Un Peuple Oublié
Durant les deux autres jours que durèrent le trajet, la bonne humeur des hobbits s'empara de la compagnie, ce qui les fit passer bien plus vite que prévu.
Seul Legolas se tenait à l'écart du groupe, taciturne, il n'ouvrait pas la bouche.
Naé surprit plusieurs fois son regard, mais à chaque fois, elle ne tardait pas à baisser les yeux devant le tumulte de pensées que reflétaient les siens.
Il semblait se battre contre des souvenirs enfouis depuis trop longtemps.
Elle imaginait à peine ce que pouvait représenter la découverte de sa nature.
Ils arrivèrent à Medusel dans l'après midi du troisième jour, et furent accueillit sous l'acclamation et les cris de joie du peuple.
Un buffet fut dressé dans la grande salle, afin que chacun puisse se rassasier de plats chauds, ou froids, et une chambre leur fut donnée pour se reposer avant la fête de la victoire, qui se tiendrait le soir même. Les hobbits et le nain ne tardèrent pas à aller dormir, tandis que chacun alla vaquer à ses occupations.
Naé avait eut le privilège de retrouver la chambre qui l'avait accueillit la dernière fois.
Elle prit enfin le temps de se laver, ce qui n'était pas arrivé depuis ... Beaucoup trop longtemps.
Elle passa du temps dans l'eau chaude. Se prélassant en souriant comme une enfant.
Bien sur, cela n'avait pas vraiment été agréable de confronter ses blessures à la chaleur de l'eau, mais une fois dedans, elle se sentait merveilleusement bien. Elle mit la tête en arrière, l'appuyant contre le rebord de l'énorme bassine, et soupira d'aise. Comme cela lui avait manqué. Le silence. La chaleur. La solitude. Saroumane était mort. Une bonne chose de faite, s'était-elle dit au départ. Mais elle en ressentait à présent un immense soulagement. Comme si elle prenait conscience qu'elle avait fait quelque chose de bien, pour une fois. Une action concrète. Enfin bien sur, ce n'est pas elle qui l'avait poussé depuis le haut de sa tour, bien que cela ne lui aurait pas déplu, mais elle aimait à se sentir un peu responsable de ce qu'il était arrivé. Et en était plutôt fière finalement. Elle aimait ce qu'elle ressentait. Alors elle inspira. Et sourit de nouveau.
Quand l'eau se fut bien refroidie, elle se releva, et sortit. Elle revêtit son armure de cuir, et retourna à la grande salle. Elle fut bousculée de toutes parts par les hommes qui préparaient la fête. De grandes tables étaient dressées, des tonneaux de bière montés, et l'odeur de la viande qui cuisait remplissait peu à peu la pièce. Elle savoura tous ces parfums mélangés, et sourit à l'idée de faire un peu la fête pour une fois.
Elle avait toujours adoré ça. Et cela faisait bien trop longtemps que ce n'était pas arrivé... Si longtemps qu'elle ne s'en souvenait plus. Elle avait été un peu plus dure et renfermée ces dernières centaines d'années... Oui, une petite fête lui ferait du bien.
En sortant, elle vit au loin deux silhouettes sur la colline, dont elle s'approcha. Elle les reconnu presque immédiatement, et afficha un sourire amusé.
Quand elle arriva près de ses compagnons, ceux là n'arrêtèrent pas leur entrainement et le choc de l'acier rythmait les mouvements d'Aragorn, tandis que Legolas semblait danser.
Elle regarda un moment les deux hommes, prenant en compte leurs techniques et leurs forces avec un grand intérêt. Il avait été rare qu'elle puisse réellement assister à un combat sans que quelqu'un ne lui demande de participer.
Bien que leurs aptitudes soient inégales, l'elfe faisait en sorte de ne pas prendre le dessus, laissant ainsi à Aragorn le temps d'améliorer sa technique, et d'anticiper certaines de ses parades.
Des gouttes de sueur perlaient sur le front du Dunedain, qui semblait fatigué à vu d'œil, face à la peau impeccable de l'elfe.
Il finit par lui demander d'arrêter, et lui pressa l'épaule pour le remercier, puis s'approcha de Naé.
-Il a besoin de se défouler. C'est plus de votre ressort que du mien.
Sa voix était saccadée, alors qu'il tentait de reprendre son souffle. Ponctuant d'un sourire, il repartit en direction du château.
Naé s'approcha de l'elfe, prit une des épées qu'il avait jeté au sol et fixa le dos qui lui faisait face.
-Il paraîtrait que vous avez besoin de vous défouler, commença-t-elle
Il tourna la tête de coté, afin de l'avoir dans son champ de vision, et attaqua sans prévenir. Naé parvint de justesse à parer ses coups, tant ils étaient puissants.
Ce combat n'avait rien à voir avec celui qu'ils avaient mené dans les bois de la Lorien.
Ils connaissaient à présent les forces et les faiblesses de l'autre, et le but de Naé n'était pas de lui mettre une raclée. Même avec de la volonté, elle n'aurait sans doute pas réussi, d'ailleurs.
L'agressivité dans les offensives du prince était palpable. Elle enleva rapidement sa cape, qui l'empêchait de reprendre son souffle. Devant les traits inexpressifs et infatigables de son adversaire, elle était perturbée, et eut soudain vraiment l'impression qu'il voulait la tuer.
C'était quelque chose qu'elle avait apprit à aimer, chez cet homme.
Elle aimait le voir sourire, ou encore mieux, entendre son rire, et elle aimait lorsque son visage était aussi indéchiffrable qu'un bloc de glace.
Mais ce qu'elle aimait plus encore, c'était qu'il arrive à passer de l'un à l'autre. Elle devait bien l'avouer, au-delà du sentiment d'agacement et d'énervement évident qu'il lui inspirait, elle avait finit par s'avouer aimer certains traits de son caractère.
Beaucoup, enfait, mais cela elle ne l'avait pas encore réellement comprit.
-Qu'est-ce qui vous tracasse ? Essaya-t-elle.
Un éclair de surprise passa dans les yeux bleus du prince et il enchaîna quelques coups avant de répondre ;
-Rien qui ne vous concerne.
Son ton était sans appel, et ne laissait pas de place à une quelconque discussion.
Elle arrêta son geste, se faisant immobile, cessant soudain de se défendre, et reçut une droite de son adversaire. Relevant doucement la tête, elle essuya le sang qui perlait au creux de sa lèvre.
-Allez donc vous faire foutre avec quelqu'un que ça concerne. Majesté. Cracha-t-elle en mimant une révérence plus que maladroite, avant de tourner les talons.
-C'est vous qui êtes venu, je ne vous ai rien demandé !
-Si ça avait été le cas je ne serais certainement pas ici ! Cria-t-elle sans se retourner.
Encore une fois, elle avait tenté quelque chose. Et encore une fois, ce fut un échec total. Pourquoi avec lui, cela ne passait pas ? Sans doute était-elle maladroite, certainement, même. Mais elle avait pensé qu'après la découverte de sa propre nature, il s'ouvrirait plus avec elle, alors qu' au contraire, cela n'avait eu l'air que de renforcer son animosité.
Profitant d'un moment de calme avant la fête, elle rentra dans sa chambre, et se coucha sur le lit. Fermant les yeux, elle se laissa envahir par un sentiment de bien être.
Repensant petit à petit aux émotions qu'elle avait ressenti lors de la bataille du gouffre, s'autorisant pour la première fois à ne pas les ravaler.
Elle se laissa submergée par les sentiments qu'ils avaient partagés à l'unisson, et une douce chaleur se répandit dans son corps. Cela avait été la découverte de sensations jusqu'alors inconnues.
Elle avait senti son être se remplir, comme si le corps chaud de l'elfe contre le sien n'avait toujours été qu'une évidence. Comme si sa peau le réclamait à présent, avide de redécouvrir ces émotions.
Elle n'arrivait ni à le comprendre, ni à l'expliquer mais le lien qu'ils avaient toujours eu avait implosé ce jour là. Comme un feu d'artifice, qui s'était consumé au fond d'elle même.
Perdue dans ses pensées, elle sombra dans un sommeil réparateur.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la pièce était plongée dans l'obscurité. Le soleil avait dû se coucher depuis quelques minutes. Seule une bougie posée dans un coin éclairait la chambre, reflétant les ombres qui l'entouraient sur les murs. Naé se releva, et vit qu'une très jolie robe avait été déposée sur la chaise.
Sans doute Eowyn avait-elle jugé bon qu'elle serait plus à l'aise habillée en circonstance. Après avoir hésité quelques minutes devant la beauté de l'habit, elle décida de ne pas se changer. Elle était très bien comme elle était. Et puis elle n'allait pas là bas pour être jolie, de toute façon.
Elle y allait simplement pour célébrer la victoire avec ses compagnons.
Elle ôta tout de même sa spallière, sa cape, ses brassards, et quitta ses différentes lames, se résolvant à n'en garder qu'une seule caché dans sa botte.
Elle marcha dans les couloirs, se laissant guider par les bruits de la fête. En entrant dans la grande salle elle fut surprise par la quantité de convives qu'elle pouvait contenir. Chacun était assit dans le brouhaha incessant des conversations. Elle ne tarda pas à repérer Gimli et se fraya un chemin jusqu'à lui.
-Ah ! Ma belle Naé ! Cria-t-il en la voyant. J'ai dû me battre pour garder votre place.
Elle rit, et répondit à son étreinte amicale avant de s'asseoir. Les autres, déjà tous attablés, lui sourire, bien qu'elle lut dans les yeux d'Eowyn le reproche de ne pas s'être changée.
Tous avaient fait un effort sur sa tenu vestimentaire, délaissant leurs armures pour des chemises plus élégantes. Elle leva les yeux au ciel, en s'imaginant finalement moins chochotte que Gimli, et cela lui arracha un sourire. L'ambiance était à la fête. La joie que chacun ressentait était cependant mêlée à un peu de tristesse, comme on pouvait en sentir l'odeur revenir par embruns de temps à autres.
Le vin et la bière coulait déjà à flot, et les rires semblaient de plus en plus francs.
Le roi se leva soudain, et tout le monde se tut pour l'imiter.
-Saluons nos morts victorieux.
L'ensemble des convives leva son verre, et le vida d'un trait, avant de reprendre le cours de leurs repas. Le buffet était gigantesque, et même les hobbits finir par décréter qu'ils n'avaient plus faim. Éméchés par les pintes qu'ils enchaînaient, ils se mirent à danser sur les tables en chantant des airs de leur contrée, qui animèrent parfaitement la soirée.
Bien que cette nuit serve aussi à honorer les morts, il était de coutume chez les hommes que plus les gens riaient, plus les absents étaient glorifiés.
Lorsque les musiciens se remirent à jouer, des couples se formèrent et poussèrent les tables pour aller danser. Eomer prit sa sœur par la main, et l'emmena avec lui, sans réellement lui demander son avis. Leurs éclats de rire arracha un sourire à Naé, ainsi qu'à Aragorn, qui les fixaient, émus de voir tant de joie sur le visage de la jeune femme.
Ce bonheur la rendait belle.
Très vite, la piste de danse se remplit, et ceux laissés sur le coté frappaient en rythme dans leurs mains pour les accompagner. La musique était entraînante et festive, et Naé vit du coin de l'oeil un groupe de jeunes femmes se dandinant devant l'elfe, qui semblait beaucoup rire avec son petit comparse.
Leurs joues étaient rosies par l'alcool, et elles tentaient maladroitement de bomber leur torse pour faire ressortir leur poitrine naissante.
La danse terminée, Eowyn s'approcha des deux compères, le pas léger, et leur présenta les demoiselles, afin qu'ils les invitent.
Eomer s'approcha doucement de Naé, et elle se surprit à accepter son invitation sans se faire prier.
Elle avait toujours eu beaucoup de respect pour le rohirrim, et le fait qu'il était particulièrement agréable à regarder pour un homme ne lui enlevait rien. Aucune ambiguïté ne flottait entre eux, elle avait simplement de l'estime, et sentait qu'elle était réciproque, voilà tout.
-Croyez vous que ma sœur va réussir à en faire quelque chose ? Demanda celui ci à l'oreille de l'elleth.
Elle se demanda un quart de seconde de quoi il voulait parler, puis aperçut Eowyn qui tentait d'apprendre quelques pas de danse au nain, ce qui n'était pas vraiment joli à regarder, et la fit éclater de rire.
Puis elle vit Legolas, tourbillonnant avec une jeune créature, qui gloussait face à l'air amusé de ses beaux yeux bleus. Il dut sentir le poids de son attention puisqu'il releva les yeux, et capta le regard de Naé. Ils restèrent quelques secondes à se regarder, avec profondeur, lorsque le rohirrim brisa leur contact visuel en tournant sur lui même.
-Pourquoi ne l'invitez-vous pas ? Demanda Eomer, naïvement.
Surprise par sa question, elle le dévisagea une seconde.
-De toutes les choses que je ne ferais jamais, celle ci est sans aucun doute au sommet de la liste, répondit-elle, avec un sourire ironique.
Le jeune homme fut surprit de sa réponse, et s'apprêtait à répliquer lorsque la musique prit fin. Il était bien une chose pour laquelle les hommes étaient plus doués que les elfes, pensa-t-il, c'était comprendre les sentiments qui les entouraient.
L'un et l'autre s'inclinèrent.
-Merci pour ce moment, ajouta-t-elle avec un sourire avant de se reculer.
Elle retourna vers son verre, avant d'être rejoint par le nain.
-Danser ! Ils appellent ça danser ! Bougonna-t-il en se resservant une pinte, avant de la proposer à son amie qui souriait.
-Nous les nains, savons bien ce qu'est la danse, et bien ça ne s'en approche même pas ! C'est bien trop maniéré et calculé pour qu'on puisse se lâcher !
Naé éclata de rire, et trinqua avec son compagnon.
-Non mais regardez ça ! Ajouta-t-il en désignant Legolas, qui avait changé de partenaire, et semblait amusé de la situation.
-On dirait qu'ils s’entraînent à chasser les lucioles ! Bah, c'est bien un truc d'elfe ça !
Elle ne l'écoutait déjà plus vraiment, n'arrivant pas à décrocher ses yeux du prince. Le nain s'en rendit compte, et suivit du regard l'objet de son attention.
Legolas affichait son sourire le plus charmeur, semblant parfaitement à l'aise face à cette jeune enfant. Il releva soudain les yeux, et rencontra de nouveau le regard de Naé.
Le sourire qu'il affichait un instant plus tôt disparut, comme chacun sembla se perdre dans les yeux de l'autre. L'instant s'étira.
Gimli fixait, bouche bée, ses amis l'un après l'autre, choqué, comme s'il avait découvert quelque chose qu'il n'aurait pas du savoir.
-Est-ce que ... commença-t-il
Naé baissa immédiatement les yeux, reprenant conscience de ce qui l'entourait.
-Est-ce que j'ai raté quelque chose ?
-Pardon ?
-Vous m'avez bien entendu ! Lui dit-il avec un énorme sourire.
-Non, je ne vois pas de quoi vous parlez.
Il prit quelques instants pour sonder son visage.
-Ah, bon.
La déception se lut dans ses traits.
Le prince les rejoignit à la fin de la danse, et le nain lui sauta dessus.
-Évitez de faire tourner la tête de chaque humaine que vous rencontrez mon ami, je ne voudrais pas avoir à toutes les consoler.
Puis il éclata d'un de ces rires gras dont il a le secret.
Pourtant, les deux elfes se fixaient, d'une façon qu'ils n'avaient encore jamais faite. Comme si le monde extérieur leur était étranger. Comme si eux même, ne savaient pas vraiment pourquoi ils le faisaient. Et d'ailleurs, ils ne le savaient pas...
-Laissez le profiter de la naïveté des jeunes femmes, voyons, reprit Naé en lui donnant un coup de coude tout en soutenant le regard de l'elfe. Cela ne doit pas arriver aussi souvent qu'il le voudrait.
Il se rapprocha légèrement, leurs visages n'étant plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Elle sentit alors son ventre se contracter, en réponse à un désir beaucoup trop puissant pour être ignoré, et des frissons la rattrapèrent jusque sur sa nuque, comme pour refroidir son corps qui devenait bouillant. Lui se mordit la lèvre inférieur, et lui répondit doucement, laissant courir la chaleur de son souffle sur ses lèvres ;
-Moi, au moins, ça m'arrive, murmura-t-il.
Gimli, mal à l'aise, le poussa soudain légèrement en arrière, mettant fin à leur échange.
-Bien, bien, bien, voudriez vous aller me chercher une pinte, mon ami ?
Le prince éclata d'un rire cristallin, étrangement joyeux après un échange avec Naé.
Le bleu de ses yeux semblait pétiller, et il posa sa main dans le creux du dos de l'elleth, la décalant pour se frayer un chemin.
A ce contact, elle dut se mordre la lèvre pour contenir ses émotions. Que se passait-il ? Quel était donc ce désir qui paraissait si proche de la faire sortir de ses gonds ? Pour le blondinet ? Non mais ça n'allait plus du tout là! "Ma vieille réveille toi. Reprends toi." Il n'empêche que, c'était là.
Elle pouvait sentir le haut de ses cuisses transpirer légèrement, et le bout de ses seins se durcir.
Elle prit alors conscience que peu importe à savoir la raison, elle le désirait.
Cherchant désespérément à se changer les idées, elle décida de taquiner son ami.
-Faites attention maitre nain, j'ai l'impression que votre état est plus alcoolisé que le sien, lui dit-elle avec un clin d’œil.
-Seriez vous entrain de dire qu'il tient mieux l'alcool que moi ? Parce que ça, je ne pourrais pas le tolérer Madame ! S'emporta-t-il en la menaçant de son index.
Elle éclata de rire, comment lui dire que les elfes étaient les créatures les plus résistantes ? Leur système immunitaire guérissait tellement vite que les premières gouttes d'alcool étaient bien souvent éliminées avant que leur état d'ébriété ne soit plus tenable. Ou du moins dans la plupart des cas. Non, Impossible de lui en faire part. Il le prendrait bien trop personnellement, c'était un nain après tout.
-Simplement parce qu'il a moins bu jusqu'à présent, le rassura-t-elle.
-Vous avez raison ! Je vais le défier de la résistance naine ! S'écria-t-il, comme s'il venait d'avoir une révélation.
Jetant un regard autour d'elle, elle prit conscience que la plupart des invités étaient partis, laissant les plus résistants ou fêtards entre eux pour les quelques verres de trop qu'ils continuaient à boire. L'air était lourd, et l'odeur de la transpiration mélangée à l'alcool, lui emplit les narines.
Voyant Legolas les rejoindre les mains pleines, elle eut du mal à retenir les sensations qu'il lui inspirait.
Et, sentant le désir qui ne lui quittait plus les entrailles, elle décida qu'il était temps pour elle de s'éclipser, non sans emporter une bouteille de vin avec elle.
Arrivée dans sa chambre, elle défit son armure, la laissant tomber à ses pieds.
Elle avança, nue, et ouvrit la porte du petit balcon. L'air frais lui caressa la peau, et durcit le bout de ses seins.
Elle soupira de plaisir, sentant son corps se refroidir peu à peu sous les caresses du vent.
Elle but quelques gorgées de vin au goulot. Elle ne comptait plus les jours depuis son dernier moment de solitude.
Elle avait apprit à apprécier ses compagnons, évidemment, mais leur proximité constante avait quelques fois tendance à l'agacer.
Elle contempla les paysages sublimes qui lui faisaient face, et but une nouvelle gorgée, avant de détacher ses cheveux, les laissant se faire bercer par le vent qui courrait...