La mort de Clochette
Peter aperçut une faible étincelle. Hésitant, il fit un pas, puis un autre. Sa gorge se serra : il savait pertinemment ce qui l'attendait.*
Etendu sur une pierre, un petit être sans vie avait gardé une expression d'horreur sur le visage. Des mèches blondes le dissimulaient quelque peu, tandis que le reste du corps était entièrement nu, tâché de roussi et d'ecchymoses. L'auteur de l'infamie avait démembré la petite fée comme un poupée en plastique ; ses jambes et un bras lui manquaient, ses ailes étaient déchirées et ruisselantes de sang.
Une larme s'écrasa à côté du corps inanimé du Clochette. Cette dernière, toujours consciente mais paralysée par la douleur, n'attendait que la mort. Elle souhaitait seulement d'être emportée, que cette souffrance cesse enfin. La vision de Peter sanglotant ne l'apaisait guère ; elle aurait voulu lui dire tant de choses, la remercier pour toutes ces années d'amitié à profiter de la vie en frôlant la mort, à rire, pleurer, s'aimer et se détester. S'il avait été sa plus grande détresse, le rouquin avait également été aussi toute sa joie.
Dans un dernier soupir imperceptible, elle se sentit glisser dans un autre monde.
"Ce n'est pas grave"