Les Royaumes de Feu - Tome 1 : La-Nuit-la-Plus-Sombre

Givre se retourna lentement. Elle redoutait de se retrouver face à la réalité. Lorsqu'elle put regarder son interlocutrice, son visage se mua en horreur une fraction de seconde avant de s'élancer en une révérence parfaitement exécutée. Cette dragonne n'était autre que Banquise, sœur de la reine.

"Ceci est ma proie répéta plus froidement et plus calmement l'éminence.

-Je suis sincèrement désolée madame s'excusa Givre."

Une force lui criait d'injurier cette dragonne des plus sévères et mauvaises. Mais elle risquait gros. La colère s'emparait d'elle, elle se sentait prête à exploser... Mais Givre retrouva son calme. Elle s'adressa à Banquise ainsi :

"Cependant, ici, j'ai capturé cet ours et ce phoque. Ils sont donc à moi.

-Comment...!!!

-Je ne souhaite vous froisser, sachez le bien interrompit la dragonnette blanche. Mais j'ai bel et bien attrapé l'ours. Je ne vous l'ai pas pris des griffes. Alors nous pouvons considérer qu'il est mien. L'avez vous chasser peut-être ? Suis-je votre chasseuse attitrée ? Non il me semble.

-Dois-je te rappeler que je te suis supérieure ?

-Je le suis plus encore Banquise décréta une autre voix dans leur dos. Et j'exige qu'elle garde ses proies. Tu peux chasser par toi-même."

À son tour, Banquise se retourna et s'écarta. Derrière elle se dressait sa Majesté Boréale des Ailes de Glace. Toutes s'inclinèrent devant leur reine, même Banquise non sans jeter une regard mauvais à Givre. La reine fit un mouvement de tête gracieux pour les inciter à se relever. Givre en profita pour la détailler : son corps se mouvait tel aux ondes sur l'eau, des vagues de blancs et d'argenté se succédaient. Ses yeux étaient d'un bleu glacial, sa queue soigneusement enroulée sur elle-même. Elle portait des bracelets d'argent à ses pattes et une chaîne, en argent toujours, supportait un ouvrage de rubis et de saphir. C'était sans doute la plus belle des dragonnes de tout Pyrrhia (du moins, Givre le pensait). La dragonnette réagit soudainement. Elle devait dire quelque chose a la reine !

"Votre Grandeur, commença-t-elle prudemment, nous devions vous parler moi et ma compagne.

-Et bien, nous serons mieux au palais répondit doucement la reine" elle s'adressa à Banquise :"Il faut que tu rassemble mon escorte ma chère sœur.

-Puisque vous le souhaitez, j'exécuterais vos ordres Altesse dit Banquise en serrant les mâchoires. Je n'en ai pas fini avec toi continua-t-elle tout bas à Givre. Tu ne t'en tireras pas à si bon compte."

Les dragonnes attendirent dans le froid et dans le mugissement du vent. Boréale se tenait droite, les Ailes repliées sur ses flancs de façon symétrique et son regard fière observait les alentours. Bien que nerveuse, Givre elle aussi s'efforçait de prendre une bonne posture. Otarie quant à elle peinait à rester en position.

Enfin Banquise arriva suivit d'une demi-douzaine de dragons. Lorsqu'ils furent postés de part et d'autre du groupe, la reine ordonna le décollage. Ils survolèrent ainsi les plaines glacées pendant un temps puis le palais de Glace fut en vue. Sous le soleil, il était encore plus brillant. Elles passèrent la porte d'entrée majestueuse encadrée par deux gardes devant lesquels elles s'inclinèrent. Elles traversèrent des couloirs où des flocons tombaient par multitude, des statues des anciennes reines siégeaient sur un piédestal. Même les portes étaient sculptées de décorations ornementales telles que des flocons, des tempête de neige et les étendues de glace du Nord. Le tout tenait de la merveille pure. Elles pénétrèrent dans une vaste pièce de forme circulaire où la reine Boréale s'installa sur un magnifique trône de glace sculpté.

"Bien. Dites moi ce qui doit être dit demanda avec douceur la reine.

- Nous devons vous alertez Altesse d'une très mauvaise nouvelle déclara gravement Givre.“

La reine fronça légèrement le museau. Elle reprit son air habituel.

"Avant cela, je souhaiterais savoir quelque chose. D'où venez-vous...?

- Givre, Altesse. Je viens d'Icetown. Nous venons de là-bas. La ville a été entièrement ravagée.

- Comment ?!

- Oui hélas. Tout n'est plus que décombres fumants. Tout a été détruit par des Ailes de Sable.

- Comme il sont courageux ! jura la reine. Qu'ils viennent ici puisqu'ils pénètrent dans nos terres ainsi !"

On pouvait voir la rage sur le visage de la dragonne de Glace. Jamais Givre n'avait vu visage aussi expressif.

"Le bilan ?

- Environ deux mille morts votre Majesté. Moi et Otarie sommes les seules survivantes.

- Oh... Je vois. Baleine n'a pas survécu ?

- Non Altesse. J'en suis désolée.

- Et qu'allez-vous faire après m'avoir rendu votre rapport ?

- Nous n'en avons aucune idée."

Le silence resta pesant un moment. La reine restait droite, le regard dans le vague. Givre elle aussi se tint aussi raide qu'un i et Otarie se dandinait d'une patte sur l'autre de façon discrète.

" Je n'ai rien à vous demander d'autre déclara enfin la reine. Vous pouvez partir.

- Nous vous remercions Votre Majesté dit Otarie en s'inclinant bien bas."

Givre en fit de même puis les gardes de Glace l'emmenèrent hors de la salle puis les menèrent hors du palais. La beauté époustouflante du château frappa à nouveau Givre. Mais elle avait compris une chose : elle était déçue que ce soit elle et non Baleine, plus haute classée que tous les autres dragons de la ville qui ai survécu. Mais on ne pouvait pas lui en vouloir : qui voudrait d'une bonne à rien ? Peu de gens sans doute si ce n'était pour dire personne. Lorsqu'elles furent sorties du château, Otarie demanda :

- Qu'allons-nous faire ?

- Nous débrouiller. Comme nous l'avons jusqu'ici. Il y a sans doute quelqu'un qui aurait besoin d’assistantes."

Otarie acquiesça de façon maussade. Givre aussi n'était pas de bonne humeur. Mais comment survivre sans rien ? Le soleil sombrait de le ciel nocturne. Grâce à l'argent miraculeuse, elles trouvèrent une nouvelle auberge puis s'endormirent bien plus tôt que la veille. Le lendemain, elles se réveillèrent aux aurores alors qu'il faisait à peine jour. Elles partirent en quête de nourriture. Cette fois-ci, elles se contentèrent d'un renard des neiges grassouillet. Le gibier dans les Plaines Enneigées était abondant, nul doute qu'il pourrait nourrir tous les Ailes de Glace.

Lorsqu'elles rentrèrent à Neige-du-Ciel, Givre et Otarie se mirent en quête de travail afin de payer leur pain.

Cependant, la nuit tomba sans qu'elles ne trouvèrent de travail. Givre mit longtemps à s'endormir. Elle regardait les flocons tourbillonner dans l'air glacial de la ville. Elle était inquiète : comment allaient-elles s'en sortir ?

La réponse vint le matin lorsqu'elle vit par la fenêtre des dragons passer dans les rues en criant :

"Oyez, oyez dragons de Glace !

Sa Majesté, la reine a une grande annonce à vous faire !

Pour tous les dragonnets de plus de quatre ans,

Ils ont la possibilité de monter au troisième cercle

En s'enrôlant dans l'armée de la Reine !

Gloire aux Ailes de Glace, longue vie à Boréale !"

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Désolée pour le retard ! Avec les cours, ça n'a pas été facile (oui c'est excuse madame !). Bref, si vous voulez, commentez ce chapitre et donnez votre avis, le prochain arrivera ;-)