Étrangère
Jour 3 : Je ne suis pas seul, il y a déjà d'autres personnes. Aucune ne me laisse penser qu'elles sont ici pour la même raison que moi, aucune n'a marqué mon attention. Mise à part elle, une femme à d'étrange cheveux roses.
Jour 7 : J'ai vu des soldats galopaient près de notre village aujourd'hui. Vêtus de capes vertes, ils portaient un équipement qui m'était complètement inconnu. Serait-ce une de leur invention ?
Jour 8 : J'ai appris le nom de cette femme. Elle s'appelle Nora.
Je lisais ses phrases sans vraiment comprendre la totalité de leur sens. Mon père, une sorte d'espion ? Avec ce que je savais de lui et de son parcours, cette pensée m'était totalement incroyable pour qu'elle soit vrai. Et puis, il ne pouvait pas venir d'au delà des murs. Pourquoi et comment ? Quant à ma mère, elle ne connaissait apparemment pas la réelle raison de sa venue. Ça ne m'empêchait pas de comprendre pour quelle raison elle n'avait jamais rien souhaité me dire sur ses propres origines non plus. Cependant, je restai étonnée à quel point mon père avait directement repéré ma mère. Le simple fait qu'il avait pu écrire dans son journal le jour même où il avait appris son nom me rappelait leur amour si sincère. Du moins, à première vue. Les problèmes qu'ils eurent par la suite me semblaient plutôt logique maintenant.
Jour 20 : Je me suis aventuré hors de mon village ce matin. J'ai pu touché de mes propres mains ces murs gigantesques, j'en ai pris quelques échantillons. En revenant, j'ai rencontré un titan. J'ai couru le plus vite possible vers nos habitations. Bizarrement, il s'est arrêté juste devant. Comme si son cerveau était programmé pour ne pas approcher. Au moins, je pourrai me détendre ce soir. Nora m'a invité à dîner.
Jour 35 : Après plusieurs analyses, j'ai trouvé des traces de titan dans les extraits du mur. Heureusement que Nora ait venu me prévenir de l'heure tardive à laquelle je travaillais, sans elle je ne dormirai plus. Je crois que je suis tombé amoureux.
Les pages suivantes parlèrent de sa relation avec ma mère. Comment ils s'étaient finalement ouvert l'un à l'autre et comment leur relation avait soudainement évolué. Je retrouvais en ces mots un homme plus que touchant. Il ne tarda pas ensuite à expliquer qu'ils finirent par habiter ensemble. Il était heureux, rien qu'en lisant ses écris on pouvait facilement le deviner. Les suivants vinrent alors assombrir ce si chaleureux tableau.
Jour 70 : Je suis retourné à ma ville natale. J'ai du mentir à Nora sur ma destination pour ne pas qu'elle sache mes réelles intentions. Elle ne doit jamais savoir, elle croirait sinon que je suis un ennemi. Mais au final, c'est peut être le cas ? À ma venue, le chef de notre gouvernement m'a réprimandé lorsque je lui ai présenté les quelques informations que j'avais réussi à récolter. Furieux, il a menacé de bombarder le village si je ne lui apporté pas plus de détails sur ses hommes.
Jour 71 : En rentrant, je me suis directement enfermé dans mon bureau. Je sens que je vais y passer la plus part de mon temps à partir de maintenant. Nora va certainement se poser des questions sur mon comportement mais je ne veux pas la perdre. Pour son bien, pour sa vie, je dois sérieusement me mettre au travail.
Jour 188 : Je n'ai pas vraiment eu le temps d'écrire dans mon journal ces derniers temps. Grâce à mes analyses, les croquis de leur machine mais aussi quelques photos, j'ai eu de bon retour de la part de mon chef. Ma journée aurait pu rester rayonnante mais aujourd'hui ma femme m'a avoué être enceinte d'un autre. J'ai mal, je pense même au suicide.
Je serrai les dents pour ne pas verser de larmes. En fin de compte, elle avait complètement eu tord. Mon père l'aimait. S'il n'avait pas pu lui donner son temps c'était parce qu'il était trop occupé à la protéger. Sur les pages suivantes, il se mit à décrire toute la peine qu'un homme blessé pouvait ressentir. Mécanismes, outils, machines et autres, ils ne faisaient que de continuer à donner des informations à ces prétendus alliés tout en surmontant silencieusement sa tristesse. Vint le jour où Samuel naquit, mon père précisa à quel point cette naissance avait pu l'affecter mais que grâce à son amour pour ma mère, il avait réussit à surmonter la pente. Je retrouvais plusieurs page plus tard un homme complètement changé. Fièrement, il annonça dans son journal qu'elle était à nouveau enceinte, cette fois-ci bien de lui.
Jour 302 : On me refuse complètement l'accès à ma ville natale. On a menacé de me tuer si au grand jamais je tentais de revenir. Sous prétexte que je ne me faisais plus mes preuves au sein de mon organisation, j'ai été officiellement viré de mon poste. Ce n'est pas de ma faute, j'ai abandonné mes recherches pour rester aux côtés de ma femme. Mais grâce à mes "quelques efforts" de travail, j'ai quand même réussi à les convaincre de ne pas toucher à ma famille. Cependant, je me pose une question. Si je ne suis plus là, qui va leur fournir ce que j'ai crée ? J'ai l'impression qu'on s'est servit de moi. Pourtant, je suis toujours pleinement de leur côté.
Je relis plusieurs fois ce paragraphe. À ce moment là, mon père n'était clairement plus accepté de leur côté. Quelle était cette chose dont il disait avoir créé ? Il y avait encore un tas de questions qui restaient sans réponse. Le fait qu'il tenait encore avec ces monstres me chiffonnait vraiment l'esprit. Après tout si je croyais à ses origines, c'était son monde, le monde dans lequel il avait grandi et vécu. Mon père était vraiment quelqu'un de loyal.
Jour 550 : C'est une petite fille. Elle est magnifique.
Jour 604 : Cette nuit, un inconnu a rencontré notre village. Étant plutôt mal en point, j'ai tout de même accepté de l'aider. Après maintes explications il m'a enfin avoué son nom, Grisha Jaeger. D'abord mystérieux, il se décrivait comme quelqu'un de normal. J'ai des doutes, j'ai l'impression qu'il ne me dit pas toute la vérité.
Jour 618 : Grisha et moi sommes devenus ami. Il a fini par tout m'avouer. Il possède le pouvoir des titans, tout comme moi. Il m'a aussi dit que son prochain objectif était d'atteindre les murs. Il m'a demandé de l'accompagner. Je ne lui ai pas encore donné ma réponse.
Jour 625: Je suis assis à une table avec Grisha et cet homme qui nous a aidé. Nous sommes à l'intérieur des murs. En regardant cette civilisation cohabiter malgré le danger qui rode à l'extérieur, je me sens bizarrement plus proche d'eux chaque jour.
-Hé il y a quelqu'un ? entendis-je soudainement râler.
Sans mal à deviner à qui appartenait cette voix dur et cassante, c'était probablement celle de Livaï. Après ma simple réponse, il atterrit parfaitement droit dans la même pièce que moi. Plus qu'énervé, il se dirigea vers moi en serrant les poings.
-Non mais t'as vraiment un problème toi ! cria t-il. Partir sans prévenir ? Idiote ! Je vais devoir te tenir en laisse pour te garder auprès de..
N'étant pas d'humeur à me disputer avec lui, je lui fis signe de se taire en mettant mon doigt devant la bouche. Son regard se transforma légèrement lorsqu'il réalisa ce que j'étais entrain de faire. S'essayant silencieusement à côté de moi, il me demanda ce qu'était ce livre. Je lui expliquai alors brièvement quelques détails avant de reprendre immédiatement ma lecture.
Jour 644 : Grisha a rencontré quelqu'un. Ma famille me manque, même Samuel.
Jour 652 : Je ne sais plus de quel côté je suis.
Jour 653 : Grisha m'a parlé d'une famille qui possède le pouvoir de contrôler les titans. Sa mission était celle-ci depuis le début, le récupérer pour aider l'humanité à l'intérieur des murs.
Jour 654 : Moi aussi j'ai envie de les aider. Moi aussi je veux aider Grisha.
Les jours suivants n'étaient remplis que de simples phrases telles que celle-ci. On dirait que c'est à partir de ce moment là que mon père avait commencé à changer d'avis. Curieuse de savoir quel aide il aurait pu leur apporté, je tournai la page.
Jour 661 : Je me suis trouvé un endroit pour me cacher, je pense que personne ne devinera que je suis ici. Les habitants de ses murs sont totalement désavantagés. Je compte les mettre à force égale. C'est pourquoi, j'ai décidé de le recréer pour eux.
-Qu'est ce que c'est ce "le" ? me demanda Livaï en arquant un sourcil.
Je haussai les épaules. Je ne savais pas et pourtant c'était la seconde fois qu'il en parlait. Lorsque je lis au jour suivant que mon père parlait du bataillon, je devins tout à coup plus intriguée. Ils disaient que des gens exceptionnels faisaient partie de cette organisation. Et que si par miracle sa fille réussissait à atteindre les murs, il aimerait qu'elle les rejoigne. Je souris tristement en lisant ça. Livaï en profita pour passer un bras autour de mes épaules, certainement pour me réconforter.
Jour 727 : Je n'ai pas les mêmes ingrédients ni les mêmes outils qu'à mon ancien laboratoire mais je sens qu'il arrive à son terme. Je vais même essayer de faire quelques modifications.
Jour 1002 : Enfin, il est terminé. Je n'ai plus qu'à rejoindre Grisha et de lui en donner un comme cadeau d'au revoir, ou peut être d'adieu. Je vais retrouver ma famille. Mais je dois encore accomplir une seule chose. Une chose qui risquerait de me souiller jusqu'au plus profond de mon âme.
Je ne sais plus quel jour nous sommes, je sais juste que je viens de massacrer une famille toute entière.
Après ça, une multitude de pages déchirées et tachetées par l'encre d'un stylo déroulèrent sous nos yeux. Certaines avaient aussi des bouts de phrases qui ne trouvèrent jamais leur fin. Les jours qui suivirent un peu plus loin parlaient de son enthousiasme à retourner auprès de nous, auprès de moi. Je crois me rappeler qu'à ce moment là, ma mère n'attendait même plus son retour. Aucun de nous d'ailleurs, nous n'avions plus aucun espoir.
Jour ? : Je suis rentré. J'ai l'impression d'être un étranger. Ma femme pense que je l'ai trahi en l'abandonnant et Hana a tellement grandi. Un jour elle le sera assez pour lui passer le flambeau de la vérité.
Jour ? : Je viens de tester mon nouveau pouvoir. Après m'être transformé, j'ai ordonné à un titan de dévorer cet homme avec qui ma femme m'avait trompé.
Jour ? : Je passe la plus part de mon temps avec ma fille. Je crois qu'il est bientôt temps pour nous de rejoindre les murs.
Jour ? : Nous partons demain soir. J'espère que nous y arriverons tous sain et sauf. Je ne veux perdre aucun d'eux.
Sauf que lui, il n'arriva jamais. C'était le dernier jour de son journal. Une simple larme coula le long de ma joue. J'aurai aimé le connaître plus. Malgré ses crimes et ses erreurs, je restais convaincue que mon père était quelqu'un de bien. Il avait réussi à tourner le dos à ses alliés et à protéger sa famille. Et en croyant ce journal, aider aussi les habitants de ses murs à combattre. Pour être sûre de n'avoir rien loupé, je tournai ces pages blanches jusqu'à la dernière. Sur celle-ci, je fus émue de découvrir quelque chose d'y inscrit. "Je fais maintenant partie de ceux à l'intérieur des murs". Sur cette ultime phrase, je refermai le journal de mon bien cher père. J'essayai de faire le résumé dans ma tête. Son histoire était vraiment trop compliqué. Le fait que des personnes vivaient bien à l'extérieur des murs vint se faire confirmer lorsque Livaï m'expliqua ce qu'ils avaient découvert dans le livre du père d'Eren. Je comprenais un peu mieux maintenant. Seulement, il restait toujours quelque chose qui nous échappait. Cette chose que mon père avait créé et qu'il avait laissé à l'humanité, il fallait qu'on la retrouve.
-Tu penses que c'est dans cette pièce ? me demanda Livaï incertain.
Je haussai les épaules une nouvelle fois. Autant chercher plutôt que de ne rien faire. Au même moment, Hanji nous rejoignit par la trappe tout en hurlant d'excitation. Bien vite mise au courant de la situation, elle commença à chercher avec nous. Je tapai du pied un peu partout pour voir s'il n'y avait pas une deuxième trappe ou un double fond quelque part. Livaï lui inspectait les murs.
-Il y a quelque chose ici, nous déclara Hanji à l'autre bout de la pièce.
Intrigués, nous la rejoignions Livaï et moi. En inspectant de plus près, on aurait dit que c'était un faux mur. Sans perdre de temps, Livaï donna un violent coup de genou contre celui-ci. Un morceau du mur se décrocha. Nous en profitions pour arracher le reste. Une immense et large porte nous faisait maintenant face. Sur ses poignées, un cadenas avec un code à 3 chiffres était fermement accroché.
-Putain, râla Livaï.
-Pas de bol, fit la moue Hanji. Je suppose que tu n'as aucune d'idée de quel pourrait être ce code ?
Je hochai la tête négativement. Plus que déçue, je me sentais plus qu'inutile sur le coup. Nous étions arrivés jusqu'ici pour finalement être bloqués par un petit cadenas de rien du tout. En l'observant de plus près, il y avait trois petits ronds en dessous de chaque petite roulette. Qu'est ce que c'était ? On aurait dit qu'ils étaient éteins.
-Peut être un dispositif d'auto destruction ? supposa Hanji. Essayons un nombre au hasard.
Elle tourna les boutons pour mettre des chiffres quelconque. Une fois tous bougés, un des ronds s'alluma en rouge. Hanji avait raison. Mais que se passait-il si nous arrivions jusqu'au 3ème ? Creusant dans ma tête le plus possible, je cherchai un code qui pourrait marcher. Mais franchement avec 3 chiffres, je ne voyais pas.
-On aurait pu testé ta date de naissance mais avoir un nombre à 4 chiffres aurait été plus approprié, expliqua Livaï.
Dans le doute, nous testions tout de même. Keith me l'avait révélé lors de notre discussion avec Eren. J'étais née le 18 février. Peut être qu'en enlevant le 0, le code allait être correct ? Nerveusement, je tournai lentement les trois boutons. Un second rond rouge s'alluma. Hanji baissa la tête tandis que Livaï se contenta de grogner.
-Une date à laquelle quelque chose de bien est arrivé à ton père ? proposa tristement Hanji.
-Ça ne peut pas être une date ! râla Livaï.
J'étais à la fois détruite et énervée de ne pas trouver. Aller réfléchis Hana, réfléchis bordel. Pas une date, pas un nombre à quatre chiffres. Je réfléchissais tellement que j'en avais mal à la tête. Soudain, une illumination. Je trébuchai pratiquement pour rejoindre le journal de mon père. Sous les yeux perplexe d'Hanji et Livaï, je commençai à relire les premières pages. Mon cœur commença à tambouriner dans ma poitrine lorsque je retrouvai enfin la phrase que je cherchais.
Jour 550 : C'est une petite fille. Elle est magnifique.
Lentement, je me dirigeai à nouveau vers le cadenas. J'entrai nerveusement le premier chiffre, le 5. J'eus d'autant plus de mal à rentrer le second 5. Lorsque mon doigt frôla la roulette qui me permettait de faire le 0, je restai immobile. J'avais peur de me tromper, j'avais peur de tous nous tuer en activant le 3ème rond rouge. Hanji sourire aux lèvres, posa sa main sur mon épaule. Son regard était encourageant. Livaï quant à lui, posa la sienne sur la mienne. Il me donna un baiser sur la joue avant d'appuyer avec moi pour faire basculer le 0. Je fermai automatiquement les yeux lorsque j'entendis un déclic. Le cadenas venait de se déverrouiller. Hanji l'arracha rapidement avant d'ouvrir cette énorme porte qui nous barrait la route. Sous le choc, nous regardions l'espoir que mon père venait de gratuitement nous offrir.
-Qu'est ce que.., commença Livaï.
-Incroyable, resta Hanji bouche ouverte.
Face à nous, des dizaines et des dizaines de fioles au contenu étrangement violet. Est ce que c'était vraiment ce que je pensais ? Fascinée, Hanji en prit une dans les mains. Elle l'inspecta scrupuleusement avant de nous confier à l'œil nu que c'était bel et bien le sérum qui permettait de transformer un humain en titan. Tout se mit alors à concorder dans ma tête. Mon père était un scientifique qui avait travaillé pour le monde extérieur en tant que tel. Il avait crée le sérum pour eux. En réalisant finalement de quel côté il appartenait réellement, il avait décidé de nous laisser un petit cadeau avant de mourir.
-Avec ça nous pourrions rivaliser avec ceux qui nous ont enfermés ici ! s'excita Hanji.
Je fis mine de sourire, seulement je me forçais. En réalité, j'espérais que l'histoire allait s'arrêter ici. Nous extirpions avec l'aide de mes autres camarades le trésor de mon père avant de définitivement quitter cet endroit. J'avais pris soin de prendre son journal avec moi. Je pense que je continuerai à le lire et à le relire jusqu'à le connaître par cœur. Tandis que nous nous réunissions tous à nouveau sur les murs, nous faisions un compte rendu final de ce que nous venions d'apprendre. Pour ma part, je restai silencieuse. Livaï remarquant bien mon malaise, il me lançait quelques coups d'œil depuis plusieurs minutes déjà. De ce que j'avais écouté, nous étions sur une île qui s'appelait l'île du paradis. Il y a très longtemps, une guerre avait éclaté entre les descendants d'un titan nommé Ymir et une population humaine. En ralliant 7 des 9 titans, les humains avaient gagné cette guerre. Les survivants avaient été séparés en deux parties, ceux qui furent amenés sur cette île avec le roi puis ceux qui étaient retenus à l'extérieur de ces murs. Parmi eux, une organisation secrète s'était formée pour se rebeller et récupérer le pouvoir du titan originel, Grisha Jeager en faisant partie. Et maintenant qui avait ce pouvoir ? C'était moi.
-Nous sommes sur le point de regagner notre liberté ! cria Hanji en levant les bras.
Je soupirai discrètement. Je n'étais pas le genre de personne à facilement abandonner mais j'en avais vraiment marre. Il y avait des moments où je me disais que je n'aurai jamais voulu avoir ce pouvoir. Mais ça serait blâmer mon père, alors j'essayais de ne pas trop y penser. Tout tournait en permanence autour de moi. Qui c'est ce que sera l'étape suivante ? S'échapper de cette île ? Récupérer les 7 titans qui nous avaient été volé ? Ça suffit, j'étais à bout. J'avais le regard vide, je n'écoutais même plus ce que les autres disaient autour de moi. J'observai seulement l'horizon, la plaine, la forêt. Toujours dans mes pensées, je ne remarquai pas qu'ils avaient certainement décidés de rentrer à la base. La plus part d'entre eux passèrent devant moi sans faire attention. En remarquant Livaï, j'attrapai lentement le bout de sa veste. Il se stoppa avant de se retourner vers moi, me fixant perplexe. Est ce que je pouvais réellement lui demander ça ? Toujours s'occuper des autres, assumer ses responsabilités et se battre pour l'humanité. J'avais besoin de m'éloigner de tout ça.
-Caporal, chuchotais-je, enfuyons-nous comme nous l'avions prévu.