Wildest Dreams
Tout redevint comme avant, enfin presque... On est beaucoup plus sage Dylan et moi pour le plus grand bonheur des autres, il est vrai que depuis ces trois dernières années, je me suis assagi et par miracle mon meilleur ami aussi. C'est autour d'un chocolat chaud que l'on se retrouva tous pour découvrir le script, j'ai une certaine longueur d'avance sur eux ayant lu les livres cependant, je peux être assez surprise, car les films peuvent être différents enfin, bref... je commençai ma lecture, lisant rapidement je dépassai mes collègues. Soudain quelque chose m’interpella dans une des scènes mettant en jeu mon personnage et celui de Thomas (Newt) : ils étaient comment dire... assez proches, mon cœur s'accéléra au fur et à mesure, l'appréhension gagna mon corps en entier. Je lâchai un hoquet de surprise... ils s'embrassent donc par conséquent... je vais devoir embrasser Thomas. Mon étonnement fut-elle que j'en fis tomber le document, personne n'avait l'air de s'en soucier trop pris dans leurs lecture. Puis j'entendis un éclatement de rire.
-Eh les gars, allez voir à la scène six pages quatre-vingt-trois lança Ki Hong mort de rire.
L'horreur se fit lire sur mon visage, c'était CETTE scène. Dylan releva la tête surprise puis son regard se transforma en un immense sourire, ils viennent de signer mon arrêt de mort.
-Oh mon dieu fit une voix à ma droite, c'est Kaya.
Décidément tout le monde est sous le choc. Je cherchai du regard celui de Thomas : il est concentré sur sa lecture avec son éternel froncement de sourcil, il releva à son tour la tête vers moi sans que je m'y attende, il explosa de rire. Il se calma bien vite voyant que contrairement à lui je ne riais pas.
-J'ai besoin de prendre l'air lançais-je.
Je pris mes jambes à mon cou sortant du café et je marchai un peu histoire de me détendre, des pensées se bousculèrent dans ma tête, trois mots y tournaient en boucle : J'ai peur ! Oui, j'ai peur qu'à la seconde où ces lèvres se poseront sur les miennes, je ne perde pied, j'ai peur de me prendre tous mes sentiments enfuis dans la gueule... dans la cour. Parce que au fond de moi je l'aime toujours, car cela fait trois ans que j'ai eu le coup de foudre pour LUI. À cette époque de ma vie, je n'étais jamais tombée amoureuse si bien qu'au début, je ne comprenais pas ce qu'il se passait, j’eus l'idée de me confier à Dylan et tout c'est éclairé soudainement : je l'aimais et je l'aime toujours... alors se baiser me terrifie complètement. Une fois calmée, je retournai à l'intérieure sous les regards suspicieux de mes collègues, je leur fis un sourire crispé et je me replongeai dans ma lecture, quelques fois cependant j'osais lever mes yeux pour rencontrer ceux de Thomas à chaque fois je m'y perds. Je les ai toujours aimés ces yeux, ils me fascinent de leurs couleurs brunes presque voire totalement noires comme ceux d'un démon... de mes démons. Le reste de la journée se passa sans encombre, on ne reparla guère du baiser qui aura lieu dans quelques jours enfin, j'avais peut-être un peu évité le sujet et Thomas par la même occasion. J'ai un certain don pour fuir comme la peste mes problèmes, c'est ainsi que je me retrouvai dans ma chambre me retournant sans cesse dans mon lit ne trouvant pas le sommeil. Ce baiser hante mes pensées alors qu'il n'a même pas encore eu lieu, je décidai de me rendre sur le balcon qui se trouve dans la pièce. Je fis coulissais la porte en verre, l'air entra dans mes poumons me détendant instantanément, mais je n'avais pas vu que la source de mes tourments était juste sur le balcon d'à côté m'observant calmement une cigarette à la main. Un raclement de gorge me ramena à la réalité, surprise, je tournai ma tête tellement qu'une vive douleur se propagea dans mon cou.
-Putain de merde jurais-je massant mon cou.
-Très charmant dit-il un rictus peint au visage.
-Eh c'est à cause de toi que je me suis faits mal !
-Excuse moi.
Je le regardai un instant, il est tellement beau avec ces cheveux en bataille rapportant sa clope aux lèvres le rendant terriblement sexy... malgré moi je me mordis la lèvre inférieure.
-Tu m'as évités toute la journée ! Il faudrait qu'on parle.
Je hochai la tête me sentant coupable.
-C'est à cause de la scène du baiser ? Me demanda-t-il.
-Oui, avouais-je en baissant la tête. Je sais que cela peut paraître débile, mais je trouve cela bizarre.
-C'est qu'un petit bisou de rien du tout.
Si seulement tu savais... c'est bien plus que cela.
-C'est vrai, tu as raison, mentis-je. Bon, je commence à avoir froid, je vais rentrer bonne nuit.
-Bonne nuit.
Sur ces mots, je me glissai dans mes draps repensant à notre discussion. Je ne pouvais m’empêchai d'avoir mal... pour moi cela change tout.