Vaer aen birke - the Witcher
Année 1274, Haakland
Calened arrête sa monture et saisit sa boussole magique, une pierre en forme d'étoile à huit pointes gravé d'inscriptions runiques. Les vibrations psychiques résonnent fortement tel des tambours frappé sur une cadence effréné. Sa cible doit être dans les environs.
Calened jete un œil alentour. Autour de lui s'étendent les steppes infinis de Haakland, une région qu'il connait fort peu, malheureusement.
Très étrange qu'il ait décidé de venir se cacher ici, pense l'elfe, ou très intelligent au contraire. Ces steppes sont immenses et mal connues sauf pour le peuple qui y habite. Même aidé de la psychovision, je n'arrive pas à faire une triangulation précise. Je suppose que je devrais déjà être reconnaissant de savoir où chercher.
Calened a dû renoncer à user de la téléportation pour se rendre en Haakland, les données n'étaient simplement pas assez précises pour assurer une réception sans douleur. Sans parler de la distance considérable à parcourir, Haakland est littéralement la limite connu du monde à l'Est. Fort heureusement Aenye'gaerm est toujours prêt à lui servir de monture. Le voyage n'avait pas été aussi instantané qu'avec une téléportation mais bien plus court que si il avait utilisé un cheval.
–Esse Iarranbleidd aemyl y me ? Ve'ls me thar carraigh bea weard'es !
Il tente à nouveau la combinaison pierre-cristal-metal, l'une des méthodes de localisations par la psychovision les plus fiables. Encore une fois, le résultât ne se précise guère, soit sa cible ne porte rien ou peu sur lui qui puisse le faire localiser par l'association pierre-cristal-metal ou alors il est protégé contre les mesures de détections magiques standards. ça doit être la première, j'ai quand même eu des résultats, aussi imprécis soient-ils. Je n'aurais rien détecter si il était protégé... à moins que ce soit par une science magique très primitive. Est ce qu'il pourrait être à la cour d'un de ces chefs de tribus barbares et sous écran magique ? ou peut-être une sorcière sauvage ? non quand même pas, sa situation n'est pas si désespéré pour qu'il s'allie avec l'une de ces créatures... mais si l'une d'elles l'avait piégé ?
Son Saov Ainmindh continue à trotter à travers les hautes herbes en direction du nord-est, comme son maitre le lui a indiqué. Calened flatte l'encolure de sa monture tout en recherchant un indice dans la plaine alentour. Mais hormis une forêt et plusieurs rochers blancs qu'on devine au loin, rien ne brise la monotonie des longues herbes qui s'agitent sous le vent. Pas grand chose par ici, c'est plutôt paisible. C'est quand même étrange, j'ai lu que ces plaines sont parcourus par d'immenses troupeaux de gros animaux à cornes. Mais il n'y a rien que de l'herbe et du vent.
Aenye'gaerm relève brusquement sa tête luminescente, ses bois à peine discernable sous la forte lumière du jour. Il s'arrête, fait quelques de pas de côté et un demi-cercle comme si il essayait voir autour de lui. La créature magique s'agite de plus en plus, frappant nerveusement le sol de ses sabots et se retournant brusquement plusieurs fois vers plusieurs directions différentes, manquant de désarçonner son cavalier à chaque fois.
–Aenye'gaerm,ah, cáelm ! Que suecc's ? Que suecc's, me wedd ?
Quelque chose surgit brutalement des herbes. Sans le Saov Ainmindh, elle aurait brutalement désarçonné le sage. Le cerf spectral fait un brusque écart et en se dressant, percuta de son poitrail la chose, l'étalant au sol. Maintenant, Calened peut la discerner.
Une créature humanoïde et famélique à peine plus haute qu'un nain. Son visage se compose surtout de deux petits yeux cruels et d'une immense bouche garnies de dents pointues. Ses bras maigrelets se terminent par des griffes acérés. Nekkers ! Il ne les a pas sentis approcher, plonger dans ses sorts de localisations, ces bêtes vicieuses l'ont silencieusement encerclé !
Le nekker n'eut le temps que d'émettre un grincement guttural avant que les sabots de Aenye'gaerm ne lui explose son crâne hideux comme un fruit mûr. Autour d'eux, de nombreux cris et grognements retentirent, signe que la chasse est lancé.
Plusieurs frères répugnant de la première créature bondirent à leur tour des fourrés. Agissant de sa propre volonté, Aenye'gaerm esquive les trois premiers et envoie un quatrième voler d'un coup de tête. Calened repousse les trois suivants grâce à la télékinésie mais il devine qu'il a besoin de quelque chose de bien plus puissant pour les décourager.
Laissant le soin à sa monture de les garder en vie pendant quelques secondes, il se met à puiser dans l'air environnant autant d'énergie magique qu'il peut. Fort de siècle d'expériences, il adapte sans peine son esprit au vent capricieux, à la brise légère, au ciel sans limite. En harmonie avec l'élément, il obtient l'accès à son pouvoir infini.
–Aen'drean, Aenye! Aeiw's me an me evall !
De grandes flammes émeraudes apparaissent, formant un cercle autour de Calened et son cerf. Deux des créatures en plein bond sont incinérés immédiatement et Aenye'gaerm y jette une troisième qui s'est agrippé à son cou.
–Deith que addan, weasel iad weder'candel !
Sous l'injonction de sa formule et de sa volonté, les flammes vertes se jettent sur les nekkers, consumant plusieurs d'entre eux et incinérèrent la prairie au passage. Des spécimens plus imposants au visage couvert d'une substance rougeâtre apparaissent mais ils ne font pas vraiment le poids face au mur de feu déchainé. En panique, les monstres se réfugient sous terre pour tenter d'échapper à l'enfer vert.
Une fois les monstres hors de vue, le sage disperse les flammes, révélant une prairie brulé sur plusieurs mètres autour d'eux. Des nekkers pris dans les flammes, il ne reste que de la poussière.
–Va, Aenye'gaerm, presse Calened, Raenn! ansiud dinel-amrun !
Et le cerf spectral s’élance d'un bond, droit dans la direction indiquée par son cavalier. Filant tel le vent, le Saov Ainmindh se rapproche rapidement de la forêt qui était pourtant encore fort loin quelques minutes plus tôt. Sachant que les Nekkers ne pourront pas franchir la même distance en si peu de temps, Calened fait ralentir sa monture.
C'est alors qu'il se rend que les rochers blancs sont en fait de grandes tentes arrondis couvertes de peaux clairs. Des charrettes sont installés un peu partout, chargées de bois, de fourrures et de poteries. Plusieurs animaux sont également présents, surtout des chiens, des chèvres et des chevaux. Et bien sur, les gens.
Plusieurs humains habillés d'étranges peaux et tissues le fixent, bouche bée, clairement interrompus dans leurs activités quotidiennes. Deux hommes armés de lances se tiennent face à Calened, aussi figés que des statues, leurs yeux bridés ronds comme des assiettes. Hormis les bêtes, pas un son ne se fait entendre. Je ne savais pas que des Dh'oines étaient dans les parages, ce n'est pas vraiment comme ça que j’aurai voulut les aborder. Il faut que j'engage la conversation... qu'est ce qui est le plus courant en Haakland ? la lingua franca ou Hen Llinge ?
–hrmm, tousse le sage, bonjour ?
Des cris répondent à sa salutation. Les humains paniquent et se mettent à courir en tout sens. Les femmes attrapent leurs bambins pour les cacher dans leurs yourtes, les enfants plus âgés se précipitent pour se cacher ou ils le peuvent. Certains hommes continuent à courir sans but tandis que d'autres plus courageux attrapent des armes pour les pointer tremblants vers le sage. L'agitation effraye les animaux qui s’agitent, bêlent, aboient et hennissent, rajoutant au vacarme ambiant. Certains brisent leurs liens et s'enfuirent. Aenye'gearm panique à son tour et se met à bramer et à ruer, effrayant encore plus les humains en face de lui. Calened se cramponne à son cou pour éviter d'être désarçonner.
–Evellienn, cáelm ! ordonne t'il en puisant dans le Pouvoir, cáelm !
Le sort agit immédiatement comme une marée montante, noyant la panique sous une sensation de sérénité, laissant place au silence. Efficace mais peut-être pas très malin, ils ont beau se sentir sereins, ça se voit à leurs têtes qu'ils sentent que ce n'est pas normal, que je les manipules. ça ne va pas m'aider à obtenir des infos. Dieux, je n'avais pas besoin de devoir gérer une foule de Dh'oines armés et potentiellement en colère!
–Est ce que vous me comprenez ? Est ce quelqu'un parle le commun ? Esseath aeved me ? Essaeth dice hen llinge ?
Les indigènes se mettent aussitôt à murmurer entre eux dans leur propre langue. Bloed, je regrette de ne pas avoir pris le temps d'apprendre leur langue, je n'ai tout simplement jamais eu le temps... il n'y a aucune racines communes avec les langages plus à l'ouest, aucun mots qui pourrait me donner un indice sur ce qu'ils pensent. Comment se fait ils qu'ils ne parlent pas le commun ? Haakland est isolé mais quand même, pense Calened irrité, je n'ai pas besoin de la barrière de la langue pour compliquer mes recherches ! Est ce que je risque lancer un sort d'interprétation ? ils pourraient très mal réagir...
–Moi, je comprends, fait une voix avec un fort accent.
Le groupe d'hommes en armes se divise pour laisser passer une femme au visage ridé et au cou cerclé de nombreux colliers de plumes, de perles et pattes d'animaux desséchés. Elle traverse le groupe, suivit de deux femmes plus jeunes et avec moins de colliers, avec l'assurance d'une personne sage et habituée au respect.
–Je suis Darimaa, chaman de la tribu Varilaa et sixième sœur du Korinath. Qui êtes vous ? que voulez vous ? C'était vous l'onde magique qui vient de traverser la plaine ?
–Je suis Calened aep Eitan, répond l'elfe, Je recherche quelqu'un, et oui, c'est bien moi. Il semble qu'il y ait une infestation de Nekkers dans le coin.
–Ces maudites pestes ! il semble qu'une de leurs meutes se soit pris d'affection pour nous et nous suive partout, grimace Darimaa, ils font fuir les troupeaux d'aurochs et de rennes, nous harcèlent et tuent les voyageurs isolés qui s'approche de notre tribu. Communiquer avec les autres clans est devenu impossible à moins d'utiliser la magie ou en groupe.
–Cette meute là vient de perdre pas mal de membres, ils vous laisseront tranquilles quelques temps, peut-être suffisamment pour que vous trouviez un moyen de vous débarrasser d'eux.
–Vous les avez terrassés seul ? vous devez être très puissant. Encore que c'est facile à deviner quand on voit votre animal-esprit. Je n'en avais jamais vu en dehors de mes rêves auparavant. Quelle aura incroyable ! et il vous laisse le monter ?
Bloed ! jure intérieurement Calened, j'aurais du le laisser plus loin, si elle s'avise de le toucher...
–Nous sommes de vieux amis. répond évasivement le sage en descendant de sa monture. J'avais besoin d'aide et il a accepter de m'accompagner. Il m'as sauvé la vie là bas avec les Nekkers.
–Je n'en doute pas. Vous dites vous appelés Aep Eitan? si je ne me trompe pas, c'est un patronyme Nilfgaardien...
–Pas exactement, les Nilfgaardiens ont adopté la langue et certaines coutumes de mon peuple, les Aen Seidhes.
Il dégage lentement ses cheveux roux et tourne légèrement la tête afin de dévoiler ses oreilles en pointe. L'expression de Darimaa change à peine mais les murmures derrières repartent de plus belle.
–Un mage du peuple des Collines ici en Haakland ? je ne serais même pas assez proche de la vérité en disant que c'est inhabituel. Votre espèce ne se plait guère dans nos steppes. C'est l'un de vos semblables que vous recherchez ?
–Oui, sa trace m'as mené dans les environs, il doit s'y trouver depuis quelques années déjà, j’espérais que vôtre tribu l'aurait vu ou entendu parler de lui.
–Pour quel raison le recherchez vous ? Est ce un criminel ? est-il dangereux ?
–Dangereux, il l'est certainement pour ses ennemies. C'est... mon frère et je le cherche depuis longtemps, il a fui notre pays à cause de la guerre et nous nous sommes perdus de vus. Je tiens à le retrouver pour lui dire que la guerre contre Nilfgaard est fini et qu'il peut revenir.
La chaman jette un œil à ses consœurs avant de se tourner à nouveau vers l'elfe, l'air résolue.
–Vous avez terrassé les Nekkers, des informations sont bien la moindre récompense que je puisse vous offrir. Je ne vous garantit pas cependant qu'elles vous permettront de retrouver celui que vous cherchez.
–Ce sera déjà quelque chose, tout indice est utile.
–Il y a près de six ans, trois hommes sont arrivés, des nordiens qui fuyaient la guerre qui ravageaient leur pays, disaient ils. Ils étaient dans le besoin et ont demandé à pouvoir voyager avec nous quelques temps. Refuser assistance à ceux égarés dans les steppes étant un crime contre les dieux, nous n'avons eu d'autres choix que d'accepter. J'ai longtemps soupçonnait qu'ils étaient des criminels en fuite ou bien des espions et les ait fait surveillés étroitement. Ce n'est que plus tard que nous nous sommes rendu compte que l'un d'eux n'était pas humain mais un elfe comme vous. Un être taciturne avec un visage terrible, il s'appelait...
–Le nom qu'il vous a donné n'as pas grande importance, je suis certain que ce n'était pas son vrai nom, il a... soutenu les mauvaises personnes durant la guerre et a dû changer d'identités. J’aimerai savoir en revanche s'il vit toujours dans votre tribu ou s'il a déménagé dans une autre non loin. Car je sais qu'il est encore dans la région.
–hrrmm, si vous voulez. Il vit toujours dans la région en effet. Apparemment, la vie nomade ne lui convenait pas. Il est partit vivre dans la forêt de Manel, juste là.
Elle fait un grand geste en direction des bois, non loin du camp.
–Je l'ai prévenu que c'était une mauvaise idée, la forêt est pleine de monstres et de maléfices mais il n'en a pas démordu. Il est partit y vivre il y a quatre ans et je pensais ne jamais le revoir. Mais les elfes connaissent des artifices contre les monstres apparemment car il est revenu faire du troc lors de notre passage dans la région l'année suivante. Et les années qui ont suivit. Vous seriez arrivé quelques jours plus tôt, vous l'auriez croisé.
–Et quels genre de monstres peut on y rencontrer ?
–Des Nekkers pour sûr, ces saloperies sont partout. Probablement des Mangeresses, des serpents géants, des Loreleïs et tout un tas d'autres horreurs que je ne suis pas empressé de connaitre. Je ne vous conseille pas d'entrer là dedans, surtout que nous n'avons aucune idée dans quel partie de la forêt il vit. Vous feriez mieux d'attendre ici qu'il revienne.
–Est ce que vous savez quand il reviendra ?
–Non, il n'est pas vraiment très bavard. Il pourrait revenir demain ou l'année prochaine pour ce qu'on en sait. Selon nos artisans, il a fait le plein de matériels, provisions et armes donc probablement l'année prochaine.
–Dans ce cas, je dois essayé. Je ne peux pas attendre l'an prochain, j'ai besoin de le voir maintenant.
–Mauvaise idée mais c'est vous qui voyez.
Calened remonte sur le dos du Saov Ainmindh et se dirige vers la forêt. Cette forêt a l'air tellement normal, qui croirait qu'elle est infesté de monstres ? pense t'il en caressant le pendentif prismatique en forme de larme à son cou, Est ce que les vibrations de la boussole psychiques sont plus fortes? je ne saurais dire... Le coté positif est qu'il devrait s'agiter comme un beau diable si je suis proche de lui. L'ennui est d'arriver à être si proche de lui.
Ils s'avancent prudemment dans les bois sous le regard des villageois. Ils marchent un peu à l'aveuglette dans l'espoir que la boussole daigne leur indiquer une direction. Mais celle-ci ne semble guère décidée à coopérer.
Redania, Tretogor, Palais Royal
Assis derrière un bureau en chêne, sur lesquels repose une pile de lettres, des cartes du monde et un jeu d'échec, Radovid V, roi de Rédania, les mains croisés, observe son chef des services secrets. Derrière lui, l'aigle Redanien aux ailes déployés, les fixes de son œil vigilant.
–Et vous êtes sûr que c'est elle? Absolument sûr? Pas une petite sorcière de bas-étage et qui se donné des grands airs ?
Freiner, avorton au teint livide, se redresse offusqué, tant pour se grandir que pour donner force à ses affirmations.. Le cabinet de travail n'est pas très grand mais dispose d'un mobilier luxueux. La fenêtre, bordée de magnifiques rideaux rouges et or, donne sur la cour du palais. Le roi avait spécifiquement choisit cette pièce comme bureau à cause de la vue qu'elle offrait sur la statue commémorative de son père au milieu de la place d'armes.
–Mes hommes ont vérifiés eux-mêmes les informations à la source. Ils confirment que Philippa Eilhart se trouve à Vergen dans le Haut-Aedirn. Ce sont des professionnels, habitués aux cours royales et aux villages crasseux de paysans. Ils n'auraient pas confondu la conseillère royale avec une sorcière de campagne.
–À Vergen?! au beau milieu de la guerre entre Aedirn et Kaedwen ? parmi la noblesse en déroute ? Et seule ?
–Pas tout à fait seule, non, il semble que ses apprenties Felicia Cori et Cynthia l'accompagnent.
–Évidemment, qui d'autres pourrait vouloir la compagnie d'une vipère que d'autres vipères ? Qu'est ce qui peut bien la pousser à soutenir Stennis ?
–Hum, à vrai dire, votre majesté, répond Freiner, qui fait de son mieux pour garder un visage stoïque, elle ne le soutient pas, pas directement. Il semble qu'elle se soit ralliée à une révolte paysanne dirigé par une femme de basse naissance, nommée Saskia, qui elle soutient le prince héritier d'Aedirn.
–Une révolte paysanne ?! LA Philippa Eilhart alliée à des bouseux ?! Vos hommes se sont noyés dans la bouteille durant leurs recherches ? Et vous osez me présenter ce torchon d'ivrognes comme rapport officiel ? Fulmine Radovid en frappant sur le bureau.
–J'ai pensé exactement la même chose que votre majesté, aussi ai je vérifié l'information moi-même. Réplique rapidement Freiner. Je n'en croyais pas mes yeux non plus mais je vous assure sur mon honneur, majesté, que mes hommes étaient sobres et lucides.
Radovid scrute le visage de son chef des services secrets d'un regard intense, à l'affut du moindre signe trahissant une supercherie. Ce dernier reste figé comme un poteau jusqu'à ce que le roi retombe dans son fauteuil, l'air fatigué et pensif.
–La sorcière royale qui quitte le confort de la cour de Redania pour soutenir une révolte paysanne... qu'est ce qu'elle attend de cette femme, de cette.... Saskia, c'est ça? qu'est ce qu'une traine-savate d'Aedirn pourrait avoir que moi, le roi de Rédania, ne posséderait pas ? Et tout ça à quelques semaines du sommet à Loc Muinne pour rétablir le Conclave et le Chapitre des Magiciens, détruits durant le Soulèvement de Thanned ? Qu'est ce que cette brouteuse de gazon mijote encore ? Cette paysanne n'est encore qu'une de ses marionnettes, je suis prêt à en mettre ma main au feu.
–Mes agents enquêtent encore mais le conflit entre Stennis et Henselt leur complique la tâche.
–Aedirn est devenu un vrai bordel en feu à la mort de Demavend. Et celle de Foltest à aussi plonger la Teméria dans le chaos. Et son assassin, le sorceleur Geralt de Riv qui disparait avec la conseillère royale de Temeria... Tout ça est trop gros pour une coïncidence, ces sorcières sont de connivences. Ça fait déjà trop longtemps qu'elles se prennent pour les dirigeantes du Nord, on dirait qu'elles ont décidées de se passer définitivement de nous. Nous avons été trop indulgents avec les magiciens et leurs caprices, il est plus que temps de leur montrer ou est leur place. Dit Radovid, les mains jointes, le regard fixé sur un point invisible.
Pendant un moment, pas un son ne se fait entendre jusqu'à ce que le roi s'anime soudain.
–L'Ordre de la Rose-Ardente a bien un office à Tretogor, n'est ce pas?
–Oui, votre majesté.
–Faites envoyer un message, je veux rencontrer le Grand Maitre de l'ordre. Et renforcer l'investigation à Aedirn, je veux savoir ce que manigance cette sorcière. Et faites chercher le ministre des affaires étrangères, nous avons un voyage à organiser.
Notes:
Esse Iarranbleidd aemyl y me ?: Est ce que le Loup de Fer est proche de moi?
Ve'ls me thar carraigh bea weard'es !:Montrez moi par le roc, le cristal et le metal!
Aenye'gaerm,ah, cáelm !: Feu Bleu, ah, du calme!
Que suecc's? Que suecc's, me wedd ?: que se passe t'il? Qui y a t'il, mon enfant?
Aen'drean, Aenye! Aeiw's me an me evall!: Apparait, Feu! Protège moi et ma monture!
Deith que addan, weasel iad weder'candel !: Flamme qui danse, brûle ces monstres!
Va, Aenye'gaerm,: Allez, Feu Bleu
Raenn! ansiud dinel-amrun !: Cours! vers le nord-est!
Hen Llinge: Langue Ancienne
Evellienn, cáelm !: Tout le monde, du calme!
Esseath aeved me ?: Est ce que vous me comprenez?
Essaeth dice hen llinge ?: Parlez vous la langue ancienne?