Les nouvelles chroniques du monde de Narnia

Le soleil se levait peu à peu sur les landes du Nord de l’Angleterre et la lumière orangée de l’aurore projetait des ombres dans chaque petit recoin du village. Alors que tout le monde dormait encore, une jeune fille sortit de chez elle suivie d’un garçon. Ils semblaient tout deux avoir le même âge et être de la même famille. Et pour cause : Ella et Edwin venaient de fêter leurs quinze ans. Ils étaient connus dans le village car ils étaient les premiers jumeaux nés depuis des générations. Tous deux de taille moyenne, ils avaient des yeux verts et des cheveux châtains. Ceux d’Edwin étaient coupé courts alors que ceux de sa sœur tombaient en cascade dans son dos. Ils se ressemblaient tellement, autant au niveau physique que moral, que même leurs parents se demandaient comment ils pouvaient être aussi semblables. Toujours complices, ils partaient chaque semaine à la découverte de la région entourant leur village et le loch.

C’est ainsi que ce marin là, Ella et Edwin partirent silencieusement de leur maison, en quête de nouvelles découvertes. Comme à chaque fois, ils avaient rempli leurs sacs à dos avec des cartes, des feuilles et des crayons pour dessiner et leur pique-nique et ils avait pris leurs vélos dans le garage et leurs serviettes et avaient enfilé leur maillot de bains en prévision de quelque plongeon. Il était à peine huit heures du matin qu’ils pédalaient déjà sur la route campagnarde. Depuis qu’ils s’étaient levés, les jumeaux n’avaient pas échangé beaucoup de mots afin d’éviter de réveiller leurs parents. Lorsqu’ils furent assez éloignés du village, Edwin prit la parole :

« Ella, où veux-tu qu’on aille aujourd’hui ?

- Je ne sais pas Ed, lui répondit-elle, que penses-tu de la crique que nous avons découverte il y a deux semaines ?

- OK, s’exclama Edwin en regardant la petite boussole fixée au milieu de son guidon, cap vers le Nord !! »

Pendant une heure, Ella et Edwin pédalèrent faisant tantôt la course, tantôt prenant le temps d’admirer le paysage. Enfin, ils arrivèrent sur la rive du lac. L’eau avait, à cette heure hâtive de la journée, une couleur orangée. Quelqu’un étranger à la région en aurait été étonné mais Edwin et Ella, à force de partir tôt le matin, avaient appris qu’à ce moment de la journée, le soleil avait une inclinaison particulière qui permettait que la lumière ne se reflète pas, colorant les eaux du loch. L’endroit où ils se trouvaient permettait à Ella et Edwin de voir tout le loch. Ils pouvaient retrouver les différentes criques qu’ils avaient découvertes au fur et à mesure de leurs escapades. D’un accord commun, ils choisirent le chemin. Quelque minute après, ils étaient dans la crique. Ils s’assirent sur le sable fin et blanc. Quel bonheur d’être ainsi perdus au cœur de la nature !

Après avoir pique-niqué et plonger main et main fois dans les eaux du loch, les jumeaux, fatigués, s’assirent sur la plage. Edwin sortit une petite pochette, rouge avec un lion jaune brodé dessus, de son sac à dos.

« Qu’est-ce Ed ? lui demanda Ella

- Ceci, ma chère sœur, est ma dernière trouvaille. Dans cette pochette, tu trouveras… Regarde par toi-même, c’est plus simple. »

« Des lampes frontales !

- Oui, et des bonnes, lui expliqua Edwin, car elles ont une autonomie de plus de quatre heures et une portée de 15 mètres. Et regarde le tour de tête…

- Je rêve ou ce sont nos initiales ?

- Non, lui répondit Edwin, c’est bien le cas.

- C’est génial Ed !!! C’est vraiment une très bonne idée !

- Merci. Considère-les comme une petite surprise pour notre anniversaire… Je sais que c’était il y deux semaines mais je voulais garder cela secret et j’attendais le moment le plus opportun…

- Je te comprends Edwin, en réalité, j’ai fait la même chose que toi… »

Voyant le regard étonné de son frère, Ella sortit de son sac à dos une petite pochette jaune avec un lion rouge brodé dessus. Edwin sourit en voyant l’étrange ressemblance entre la pochette qu’il avait faite et celle que sa sœur avait crée. Ella lui donna la sienne et Edwin la vida délicatement sur sa serviette. Il découvrit deux montres aux bracelets argentés et aux cadrans à chiffres numériques. Ravi mais étonné, il demandât des informations à sa sœur car ils avaient déjà des montres. Ella lui explique que celle qu’ils avaient étaient très belles mais fragiles car les bracelets étaient en cuir et les cadrans en verre. De plus, il était risqué de les emmener en exploration car elles craignaient l’eau. Ella lui expliqua aussi que les cadrans des nouvelles montres pouvaient s’éclairer dans le noir. Edwin se mit à rire. Avec tout cela, ils étaient parés pour une expédition nocturne ou pour une exploration dans des grottes, ajoutât-il malicieusement. Sa sœur acquiesça.

Ils rangèrent leurs affaires, mirent chacun une montre à leur poignet et une lampe autour de leur tête. Ils revêtir leur short, leur chaussures et leur tee-shirt. Puis, laissant sacs et vélos sur la plage, Edwin conduisit sa jumelle au pied de la falaise. Ella ne fut pas surprise de découvrir l’entrée d’une grotte. Allumant leurs lampes, les jumeaux pénétrèrent dans l’excavation. La lumière des torches projetait des ombres sur les parois de la caverne. Ils s’avancèrent et virent un petit lac souterrain. Ella et Edwin restèrent sans voix face à la beauté de la grotte. Ils se rapprochèrent prudemment de l’eau. Les eaux du petit lac étaient claires et brillantes sous la lumières des lampes. Ella y plongeât sa main. L’eau était tiède mais peu profonde. Edwin avança précautionneusement dans l’eau. Après avoir vérifié qu’il n’y avait pas danger, il commença à traverser le lac car l’eau lui arrivait seulement aux genoux. Ella le suivit, poussée par l’adrénaline.

Brusquement, le niveau de l’eau se mit à monter. Ella regarda son frère qui la regarda. Ils se rapprochèrent l’un de l’autre. Quelque minutes plus tard, ils avaient de l’eau jusqu’au coup. Ella commença à paniquer car ils étaient maintenant obligés de nager et que l’espace entre le plafond de la grotte et l’eau diminuait à vue d’œil. Ses poumons la brûlaient et elle avait de plus en plus de mal à garder la tête hors de l’eau. Edwin était dans le même état. Soudain, une vague les entraîna au fond de l’eau et ils perdirent connaissance.