La communauté du sud

Chapitre 1 : Disparitions en série

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 02:11

«  Au son des banjos, je l’ai reconnu, ce curieux sourire, qui m’avait tant plus, sa voix si fatale, son doux visage pâle, m’émurent plus que jamais… »

 

Mon radio réveil venait de se déclencher, affichant 3.00 PM à l’écran, lançant automatiquement la radio qui diffusait alors une douce mélodie française…

Je grognai légèrement, râlant intérieurement contre le sommeil qui semblait jouer avec mes nerfs. Et ce fichu radio réveil qui sonnait quand ça lui chantait. Une fois encore, je n’avais pu m’empêcher de songer à tout et a rien, à n’en plus dormir… enfin si on estimait qu’un grand blond au visage d’ange et à l’instinct démoniaque puisse être qualifié de tout et de rien…

A cette idée, mes poings se serrèrent malgré eux, et je grognai de nouveau.

- Arrête donc de jouer les adolescentes en crise, me conseillai-je à voix basse.

- Tu as peut-être le visage pur d’une adolescente, mais la comparaison s’arrête là… jubila une voix qui m’était trop familière.

Sursautant dans mon lit, je me redressai d’un bond pour faire face à l’individu qui se trouvait à quelques mètres de moi. Sans surprise aucune, je ne pu que constater que j’avais bien fait de ne pas lancer à voix hautes les pensées qui brouillaient mon esprit ce matin là. Le teint blanchâtre de son visage, éclairé par la pleine lune à travers ma fenêtre, Eric se tenait juste là, sur la chaise du coin de ma chambre. Je m’agaçai :

- Qu’est-ce que tu fiche ici ?

- Tu parles dans ton sommeil, répondit-il comme pour détourner ma question.

Je sentis alors mes joues s’empourprer. Remuant le couteau dans la plaie, il renchérit :

- Tu parles de tout, de rien... et de moi !

Son sourire sadique s’illuminait presque dans la nuit, tel un prédateur ayant coincé sa proie.

Ce qu’il pouvait m’agacer quand il faisait cela ! Il pensait toujours que tout lui était acquis de droit. Mais que pouvais-je répondre, sinon qu’il avait peut-être raison… d’accord... qu’il avait raison… Mais cela lui aurait fait trop plaisir et je préférai me taire.

- Tu n’as pas répondu à ma question. Que fais-tu dans ma chambre au beau milieu de la nuit ?

Le ton que j’avais employé était volontairement sec. Je ne tenais vraiment pas à lui montrer mes faiblesses, pas quand il se comportait ainsi, du moins.

Il soupira. Pour simple réponse il souffla :

- Regarde par toi-même.

Sur ce, il jeta sur mon édredon le Bon Temps Times, le journal local.

Incrédule, je l’attrapai, et lu la première page. Le gros titre annonçait la couleur, et je crus sentir un frisson glacial parcourir mon échine. « Cinq vampires décapités en deux jours ». Je restai muette, cherchant dans son regard des explications.

De toute évidence, il attendait ma réaction. Mal à l’aise, je réagis :

- Tu penses à qui ?

Non pas que les vampires ne se faisaient jamais tués à Bon Temps, ça arrivait, même si la plupart du temps, on ne retrouvait pas leur corps, ils disparaissaient sans laisser de trace…

Mais des décapitations en série, ça, ça sortait de l’ordinaire.

- Eh bien, je ne pense pas que la Fellowship of the Sun abritent des fanatiques suffisamment puissants pour décapiter l’un des nôtres… ils ne laisseraient pas les corps traîner non plus…

Je restais suspendue à ses paroles, attendant plus de renseignements de sa part.

- Je ne vois pas qui pourrait faire ça, sinon une créature surnaturelle…

Et voilà. Encore une fois, moi, qui comptait reprendre une vie normale, loin de toutes ses choses surhumaines, je me retrouvais embarquée dans une histoire dont j’aurais mieux préféré ignorer l’existence.

Bien qu’il eu du mal à prononcer les mots qui suivirent, il essaya.

- J’ai besoin de tes services, Sookie.

Le grand Eric Northman me demandait de l’aide, à moi, pauvre humaine, « presque » ordinaire. Je ne pu réprimer un rire étouffé. Il fronça les sourcils aussitôt et je repris mon sérieux. Il fallait avouer qu’il m’avait sauvé la vie à maintes reprises, et que par conséquent, je lui étais redevable. Avec un soupir exagéré, je quittai difficilement mon lit douillet pour me lever.

- Ok… Laisse moi juste le temps de prendre une douche et de m’habiller.

A ces mots, je ne pu éviter de lointains souvenirs de resurgir à la surface de ma petite tête. Non ! Je devais passer à autre chose. « Reprends toi ma vieille ».

Eric du alors avoir les mêmes souvenirs en tête car il souriait déjà d’une façon que je détestais…

Avant même qu’il n’ait pu piper mot, je levai ma main en signe de protestation et lâcha sèchement :

- Attends moi dans la voiture.

 

 

Sur la route pour le Fangtasia, le silence fut roi. Un CD des Creedance faisait office de fond sonore. Rien de plus. Une fois garés sur le parking, nous descendîmes, passant par la porte de derrière, direction, le bureau du Shériff. Pam nous y attendait déjà. Elle jeta sur moi un regard plein de promesses que je ne voulais pas connaître ; heureusement pour moi, je ne pouvais pas lire les pensées des vampires. Cela me sauvait sans doute.

- Bonsoir Sookie. Cela fait plaisir de te voir.

J’esquissai un sourire discret et prude, et m’assis à ses côtés, sans grande conviction.

- Je suppose qu’Eric t’a déjà tout expliqué.

J’opinai de la tête.

- Je ne comprends pas en quoi je vais vous être utile, voilà tout…

Eric pris place de l’autre côté du bureau, sur un fauteuil de velours rouge qui ressemblait fort à un trône. Rien d’étonnant quand on connaissait le personnage.

Croisant les mains sur le meuble de bois, il me fixa du regard, soufflant :

- Tu pourrais sûrement en savoir plus grâce à ton don.

Et voilà que c’était reparti. Mon « infirmité » venait une fois encore de me piéger. Je me retrouvais sous l’emprise de deux individus aux dents longues, dans une histoire sordide et douteuse. Je m’en serais bien passé.

Alors que j’allai protester, une jeune femme pénétra dans la pièce. Sa silhouette parfaite n’avait rien à envier aux mannequins des catalogues, et sa chevelure de geai, frôlait elle aussi la perfection, si elle ne l’avait pas déjà atteinte. Je reconnue sa nature grâce au teint de porcelaine qu’elle arborait gracieusement. D’une voix cassée, elle se présenta à moi.

- Enchantée, je suis Tanya. Elle prit alors ma main pour la serrer, laissant cependant son pouce délicatement traîner dans ma paume. Face à ma gêne plus que visible, Eric et Pam gloussèrent sadiquement. Je repris possession de ma main, tournant mon regard furieux vers Eric.

Il stoppa net, et enchaîna :

- Tanya est une…femme dévouée au Fangtasia.

« Dévouée au sexe, oui… » pensai-je intérieurement.

J’observai la déesse qui se tenait à côté de moi, la jalousant presque du cadeau que lui avait fait la nature. Aux regards langoureux qu’elle lançait à Eric et Pam par-dessus mon épaule, je compris qu’il se passait ici des choses dont j’aimais mieux ne pas être tenue au courant.

- En quoi une bombe anatomique carburant au sang peut-elle nous aider ? Lançai-je agacée.

La jeune femme rigola doucement, avant que Pam ne m’explique :

- La compagne de Tanya a été l’une des victimes.

«  Quelle idiote je fais ! » Je me sentis tout à coup minable. Mes traits se détendirent alors pour laisser place à un visage plein de remords. Je devrai, à l’avenir, tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de lancer de pareilles vacheries…

La jeune femme souffla :

- Elizabeth était comme toi. Pleine de mordant.

«  Quel jeu de mot… »

- Je compte bien retrouver le salaud qui lui a fait subir ces atrocités, pour lui en procurer le centuple, enchaîna-t-elle.

Pour la première fois, je n’eus pas de mal à déceler des émotions dans sa voix. Il semblait évident que la peine avait été rapidement substituée par la haine. Le tueur en série avait du souci à se faire. Et je ne le plaignais pas.

- Je ne peux rien promettre… mais ferai de mon mieux, soufflai-je.

J’avais cette impression indescriptible, formant une boule au ventre, laissant croire qu’il était déjà trop tard pour faire marche arrière. Mieux valait pour moi ne pas froisser cette Tanya. Je ne jouais de toute évidence pas dans la même cour.

Je lançai a Eric un regard lui signifiant que j’étais finalement de la partie.

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