Princesse de Mirkwood
Sur son lit, Lysia pleurait, recroquevillée en position fœtale en serrant un coussin contre sa poitrine. Elle le détestait ce roi tyrannique qui lui servait de père, aussi elle n'avait pas sa place dans ce royaume, jamais elle ne l'aurait et elle ne comptait pas passer toute sa vie à être surveillée et privée de toutes sorties. Alors il ne lui restait qu'une chose à faire, partir, partir de ce palais, de ces bois, pour enfin pouvoir commencer à vivre sa vie. Peut importe si son père la reniait, si elle perdait son statut de princesse, elle voulait juste vivre et être libre de ses choix et de ses actes. C'était décidé, elle quittait Mirkwood et ce dès demain matin et elle comptait bien libérer les nains au passage et les aider, comme son père ne le faisait pas, elle s'en chargerait.
Le lendemain, tout juste avant midi, Lysia quitta ses quartiers par sa fenêtre. Elle n'était pas sortit de la matinée et n'avait souhaité voir personne, même pas son frère. Elle pénétra dans l'armurerie pour récupérer ses armes puis elle remonta vers les cellules. En arrivant au niveau des premières cellules, elle repéra une personne de petite taille près de celles des nains qu'elle reconnu comme étant un Hobbit. Aussi elle sortit son épée et s'approcha en silence du semi-homme. Arrivée suffisamment proche, elle lui fit doucement glisser sa lame sur l'épaule ce qui le fit tressaillir en sentant le froid du métal contre sa peau.
-Vous êtes bien loin de chez vous hobbit... murmura-t-elle.
Le hobbit se retourna doucement avec les mains légèrement levées, signe qu'il n'était pas ici pour blesser qui que ce soit. La jeune elfe remarqua alors les clés des cellules dans les mains du semi-homme, il voulait juste aider les nains, comme elle.
-Comment vous appelez vous? Questionna-t-elle en rangeant son épée.
-Je m'appelle Bilbon Sacquet...
-D'accord Bilbon, je m'appelle Lysia et je vais vous aider à vous enfuir d'ici.
-J'ai un moyen de sortir ! Déclara le hobbit.
-Comment ? S'étonna-t-elle.
-Par la cave à vin, en montant dans les tonneaux, répondit-il brièvement.
La princesse comprit de quelle façon ils allaient s'enfuir, il avait dans l'idée d'utiliser le système d'évacuation des tonneaux par la rivière et ça semblait être une bonne idée.
-Astucieux, félicita-t-elle avec un petit sourire.
Le hobbit afficha un large sourire puis tous les deux commencèrent à libérer les nains en essayant de faire le moins de bruit possible.
- Comment passerez-vous devant les gardes? S'inquiéta Lysia.
-Ils dorment..., répondit Bilbon.
Devant l’air stupéfait de l'elfe il argumenta.
-Ils ont vidé trois carafes de vin...
-Ça explique tout... soupira-t-elle, bon allez y! Je vous attendrais à l'endroit où la rivière se jette dans le lac, ajouta-t-elle.
-Alors vous fuyez ? Demanda Thorin.
-Oui, j'ai pris conscience que ma place est ailleurs...
Le roi nain fit un signe de tête, les treize nains et le hobbit partirent dans une direction différente de celle de la princesse. Cette dernière allait passer par les écuries pour quitter le royaume et longerait la rivière pour rejoindre le lac ou elle retrouverait les nains.
Quand Tauriel s'aperçut de la disparition des nains, ces derniers étaient déjà dans les tonneaux voguant sur la rivière tourmentée. La capitaine des gardes réuni quelques soldats pour partir à la poursuite des évadés et Legolas se joignit à elle. Les gardes de l'extérieur avaient entendu les cors signalant l'évasion des prisonniers et ils avaient immédiatement baissé la herse contrôlant le flux de la rivière, les nains se retrouvèrent donc coincés dans leurs tonneaux sur les eaux tourmenté. C'est le plus jeune, Kili qui se dévoua pour ouvrir la grille mais des orcs jaillirent des fourrés pour attaquer et tuer les nains.
Pendant ce temps, le roi qui se trouvait dans ses quartiers en sortit précipitamment à l'entente des cors et rencontra en chemin vers la salle du trône deux gardes qui semblaient pressés et ces gardes étaient ceux chargés de surveiller sa fille.
-Que se passe-t-il? Demanda le roi d'un ton autoritaire.
-Les nains se sont échappés et...
Le garde qui avait commencé à répondre se stoppa, hésitant vraiment à poursuivre sa phrase, en sachant que cela allait mettre son roi hors de lui.
-Poursuivez ! Ordonna Thranduil.
-Votre fille s'est enfuit, répondit le second garde.
La mâchoire du roi se crispa tendit que les elfes sylvains s'attendaient à se faire incendier par leur seigneur pour leur incapacité à surveiller sa fille. Toutefois, il n'en fut rien et le roi leur donna congés avant de se diriger vers son trône ou il attendrait que son fils et sa capitaine des gardes rentrent avec les nains si possibles.
Plus tard, après avoir poursuivit les nains pendant un moment le long de la rivière, Tauriel et Legolas décidèrent de se stopper après avoir capturé un orc et donc de laisser les nains libres.
Ils s'étaient donc présentés devant leur roi avec leur nouveau prisonnier qu'ils allaient interroger tous les trois. C'est le prince qui gardait l'orc à genoux en le tenant par ce qui lui servait de cheveux tout en ayant une dague plaqué sur sa gorge.
-Vous poursuiviez une compagnie de 13 nains, pourquoi? Commença à questionner Legolas.
-Non pas 13, plus maintenant, grogna l'orc, un des plus jeune, l'archer avec des cheveux noirs, ont lui a planté une flèche de Morgul, le poison est dans son sang... il va bientôt crever, raconta-t-il.
En disant cela, l'orc n'avait pas quitté Tauriel des yeux et affichait un sourire narquois sur son visage bouffis et noir de terre.
-Répond à la question sale vermine ! Ordonna la capitaine des gardes !
-Je ne réponds pas aux chiennes, femme elfe!! Répondit le prisonnier d'un air menaçant.
Il se débattait mais Legolas le tenait fermant et Tauriel sortit brusquement sa dague.
-Moi j'éviterais de la contrarier, prévint le prince doucement.
-Tu aime tuer orc... la mort te fascine... Dit doucement Tauriel, Alors ça va te plaire ! S'exclama-t-elle en se précipitant vers le dit orc avec sa dague en avant.
-Assez! Ordonna Thranduil.
L'ordre de son roi la stoppa dans son élan et elle s'arrêta à quelques centimètres de la gorge de l'orc. Doucement elle redressa la tête pour rencontrer le regard sévère du Seigneur. Legolas capta le regard de la capitaine des gardes qui se redressa lentement, elle avait de la détermination dans les yeux, il savait qu’elle l’aurait tué.
-Tauriel! Allez-vous-en ! Maintenant! Ajouta Thranduil.
A ses pieds l'orc jubilait et poussa un grognement dans sa direction. Elle se résolut à obéir, contournant l'orc pour passer devant son roi et quitter la place du trône. Alors qu'elle s'éloignait, Thranduil reprit l'interrogatoire.
-Cela m'est égale qu'un nain meurt... répond à la question, tu n'a rien à craindre... dis nous ce que tu sais et tu seras libre.
- Pourquoi aviez-vous ordre de les tuer? Que représente Thorin écu de chêne pour vous? Demanda le prince.
-Cet avorton arrogant ne sera jamais roi ! Répondit l'orc avec agressivité.
-Roi ! répéta Legolas, il n'y a pas de roi sous la montagne et il n'y en aura jamais ! Personne n'osera entrer dans Erebor tant que le dragon vivra.
-Tu ne sais rien... reprit l'orc, votre monde va brûler....
-Pourquoi dit tu cela, le secoua Legolas, parle !
-Notre heure est de nouveau arrivée, mon maître sert l'unique...
A l'entente de cela, Thranduil, qui avait marché d'un pas lent était arrivé devant l’orc et il se tendit, il savait a quoi faisait allusion cet orc et aussi il stoppa sa marche.
-Tu comprends maintenant elfe ! Votre mort est proche... continua l'orc toujours aussi menaçant, les flammes de la guerre s'abattront sur vous !!
L'orc termina sa phrase en ricanant et grognant mais Thranduil mit fin à sa joie en dégainant son épée et en lui tranchant la tête d'un geste rapide et vif. Legolas se retrouva avec la tête de l'orc en main tendit que son corps se secouait de spasme sur le sol.
-Pourquoi avoir fait ça? S'offusqua Legolas, vous aviez promis de le libérer ! Dit-il en lâchant la tête qui roula contre le corps.
-Et je l'ai fait, répondit son père, j'ai libéré ses malheureuses épaules de sa misérable tête, ajouta-t-il en posant un pied sur le corps de l'orc pour qu'il cesse de remuer.
-Cet orc aurait pu nous en dire plus, dit Legolas.
-Il n'aurait rien pu m'apprendre de plus...
Thranduil commença à s'éloigner en glissant son épée dans son fourreau et du haut des marches son fils lui posa une dernière question.
-Que voulait-il dire par les flammes de la guerre ?
-Qu'ils ont l'intention d'utiliser une arme si puissante qu'elle détruira tout sur son passage, répondit le roi tout en marchant.
Il s'arrêta sur le pont de bois qui serpentait et se tourna vers son fils toujours en haut des marches.
-Je veux qu'ont double la garde à nos frontières, toutes les routes et rivières, rien ne bouge sans que j'en sois informé! Nul n'entre dans ce royaume et nul n'en sort.
-Et pour Lysia ? Rappela Legolas.
Le roi laissa passer quelques secondes pendant lesquels il sembla réfléchir, fermer le royaume menait à laisser sa fille dehors, mais c’est elle qui avait décidé de partir, il se recentra sur son fils puis tacha de répondre.
-Elle a fait son choix! Répondit-il la gorge serrée avant de reprendre sa route.
Legolas resta surprit au sommet des marches, si son père avait l'intention de laisser Lysia dehors et de l'abandonner ce n'était pas son cas, il irait la chercher et ferait tout pour qu'elle revienne au palais.
Avant cela, il quitta la sale du trône pour se diriger vers la porte et retranscrire les ordres qu'avait donné le roi. Trois gardes se trouvaient devant les grandes portes et tout en s'approchant d'eux il commença à parler.
-Fermez la porte ! Barricadez-la ! Ordre du roi.
-Et pour Tauriel ? Questionna un garde.
Legolas qui avait déjà fait demi-tour se stoppa.
-Quoi Tauriel ?
-Elle est partie dans la forêt avec ses armes et elle n'est pas rentrée, répondit le même garde.
Legolas s'approcha de la sortit et le garde lui indiqua dans quelle direction elle était partit. Le prince ne pouvait pas la laisser elle non plus et il savait pertinemment qu'elle était partit pour aider les nains donc il irait lui aussi mais uniquement pour récupérer sa capitaine des gardes et sa sœur, certainement pas pour les aider.