Le temps des dragons

Chapitre 1

1228 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 11/12/2021 17:21

Le vent soufflait sur les montagnes d’Erebor. La grande cité semblait indestructible avec ses énormes tours, murs et palissades. Le tonnerre était pareil à un monstre en furie et la foudre se heurtait sur les murs de la cité des nains.

Dain, le nouveau roi sous la montagne de cette mythique cité, semblait de marbre. Son regard glacial scrutait les plaines et les montagnes qu’il pouvait apercevoir à travers une grande fenêtre aux rebords incrustés de perles.

Mais la beauté des lieux n’était pas ce qui préoccupait Dain. Non, il prévoyait un massacre. Ais comment être sûr qu’il allait se produire quelque chose de terrible simplement à cause d’un temps orageux ? Et bien la terrible réalité était apparue un peu plus tôt aux yeux de Dain. Il avait vu une flamme dans le lointain, mais à son grand désespoir, il ne pouvait s’agir que d’une flamme de dragon. Dain ne pouvait ignorer la vérité car le dragon se rapprochait inexorablement vers les montagnes d’Erebor.

Secouant la tête, le nouveau roi sortit de la petite pièce circulaire où il avait vu la flamme destructrice tout en songeant à Smaug. C’était à cause de ce terrible dragon que les flammes avaient pris l’adjectif destructrice dans l’esprit et le cœur des nains d’Erebor. Il se ressaisit ensuite et continua sa route à travers la cité, tout en ordonnant aux nains qu’il croisait de sonner l’alarme de guerre et de se préparer au combat.

Dain voulait absolument se rendre dans un lieu de sa cité avant les hostilités. C’est pourquoi quand il fut arrivé devant la porte, il retint sa respiration puis il se décontracta. Il était temps d’entrer.

Il ouvrit délicatement la porte et entra dans la pièce. Elle était petite et simple mais très joliment décorée de joyaux incrustés dans les murs, formant des lignes parfaitement droites et parallèles au sol. Mais ce que Dain fixait, c’était le tombeau au centre de la pièce. Il brillait d’une faible lumière blanche que Dain reconnut aussitôt : c’était l’Arkenstone.

Oui, cette pierre vénérée par les nains était ici même, sur le tombeau de Thorin Écu-de-Chêne, l’un des rois nains les plus valeureux mais également le cousin de Dain.

Celui-ci se retint de verser des larmes, il n’était pas là pour porter le deuil. Au contraire, il voulait prendre des conseils auprès de son défunt cousin. Il chuchota :

-Thorin, je sais que tu es encore parmi nous, là-haut, dans le ciel, et que tu m’entends. Je redoute une attaque de dragon. Smaug aurait-il un ou plusieurs descendants ?

Il s’interrompit et baissa la tête. Ses poings se serrèrent et il murmura pour lui-même :

-Où avais-je la tête ? De toute façon, cette discussion est perdue d’avance. Thorin ne sera plus jamais là pour me conseiller.

Sur ce, il réprima un sanglot et s’en fut en tournant les talons, bien décidé à aller se battre avec son peuple.

Il retraversa la cité et sortit sur le pavillon qui donnait sur les montagnes. Les autres nains étaient également présents à ses côtés. C’était dans ce secteur que le souverain avait vu la flamme. Il n’avait pas eu besoin de s’équiper ni même de s’armer car sa cotte de maille et son armure étaient déjà sur lui. Quant à sa hache, il le tenait fièrement en main. Il était donc fin prêt pour combattre, tout comme ses camarades, les mains également crispées sur leurs armes.

Dain se tourna vers l’un d’eux et lui demanda :

-Gloin, as-tu vu une autre flamme ?

-Oui, trois. Mais elles venaient toutes de directions différentes.

-Il cherche à nous berner ! s’exclama Dain, comprenant soudainement le plan du dragon.

Une explosion à l’arrière de la cité fit écho aux paroles du roi sous la montagne, le dragon avait attaqué par derrière !

Les nains se précipitèrent dans la cité pour passer de l’autre côté et ainsi combattre le terrible dragon mais c’était trop tard. La moitié d’Erebor était déjà tombée sous les griffes et les flammes du monstre.

-Repli ! ordonna Dain, faites évacuer tout le monde !

Il se précipita ensuite dans les sous-sols de la cité pour évacuer les femmes et les enfants, même s’ils étaient très peu.

En effet, la race des nains se caractérisait souvent par des êtres masculins, et on ne comptait qu’une dizaine de femmes dans les cités. Quant aux enfants, ils étaient peu nombreux et grandissaient avec leurs mères jusqu’à ce qu’ils aient l’âge de combattre, s’ils étaient des garçons.

Dain ouvrit un passage qui permettait de sortir de la cité sans se faire repérer en cas d’urgence et y fit donc sortir les femmes en compagnie de leurs enfants.

Quand la dernière femme fut sortie, il retourna là où il avait laissé ses guerriers. Quelle ne fut pas sa surprise quand il découvrit plusieurs cadavres aux pieds du dragon lui-même. Celui-ci lui intima :

-Après toutes ces années, moi, Fengh, je vais enfin pouvoir venger mon père en te tuant, Thorin Écu-de-Chêne !

-Tu fais erreur sur la personne, Écu-de-Chêne est décédé.

-Alor qui es-tu, dans ce cas ?

- Je suis Dain, son cousin. Et tu périras sous les coups de ma hache !

La discussion prit alors fin et Dain se jeta sur Fengh. Celui-ci l’esquiva et cracha une flamme dans sa direction. Le nain fut touché à l’épaule avec laquelle il tenait sa hache. Il décida non sans remords d’abandonner le combat et de fuir. Il posa donc son arme et s’en fut en courant. Le dragon le laissa partir, il avait gagné la bataille.

Dain courut rejoindre ses camarades, réfugiés à l’abri d’un bosquet en contrebas de la cité détruite. Il constata que Bifur, Ori, Nori et sept autres nains manquaient à l’appel. Dwalin était blessé à la jambe et Oin était étendu par terre, rendant son dernier souffle.

Devant toutes ces morts, Dain faillit flancher, se laisser tomber dans l’abîme du désespoir, mais il se ressaisit et dit à son peuple :

-Aujourd’hui, nous avons perdu un nombre important de guerriers. Mais nous sommes des nains, jamais nous ne baisserons les bras. Non, tant qu’il y aura une part de lumière en ce monde, nous nous battrons !

Des cris enthousiastes accompagnèrent ce discours. Il poursuivit :

-Mais avant toute chose, nous devons ravaler notre fierté et demander de l’aide aux elfes de la forêt noire.

Malgré les rancunes entre les elfes et les nains, les rescapés ne protestèrent même pas. Ils savaient que leur roi avait pris la bonne décision.

Le peuple nain partit donc dans la forêt noire, désespérément à la recherche d’aide.

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