L'Obscurial

Chapitre 12 : Une surprise

916 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/04/2020 16:02

NORBERT


Nous passâmes toute la journée du lendemain à arpenter New-York dans l'espoir de trouver Croyance, ou alors ne serait-ce qu'une trace de son passage, même infime. Mais nous fîmes chou blanc. En tout cas lorsque le soir est venu, que le soleil s'était retiré de ciel nous fûmes tout deux très heureux de pouvoir enfin prendre un peu de repos après avoir marché pendant toute la journée. Nous ne rentrâmes pas trop tard pour pouvoir concilier le soin de toutes nos bêtes et une bonne et longue nuit de sommeil. Lorsque nous allâmes nous coucher, Audrey me regarda étrangement avec un léger sourire en coin, mais j'étais bien trop fatigué pour y prêter attention et puis je la connaissais assez pour savoir qu'elle ne m'aurait rien dit. J'étais en position trop horizontale pour me battre avec elle. Je fermais les yeux et m'endormis, ne sentant même pas le Croup qui vint se coucher auprès de nous.

Le lendemain lorsque j'ouvris les yeux je vis immédiatement que quelque chose était différent. Je déposais habituellement ma tenue sur la chaise en face de notre lit et ce matin ma tenue habituelle avait été remplacée par un costume propre. Je me tirais lentement du lit, entendant un peu plus loin Audrey s'affairer à quelque chose.

Audrey (car cela ne pouvait être qu'elle) avait soigneusement plié sur la chaise une chemise blanche immaculée et un pantalon noir parfaitement repassé. Je ne pus m'empêcher de descendre les yeux sur moi-même. Je paraissais plutôt pitoyable avec mon caleçon rouge et mon marcel déchiré sur le côté droit. C'est alors qu'elle apparut dans le coin de la porte.

Elle avait coiffé ses cheveux dont la couleur semblait hésiter sans arrêt entre le roux et le châtain. Elle avait mis des vêtements propres ce qui constituait le summum de sa garde robe, alors que moi j'avais ce costume …. Elle me regarda avec le même regard malicieux que la veille au soir.

- Tu vas le mettre.

Je soupirais sans vraiment savoir pourquoi. Je n'aimais pas me mettre en costume. Je ne pensais à demander la raison de tout cela qu'après avoir enfiler le pantalon et la chemise bon gré, mal gré. Elle s'approcha alors de moi tel un Moremplis, prenant bien soin de ne pas répondre à ma question avant de me faire enfiler une veste noire aussi parfaite que le reste. Une fois que j'eus mis les chaussures qu'elle m'avait apporté je dus bien admettre que j'avais bien meilleure allure comme ça. Elle jeta un regard désespéré à mes cheveux puis prit ma main et m'accompagna vers la sortie. Je réitérais ma question :

- Où va-t-on ?

- Tu verras bien de toute façon c'est l'heure.

Je regardais ma montre. 11H32. J'écarquillais les yeux. Comment était-ce possible ? J'avais dormis comme un loir. Mais avant que je ne pus m'arrêter elle ne tira hors de la valise. Elle la ferma et l'agrippa avant de sortir dans les rues de la Grosse Pomme en un seul mouvement. Sans plus réfléchir je la suivis.

Je n'avais aucune idée de l'endroit où elle voulait nous emmener, ni même à quoi tout cela rimait. Et j'avais la nette impression que si elle ne m'en avait rien dit c'est parce qu'elle savait que j'aurais immédiatement fuit, mais j'étais aussi étrangement intrigué alors je me laissais guider. Nous croisâmes une dame d'un certain âge avec un chapeau violet, un mime, un homme portant une cravate verte fluo et un chien sur lequel était tombé un pot de peinture bleue.

Au bout d'un certain temps Audrey s'arrêta devant une vieille façade uniquement percée d'une double porte. Elle se tourna alors vers moi et me sourit.

- Attend avant rentrer il te manque une dernière chose.

Elle chercha alors dans sa poche et en sortit un bout de tissu qu'elle noua autour de mon cou. J'ajustais le nœud papillon avec un sourire.

- Voilà, maintenant tu es parfait.

- Je suis toujours parfait.

Elle se retourna alors vers la porte en pouffant et elle ouvrit. Je restais sur ses pas et entrais à mon tour dans le bâtiment. En un instant le tumulte de la rue s'était tut. Nous étions à présent dans un petit vestibule sombre qui menait dans une salle plus grande mais qui ne devait pas excéder la taille d'une grande salle de classe.

Je fis un arrêt sur image dès que je compris ce qui se passait. Il n'y avait que quatre autres personnes dans la pièce. Il y avait Queenie Goldstein dans une robe blanche sobre mais qui parvenait à la rendre plus belle encore (si cela fut possible). Elle tenait la main de Jacob Kowalski qui était lui-aussi sur son trente et un. Face à eux il y avait un prêtre tout de noir vêtu. Et juste derrière sa sœur, elle était là, plus belle que jamais. Elle éclipsait même la beauté de sa sœur dont s'était tout de même le mariage. Elle se tourna vers moi. Elle fut aussi surprise que moi mais elle ne resta pas sans mot dire et articula dans le silence de notre arrivée :

- Bonjour Norbert.



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