My Frozen Heart Tome 2

Chapitre 4 : Your kingdom or your heart?

1823 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/01/2017 17:49

Elsa cavalait dans un couloir qui n’en finissait jamais. Elle ne savait ce qu’elle fuyait et pourtant toutes les parties de son corps lui hurlaient de s’échapper. Une sombre présence semblait la poursuivre, souhaitant l’engloutir corps et âme, la faisant sombrer dans le néant le plus total. Son cœur battait à tout rompre. Son cerveau était à l’affut du moindre signe, du moindre danger. Son souffle était saccadé. Tout son corps tremblait, si bien qu’elle ne sut comment elle faisait pour pouvoir être encore capable de courir. Elle devait à tout prix s’échapper, pour pouvoir protéger les siens. Anna, Kristoff, son peuple, Jack, leurs vies dépendaient d’elle. Elle ne pouvait abandonner au péril de leurs existences. Mais le couloir ne finissait jamais et il n’y avait aucune porte qui se profilait à l’horizon. La seule échappatoire était face à elle. Il fallait courir, encore et encore jusqu’à l’épuisement total de tous ses muscles.

Ce qui ne tarda pas. Le cœur d’Elsa se serra alors à force de battre si rapidement. Son esprit commença à s’engourdir. Et les muscles se tiraillaient de douleur tant ils avaient fait trop d’exercice. A bout de forces, la jeune femme tomba brutalement sur le sol. Elle tenta de se relever rapidement mais ses jambes semblaient ne plus pouvoir la porter. Elle commença alors à ramper très lentement, le souffle court. Les larmes commencèrent alors à monter doucement sous l’emprise de la peur. Elle ne devait pas faiblir. Il fallait qu’elle les sauve, elle ne devait pas abandonner. Derrière elle, elle entendit comme un souffle qui se rapprochait de plus en plus. Un souffle glacé. Habituellement, le froid ne la dérangeait, bien au contraire c’était une sensation réconfortante pour elle. Signifiant l’arrivée de l’hiver, symbolisant son pouvoir mais aussi l’arrivée de Jack dans la pièce. Mais ce souffle était différent. C’était un froid morbide, qui glaçait le sang de la jeune reine. Elle tenta à nouveau de se relever, en vain. Chaque parcelle de son corps hurlait de douleur et son cerveau semblait être en hypothermie. Elle est figée sur place, incapable de bouger, à la merci de l’ennemi. Un sanglot s’échappa alors de sa gorge. Elle ne pouvait plus le retenir, la peur, la panique, la folie prenaient peu à peu place dans son esprit.

 

« Par pitié, non je vous en supplie. » Murmura-t-elle.

 

Dans son dos, des pas résonnèrent. Elle se figea, attendant son heure, les yeux fermés, pensant aux personnes chères à son cœur. Pendant plusieurs minutes rien ne vint, le bruit de pas avait cessé et on ne pouvait entendre uniquement le souffle court d’Elsa.

 

« Elsa ? » Appela alors une voix masculine.

 

Reconnaissant le timbre de voix, les yeux de la jeune femme s’ouvrirent sous le coup de la surprise. Elle se leva alors précipitamment et fit face à l’homme qui se trouvait derrière elle.

 

« Père. » Chuchota-t-elle, de peur que tout cela disparaisse.

 

Elle n’y croyait pas. Comment cela pouvait-il être possible ? Son père ici, vivant, devant elle. Oubliant sa peur et sa crise récente, elle entoura son père de ses bras, lui offrant une tendre éteinte. Des larmes de bonheur apparurent au coin des yeux de la jeune femme et un sourire joyeux s’afficha sur son visage. Son cœur se réchauffa doucement alors, et toute pression s’envola. Elle resserra sa prise autour du corps de son père, comme pour prouver son existence. La chaleur de son torse contre sa joue était si familière qu’Elsa ne pouvait remettre en question sa présence.

Et pourtant il manquait quelque chose. Son père ne lui rendait pas son étreinte. Il restait là, figé, lançant un regard emplit de dégout et de haine envers sa fille. Elsa se recula alors doucement et son cœur commença de nouveau à s’affoler.

 

« Père ? » Demanda-t-elle la voix inquiète.

 

Et comme si cela l’avait réveillé, l’ancien roi, bougea alors doucement s’avançant vers la jeune reine et lui saisit sa couronne pour la lancer à plusieurs dizaines de mètres de là. Elsa lança un regard ébahi envers son père. Ce dernier restait toujours de glace.

 

« Tu es une honte pour notre famille. » Lâcha-t-il froidement.

 

Le cœur d’Elsa se serra alors craignant depuis des années ces paroles.

 

« Tu ne méritais pas notre amour, comme tu ne mérites pas ce royaume ! »

 

Le corps de la jeune femme se mit alors de nouveau à trembler. Elle serra les dents, évitant d’échapper un sanglot, qui menaçait d’éclater au fond de sa gorge à tout instant.

 

« Tu n’es même pas capable de trouver un mari, tu n’es même pas capable de donner un héritier convenable à ton peuple. » Continua-t-il en lançant un regard noir à sa fille.

 

La concernée détourna alors le regard, ne pouvant supporter une minute de plus ces yeux si vides d’affection pour elle. Elle ne pouvait plus que lire une grande déception.

 

« Et par-dessus tout tu as l’audace de tomber amoureuse d’une personne qui n’est même pas de sang royal. Pire même ! Tu tombes amoureuse d’une stupide légende, d’un être que personne ne peut voir. »

 

Un rire s’échappa des lèvres du roi décédé. Ses traits déformés par la haine lui donnaient un air diabolique.

 

« Tu es véritablement pathétique ! »

 

********************************


« J’ai dit assez ! » Hurla alors Elsa.


Et la vision de Pitch Black disparut aussitôt. La jeune femme observa les alentours et poussa un soupir de soulagement. Elle était de nouveau dans cette cage si sordide certes, mais préférable aux visions de son tortionnaire.

Puis elle vit Pitch, l’observant de l’autre côté des barreaux et la rage emplit alors le corps de la jeune femme. Elle gela ses chaines, ces dernières se brisant immédiatement, et se précipita vers Pitch Black. Elle tenta ensuite de lui lancer des piques de glace, qui ricochèrent sur le bouclier magique qu’avait installé son kidnappeur. Sachant que cela était peine perdue elle s’installa sur le banc en bois humide qui se trouvait sur la droite et se frotta les yeux, effaçant ses larmes. Les chaines apparurent à nouveau, formant au début en amas de sable noir, pour ensuite se transformer en métal solide et glacé contre la peau de la jeune reine.


« C’est intéressant. » Murmura Pitch Black.


Une main se forma alors avec la même matière que celles des chaines et s’empara du visage d’Elsa pour l’amener vers Pitch Black. Ce dernier observa un instant les yeux de la dernière et un sourire malsain se forma sur son visage. Elsa ayant trop peur de la réponse ne voulait savoir ce qui se passait.


« C’est pour bientôt. »


Une fois qu’il relâcha son emprise sur la blonde, elle partit précipitamment se rassoir. La vision l’avait épuisé, et son corps n’avait désormais plus aucune énergie.


« Laissez-moi partir je vous en prie. Mon royaume a besoin de moi. Ma sœur ne peut gérer Arendelle seule. » Lui supplia-t-elle.


« Et abandonner un projet qui me tient en vie depuis des années. Certainement pas ! »


Il ouvrit alors la porte de la cellule et fit face à la reine.


« Nous sommes proches du but ! »


Ne voulant montrer la soumission face à lui, Elsa se leva difficilement afin d’être à sa hauteur.


« Je sais qui vous êtes et pour rien au monde je vous aiderais. » Lui annonça-t-elle d’une voix puissante, de la voix qu’elle utilisait pour donner un ordre.


Pitch se rapprocha de son visage, leurs nez se touchaient presque et la jeune femme dut retenir un haut-le-cœur. Cependant elle ne détourna pas son regard, montrant son opposition face à son kidnappeur.


« Tu es proche des ténèbres. Tu seras bientôt à ma merci. »


Le cœur de la jeune reine tambourina dans sa poitrine et elle déglutit péniblement.


« Je ne vous obéirais jamais. »


Un rire mesquin s’échappa de la gorge de l’esprit de la peur.


« Oh que si. Et de gré ou de force tu m’obéiras. »


Elsa, comme pour prouver ses propos utilisa sa magie pour paralyser Pitch. La glace l’entoura pour finalement prendre sous son emprise chacun de ses membres. Etonnamment le prisonnier se laissa faire et il lança un regard joueur envers la blonde.


« Tu vois, la colère te fait un peu plus chaque jour sombrer dans la noirceur. »

 

Alors se rendant compte de la situation, elle relança son emprise sur l’esprit et le libéra. Elle passa ses mains sur son visage pour se reprendre. Son corps tremblait à nouveau.


« Alors laissez-moi au moins parler à mon peuple, le rassurer et après je serai à vous. »


Pitch prit le menton de la femme en coupe et lui offrit un sourire carnassier.


« Et me priver de la peur de chacun des habitants d’Arendelle ? Hors de question ! Nous allons avoir besoin de force, pour parvenir à mon but. Mais nous allons passer un marché. Si tu fais ce que je te demande, si mon but est atteint alors je te laisserai partir et je laisserai ton royaume en paix pour l’éternité. » Lui promit-il.


Elle tenta alors de lire dans les yeux de l’esprit cherchant un quelconque piège. Elle réussit à déceler une grande honnêteté toutefois la vengeance était le sentiment régnant dans ses prunelles.


 « Je refuse de faire du mal à Jack. »


L’esprit se recula en levant les mains.


« Alors dans ce cas, ton peuple et ta sœur souffriront. »


Puis il quitta la cellule et laissa échapper un rire profondément sadique.


« Détruire Jack Frost ou voire ton peuple sombrer dans la folie. Je me demande bien de quel côté ton cœur balancera. » Lança-t-il alors qu’il s’éloignait lentement.


Elsa, seule dans l’obscurité, repensant à la vision de son père déçu de son comportement et à la conversation avec Pitch, se mit à trembler de peur.  


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