Au-delà des Mers

Chapitre 18 : Ca dépasse... plus

3450 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/05/2021 11:34

Il était largement passé le milieu d’après-midi quand Marinchè vint timidement pour la énième fois vérifier si l’Olmèque allait bien. Mais celui-ci dormait toujours profondément. Elle avait peut-être eu la main un peu lourde avec la coxialta. Il fallait dire que Calmèque était vraiment un petit gabarit.

Elle voulu en profiter pour jeter un œil aux petites plaies et se rendit compte qu’il était plus chaud que d’habitude, comme s’il faisait un peu de fièvre. Inquiète, elle vérifia l’état de leur travail de la veille et constata avec incrédulité que la cicatrisation était déjà bien avancée.

« Incroyable… »

Elle fut tentée de toucher mais les pas de Mendoza entrant brusquement dans la cabine la firent sursauter.

-Tout va bien ? questionna le navigateur en s’approchant du chevet.

-Il est toujours dans le coltard, mais ça a l’air d’aller.

L’Espagnol scruta le comateux un moment sans laisser rien paraître de ses pensées.

-Ne reste pas là Marinchè.

-Je préfère être là quand il se réveillera.

L’Espagnol ferma les yeux et souffla bruyamment.

-Comme tu veux.

Et il fit demi-tour et quitta la pièce, sentant qu’il était inutile s’insister.

Quand elle fut à nouveau seule, elle gagna la porte et la verrouilla de l’intérieur afin de ne plus risquer d’être dérangée. Et c’est, suivant son instinct, qu’elle s’allongea doucement auprès du petit homme.

Elle se réveilla bien plus tard, un temps indéfinissable s’étant écoulé. Calmèque commençait à bouger et à reprendre conscience mais n’avait pas encore vraiment rouvert les yeux. Elle était nerveuse et craignait le pire, mais elle ne regrettait pas d’être là, il fallait qu’elle soit auprès de lui au moment où…

Sortant lentement de l’emprise du sédatif, l’Olmèque entrouvrit les paupières en fronçant les sourcils. Il se sentait très vaseux. Et il ne fut pas vraiment sûr de ne pas rêver en réalisant confusément que l’Indienne était dans son lit. En rêve ou non, il l’aurait bien pris dans ses bras, mais il se sentait trop bizarre. Sa tête lui tournait et ses yeux lui brûlaient un peu. Il croisa le regard de l’Inca et y découvrit une profonde inquiétude.

-Ca va ? lui demanda-t-elle doucement.

Il avait encore beaucoup de mal à mettre ses idées en place. Il se souvenait à peine de ce qui s’était passé. Il fouilla sa mémoire, mais elle lui fit défaut et il abandonna temporairement la recherche d’images précises.

-Qu’est-ce qui s’est passé ?

Que pouvait-elle répondre à ça ? Elle se tut donc. Heureusement le petit homme était encore trop sonné que pour avoir une suite de pensées suffisamment logique et il ne s’offusqua pas de ne recevoir aucune réponse.

Il voulu se redresser mais renonça aussitôt, à peine avait-il tenté de se lever que sa vue s’était obscurcie et qu’il avait manqué reperdre connaissance. Il se recoucha donc en grognant et en portant sa main à sa tête qui s’était brusquement mise à lui faire mal sur les côtés. Ses sensations sortant doucement de leur léthargie.

Il ne réalisa pas de suite ce qu’il frôlait de ses doigts et qui à présent lui renvoyait une vive douleur. Mais quand il comprit enfin, il se redressa d’un trait, malgré l’énorme étourdissement qui manquât de le faire tourner de l’œil, et il tourna lentement sa tête, muet de stupeur en direction de Marinchè qui avait préféré garder le silence.

Il entrouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit, trop abasourdi. Quelques flashs de la veille lui revinrent et les éléments du puzzle commencèrent à reprendre leur place.

-Vous m’avez coupé les oreilles…, souffla-t-il la voix estomaquée en passant ses mains sur ses pavillons sévèrement raccourcis. 

Et sans que Marinchè ne sache s’il s’agissait de l’effet résiduel du sédatif ou de l’émotion, elle le vit pâlir et se ré-effondrer, inconscient.

-Bon, fit-elle circonspecte. Heureusement que j’étais là…

Plus de deux grosses heures s’étirèrent encore avant que Calmèque ne refasse surface définitivement. Cette fois, il était seul, Marinchè avait préféré prendre le large se rangeant à l’intuition de Mendoza quant au fait que l’Olmèque aurait sans doute besoin de ruminer seul un bon moment. Le Navigateur avait pu constater que Calmèque n’était pas homme à monter dans ses tours, il était plutôt genre « colère froide et amertume ». Inutile donc de venir le houspiller ou essayer de prendre de ses nouvelles. Quand il se serait calmé, il réapparaîtrait de lui-même.

Dans la petite cabine, Calmèque regardait le sol dans un silence lourd. Il avait ôté les deux petites compresses tâchées de sang, qui avaient été appliquées sur ses plaies, et les avait jetées par terre avec animosité. Depuis, il n’avait plus esquissé le moindre geste. Au-delà de la douleur, plus vive qu’il ne l’aurait cru, il ruminait un profond sentiment de trahison et d’humiliation. Il n’avait jamais été particulièrement fier de ce qu’il était, il fallait dire qu’on ne lui avait jamais trop donné envie de l’être, mais cette mutilation volontaire le renvoyait loin dans le passé, à une époque où on ne faisait pas grand cas de lui en tant qu’individu. Une époque où il était d’avantage considéré comme une simple donnée, une curiosité. Un brusque mouvement de colère lui fit envoyer valser une chaise d’un revers de bras contre le mur, et elle vola en éclats sous la violence de l’impact. Ce geste fit un peu retomber la colère contenue qui l’animait et il se laissa glisser sur le plancher.

La fraîcheur du sol lui fit du bien et il resta ainsi un temps indéfinissable, couché sur le dos, les traits tendus. Il essaya de se concentrer sur les bruits environnants. Mais le résultat fut affligeant. Cet essorillement barbare lui avait coûté au moins dix décibels et ce constat acheva de le rendre d’humeur on ne peut plus maussade. Il ferma les yeux, les entailles lui lançaient par intermittence.

C’est à ce moment qu’on frappa à sa porte. Il se rembrunit de plus belle, peu disposé à supporter la présence de l’un ou l’autre de ses mutilateurs. Il ne répondit pas. On frappa à nouveau, mais moins fort, presque timidement, et il n’offrit toujours aucun mot en retour. Décidé qu’il était à garder le silence un bon moment. Mais une voix résonna dans la coursive. Et il fut très surpris de reconnaître le timbre délicat d’Erin, la musicienne.

-Calmèque ? Ca va ? Tu trop bu hier soir ? demanda-t-elle. Je déranger ?

Il ne s’était pas du tout attendu à l’intervention de la Rousse et pris de court, il se sentit obligé de sortir de son mutisme beaucoup plus tôt que prévu.

-Heu…

Il se redressa avec empressement, le tournis toujours accroché à ses changements de position. Et il dissimula en vitesse les pansements tâchés de sang qui traînaient sur le plancher au milieu des débris de la chaise.

-Je peux entrer ?

Il fit le tour de la petite pièce des yeux, et ne voyant pas ce qu’il pouvait améliorer en cinq secondes, il soupira d’impuissance et l’autorisa à entrer.

La jeune femme ouvrit la porte avec lenteur et passa timidement sa tête à l’intérieur. Le battant heurta un des barreaux brisés de la chaise et elle découvrit les restes du meuble, qui jonchaient le sol, avec stupéfaction.

-Oh ? Tu te battre avec le mobilier ?

Calmèque prit sur lui et se força à sourire. Mais le cœur n’y était pas. Ignorant son ressentiment, elle en profita pour pénétrer franchement dans la pièce et ferma la porte. Séparés de moins d’un mètre, elle remarqua immédiatement le changement. Et les cheveux blancs de L’Olmèque, maculés de petites traces de sang, donnaient au tableau un côté encore plus dérangeant qu’il ne l’était.

Elle mit sa main devant sa bouche.

-Oh, my god !

-Oui… je sais…, et par réflexe, il porta l’une de ses mains à ses appendices raccourcis, l’air gêné.

-Pourquoi tu faire ça ? interrogea-t-elle, abasourdie.

-C’est pas moi… !

-Mais qui ? Et Pourquoi ?

Il baissa les yeux à la recherche d’un soutien visuel, mais ne trouva pas grand-chose. Il n’aurait pas du la laisser entrer. Il n’avait aucune envie de discuter avec qui que ce soit. Et il se voyait mal s’épancher auprès de cette nana qu’il connaissait à peine, même si elle ne le laissait pas indifférent. Il préféra donc minimiser la situation, comme si cela ne le touchait pas plus que ça.

-C’est pour mon bien… je suppose.

-Pour ton bien ? Et tu être d’accord ? s’offusqua-t-elle.

Non ! Bien sûre que non, il n’était pas d’accord ! Mais on ne lui avait pas vraiment laissé le choix et c’était bien ce qui le contrariait le plus.

-Et bien…

Il ne savait pas trop quoi lui répondre. Et il ne la vit pas amorcer son mouvement. Il se figea de surprise. Elle s’était rapprochée d’un trait et avait porté sa main à l’une de ses oreilles. Les yeux rivés sur la découpe, effleurant l’entaille avec une infinie précaution, intriguée. Et il se fit la réflexion, un peu crispé, que ce curieux petit personnage était un peu sans gêne.

-Ca faire mal ?

« Ca dépend de quoi on parle… des entailles ou de vos doigts sur les entailles ? »

-Bah, c’est principalement du cartilage..., bredouilla-t-il. Ca lance un peu par moment, mais c’est supportable.

Et il eut un sensible mouvement de recul pour se soustraire à la curiosité tactile de la jeune femme. Elle fit un pas en arrière, les pensées visiblement ailleurs, et afficha une mine comique en se laissant tomber assise sur la couchette.

-Quand je petite, mon père couper les oreilles de mon chien et il couiner durant deux semaines, raconta-t-elle en grimaçant. Et je lui en toujours voulu, conclut-elle. A mon père, pas au chien ! précisa-t-elle comme si un doute avait pu être possible.

Calmèque la regarda avec un certain amusement. Chien, chat, crevette, chauve-souris, gargouille,… il n’en était plus à une comparaison inadéquate près ! Et puis, elle était tellement jolie à regarder que ça excusait beaucoup de choses. Même son humeur maussade commençait à s’étioler. Après tout, ce n’était pas après elle qu’il en avait.

Il fut soudain pris d’une pensée dérangeante dont il eut besoin de dissiper la fumée.

-C’est Marinchè qui vous envoie ?

Elle prit son petit air de lutin ahuri.

-L’Indienne ? s’étonna-t-elle. Pourquoi elle faire ça ?

Si elle mentait, Marinchè avait du souci à se faire, on venait de lui trouver une rivale en comédie qui était presque plus douée qu’elle. Et il préféra lui accorder le bénéfice du doute.

-Ce serait bien son genre, déclara-t-il en guise de réponse, le sourire un peu boudeur.

La Rousse fit une petite mimique indéchiffrable en se laissant aller à la renverse sur les draps, et en poussant un petit soupir de satisfaction. Et tout en scrutant les épaisses poutres sombres du plafond, elle leva ses bras et sembla tenter d’attraper un truc imaginaire en brassant lentement le vide. Cette nana était un peu bizarre… ravissante, mais bizarre…

-Non… je te vu hier soir et tu l’air malade et tes amis emmener toi. Et comme pas revu today… je m’inquiète, expliqua-t-elle d’une voix distraite.

Elle laissa ses paroles se perdre dans le silence un moment, comme l’esprit happé dieu sait où et puis, brusquement, sortant de ses pensées, elle obliqua sa tête dans sa direction et lui décocha un sourire désarmant avant de reprendre un air plus grave.

-C’est un bon idée couper tes oreilles. Fucking Inquisitors ! cracha-t-elle avec fiel. Moi aussi je ferais mieux cacher mes cheveux, confia-t-elle. Tes amis sont raisons, conclut-elle.

Il ne comprit par cette allusion à ses cheveux, mais laissa tomber. Et conclut que, parfois, il ne fallait pas essayer de la suivre.

« Mes amis sont raisons. » se répéta-t-il en pensées.

Cette histoire restait tout de même dure à avaler. Il se sentait dépecé de son identité. Et tout ça ne cessait de le renvoyer loin dans le passé, encore et encore. Il essaya de chasser ces idées désagréables mais ce ne fut pas chose facile. Alors pris d’un petit vertige, il s’assit sur la seule chaise restante de la petite cabine. L’atmosphère était un peu ouateuse et ils s’observèrent pensivement un long moment, chacun absorbé par les méandres de ses propres réflexions. Puis il brisa le silence. Bien décidé à semer ses souvenirs.

-Je peux vous poser une question ?

La jeune femme parut se réjouir.

-Bien sûr !

-Depuis que mes oreilles ont la même taille que les vôtres, j’ai l’impression d’avoir la tête plongée dans un aquarium ! Les sons ne sont plus qu’une bouillie informe et c’est à peine si votre voix est distincte. Comment vous faites pour être une musicienne aussi remarquable avec une ouïe aussi médiocre ?

Les yeux d’Erin s’écarquillèrent, atterrée, et une expression de profonde inquiétude se peignit sur le visage de l’Olmèque, comprenant qu’il avait commis un impair.

-Je vous ai vexé ?

-Un peu, oui. Mais je suppose que si on m’avoir coupé les oreilles durant mon sommeil, j’être un peu ronchon aussi, admit-elle.

-On m’a drogué…

-C’est pire ! déclara-elle avec conviction.

Calmèque soupira longuement.

-Oui…

L’adorable lutine se tourna en chien de fusil et glissa ses mains sous l’oreiller, songeuse. La légère offense était déjà bien loin et son joli visage de porcelaine avait retrouvé sa sérénité. Calmèque essaya de se concentrer sur elle plutôt que sur sa semi-surdité. Il détailla ses traits délicats, son petit nez mutin, ses discrètes tâches de rousseur, ses yeux d’un bleu limpide, sa cascade de boucles cuivrées,… et se fit la réflexion qu’elle était au moins aussi jolie que Marinchè, mais en version nordique. Et s’il avait un faible pour la rouquine, c’était sûrement parce qu’elle ne ressemblait en rien à ce qu’il avait connu. Un côté exotique qui, à ses yeux, lui conférait un charme inégalable. Et puis, elle avait ce « je-ne-sais-quoi » d’intriguant dans le comportement, un petit côté désinvolte et profond à la fois, un cocktail improbable de sensibilité exacerbée, quand elle jouait de son instrument, et d’inconséquence absolue dans son rapport à l’autre. Et cette impression qu’elle laissait dans son sillage, comme si le temps n’avait pas prise sur elle et que tout ce qui l’entourait n’existait qu’à l’instant où elle en prenait conscience. Il adorait ça.

Il réalisa alors qu’il était bien plus à l’aise à ses côtés cette fois-ci que la précédente. Peut-être était-ce dû aux effets du sédatif pas encore complètement dissipés ? Ou alors son humeur bougonne qui le rendait plus hermétique à ses autres émotions ? Il fut incapable de trancher.

Elle se leva et fit le tour de la toute petite pièce à pas lents, les mains dans le dos, scrutant chaque élément, à la manière d’un officier inspectant ses troupes. A part les morceaux de chaise morcelant le sol, elle remarqua que tout était parfaitement propre et dépoussiéré. Elle hocha la tête dans sa direction, admirative. Mais comme elle ne fit aucun commentaire, il ne sut pas pourquoi. Erin se saisit alors d’une cruche d’eau et d’un gobelet qui étaient posés là, se servit et regagna la couchette, le gobelet aux lèvres.

-Tu faire de la musique ? lui demanda-t-elle brusquement.

Le silence avait envahi la pièce depuis un moment, et le son cristallin de sa voix le sortit un peu abruptement de ses pensées.

-Non, répondit-il. Je n’en ai pas eu l’occasion.

-Dommage. Mais si tu vouloir, je t’apprends, assura-t-elle en terminant son verre.

Cette idée lui plu mais il préféra décliner poliment, sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. En fait, il se voyait mal dans les circonstances actuelles, se mettre à la musique. Surtout avec cette créature comme professeur. Il avait le sentiment que ça le mettrait plus mal à l’aise qu’autre chose.

Elle n’insista pas, et parût passer à autre chose instantanément. Elle se leva, posa le gobelet et décida qu’il était temps de changer d’air.

-Tu venir manger ? lança-t-elle.

Il devait effectivement approcher l’heure du souper, mais Calmèque n’avait pas faim du tout.

-Non merci, je ne pourrais rien avaler.

-Pas grave si tu pas manger, assura-t-elle. Mais faut boire pour éliminer drogues.

Et joignant le geste à la parole, elle ouvrit la porte de la cabine et se campa dans l’encadrement, aucunement disposée à accepter un refus. Il en fut étonné, voilà une attitude qu’il ne lui connaissait pas. De plus, elle n’avait pas tort. Il était effectivement préférable de boire abondamment pour permettre à ses reins de se débarrasser de toutes toxines se baladant encore dans son organisme. Mais il n’avait aucune envie de croiser Mendoza ou Marinchè.

-Aller ! insista-t-elle, presqu’autoritaire.

Il aurait donné n’importe quoi pour rester seul. Mais c’était « Erin ». L’improbable feu-follet. Pourquoi fallait-il que ce soit elle qui le lui demande ? Il ne pouvait décemment pas l’envoyer à la gare. Pas elle ! Il lui lança un regard implorant, espérant qu’elle cède. Mais son joli minois demeura inflexible. Et voyant que sa tête de chien battu n’y changerait rien, il abandonna et se leva en traînant les pieds.

« Les femmes te mènent par le bout du nez mon vieux… va falloir qu’on travaille là-dessus ! »

-Attends, fit-elle tandis qu’il passait à sa hauteur.

Il s’immobilisa et lui adressa une mine incrédule.

« Faudrait savoir ! »

Elle s’approcha de lui, et, avec une familiarité qui, une nouvelle fois, mis l’Olmèque très mal à l’aise, elle se mit en devoir de réarranger ses cheveux. Elle fit rapidement disparaître les traces de sang séché qui maculaient quelques mèches et ré-attacha proprement l’ensemble de sorte que l’escamotage récemment subi ne soit pas trop visible. Il ne se remit à respirer que lorsqu’il pu reprendre ses distances.

« Faudrait vraiment qu’elle apprenne à respecter les règles de proxémie ! »

-C’est bon ? s’inquiéta-t-il, un peu raide.

L’Irlandaise se recula en inspectant son travail très sérieusement avant de laisser à nouveau son visage s’éclairer de ce sourire à faire fondre.

-OK ! annonça-t-elle. Ca va !

Et tandis qu’ils gagnaient l’escalier montant au pont, elle ajouta avec gaité.

-C’est bien que tu pas rester seul ce soir. Ruminer c’être pas bon !


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