L'automne d'une vie

Chapitre 23 : XXII- Vingt-deuxième

1576 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/04/2019 16:58

Elle serrait fermement sa main et ne semblait pas décidée à vouloir la lâcher.

Et ça ne dérangeait pas Levi, parce qu'elle dégageait une chaleur qu'il ne connaissait pas.

Il aperçut la scientifique brune de dos et lui tapota l'épaule.

-Hanji, c'est quoi ce foutoir ?

-Oh, Levi. Quelqu'un a juste fait tomber un coffre.

Son regard glissa sur leurs deux mains.

-Plus important... VOUS ETES TROP MIGNONS !

-Oh, quat' zyeux, la ferme.

Comme il le craignait, la blonde tenta d'enlever sa main. Mais il la serra le plus fort possible.

-Je vais vous laisser tous les deux. Bonne soirée en amoureux.

-Bordel, Hanji !

La scientifique leur fit un clin d'oeil.

-Putain, elle est vraiment conne...

La blonde hocha la tête distraitement.

-Ça te dérange ? Qu'on se tienne la main ?

-Non, ça va. C'est agréable.

Et elle lui sourit.

Le brun détourna le regard le plus vite possible. Ça ne devrait pas être permis d'être aussi mignonne !

-Gamine, tu devrais y aller. On se retrouve après.

-Mais...

-Je voudrais rester avec toi, mais putain, tu me rends fou.

Sur ce, il s'éloigna, laissant la blonde complètement bouleversée.

Elle s'efforça de ne pas s'imaginer des choses. Elle tenta d'empêcher son visage de devenir écarlate, mais peine perdue.

Elle était complètement amoureuse de lui. Ça lui paraissait tellement évident maintenant.

Elle voulait passer tout son temps à ses côtés, elle voulait l'avoir près d'elle chaque seconde qui s'écoulait, elle le voulait pour elle seule.

Elle ne devrait pas, elle le savait. Il était bien plus âgé qu'elle. Il était son supérieur... Mais il était tellement intelligent, il veillait sur elle même s'il ne l'avouerait pas. Il sentait bon. Il était attachant. Il était beau. C'était un génie. Il la faisait se sentir mieux qu'avec n'importe qui d'autre. Et cette facette si soucieuse de lui...

Plongée dans ses pensées, elle fit un grand bond quand une main se posa sur son épaule.

-Aki.

-Hum... Arthur...?

-C'est bien ça.

Il lui fit un clin d'oeil. Déstabilisée, la blond détourna le regard.

-On danse ?

Aki hésita, puis prit la main qu'il lui tendait. Bien qu'elle n'en ait aucune envie.

Celle-ci n'était pas aussi rassurante que celle de Levi.

Le blond cendré posa délicatement sa main sur le côté d'Aki. Elle ferma les yeux et expira de toutes ses forces.

-Vous allez bien ?

-Oh, euh... Oui.

Elle détestait ce contact.

La musique démarra et les deux se mirent à danser. Elle était plutôt bien dans les bras de Levi, mais pas dans ceux de cet homme. Si elle n'était pas là pour une bonne cause, elle se serait dejà enfuie. Mais il était temps d'affronter ses peurs.

Ses longs cheveux blonds attirèrent rapidement l'attention du blond.

-Vous les portez bien longs, vos cheveux.

-Oui.

Elle n'essayait pas d'être froide, elle n'avait juste rien à dire à cet inconnu.

A quelques mètres de là, Levi, assis sur un tabouret près du comptoir, observait la salle, et plus particulièrement une certaine petite blonde.

Erwin s'adossa au comptoir à côté de lui.

-Tu ne danses pas ?

-Non. Et toi ?

-Non.

Le major suivit son regard et remarqua la blonde.

-Elle a l'âge parfait pour une vie amoureuse.

-...

-Elle a presque 16 ans. En plus, on va pas nier qu'elle est magnifique. Surtout dans cette robe.

-D'accord, elle est belle, mais c'est pas une raison.

-C'en est une. Tout le monde veut l'inviter à danser.

-...

-Elle t'a parlé de ce qu'elle a vécu à Shiganshina ?

-Oui. Dans les grandes lignes.

-Je n'ose pas imaginer le fardeau psychologique qu'elle porte... J'ai entendu qu'elle avait vu toute sa famille se faire décimer sous ses yeux.

-Ouais.

-Elle te voue une confiance aveugle. Tu devrais la soutenir du mieux que tu peux. Elle est fragile.

-Arrête de la dénigrer comme ça putain ! Elle est forte, elle peut se débrouiller seule.

-Je ne crois pas, non. Elle a une santé mentale assez au bord de la limite, en fait. Elle pourrait se briser très facilement.

-Qu'est-ce que tu en sais ? Arrête de faire comme si elle confiait à toi.

-Elle l'a fait, alors je suppose que je peux.

-Quoi ? Tu insinues quoi, là ?

-J'insinues que je l'ai vue pleurer hier et que j'ai essayé de comprendre ce qu'il se passait.

-Attends, mais...

-Elle s'est confiée assez difficilement, elle n'est vraiment pas le genre de personne à parler d'elle si facilement, vous avez ça en commun.

-...

Il se tourna vers le comptoir.

-Un verre.

Quand on lui apporta celui-ci, il l'avala sans prendre la peine de se demander ce qu'il contenait. L'alcool lui brûla l'oesophage, et putain qu'est-ce que c'était bon.

-Levi, tu vas finir soûl...

-Ouais, eh bah tant mieux.

Erwin soupira et le laissa tranquille. Après tout, il était adulte. Pas responsable, certes, mais il pouvait se démerder seul.

Il n'aurait peut-être pas dû aborder le sujet d'Aki. Levi réagissait au quart de tour quand il s'agissait d'elle. Au pire, s'il finissait complètement bourré, il lui dirait peut-être ce qu'il avait vraiment sur le coeur ?

-Jeune fille, ça vous tenterait une danse avec moi ?

-Désolée, je vais aller m'asseoir un peu...

Plusieurs visages déçus s'affichèrent tandis qu'elle s'éloignait.

Elle aperçut un comptoir contre le mur et se faufila habilement dans la foule pour l'atteindre.

Quand elle fut arrivée, elle s'assit sur un des hauts tabourets.

-Aki.

Elle sursauta et se retourna vers le brun. Il tenait un verre dans sa main gauche.

-Caporal...

Ses yeux brillaient. L'alcool.

-Vous avez bu.

Elle ne le dit pas sur le ton d'une question, plus comme une affirmation.

-Ouais. Tu devrais essayer toi aussi, c'est carrément agréable.

-Vous êtes complètement soûl.

-Oh, exagère pas.

-Vous devriez allez dormir...

-Je devrais ?

-Vous devriez.

-Mais je suis bien à boire. Seul.

Elle rêvait, ou il lui avait implicitement demandé de partir ?

-Caporal, je vais vous y emmener moi-même si vous êtes si têtu.

-Bah vas-y gamine. J'attends.

La blond se demanda d'abord comment faire, puis elle décida simplement de lui prendre la main.

-Je me fiche que vous ne soyez pas d'accord, Caporal. Tout cet alcool, c'est mauvais pour vous. S'il vous plait.

-Si c'est une aussi jolie fille qui me le demande, je vois pas pourquoi je refuserai...

D'accord. Il avait vraiment abusé là. En plein bal... Quelle responsabilité.

Elle l'entraîna à l'étage sans lâcher sa main, et ouvrit leur chambre.

Un lit double. Hanji se foutait vraiment de leur gueule.

Aki soupira.

-On est censés dormir ensemble ?

-On dirait, ouais.

Un haut-le-coeur prit le brun.

-Caporal... Vous allez bien ?

-J'ai carrément envie de vomir.

-Respirez à fond.

-Ouais, bah j'essaie, mais tu vois, si je vomis je vomis.

-Je sais bien...

Le brun s'assit sur leur lit.

-Aki, ramène tes fesses.

Elle détestait ça. Elle ne le sentait pas.

Elle se planta devant lui.

-Plus près.

Elle s'accroupit devant lui.

-Plus près !

Elle se rapprocha encore, jusqu'à ce que leurs visages ne soient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Si l'un avançait la tête, ils s'embrassaient.

-...Oui ?

Son cœur battait tellement fort qu'elle se demandait si il pouvait l'entendre.

-Regarde-moi.

Il posa une main sur sa joue.

Elle plongea son regard dans le sien et...

Oh, merde, elle avait beau savoir qu'il était bourré, elle avait tellement envie de l'embrasser. Son regard s'attarda sur ses lèvres pendant plus d'une minute, avant qu'elle ne le détourne, embarrassée.

L'étincelle qui brillait dans les yeux du brun n'était pas un bon présage. Il brûlait d'envie de la toucher, et ses limites avaient été dissolvées dans l'alcool...

Et puis, putain, elle avait une bouche tellement attirante... Pas seulement sa bouche, d'ailleurs. Sa clavicule aussi. Et cette ligne de nuque... Il n'aurait su dire pourquoi, mais il la trouvait incroyablement... sexy.

D'ordinaire, il aurait été fraîné à ce stade de sa réflexion, mais vu tout l'alcool qu'il avait bu, pas aujourd'hui.

Il effleura ses lèvres du bout des doigts.

Il fit basculer la jeune fille en arrière, de façon à ce qu'elle soit étendue sur le sol, le brun en appui sur ses mains au-dessus d'elle.

-C-Caporal, qu'est-ce qu'il vous prend ?

Elle regarda dans ses yeux. Son regard trahissait une vraie envie d'elle, un désir profondément enfoui quand il était sobre... mais il ne l'était pas.

Elle prit peur.

-Caporal, arrêtez ça ! Vous ne contrôlez plus ce que vous faites !

-Oh si, au contraire.

Il l'embrassa sur la joue. Elle se mordit la lèvre inférieure.

Il descendit vers son cou et commença à...

-L-Levi !

C'était la première fois qu'elle l'appelait par son prénom. Il lui fallut quelques instants pour s'en remettre, ce qui laissa le temps à la blonde de le repousser et de s'éloigner le plus possible de lui.

-Arrêtez ça ! Vous n'êtes même pas vous-même...

Le brun redescendit sur Terre.

Mais elle le rendait fou. Il avait tellement envie d'elle...

-Je...vous apporte un verre d'eau ?


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