Life is Strange : Le Gardien du Temps

Chapitre 4 : Zachary

1840 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 00:56

J'étais de nouveau coincée dans mon éternel cauchemar. Je savais ce qui allait se passer, je savais que c'était un rêve et que ce n'était pas réel. Mais cela ne suffisait pas pour soulager ma peine. Ainsi que de ma culpabilité.

Comme prévu je vis Chloe qui se tenait juste devant le banc, face à la tempête. Mais quelque chose avait l'air différent cette fois-ci. 

Tout d'abord mon amie ne semblait pas avoir été blessée par Nathan, elle portait les mêmes vêtements que lorsqu'elle était vivante et sans aucune trace de sang. De plus le regard de haine auquel j'avais été confrontée à chaque fois que je l'avais vue en rêve avait été remplacé par un sourire. Et quel sourire. C'était la plus belle chose que j'avais vue depuis sa mort, à sa vue mon cœur gonfla de joie. Elle courru vers moi, rayonnante et me sauta dans les bras :

« Max ! Oh Max, putain, tu ne peux pas savoir comme je suis contente de te voir ! »

« Chloe...Je suis si heureuse de te voir ! ». 

Mon cœur tambourinait à vive allure dans ma poitrine, la peur me cinglait le ventre mais je finis par lui poser la question qui me hantait chaque jour depuis son décès.

« Je suis désolée pour ce que j'ai fait Chloe ! Est-ce que tu peux...est ce que tu peux...me pardonner ? Je suis tellement désolée Chloe », articulais-je tant bien que mal à cause de mes sanglots incontrôlables qui secouaient mon corps tout entier et qui rendaient mes propos pratiquement inintelligibles.

« Te pardonner ? Te pardonner de quoi Max ? »

Chloe semblait rayonner de joie et elle me lança un grand sourire interrogateur. 

J'entendis un ignoble bruit de succion et le sourire de mon amie vacilla. Je baissai les yeux sur son t-shirt. Une couleur écarlate l'envahissait progressivement.

Chloe s'effondra comme une poupée privée de son marionnettiste.

Je me précipitais sur Chloe, essayant de la sauver. Je ne pouvais laisser mon amie mourir, encore une fois. Cette dernière semblait vouloir me dire quelque chose mais ses mots étaient remplacés par d'horribles gargarismes teintés de sang. Occupée à panser la blessure avec mes deux mains, je ne vis pas que quelqu'un s'approchait de nous.

« Allons allons Max, tu sais bien comment les choses doivent finir. N'essaye de pas de lutter »

Je relevais la tête et mon sang se figea instantanément. Mark Jefferson se tenait devant moi, souriant, une seringue à la main.

« Allez Max, on a encore beaucoup de photos à prendre si nous voulons passer notre temps ensemble pour toujours... », dit-il avant d'abattre son bras vers moi.

Je me réveillai de nouveau en hurlant. Quelque chose était accroché à moi et m'empêchais de me débattre. L'esprit confus, rempli de terreur, je me débattais en donnant des coups comme je le pouvais

« Max ! Max ! Calme toi, c'est moi, c'est Warren. C'est fini ! Tout va bien, je suis avec toi. »

Ce dernier maintenait sa prise sur moi, me serrant fermement.

« Calme toi, ca va allez. C'est fini, c'est fini », me répétait-il.

Je me laissai aller, tentant de me calmer, pendant que Warren me caressait la tête en me répétant que tout irait bien. Je me relâchai quelques peu et je finis par pleurer sans retenue sur le t-shirt de mon ami.

Le bruit d'un objet tombant sur le sol fini par me sortir de mon sommeil. 

Les paupières lourdes, je tentai d'ouvrir les yeux., ils étaient tellement gonflés à force d'avoir pleuré que je pouvais à peine les garder ouverts plus de quelques secondes, j'avais d'horribles maux de tête et ma gorge semblait aussi sèche que du papier de verre. Au bout de plusieurs minutes je finis par me lever du lit de Warren, ce dernier ayant disparu. Je pris mon portable, qui était tombé de la table de chevet sur le sol à force de vibrer. Je vis que j'avais plusieurs appels manqués de mes parents. Je décidais des les appeler afin de les rassurer.

Mes parents étaient en panique, ils voulaient prendre le premier vol pour venir me chercher à Blackwell et me ramener à la maison. J'eu beaucoup de mal à les convaincre de ne pas le faire. Je leur promis de les rappeler très bientôt et nous reportâmes la discussion à plus tard. Dans un futur aussi lointain que possible.

Je remarquais un petit mot sur la table de chevet.

«  Max, je suis parti nous chercher quelque chose à manger, je n'en ai pas pour longtemps. En attendant fais comme chez toi. Bise, Warren »

Warren avait surement veillé sur moi toute la nuit et probablement une grande partie de la matinée car il était presque 17 h. Il avait dû dormir encore moins que moi. Je devrais lui présenter mes excuses pour la nuit que je lui avais faite passer.

« Hey espèce de looser, entendis-je à travers la porte. Je t'ai rapporté ton truc alors dépêche toi de m'ouvrir, j'ai pas que ça à faire »

J'ouvris la porte, c'était Zachary. Ce dernier semblait prêt à ajouter quelque chose mais il s'interrompit lorsqu'il vît qu'il avait à affaire à moi et non Warren.

« Max ?! Qu'est ce que tu fous ici ? Non, non, en fait ne réponds pas, je ne veux pas savoir. Hum...tu diras à Warren que j'ai ce qu'il m'avait demandé. Allez ciao »

Et il reparti avec un petit rire. Je l'entendis murmurer « C'est qu'il cache bien son jeu le petit salopard ».

Qu'est ce que Zachary pouvait bien avoir qui pouvait intéresser Warren ? Serait-ce encore une mauvaise blague de la part des autres garçons du dortoir ? Une chose est sûre, c'est que ma présence dans la chambre de Warren allait faire courir son lot de rumeurs. Et bien tant pis, je n'avais même pas la force d'essayer d'expliquer ma présence.

De nouveau on frappa à la porte. Zachary avait peut-être décidé de m'interroger finalement.

C'était Warren qui était de retour avec des sacs de courses aux deux mains.

« Comment tu vas Max ? Désolé de m'être absenté aussi longtemps ». 

Je le rassurai en lui disant que je n'étais réveillée que depuis quelques minutes.

« Merci Warren de m'avoir permis de rester cette nuit. Et...désolée pour ton t-shirt, ajoutais-je un peu gênée. 

Je remarquai alors qu'il avait le visage griffé à plusieurs endroits ainsi que quelques bleus.

« Qu'est ce qui est arrivé à ton visage ? »

« Oh t'inquiètes c'est rien », il essaya de sourire mais ne put retenir une grimace de douleur.

Je compris avec consternation que c'était moi qui avait mis son visage dans cet état lorsqu'il avait tenté de me calmer pendant mon cauchemar alors que je me débattais furieusement.

« Ne t'inquiète pas pour ça Max. Est ce que tu te sens un peu..., dit-il essayant de trouver les mots adéquats . Mieux ? »

« Ma tête est en vrac, mais oui je vais un peu mieux, je crois »

Il fouilla dans sa poche de pantalon et me lança un flacon.

« Tiens, je me suis dit que tu en aurais peut-être besoin »

C'était des comprimées pour les maux de tête. 

« Vous lisez dans mes pensées Dr. Graham »

Il leva les yeux en l'air

« Si seulement ! »

Nous nous installâmes sur son lit et Warren me montra ce qu'il avait pris à manger. Il avait pris un peu de tout : il y avait des donuts au chocolat, à la fraise, au sucre, divers sandwichs, des biscuits, des milkshakes à la vanille en guise de boisson et même des gaufres.

« Kate m'a dit que tu ne mangeais pas beaucoup ces derniers temps...Mais essaye de faire un effort ok ? Si tu continues à maigrir tu vas pouvoir tenir compagnie au squelette dans la salle de science ! Hum...désolé ce n'était pas vraiment approprié... »

« Ne t'excuse pas, ce n'est rien. Et puis ce n'est pas totalement faux »

Je nageais littéralement dans mes vêtements. Nous commençâmes à manger.

« Au fait Zachary est passé juste avant que tu ne viennes...»

Il s'arrêta de manger.

« Il a dit ce qu'il voulait ? », s'enquit-il prudemment.

« Juste qu'il avait quelque chose pour toi »

« Ca doit probablement être mon DVD de Predator. Il me l'a emprunté il y a deux semaines »

Je ne sais pas pourquoi mais j'étais presque sûre qu'il mentait. Je ne dis rien. Ce n'est pas moi qui allais lui reprocher quoique ce soit. Il avait le droit d'avoir ses secrets. 

Je pensai un instant à lui dire les miens, mais je décidai de remettre cette décision à plus tard. Même s' il m'avait cru au Two Whales, rien ne me garantissait qu'il ne me prendrait pas pour une folle maintenant. De plus je ne me sentais pas encore la force d'en parler. Ni même d'y penser.

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