Egarés dans une grotte
Chapitre 1 : Egarés dans une grotte
2379 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour il y a 7 mois
Cette histoire participe au Secret Santa 2024 à destination de Chiara Caedrich, en espérant que l'histoire te plaira ^^ Et merci à Hellth pour sa relcture :)
Disclaïmer : l'univers du Seigneur des Anneaux appartient à JRR Tolkien, celui d'Astérix à René Goscinny et Albert Uderzo
Égarés dans une grotte
Courageusement, Aragorn, Legolas, Gimli ainsi que les membres de la Compagnie Grise s'aventuraient sur le sentier ténébreux du Chemin des Morts. Le Nain y allait surtout parce qu'il ne supportait pas l'idée de rester en arrière alors que trois oreilles pointues osaient s'aventurer sur des chemins que leur race appréciaient peu. Et à côté de cela, un Nain vivant au sein des montagnes depuis son plus jeune âge resterait à l'arrière ? Hors de question ! Le trio s'avançait donc dans la grotte à l'atmosphère lourde et pesante, hélas séparés de la troupe de Dunedains et des deux fils d'Elrond qui les accompagnaient. Sans doute s'étaient-ils égarés dans le dédale inquiétant ?
Quelque chose planait dans cet endroit, une aura de mort et de regret. Et de souffrance aussi. Des chuchotis se faisaient entendre, à moins que ce ne soit que le fruit de leur imagination. Beaucoup auraient sans doute fait demi-tour, mais pas eux, ce n'était pas leur genre et le sort du Gondor en dépendait. S'ils échouaient, le pire était à craindre pour Minas Tirith, ainsi que pour l'ensemble de la Terre du Milieu. Malgré les sombres histoires entourant ces lieux et ceux ayant péri en tentant de traverser ce dédale rocheux, ils devaient continuer.
Au bout de plusieurs minutes de marche, l'atmosphère se modifia encore. Un quelque chose qui changeait, une aura négative. Leur présence n'était pas acceptée en ces lieux où des âmes tourmentées étaient piégées. Une voix terrible résonna sur les murs rocheux, figeant les trois héros sur place tandis qu'ils essayaient de voir celui qui leur parlait.
« La voie est close ! »
Des silhouettes d'un vert cadavérique apparurent, comme si des mirages prenaient forme devant eux. D'abord quasiment invisibles, ils se matérialisaient petit à petit. Ils étaient nombreux, très nombreux. Une armée entière. Devant ce groupe se trouvait un être fantomatique au corps décharné. Leurs âmes avaient gardé l'apparence décrépite de leurs corps à leur mort. Le chef portant un casque ressemblant à une couronne reprit la parole.
« Elle fut faite par ceux qui sont morts. Et les morts... la gardent ! »
L'avertissement était explicite. Les morts gardaient cette entrée et ne laisseraient pas les vivants passer. Sur le trajet, le trio avait croisé des corps dont ils ne connaissaient pas l'identité, mais qui étaient les restes de pauvres malheureux ayant tenté de traverser le passage obscur. S'étaient-ils perdus ou les spectres les avaient-ils tués ? Question qui demeurerait sans réponse. Et pendant ce temps, le roi des morts reprit la parole :
« La voie est... »
— Oh, j'entends des voix ! Eh oh, il y a quelqu'un ?!
Le cri aussi brusque qu’inattendu fit se retourner les trois vivants tandis que les morts se turent, perturbés eux-aussi. Des pas résonnèrent dans l'obscurité, jusqu'à ce que deux personnes apparaissent, l'un de la taille d'un Hobbit et l'autre bedonnant, bien que sous toute cette graisse, un esprit avisé pouvait aussi percevoir une puissance hors norme.
— Oh, mais où sommes-nous ?
C'était le plus petit des deux qui parlait, visiblement peu dérangé tout comme son compagnon par l'atmosphère qui régnait ici.
—Excusez-moi, commença-t-il en direction des trois vivants, mais savez-vous où se trouve la Bête ?
Comment ces deux êtres pouvaient-ils se sentir aussi tranquilles dans ce lieu ? Cet antre remplie d'âmes égarées et perdues rejetant tous ceux qui osaient s'aventurer sur leur territoire ? Aragorn fronça les sourcils, tandis que Gimli ouvrait la bouche sans rien dire et que Legolas affichait un air perplexe. L'armée des Morts resta figée, mais le visage de leur chef affichait un air de plus en plus furieux.
— Nous sommes l'armée des réprouvés, les Briseurs du Serment qui fut prononcé jadis. Nous sommes les seuls êtres autorisés à exister dans ces lieux, et nous ne tolérerons aucun intru jusqu'à l'arrivée du descendant d'Isildur. Allez, pauvres fous, votre présence ici n'a pas lieu d'être.
L'air devint de plus en plus glacial et les vivants se sentirent comme repoussés. S'accrochant à leur devoir et à ce qui leur permettait d'avancer, Aragorn, Legolas et Gimli tinrent bon. Le salut ne vint pourtant d'aucun des trois, mais du plus costaud des deux inconnus qui marcha jusqu'au chef des Morts et lui abattit le poing dans la figure. Enfin, c'est ce qui se serait passé en temps normal, mais là main traversa le visage et Obélix la retira en l'agitant, se plaignant d'avoir froid.
— Dis Astérix, c'est pas marrant. Ils ne volent même pas.
— Ils ne sont plus vivants, Obélix, c'est pour cela. Sans doute sont-ce de pauvres âmes que la Bête a dévorées.
— Oooh... Dites...
Mais avant qu'Obélix ait pu achever sa phrase, tous virent que l'armée morte avait disparu. Enfin, les spectres n'étaient pas complètement partis car les trois Marcheurs pouvaient encore sentir leur présence oppressante. C'était l'armée défunte qui souillait l'air de son désespoir et le rendait si lourd que même les vivants y étaient sensibles. Les deux étranges personnages surgis d'on ne savait où n'avaient par contre pas l'air très réceptifs. Le blond les avaient envoyés paître avec une facilité déconcertante, et le roux semblait enthousiasmé par l'armée, puisqu'il applaudissait des deux mains.
— Oh dis, Astérix, tu crois qu'il vont revenir ? Comme ça on pourra voir s'ils volent aussi bien que les Romains. Je suis sûr qu'il y a un moyen de les frapper.
— Obélix, ça ne serait pas très poli. Et de plus, nous devrions nous concentrer sur ce que nous avons à faire. Caïus Pupus pourrait partir si nous tardons trop. Oh, excusez-nous tous les trois, j'espère que nous n'avons pas interrompu un combat. Dites-moi, avez-vous vu une Bête dans cette grotte ? Nous devons la trouver voyez-vous.
Aragorn s'avança vers l'étrange duo qui ne lui paraissait pas dangereux, malgré les velléités du plus gros contre l'Armée des Morts. Bien que la situation fût pressante pour la Terre du Milieu, il supposait qu'il valait mieux parler un peu avec ces deux hommes. Ne serait-ce que pour s'assurer qu'ils n'étaient pas des alliés de Sauron.
— Nullement, nous étions simplement en train de parlementer avec eux. Nous espérions nous en faire des alliés. Quant au reste, non, nous n'avons vu aucune Bête depuis que nous sommes ici. Seuls les Morts habitent ces terres désolées.
— Après l'esclandre que vous venez de faire, j'imagine qu'ils vont mettre un certain temps avant de se manifester de nouveau, marmonna Gimli.
— Oh, cela pose-t-il un problème ?
— Un peu. Nous aurions besoin de leur aide pour affronter Sauron et ses sbires. Le temps nous manque.
— Ils le resteront tant qu'ils n'auront pas accompli leur Serment, intervint Legolas, et ceci peu importe le temps que cela prendra. Il est des paroles qui n'auraient jamais dû être brisées.
— Hum, certes, encore qu'il y aurait de quoi discuter puisqu'ils pourraient bien nous aider durant notre lutte contre tout ces ramassis d'Orcs, lui répondit Gimli.
Les deux êtres semblaient sur le point de se lancer dans une discussion philosophique fort peu à propos dans cette caverne.
— Dis Astérix, tu crois que ça vole bien un Orc ? Aussi bien qu'un Romain ?
— Je l'ignore Obélix, je ne sais pas à quoi peut bien ressembler un Orc.
— Ce sont d'immondes créatures. Ils ne savent que répandre la souffrance sur leur passage. Même l'herbe ne supporte pas leur présence, assena Gimli.
On pouvait sentir dans les paroles du Nain toute la répugnance et le dégoût qu'il ressentait envers ces êtres, dont certains affirmaient qu'ils n'étaient pourtant que des enfants d'Illùvatar torturés par les forces du Mal au point d'avoir été complètement corrompu par elles. Mais face aux horreurs perpétrées par cette engeance, l’hypothèse, qui n'était que ce qu'elle était, avait bien peu de crédit.
— Les Romains ne sont pas vraiment affreux, mais qu'est-ce qu'ils sont marrants ! On va les aider, hein, dis Astérix ?
— Je ne crois pas que vous puissiez rester suffisamment longtemps pour nous aider, intervint l'Elfe, vous n'êtes pas de notre monde. Si votre présence parmi nous s’éternise, cela pourrait avoir de graves conséquences pour notre mission.
— Je me souviendrai pourtant avoir vu un être aussi bouffi que le seigneur Bombur, et capable de se tenir debout quand même. Quoiqu'il a l'air beaucoup moins âgé que lui, précise Gimli.
Les yeux d'Obélix se rétrécirent, le Gaulois n'appréciant pas du tout d'être traité de gros, il s'apprêtait à le faire savoir, quand Astérix plaça une main devant lui, le réduisant au silence. Ou presque. Parce que tous purent entendre le rouquin bougonner dans sa moustache à quel point ce n'était pas juste que ce soit toujours Astérix qui commande et gnagnagna, et gnagnagna. Sa frustration était palpable, mais il restait pourtant à l'écart, acceptant donc le commandement de son ami.
— Pardonnez-nous, j'imagine que vous devez être très pressés. Nous le sommes aussi voyez-vous. Nous traversions une étrange grotte pour trouver une créature appelée la Bête. Nous resterions bien pour vous aider vous aider mais, je crains que cela ne soit pas possible.
— Je comprends, répond Aragorn, votre quête doit être aussi importante que la nôtre, j'imagine. Mais, comment comptez-vous repartir ?
Il n'y avait guère de moyen de quitter ces montagnes maudites, à part le chemin par lequel ils étaient passés avec la Compagnie Grise. D'un autre côté, Aragorn n'avait aucune idée de la façon dont ces deux êtres avaient pu entrer dans ces grottes aussi soudainement. Et il voyait à l'air de ses deux compagnons qu'ils n'étaient guère plus avancés que lui. Legolas avait peut-être raison de parler d'un autre monde, bien qu'il ait du mal à y croire. Le petit homme blond haussa les épaules, comme si la situation ne l'inquiétait pas.
— Oh, peut-être que nous pourrons repartir par où nous sommes venus. Vous savez, Obélix et moi, nous sommes entrés dans une grotte pour satisfaire un travail que nous a donné le vieux Jules. Et nous avons vu plein de choses étonnantes en marchant à l'intérieur. Comme cette grosse masse de ferrailles pleine de lumière qui a filé devant nous.
— Oh oui, ce qu'elle allait vite, tu te souviens. s’exclame Obélix qui semblait avoir gardé un bon souvenir de cette vision.
Les Marcheurs ne comprenaient décidément rien à ce que racontaient les deux étrangers, à part qu'ils venaient peut-être d'un monde complètement différent du leur. Mais était-ce réellement possible qu'ils puissent repartir simplement en retournant sur leurs pas. Ils paraissaient bien sûr d'eux, mais vu leur manière de chercher ce qu'ils appelaient « la Bête » et la façon dont ils avaient chassé l'Armée des Morts, soit ils étaient très courageux, soit complètement fous.
— Bon, eh bien, nous vous souhaitons bon courage pour votre combat. J'espère que vous triompherez, vous avez l'air sympathiques.
— Y en a un qui m'a traité de gros, bougonna Obélix.
— Allons, viens Obélix, nous partons.
Et Astérix de se détourner du trio en faisant signe à son ami de le suivre. Celui-ci lui emboîta le pas de sa démarche un peu pataude. Aragorn, Legolas et Gimli les suivirent sur quelques mètres, mais finirent par les perdre de vue alors qu'ils pénétraient dans une cavité. Étrangement, bien que l'Armée des Morts soit toujours derrière eux, elle ne fit rien pour empêcher l’étrange duo de partir, comme si elle était réduite à l'impuissance par une quelconque force. Les pas légers d'Astérix et ceux plus lourds d'Obélix résonnèrent encore quelques instants, avant de s'éteindre pour de bon.
— Ils sont réellement repartis ? questionna le Nain, soufflé par ce qui venait de se passer en quelques minutes.
— Je le crois, mon ami. Je ne perçois plus le son de leur pas. Je n’ai guère d’explication plausible à ce que nous venons de vivre.
— Moi non plus. Serait-ce un quelconque tour que nous joue Sauron ?
— Non, il n'a pas ce genre de pouvoir, sinon il en aurait usé bien plus tôt, les rassura le descendant d'Isildur, aussi perturbé que ses compagnons.
— Mmrh... Eh bien... Que faisons-nous à présent ? Attendons-nous que la Compagnie nous rejoigne ou que ces fichus spectres reparaissent ? Non pas que je ne me sente mal ici.
— Il serait dommage que vous vous sentiez mal dans des cavernes en effet, le taquina gentiment Legolas.
De nouveaux pas résonnèrent soudainement. Les trois compagnons crurent que les deux étranges personnages avaient échoué à repartir chez eux et revenaient finalement dans leur direction. Mais non, il s'agissait en réalité de la Compagnie Grise menée par les deux fils d'Elrond, Elladan et Elrohir. Ces derniers s'excusèrent d'avoir tant tardé à les retrouver, mais ils s'étaient inexplicablement égarés. Heureusement, ils avaient pu les rejoindre. Mais alors que toute la troupe se regroupait, l'air se fit de nouveau glacé et lourd comme une chape de plomb. Des formes commencèrent une nouvelle fois à apparaître dans l'obscurité menaçante. L'Armée des Morts était de retour, prête à faire régner la terreur qu'elle était vouée à semer dans ces grottes, jusqu'à l'arrivée de l'héritier d'Isildur et le jour où s'accomplirait enfin l’antique Serment.
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Merci d'avoir lu, en espérant que vous avez aimé ce texte :)