Une vie parmi d'autre
Chapitre 9 : Yeux bleus, réalité, rêve?
2903 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 10/12/2015 20:10
Pendant près d’une semaine, la jeune humaine apprit la magie avec Gandalf par la pensée uniquement et lorsqu’ils étaient à cheval. Le vieil homme lui expliquait d’abord comment était née la magie et comment il fallait s’en servir. Cela dura pas mal de temps car à certains moments, les nains avaient besoin de l’avis du magicien, ou alors Bilbon racontait sa vie et son passé à Meleth.Voici les points principaux que la jeune femme retenue sur la magie.
« Aranel, la magie que tu as en toi est en réalité une capacité unique. Ton corps peut utiliser les énergies des esprits autour de toi. Mais en échange, tu dois brûler une partie de ta force vitale : comme si tu vieillissais. C’est un retour à l’équilibre, tu prends et en échange tu dois donner. Comme pour utiliser l’air pour ta tornade, tu as du créer un tunnel auratique pour canaliser cet élément. Tu peux aussi guérir mais en échange tu puiseras dans ta force vitale avec plus d’importance que la redirection d’un élément. Il en va de même pour créer un objet. Tu ne peux créer quelque chose à partir de rien car cela te demandera de sacrifier une partie de toi. De ta chair. Si tu veux une chose, tu devras la prendre d’un élément existant déjà. De la même façon ta magie ne peut ramener les morts à la vie. Si tu le tentes, c’est toi qui mourras. Comme un échange, une vie pour une autre. »
Les moments où la compagnie s’arrêtait pour se reposer ou se restaurer, la jeune femme restaient surtout auprès de Bilbon, et des neveux de Thorin. Elle trouvait leur compagnie des plus agréables, et surtout elle sentait que son âge corporel coïncidait davantage aux leurs qu’à leur pair nain plus ancien. Cependant, elle se sentait toujours autant attirée par les yeux bleus du prince, comme si ses yeux là lui rappelaient des moments de bonheur dans sa vie antérieure. Même si aucun souvenir n’en surgissait.
La semaine suivante, la femme tenta tant bien que mal de se rapprocher de nouveau de Thorin en prétextant voulant partager les souvenirs de Balin ou parler avec lui du passé des nains à Erebor. Mais à chaque fois, Thorin s’éloignait sans un regard à Meleth.Une nuit, Fili et Kili, qui s’étaient aperçu de son manège, allèrent vers elle. Kili lui demanda, les sourcils froncés.
« Depuis quand tentes-tu de séduire mon oncle ? »
Elle lui prit la main et ainsi que celle du frère de ce dernier.
« Je ne tente pas de le séduire, je veux lire dans ses pensées et communiquer avec lui comme je fais avec vous deux. Quant au fait que j’ai envie de le regarder tous le temps, c’est à cause de ses yeux. Ce n’est pas la première fois que j’ai envie de regarder des yeux azur. C’est comme si une partie ancienne de moi le voulait. Je ne sais pas comment l’expliquer. Ressentez ce que je ressens. »
La jeune femme envoya son aura entourer les corps des deux jeunes hommes. Puis elle tenta de ressentir à nouveau les émotions qu’elle avait à chaque fois que les yeux acier de Thorin croisaient son regard. Un mélange d’envie et de désespoir. Ajouté à cela un désir de se coller au prince des nains. Un désir animal qu’elle contrôlait tant bien que mal. Une fois que ses émotions furent à leur apothéose, la jeune femme utilisa sa magie, source de chaleur dans son corps, et les repoussa hors de son corps guidées par son esprit. Les deux nains les reçurent avec violence, à tel point qu’ils tombèrent tous deux sur les fesses, sous le regard incrédule des autres.Une fois le choc passé, Fili le nain blond, reprit la main de la femme et voulut communiquer avec elle par esprit car tous les yeux étaient braqués sur le trio. Pour cela il serra la main de Mel et cette dernière comprit qu’elle devait lire ses messages mentaux. L’aura entra à nouveau dans le corps de Fili et se concentra dans son cerveau. Les mots s’écrivirent comme devant un livre, sur le front du nain. Elle les lut.
« Effectivement, ce genre de cocktail émotionnel n’a pas de mot. Comment fais-tu pour résister à ces tentations d’amour ? »« Amour ? »
Kili attrapa la main de Mel au moment où sa question traversa son esprit. Il serra aussi sa main et la femme lut son esprit.
« Je ne suis pas d’accord. Ce n’est pas de l’amour. »« Comment le sais-tu ? »« Aranel, l’amour c’est un sentiment merveilleux, cela te permets de donner à l’autre sans condition, tu as envie de cette personne, et tu veux la voir tous le temps. Ton sentiment à toi représente surtout quelquechose d’incontrôlable pour une personne normalement constituée. Tu es différente, pas totalement humaine. Ce que tu éprouves pour notre oncle, c’est de la passion proche de la drogue. Tu as besoin de voir notre oncle, comme pour apaiser une partie de toi. »
La jeune femme, qui avait fait en sorte que Fili puisse entendre la réflexion de Kili, acquiesça de la tête. Oui, elle avait tous le temps envie de regarder le prince des nains mais pas au point de tous sacrifier pour lui. Elle remercia les deux frères de lui avoir permis de comprendre ce qu’elle ressentait.
Des jours passèrent après leur discussion et le lien entre l’humaine et la compagnie se renforça petit à petit. Mel était devenue le membre de la compagnie qui utilisait plus sa tête que les nains. Elle découvrit que ces hommes étaient plus têtus que des mules, mais que malgré cela, ils étaient très liés les uns aux autres grâces leur fidélité à Thorin, et leur courage face aux difficultés.Une nuit, la compagnie prit place en haut d’une falaise. Une grotte y était nichée et les nains y avaient allumé un feu pour se restaurer, mais aussi pour se réchauffer car l’automne commençait à descendre sur la terre et l’air devenait plus frais.Le magicien se tenait à l’écart afin de monter la garde tandis que les autres membres de la compagnie dormaient tranquillement. Mel, elle, était à la frontière entre le rêve et la réalité. Son esprit vagabondait dans les évènements de la journée quand la scène changea brusquement.
*
Je marche seule dans un drôle d’univers. Ce n’est pas celui nuageux de mon alter ego. Non, je suis sur une plage de galets. Mes pieds sont dans l’eau de mer. Elle est froide, ce doit être l’hiver car quand je me retourne, je vois au loin une montagne aux sommets enneigés.
« Anyeth ? *»
Une voix d’homme, je tourne ma tête à droite. Il est là, près de moi. Je le dévisage, son visage est pâle, blanc comme la neige. Ses cheveux sont longs et noirs comme la nuit, ses oreilles sont pointues c’est bizarre de telles oreilles. Un elfe, oui je me souviens de ce que l’istari m’a dit, le beau peuple aux oreilles en pointe. L’homme-elfe est mince et grand, beaucoup plus que moi, j’arrive juste au niveau de son cou. Il porte des vêtements bleus comme la mer devant moi. Ses yeux aussi sont bleus acier, comme ceux de Thorin. Un coup au cœur, il bat très fortement. C’est lui la raison de mon obsession. Il me prend ma main droite dans les siennes, elles sont froides.
« Anyeth ? »
Anyeth ? Ça veut dire quoi ? Je tente de parler mais là aussi, je ne peux communiquer normalement. Je projette mon esprit dans le sien, et je lis en lui. La traduction de ce mot.
« Amour. Il m’appelle comme son amante. »
Je suis gênée car je ne le connais pas, non je ne le connais plus. Je lâche sa main. Je lui montre ma tête. Il comprend, ses yeux sont tristes, des larmes coulent sur son visage de marbre. Non, je ne veux pas qu’il souffre. Je pose ma main sur son visage. Il dit à nouveau ce mot puis se penche vers moi. Je n’arrive pas à bouger, et mes yeux sont totalement absorbés par les siens. Il me prend le menton avec ses mains. Mon corps se souvient des gestes. Mes bras entourent le corps de l’elfe, il se rapproche encore davantage. Je sens un feu immense m’envahir, parcourir chaque centimètre de mon corps. Mes yeux se ferment en même temps que ceux de l’elfe. Je sens sa bouche sur la mienne, il aspire ma lèvre inférieure et l’aspire. Mon corps et mon cœur s’emballent. Mes genoux entourent son corps au moment où il s’allonge sur moi. Ses mains parcourent mon dos, et en même temps sa bouche mordille mon oreille. Ses mains descendent le long de mon corps en vague flamboyante quand……………
*
La jeune femme se réveilla d’un coup, quand elle entendit un drôle de bruit. Elle se retourna sur le ventre puis à genou. Elle regardait autour d’elle quand elle vit Bilbon arriver, paniqué.
« C’est quoi ce bruit ! »
Kili et Fili qui étaient d’un côté de la grotte répondirent qu’ils s’agissaient d’orque. Devant la mine déconfite du semi-homme, Fili déclara.
« Des égorgeurs, il y en a des douzaines dans le coin. »« Ils attaquent au petit jour, sans un cri, sans un bruit, mais des mares de sang » Continua Kili.
Les deux frères rigolèrent ensuite en voyant que le pauvre Bilbon les prenez au sérieux. Thorin se leva et marcha vers eux. Meleth crut qu’il allait leur sauter dessus et elle se leva, mais Balin, qui se trouvait près d’elle, la retint par le bras en lui faisant non de la tête.
« Ça vous faire rire ? Une attaque d'orques ! »
Kili répondit que son frère et lui ne pensait pas mal mais le prince refusa sa réponse et déclara en allant au bord de la falaise.
« Non, vous ne pensiez pas ... Vous ignorez tout du monde ! »
Balin s’adressa aux deux frères tout en tenant la main de la jeune femme.
« Ne t’en fais pas mon gars. Thorin a plus de raisons, qu’un autre, de détester les orques. Voulez-vous voir ma mémoire en même temps que ce que je vais vous conter Aranel ? »« Je vous en prie. »« Après que le dragon eu pris la montagne solitaire, le roi Thror tenta de reconquérir l’ancien royaume des nains : la Moria. Mais notre ennemi était déjà dans la place. La Moria avait été prise par des légions d’orques conduites par le plus ignoble de toute leur race : Azog, le profanateur. Le grand orque de Gundabad s’était juré d’éliminer la lignée de Durin. Il commença par décapiter le roi. »
La jeune femme trembla quand elle vit la tête du grand-père de Thorin rouler jusqu’au pied du père du prince. Mais elle continua de tenir la main de Balin. Il continua.
« Thrain, le père de Thorin, devint fou de chagrin, il disparut ! Etait- il prisonnier ou mort ? Nous n’en savions rien. Nous étions sans chef, vaincus et la mort nous guettait et c’est là que je l’ai vu ! Un jeune prince nain affrontait l’orque pale. Il se battait seul contre cet ennemi redoutable, sans arme et sans bouclier, il n’avait plus qu’une branche de chêne pour se protéger ! »
Meleth voyait le duel entre Thorin et la créature blanche, grande et laide. Elle voyait le courage immense de Thorin et le vit couper un bras de l’orque pâle.
« Azog, le profanateur compris ce jour-là qu’il ne serait pas si aisé d’éliminer la lignée de Durin. Nos forces se rassemblèrent et repoussèrent les orques ! Notre ennemi avait été vaincu ! Mais il n’y eu ni festins, ni chants cette nuit-là. Nous étions accablés de chagrin devant la mort de tant des nôtres, nous étions peu à avoir survécu et je me suis dit alors il y en a un que je pourrais suivre, il y en a un que je pourrais appeler roi ! »
Le Thorin de la réalité se tourna vers son groupe et les dévisagea tous un par un. Mel en fit de même, tout en continuant de trembler. Il n’y avait que de la fierté et de l’envie de suivre leur chef jusqu’au bout que la femme vit. Elle serra la main de Balin.
« Et l’orque pâle ? »
Balin répéta la question et le prince plongea ses yeux bleus dans ceux amande-dorés de l’humaine. La femme ressentit à nouveau le feu dans son corps, le même que dans son rêve qui n’en était pas un. Thorin répondit avec calme, mais une note de haine à l‘intérieur.
« Il a regagné furtivement son trou. Il est mort de ses blessures depuis longtemps ! »
Balin regarda Gandalf, qui n'avait pas l'air d'être d'accord avec Thorin. La femme avait capté ce regard et alla vers l’istari. Elle refusa la main du magicien et lui envoya ses pensées.
« Je ne veux pas vous tenir la main. J’en ai assez, je veux renforcer mes pouvoirs car je suis certaine que cet Azog est en vie au vue de l’échange que vous avez eu avec Balin. »« Soit, faites comme vous l’entendez, mais ne vous forcez pas quand vous sentirez votre corps faiblir. »« Très bien, je vous remercie infiniment maître magicien. »
La jeune femme s’éloigna et s’assit au bord de la falaise. Ses jambes dans le vide quand elle entendit une branche se casser sous le poids de la personne qui se dirigeait vers elle.
- *Anyeth signifie "amour en elfe", terme utilisé dans les chevaliers d'émeraude