La Belle et la Bête - une version originale

« Grand-mère, raconte moi une histoire !

Je levais mes yeux vers la petite voix et esquissais un sourire.

- Encore ?La petite bouille devant moi affirma en faisant la moue et, sans attendre de réponse de ma part, tenta de se hisser sur mes genoux.

- Attends, attends. Je vais t'aider.

J'aidais l'enfant à se hisser sur mes genoux qui, fatigués par le temps, se mirent à trembler au moment où l'enfant fut installé.

- Pourquoi tu trembles mamie ?

- Pourquoi ? Eh bien parce que je suis vieille tu sais, lui répondis-je doucement.

- Mais non mamie, toi tu es immortelle ! S'écria l'enfant.

J'eus un petit rire.

- Si seulement ce que tu disais était vrai ! Mais dans ce monde rien n'est immortel.

Il y eut un petit silence, pendant lequel l'enfant semblait réfléchir.

- Qu'est ce qui est immortel alors ?

- C'est une très bonne question mon petit, soufflais-je. Hm... l'amitié, l'amour... et même certaines histoires sont immortelles par exemple.

Le visage de l'enfant s'éclaira.

- Alors je veux entendre seulement des histoires immortelles !

Je fixais l'enfant quelques secondes puis le plaçais plus confortablement sur mes genoux.

- Très bien, très bien. Je vais te conter une histoire qui s'est passé il y a bien longtemps... 

« Beaucoup clament connaître l'histoire que je vais te raconter. Beaucoup s'accordent à dire qu'il ne s'agit que d'une légende ; beaucoup l'auront ainsi bientôt oubliée et beaucoup s'accorderont à dire qu'il ne s'agit alors que d'un conte de fée. Et en effet, peut-être qu'il en est devenu un aujourd'hui.Mais en réalité, peu en connaissent des bribes et très peu purent avoir la fierté de la raconter avec la plus innocente des vérités.

Comme tout conte, il devrait commencer par « Il était une fois » … »

Il était une fois...

Il y a fort longtemps, dans un endroit aussi lointain que la fin de notre monde, un royaume.Comme tout les royaumes, il était gigantesque, solitaire et unique en son genre. Son unicité était bien simple puisqu'elle se traduisait par l'existence de la Magie. Par monts et par vaux, il était raconté que c'était la Magie qui avait créé ce royaume. Pas un Dieu, ni une entité divine, mais une force spirituelle qui entourait et protégeait le royaume. Pas de justice ni de bienveillance, mais un équilibre quasi-parfait pour favoriser la survie et l'existence de toute chose.

Et c'est dans ce royaume que commence notre histoire...

Comme dans tout conte, nous avons un château. Grand, imposant et majestueux, sa carrure imposait à quiconque voulait entrer d'être un personnage important. Éloigné de tous et pourtant visible par tous, ce château faisait jaser. Tout d'abord par son imposant pont, par lequel les visiteurs devaient passer pour y accéder, et puis pour cette collection impressionnantes de vitraux délicats, gargouilles et tourelles. Quelques échauguettes complétaient l’extérieur du château, sans compter le nombre de rosiers qui grimpaient le long de la façade ouest. Un jardin s'étalait derrière le château, côté sud. Dans ce dernier, on disait qu'il y avait mille-et-un arbres fruitiers et toutes les sortes de fleurs du monde.

Mais plus important encore que le château, ce qui attirait toutes les convoitises et ce qui était au sujet de toutes les rumeurs, c'était l'auto-proclamé prince Adam.

On disait que sa beauté excédait celle des Dieux eux-même, mais que son arrogance et son ego pesaient bien plus que toutes les pierres de son château. Son inhumanité était telle que certains le craignait. Était-ce un manque de maturité ou d'intelligence ? Seul le temps allait nous le dire.A la tête de tous ses sujets, le monarque capricieux ne se doutait pas de ce qui allait lui arriver et qui allait changer sa vie à tout jamais.

Un soir, une très vieille dame frappa à sa porte …

A suivre … la suite dans le premier chapitre.

Merci d'avoir lu !