournèrent vers Doremi. Avant aujourd’hui, personne n’avait jamais associé le mot « génial » à Natsu Dragnir.


Une seconde plus tard, des shurikens sortirent des buissons pour foncer sur eux. Erza poussa Doremi, Lucy et Happy d’un coup hors de leur trajectoire, en criant « Attention ! ». Elle et Grey esquivèrent facilement.


Des personnes encapuchonnées sortirent alors des buissons.


— On vous tient, Fairy Tail !

dit l’un d’eux.


— On ne vous laissera pas déjouer les plans de l’Empereur Zéro !

enchaîna un autre. Grey et Erza étaient déjà prêts à combattre.


— Ces guerriers…

— …ce sont les sbires de Léon.


— On est cernés de toutes parts.


Erza invoqua une épée.


— Ne vous en faites pas, je m’en charge.


Grey en fut surpris.


— Qu’est-ce que tu fais ?


— Vas-y Grey, retrouve Léon et fais-lui entendre raison.


— Oui ! Erza, Doremi, Happy et moi, on se charge de les retenir !


Lucy avait sorti son fouet. Doremi était déjà en tenue d’apprentie. Happy tenait une arête de poisson comme une épée à deux mains.


Grey partit retrouver Léon. Quant aux quatre mages restés en arrière, ils n’avaient aucune difficulté à se charger des sbires. Même Doremi, qui venait à peine de maîtriser sa nouvelle magie, s’en sortait bien. Elle découvrit que sa baguette pouvait lancer des attaques magiques pas très puissantes, mais suffisantes pour assommer ces guerriers.


— Ne flanchez pas ! Ceux qui s’opposent à l’Empereur Zéro ne méritent aucune pitié !


Soudain, un grand bruit se fit entendre, et le sol trembla.


— Qu’est-ce que c’est que ce bruit ?

demanda Erza. Lucy regarda autour d’elle, avant de diriger son regard vers le temple.


— Oh non… Regardez, le Temple de la Lune !


Doremi et Erza levèrent les yeux. Leur fidèle compagnon félin souligna l’évidence :


— Quelqu’un l’a redressé !


La bataille reprit, toujours aussi facile.


— Qu’est-ce que tu en penses, Lucy ?

demanda Erza.


— Ils sont nombreux, mais faciles à éliminer. Je pense qu’il n’y a que cinq ou six mages vraiment dangereux.


— Tu sais ce qu’il te reste à faire.


— Compris ! Ouvre-toi, porte des esprits ! Viens à moi, Cancer !


Un homme apparut dans une lumière dorée, avec une tenue rappelant celle d’un coiffeur, et des pinces de crabe dans le dos.


— C’est un crabe ?


Celui-ci s’agenouilla devant Erza, qui avait parlé, avec un bouquet de roses à la main.


— Demandez ce que vous voulez.


— Je viens à peine de m’habituer à avoir une nouvelle maman… Je voudrais attendre un peu avant d’appeler le premier esprit venu "papa".


— En plus, c’est moi qui t’ai invoqué ! Alors, occupe-toi de nos adversaires !


— C’est parti, chac-chac !


Et Cancer les rasa tous d’un coup, les laissant chauves.


— Très impressionnant. Maintenant, ne perdons pas de temps.


— Je suis d’accord, maman !


La voix du chef, affaibli, se fit entendre.


— Non… attendez ! On ne vous laissera pas contrecarrer les plans de l’Empereur Zéro…


C’était une femme âgée avec une coiffe sur la tête.


— Je reconnais cette coiffe… Laissez-moi deviner : vous venez de Brago, n’est-ce pas ? Et vous voulez vous venger ?


À la tête qu’elle tira, Erza avait vu juste.


— À quoi bon se venger d’une telle créature ?


Tous se tournèrent vers Doremi, qui pleurait. Elle n’avait pas fini son monologue.


— D’après ce que j’ai entendu sur cette créature, elle est incroyablement forte… et dans le pire des cas, elle sera libre à nouveau et détruira des villes et villages par centaines, à commencer par le village que, sans vous en rendre compte, vous mettez déjà en danger. Des hommes, des femmes et des enfants. Votre vengeance n’apportera rien de bon, sinon plus de souffrance. Mais égoïstes que vous êtes, vous ne vous en êtes pas rendu compte.


Sa voix trahissait sa tristesse. La chef du groupe baissa la tête de honte : elle savait que Doremi avait raison. Erza sourit, fière de sa fille adoptive.


Mais un cri monstrueux les obligea tous à se boucher les oreilles.


Ils rentrèrent tous les quatre dans le temple, espérant qu’il n’était pas trop tard. Une fois à l’intérieur, un autre hurlement retentit.


— Regardez ! C’est la lumière du rituel des Gouttes de Lune !


— Ça veut dire que Deliora n’est pas encore vraiment réveillé ! Nous devons arrêter le rituel !


Doremi fut la première à atteindre le sommet du temple, mais ce fut Erza qui arrêta l’homme-chien, en utilisant le plat de son épée.


Mais un nouvel hurlement se fit entendre.


— Vous êtes arrivés trop tard ! Le rituel des Gouttes de Lune est terminé ! Deliora est libre !


Une minute plus tard, ils entendirent Deliora… tomber en morceaux.


Après ce bruit, l’homme-chien fit sa confession :


— Moi, Cherry, et tous les autres… on a tous perdu nos familles à cause de Deliora. C’est pour ça qu’on aide Léon. On croyait qu’il pourrait le détruire… qu’il apaiserait notre soif de vengeance.


Dix minutes plus tard, Grey et Natsu arrivèrent au sommet du temple. Après s’être fait réprimander par Erza, le Dragon Slayer informa le groupe qu’il avait détruit Deliora d’un seul coup, mais que ce dernier était déjà affaibli par la technique de Glace Absolue de Oul.


Happy, Natsu et Lucy célébraient déjà leur victoire.


— Youpi ! On a réussi une S-Quest !


— On est trop forts !


— Peut-être qu’on va pouvoir accéder au premier étage !


Mais le regard d’Erza calma Lucy.


— Oh non… C’est vrai qu’on n’a pas encore été punis…


— C’est un peu tôt pour crier victoire. Vous oubliez le principal objectif : aider les villageois.


— Mais avec la destruction de Deliora, la malédiction a dû être levée, non ?


— Pas forcément. La malédiction du village est liée au rituel des Gouttes de Lune. Détruire Deliora n’a probablement rien changé. Ce qui m’intrigue, c’est que Léon et ses compagnons sont à l’origine de ce rituel… et qu’ils n’ont pas changé.


— La gamine a raison. Ça fait trois ans que mes compagnons et moi… on baigne dans cette lumière. Mais le plus étrange, c’est qu’on ignorait qu’il y avait un village ici. Et ça, depuis trois ans…


Doremi regarda Léon.


— Mais c’est impossible ! Vous dites que vous n’avez pas vu les habitants du village depuis trois ans, que personne n’est monté au temple… alors que le rituel des gouttes de lune ait illuminé ce dernier comme un arbre de Noël ?


Erza, Natsu, Happy, Lucy et même Léon posèrent la même question.


— C’est quoi, un "arbre de Noël" ? demanda Léon, un sourcil levé.


Puis il se reprit :


— Peu importe. Méfiez-vous de ce village. Il n’est peut-être pas ce qu’il semble être. Mais bon… après tout, c’est votre problème.


— C’est facile à dire, alors que c’est quand même toi qui— commença Natsu, furieux.


Mais Erza l’arrêta d’un geste :


— Il avait sûrement ses raisons. Tu aurais tort de le juger. Et puis, ce qui est fait est fait. Allons-y.


— Moi, je veux bien… mais comment on va contrer la malédiction ? demanda Lucy.


— On verra bien, répondit Erza, le regard déterminé.


Arrivés à l’entrepôt où les villageois étaient censés se cacher, ils découvrirent l’endroit vide. Un homme du village les rejoignit alors, leur demandant de le suivre. Il les mena vers un village entièrement restauré. Intriguée, Erza interrogea le chef, qui lui révéla que, pour une raison mystérieuse, les villageois étaient incapables de s’approcher du temple de la Lune.


— C’est bien ce que je pensais… Natsu, suis-moi. Nous allons détruire cette lune.


Elle changea d’armure dans un flash de lumière.


— Voici l’armure des Géants. Elle décuple ma force. Et cette lance est la Lance de la Destinée. Elle repousse le mal.


Natsu resta bouche bée.


— Tu comptes détruire la lune avec ça ?


— Oui. Mais seule, ça ne suffira pas. C’est pourquoi j’ai besoin de toi. Au moment où je lancerai la lance, tu la frapperas à la base pour amplifier sa puissance.


Doremi, qui les accompagnait en silence, se dit qu’ils n’avaient aucune chance de réussir. Et à en juger par les têtes de Grey et Lucy, elle n’était pas la seule à penser ainsi.


Erza et Natsu montèrent en haut de la tour de guet. Lorsqu’Erza lança la lance, Natsu donna un coup de poing à sa base, libérant toute sa puissance. Le toit de la tour explosa sous l’impact, et la lance s’éleva dans le ciel comme une fusée. Elle disparut… puis une étoile apparut brièvement sur la face visible de la lune. Celle-ci sembla se fissurer… avant que le ciel n’explose, révélant une lune intacte, d’un blanc immaculé.


— Qu’est-ce que ça veut dire ? La lune est toujours là, s’exclama Lucy.


Erza répondit calmement :


— Le rituel des gouttes de lune a créé une poche de gaz qui a teinté la lune en violet. Avec le temps, ce gaz s’est condensé et cristallisé. Ce que nous avons détruit, c’est cette illusion, pas la vraie lune.


Doremi comprit alors.


— Maintenant que le cristal est brisé… les habitants vont retrouver leur apparence.


Mais les fragments de cristal tombèrent du ciel, et rien ne se passa.


— Rien ne change… pourquoi ? demanda-t-elle, déçue.


— Ne t’en fais pas, Doremi, répondit Erza. Ils ont bien retrouvé leur apparence.


— Attends… tu veux dire que leur forme démoniaque est leur véritable apparence ?


— Exactement. Le rituel n’a pas changé leur corps… mais leur mémoire. Ils ont toujours été des démons.


Une voix d’homme s’éleva dans l’air.


— Je vous remercie, mages de Fairy Tail.


C’était un homme que Doremi n’avait jamais vu. Il se présenta comme Bobo, le fils du chef du village. Contrairement aux autres, il avait gardé ses souvenirs.


Les démons les invitèrent à faire la fête avec eux.


Plus tard, deux des anciens sbires de Léon vinrent s’excuser. À leur grande surprise, leurs excuses furent acceptées, et ils furent invités à la fête.


Le lendemain, l’équipe dut repartir, n’emportant avec eux que la clé d’or. Comme la mission avait été accomplie de manière irrégulière, Erza refusa la récompense monétaire. Ils rentrèrent à la guilde, accompagnés de leur jeune camarade Doremi.


Durant le trajet, elle découvrit que Natsu souffrait du mal des transports… mais cela ne l’empêcha pas de fixer l’horizon, le cœur rempli d’espoir.

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