Love story

Chapitre 1 : Love story

Chapitre final

1497 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 20/09/2024 22:50

Je rame distraitement, le regard perdu sur la berge qui s'éloigne de plus en plus. Cela fait un moment déjà que tu as disparu de mon champ de vision. Tu as suivi ce prince elfe mais je sais que mes derniers mots pour toi t'ont bouleversée plus que tu n'as voulu me laisser croire.

Je pagaie lentement, laissant les autres guider la barque. Mes compagnons sont si pressés de rejoindre notre ancien royaume qu'ils ne remarquent même pas mon manque d'enthousiasme. Seul mon frère Fili me jette des regards en coin. Lui sait ce qui trouble mon esprit mais étant déjà en grande discussion avec Bofur sur ce que nous trouverons en Erebor, il ne peut venir me faire la morale. Tant mieux ! Je ne veux pas l'entendre me dire que l'amour entre elfes et nains est impossible.

Je reste silencieux, je ferme les yeux et ton visage vient me hanter. Tes cheveux auburn flottant dans la brise, ton regard qui me fait tourner la tête et ton sourire comme un poignard dans mon cœur, me déchirent de l'intérieur. J'ai l'âme en peine mais j'essaye de ne rien laisser paraître.

Sans que je m'en rende compte nous avons atteint l'autre bord du lac, les ruines d'Esgaroth ne sont plus qu'un mince filet de fumée sur l'horizon. À peine avons-nous posé le pied sur la rive que nous commençons l’ascension des pentes ravagées par le feu du dragon, qui nous mèneront aux portes du septième royaume des nains. Je me laisse distancer par mes compagnons, je me tourne une dernière fois vers le lac. Debout devant ce paysage désolé je ne peux m'empêcher d'espérer. Je t'attendrai.


L'âme en peine,

Il vit mais parle à peine

Il l'attend devant cette photo d'antan

Il, il n'est pas fou, il y croit c'est tout

Il la voit partout, il l'attend debout

Une rose à la main, à part elle il n'attend rien.


Mon oncle a succombé au mal du dragon et nous passons presque tout notre temps à fouiller les immenses pièces contenant le trésor de Thrôr. C'est un travail de galérien. Chercher L'Arkenstone dans cette montagne d'or équivaut à chercher une aiguille dans une botte de foin. Sans le savoir Thorin me laisse en proie avec mon propre mal. Une souffrance qui consume mon être sans me laisser le moindre répit. Les salles de la Montagne Solitaire sont si vastes que nous sommes la plupart du temps seuls pour explorer chaque tas d'or. Je profite de ces longues journées de solitude pour laisser mon esprit vagabonder vers les bois de la Forêt Noire, vers toi. L'air est lourd, vicié par les relents odorants de Smaug.

Le dragon a beau être mort, son souvenir persiste entre les murs d'Erebor. Ces recherches n'ont pas de sens pour moi, je ne serai jamais roi sous la montagne. Mon frère étant l’aîné, c'est lui qui succédera à notre oncle le moment venu. L'Arkenstone est peut-être l'héritage de mon peuple, mais pour l'instant je suis à mille lieues de m'en soucier. Je me surprends souvent le regard dans le vague à te parler et ce n'est que l'écho de ma propre voix qui me ramène à la réalité.

Tauriel ... mon cœur se languit en ton absence. Perdu dans mes divagations, je baisse les yeux vers l'objet sur lequel mes doigts se sont refermés. Il s'agit d'une délicate rose d'argent aux pétales de rubis. Un sourire naît sur mes lèvres tandis que je glisse la minuscule fleur dans ma poche.


Rien autour n'a de sens et l'air est lourd

Le regard absent, il est seul et lui parle souvent,

Il, il n'est pas fou, il l'aime c'est tout.

Il la voit partout, il l'attend debout,

Debout une rose à la main, non

Non plus rien ne le retient.

Dans sa love story, dans sa love story

Dans sa love story, love story


Cela fait maintenant plusieurs heures que Legolas et moi chevauchons vers la forteresse de Gundabad. Nous n'avons pas échangé un mot depuis notre départ. Je sais que je l'ai blessé sans le vouloir. Ses sentiments pour moi sont bien réels et il désapprouve l’intérêt que je te porte. C'est pourtant plus fort que moi, nos peuples ont beau se haïr, j'ai été troublée dès la première fois que nos regards se sont croisés.

J'ai apprécié notre conversation bien qu'elle ait eu lieu dans les cachots du roi. Tu as fait naître en moi un sentiment étrange que je n'avais jamais ressenti auparavant.

Quand vous vous êtes échappés et que j'ai appris que les orcs t'avaient blessé, j'ai eu beaucoup de mal à cacher mon désarroi. Sans réfléchir je me suis lancée à ta poursuite et quand, enfin, je t'ai retrouvé, si affaibli par le poison qui brûlait dans tes veines, la seule pensée qui me vint à l'esprit fut : « je dois le sauver ! »


Encore sous l'effet de la fièvre, tu as pris ma main et tu m'as ouvert ton cœur, avouant tes sentiments à mon égard.

Bien après avoir fui la ville en feu, tu as réitéré ton aveu. Cette fois, tu étais parfaitement conscient de tes actes. Tu m'as dit ne pas avoir peur des sentiments que tu ressentais et tu voulais que je t'accompagne à Erebor sans même te soucier de ce que pourraient penser les autres nains.

Un bref instant j'ai failli accepter mais j'ai senti la présence de Legolas derrière moi et j'ai eu peur. Je me suis dit : « Tauriel ne sois pas bête, c'est un nain et toi tu es une elfe. Cela ne peut pas être ! »

Je me suis alors éloignée sans un mot mais le cœur lourd de regrets.

Et maintenant me voilà contemplant les hordes d'ennemis se déversant de Gundabad. Il faut vous prévenir mais arriverons-nous à temps ?


Prends ma main, promets-moi que tout ira bien,

Serre-moi fort, près de toi je rêve encore, oui

Oui je veux rester, mais je ne sais plus aimer.

J'ai été trop bête, je t'en prie arrête,

Arrête, comme je regrette,

Je ne voulais pas tout ça.


Cette fois la guerre est belle et bien déclarée entre les elfes de la Forêt Noire et les nains. Mon oncle a sombré plus profondément dans la démence.

Mais pendant que les nôtres tenaient tête à l'armée du roi Thranduil, un raz-de-marée orc s'est abattu sur le champ de bataille, obligeant nos deux camps à s'allier pour les repousser. Alors que notre peuple était massacré aux portes d'Erebor, Thorin persistait à nous interdire de prendre part aux combats prétextant qu'il valait mieux protéger l'or caché dans la montagne. Personnellement je n'ai cure de toutes ces richesses. Je les disperserais bien aux quatre vents si cela pouvait me permettre de te retrouver. Je n'en peux plus d'attendre, je vais aller me battre même si pour cela je dois défier mon roi. S'il me faut perdre la vie dans cette bataille insensée autant que ce soit l'arme à la main pour que tu puisses continuer à vivre en paix.


Je serai riche et je t'offrirai tout mon or,

Et si tu t'en fiches, je t'attendrai sur le port,

Et si tu m'ignores, je t'offrirai mon dernier souffle de vie.

Dans ma love story, dans ma love story,

Dans ma love story, ma love story.


J'ai tenté de te venir en aide mais j'ai échoué, Bolg t'a planté un pieu dans le cœur et je n'ai rien pu faire pour l'en empêcher. Je t'ai regardé mourir et le regard rempli de tendresse que tu m'as accordé avant de t'éteindre m'a révélé, bien mieux que tous les mots d'adieu, la profondeur de ton affection. Personne ne croyait possible un amour véritable entre nous. Personne sauf toi. Tu te fichais éperdument de ce que pensaient les autres et même s'ils te prenaient pour un fou, tu n'as jamais cessé de m'aimer.

Je sens les larmes couler le long de mes joues alors que je serre contre moi ton corps sans vie.

J'ai si mal ... Si c'est cela l'amour véritable alors qu'on m'en délivre !


Une bougie peut illuminer la nuit.

Un sourire peut bâtir tout un empire.

Et il y a toi et il y a moi

Et personne n'y croit mais l'amour fait d'un fou un roi

Et si tu m'ignores je m'battrai encore et encore.

C'est ta love story, c'est ta love story, c'est l'histoire d'une vie, love story.

Leurs cris de joie, quelques larmes on s'en va,

Nos vies dans cette love story.

Love story, love story, love story.


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