Le destin des Ackerman - Tome 2
La jeune femme s'éveille lentement et difficilement. Son crâne est affreusement douloureux, ses yeux ont du mal à s'ouvrir, son ouïe ne capte rien à part un silence pesant — presque surnaturel — et de nombreux muscles la font souffrir. Elle émet une profonde expiration avant de serrer les dents puis entrouvre les yeux et, à sa grande surprise, se rend compte qu'elle est assise, attachée aux accoudoirs par ses poignets qui sont fermement sanglés. Elle lutte avec le peu de forces dont elle dispose pour tester ses liens mais cet harnachement n'est pas enclin à lâcher prise.
Le son d'une porte qui claque lui parvient puis celui de talons qui résonnent contre le sol qu'elle imagine carrelé. Cette présence inconnue est là et sa silhouette floue se précise d'instant en instant, à mesure que sa vue s'habitue aux lieux. La captive remarque le regard inquisiteur du geôlier qui la scrute pendant un long moment avant de s'avancer vers elle puis d'ouvrir un dossier qu'il tenait sous son bras avant d'en lire rapidement la première page.
La jeune femme essaye de capter les traits du visage de l'homme qui lui fait face maintenant qu'il s'est approché mais le contre-jour provoqué par les deux luminaires aux ampoules blanches et puissantes l'en empêche. Elle peut néanmoins voir cette grande vitre en hauteur derrière laquelle plusieurs silhouettes semblent la fixer et cela lui permet de comprendre ce qu'elle fait ici et ce qu'il va se passer.
Une salle d'interrogatoire.
Par réflexe elle jette un rapide coup d’œil autour d'elle à la recherche d'un chariot métallique sur lequel seraient disposés d'éventuels outils de torture mais il n'en est rien. Elle soupire d'un soulagement relatif.
Ses pensées vont alors à ses derniers souvenirs avant ce gigantesque trou noir à la durée inconnue.
Que s'est-il passé ? Pourquoi est-elle retenue ici ?
L'une des rares certitudes qu'elle peut avoir est qu'il ne s'agit pas d'un souterrain de Stohess, le revêtement au sol et les odeurs qui lui parviennent lui permettent d'en être certaine. Se trouve-t-elle dans un autre district alors ?
Hanji.
Oui, ça lui revient.
Ce bourdonnement étrange puis les explosions, la fumée, la poussière, les briques qui dégringolent... Elle torture sa mémoire pour reconstituer un semblant de suite logique d'évènements avant sa perte de connaissance et le visage du Major lui revient, couvert de sang et contre le sol, une grande partie de son corps ensevelit sous les décombres.
Elle est tirée de ses pensées par le raclement de gorge de son ravisseur.
— Amélia Weiss, eldienne née sur l'île de Paradis, soldat affecté au bataillon d'exploration, membre de l'escouade Arlelt. Confirmez-vous ces informations ? Prononce l'homme à la carrure imposante d'une voix certes grave mais aussi étonnamment douce.
Cette simple question permet à la blonde de comprendre qu'elle se trouve très certainement sur le continent et que cette attaque a été menée par les Mahr. La mention de son escouade l'inquiète d'autant plus, elle se demande comment vont les autres. Ont-ils été tués ou capturés ? Où sont-ils ?
Elle finit par acquiescer pour répondre, la bouche trop pâteuse et la gorge trop sèche pour produire le moindre son.
— Bien, réagit le Mahr qui prend un instant pour observer une nouvelle fois sa victime, je me présente : Commandant Magath, chef de la division des guerriers eldiens dans l'armée Mahr.
Julia serre les dents parce que ça confirme toutes ses craintes et cela les aggrave même.
Le fait que cet officier soir le responsable des guerriers Mahr en dit long sur sa présence ici. Ils avaient déjà essayé de la faire taire deux ans auparavant lors de l'embuscade de la soixante-deuxième expédition extra-muros.
Pourquoi l'ont-ils capturée au lieu de la tuer cette fois ?
La jeune femme dispose de la réponse à cette question, elle sait très bien pour quelle raison elle est ici.
Cette attaque a-t-elle été menée pour lui mettre la main dessus ?
Non, ce n'était pas le seul objectif mais il est difficile de savoir s'ils ont réussi à mener à bien leur mission ou non. Les Mahr auraient eu vent de ce qui était caché aux yeux de tous à Stohess ces deux dernières années ? Qui les a trahi ?
La cousine de feu Erwin Smith ferme les yeux à cause de la migraine et soupire longuement avant d'avaler difficilement sa salive.
— Que voulez-vous ? Demande-t-elle d'une voix éraillée et faible.
Le commandant Magath respire profondément en jetant le dossier sur un meuble d'appoint un peu plus loin.
— Nous avons eu vent de certaines choses plutôt inquiétantes ces derniers mois. Notamment à propos d'une arme, héritage de votre famille. Bien que vos forces soient encore largement en deçà de celles du continent, surtout depuis que vous avez récupéré le Colossal, nous ne pouvions pas vous laisser gagner en puissance, explique l'officier.
L'expression du visage de la jeune femme doit montrer sa crainte puisqu'elle fait immédiatement réagir son interlocuteur.
— Ce que vous devriez savoir c'est que, il y a huit ans, notre attaque sur votre île ne visait pas un mais bien deux titans. Celui que vous avez découvert était l'une de nos cibles. Maintenant, nous allons avoir besoin de tout ce que vous savez à son propos, c'est pour cela que vous êtes ici.
— Vous en savez certainement plus que moi, à quoi bon...
— Vos carnets de recherche ont été détruits pendant l'assaut. J'aimerai savoir comment vous avez découvert l'existence de cette arme.
Julia jette un regard furieux au commandant, exprimant sa réticence à donner la moindre information qui pourrait aider Mahr. Elle est prête à subir la torture s'il le faut : ils ne doivent pas retrouver ce qu'elle a eu tant de mal à dissimuler à ses propres compatriotes.
— J'aimerai régler cette affaire de façon civilisée mais ne vous méprenez pas, mademoiselle Weiss, je n'hésiterai pas à recourir à des pratiques plus barbares pour vous tirer les vers du nez. Après tout, c'est tout ce que les démons de votre espèce méritent.
La menace fait rater un battement à la jeune femme qui serre les dents et se crispe sur son siège inconfortable. S'imaginer résister à la torture est une chose, y faire face en est une autre. Elle se rend compte que des électrodes sont collées et disposées sur ses bras et au dessus de sa poitrine. Lorsqu'elle relève la tête, monsieur Magath tend sa main, paume ouverte, pour mettre en évidence une petite boîte reliée par des fils électrique à quelque chose qu'elle ne peut pas voir. Cette télécommande présente deux boutons : un premier qu'elle imagine fait pour lancer une décharge et le second pour régler la puissance de cette dernière.
— Bien, commençons, prononce plus calmement l'officier dont l'air satisfait reste camouflé derrière son expression impassible.
*
Dix soldats sont assis sur deux bancs qui se font face, serrés les uns aux autres, à l'arrière de ce camion de transport de troupes dont le moteur vrombissant les fait vibrer. Suivis par plusieurs autres véhicules identiques, ce convoi roule à allure moyenne sur cette route de campagne boueuse à cause de la neige qui fond sous ce grand soleil de midi qui n'est pas caché par d'épais nuages, exceptionnellement.
Ils décollent tous d'une poignée de centimètres quand la roue avant droite passe dans un trou de la route en mauvais état, certains manquent même de tomber à la renverse sur la personne qui leur fait face.
Annie est là, sur le bout de l'un des bancs, à l'arrière. Le visage portant cette éternelle expression désintéressée voire blasée, elle ne regarde pas la bleusaille sur sa gauche qui discute en chuchotant mais lève les yeux vers son supérieur. En face d'elle, le capitaine Augstein, un homme ayant la trentaine passée, les cheveux châtains et la marque d'une calvitie naissante, la joue gauche barrée par une vilaine et fraîche cicatrice, les yeux d'un bleu clair et froid, les traits grossiers. Mademoiselle Leonhardt le regarde faire un peu de rangement dans les multiples poches de sa veste.
— Bordel qu'on se caille les miches dans ce pays, j'aurai préféré être envoyé au Moyen-Orient... Se plaint un soldat tenant contre lui un fusil de précision et qui frotte vigoureusement ses mains l'une contre l'autre, avant de souffler entre ses paumes.
— T'es sûr de ça, Hans ? Il paraît que c'est un vrai carnage là-bas, ça n'avance pas depuis des semaines à cause de leur nouvel armement anti-titans, ajoute le plus petit de la bande au regard vif.
— A croire que leur unité d'aspirants guerriers n'est pas aussi efficace que la notre... Ajoute une blonde dans le fond, sur un ton qui traduit sa fierté et sa haute estime d'elle-même.
— Pourtant c'est nous qu'ils ont envoyé pour pourrir dans le grand Nord en plein hiver afin de calmer des péquenauds qui trouveront toujours un prétexte pour se taper dessus entre eux, rappelle la brune assise aux côtés d'Annie et qui semble imposer le respect à tous ses camarades puisqu'un silence s'installe.
Le lieutenant Leonhardt jette rapidement un coup d’œil à chacun en essayant de se remémorer leurs noms. Celle qui vient de rabattre le caquet à la petite peste du fond est Kathrin Blümm, aspirante au titan charrette, tout le monde la respecte et l'apprécie, la grande soeur de l'escouade en somme. Le type de personne qui ne fait ni chaud ni froid au titan féminin.
Son regard tombe ensuite sur le nabot qui ne doit pas être sous-estimé d'après les rapports. Karl. Karl Wanberg, aspirant au titan mâchoire. C'est amusant de voir qu'il a le physique qui va avec le titan. Cela lui vaut d'ailleurs le surnom — pas très glorieux — "le Rat" de la bouche des petits cons du groupe, comme ce Heinrich Ederbach qui a tout des raclures de la Brigade Spéciale selon Annie : susceptible, autoritaire, prétentieux et s'adjuge tous les droits. Le pire c'est qu'il n'est promis à aucun titan, il est simplement un soldat d'exception qui a été affecté à cette unité.
— Ouais... M'enfin j'espère quand même que ça ne va pas trop durer. Qui sait, peut-être que notre seule présence va les calmer les bouseux, souhaite Hans qui pense à voir haute.
En effet, la population vivant dans ce grand Nord n'a jamais été unie. Quelques chefs ambitieux ont tenté d'unifier ces cités-état par le passé mais ils n'ont jamais réussi. Si cela n'a jamais vraiment été un problème sinon quand les cités alliées à Mahr étaient attaquées, l'Empire craint aujourd'hui que le Nord soit plus enclin que par le passé à s'unifier et, donc, mène à une situation identique à celle du Moyen-Orient : la formation d'une coalition pour s'émanciper de la domination Mahr maintenant que sa puissance militaire a été amputée, suite à l'échec retentissant à Paradis.
Officiellement, l'Empire vient seulement porter assistance à l'un de ses alliés qui se trouve être un partenaire économique non négligeable : Zelevsk, port commercial majeur dans la région dont la position stratégique en fait le centre névralgique du transit de matières premières capitale pour les industries de Mahr.
Officieusement, le conflit contre le Moyen-Orient s'étant enlisé et mobilisant toujours plus de ressources et d'hommes pour maintenir le front, l'état-major de Mahr a préféré une stratégie préventive d'intimidation pour dissuader les seigneurs de guerre locaux et hostiles à Mahr — qui ont déjà commencé à unir leurs forces — de prendre Zelevsk qui serait un effroyable coup dur pour la force dominante du continent.
Annie est sortie de ses pensées par une hilarité générale. Elle comprend rapidement que la personne qui est visée est ce jeune homme au fond, silencieux depuis qu'ils sont partis : Samuel Berner. Soldat sans expérience, aspirant à aucun titan... Il est facile de comprendre pourquoi il est une cible de choix pour Heinrich qui adore montrer sa supériorité ou encore celle de Laura, la petite peste en face de ce pauvre garçon.
Le titan féminin serre les dents en observant le soldat Berner puis détourne le regard, juste avant que le capitaine ne se redresse avant de calmer tout le monde.
— Oh, fermez-la un peu ! Nous avons encore plusieurs kilomètres à parcourir en territoire hostile, j'aimerai un peu de sérieux.
Son rappel à l'ordre refroidit immédiatement tous ceux qui se gaussent.
Le lieutenant Leonhardt tourne alors la tête pour regarder les alentours et elle remarque une petite forêt sur leur flanc gauche, une position rêvée pour tendre une embuscade et empêcher les renforts d'arriver aujourd'hui à Zelevsk.
— Capitaine..? Appelle timidement un certain Oskar, l'artificier du groupe qui n'a d'égal à son habileté avec des explosifs que sa timidité.
— Oui, soldat Roer ?
— Est-ce que vous savez si...
A cet instant précis, sans prévenir, un tir se fait entendre et son écho résonne dans toute la plaine malgré le boucan produit par les moteurs de la colonne de véhicules. La balle touche en pleine tête le conducteur du camion dans lequel se trouve l'escouade d'aspirants guerriers puis traverse cette petite vitre déjà aspergée de sang qui sépare le cockpit de l'arrière du véhicule de transport, évitant par miracle les passagers qui se baissent tous par réflexe.
L'instant suivant, de nombreux tirs détonnent, tout près, prenant pour cible tout le convoi.
Tous les camions s'arrêtent afin de débarquer en urgence tous les soldats afin d'engager le combat et repousser les assaillants.
— Accrochez-vous ! Hurle Kathrin qui sait très bien ce qu'il va se produire dans une poignée sinon une fraction de seconde.
Leur pilote mort sur le coup est affalé sur son volant et le pied toujours appuyé sur l'accélérateur, ils rentrent dans le camion qui les précède, produisant un choc violent qui les secouent tous.
— Sortez, sortez ! Ordonne le capitaine Augstein qui attrape son fusil d'une main, son casque de l'autre, puis saute du camion.
Chacun essaye de se redresser et d'attraper son arme et son sac. Annie est la seconde à sortir et constate que les soldats Mahr commencent à tomber comme des mouches en sortant de leurs transports pour s'abriter derrière ceux-ci ou sauter dans le fossé. La boue est déjà souillé de marres de sang, de morceaux de chair et de cervelle.
Alors que les balles fusent à travers la toile qui couvre la remorque du camion, des détonations plus assourdissantes encore se font soudainement entendre tout autour, semblables à celles que produisent des grenades et mortiers.
— Courez vous mettre à l'abri dans le fossé ! S’époumone le capitaine qui s'éloigne sur ces mots.
Le chaos s'empare des effectifs de l'Empire, les cadavres et blessés entravent dans leurs mouvement ceux qui essayent de sortir des véhicules ou qui veulent courir se cacher. Les cris d'horreur, de douleur et de mort se fondent en une cacophonie macabre qui couvre la voix des officiers qui hurlent des ordres à leurs effectifs apeurés et paralysés par la peur.
Annie aide ses hommes à descendre et, par elle ne sait quel miracle, tous ont l'air d'être sains et saufs malgré le barrage de plomb qui s'est abattu sur le camion.
— Sam, dépêche-toi ! Hurle Kathrin à l'intention du retardataire qui vient de trébucher sur quelque chose que ni elle ni Annie ne peuvent voir, certainement un sac.
Il rampe puis s'aide d'un banc pour se redresser avant que le soldat Blümm ne l'attrape par les épaules afin de le tirer hors de ce guêpier.
C'est quand il est enfin sorti et dressé sur ses deux pieds que tous les trois grimpent sur le capot du camion suivant le leur, pour passer de l'autre côté. L'instant suivant, ils vont soudainement se sentir propulsés dans une directon aléatoire, victimes d'un souffle puissant qui leur fait perdre connaissance à l'atterissage.
Annie reprend ses esprits quelques secondes plus tard, de la boue couvrant la moitié de son visage et dans la bouche. Son ouïe est parasitée d'un sifflement strident et douloureux qui lui donne l'impression que tous les sons provenant de ce qu'il se passe autour d'elle sont lointains.
Sans même tourner la tête, son regard tombe sur les deux corps inertes de ses deux camarades aux côtés de qui elle courrait l'instant précédent.
— Putain de merde, où est-ce qu'ils sont ?! Hurle Hans qui, les mains tremblantes, n'arrive pas à ficher une balle dans la culasse de son fusil.
Le capitaine Augstein lève la tête pour regarder par-dessus le capot du véhicule derrière lequel il s'est caché afin d'essayer de repérer les assaillants. Un balle ricoche sur la carrosserie non loin de son visage, ce qui le fait revenir à couvert dans un réflexe fulgurant.
— Ça continue de pleuvoir ! S'écrie Karl en entendant les mortiers au loin.
Le capitaine regarde ses hommes retranchés puis Annie, Kathrin et Samuel étendus au sol.
— Roer ! Est-ce que ton cocktail maison est prêt ? Demande l'officier.
— Presque prêt capitaine !
— Ederbach, dès que Roer aura fait son lancer, je veux que tu arroses ces enfoirés pour nous couvrir le temps qu'on aille chercher vos camarades. Drescher tu en profiteras pour trouver une position de tir, assisté par Wanberg. Reçu ?
— Oui capitaine ! Répondent en chœur les soldats cités.
Laura s'apprête à exprimer sa frustration de ne pas faire partie des personnes citées mais elle se ravise lorsque Alexander Cranz, le dernier de la bande, se jette sur elle pour éviter de justesse un obus qui tombe près d'eux.
Soudain, Oskar Roer se relève et jette de toute ses forces, depuis le fossé, sa bouteille remplie d'essence dans laquelle un chiffon trempe à moitié et dont l'autre extrémité a été enflammé à l'aide d'un briquet. Lorsque l'arme incendiaire artisanale touche le sol et que son contenant éclate en morceaux, des flammes embrasent tout de suite le sol puis commencent à s'en prendre à la végétation alentours. Immédiatement suite à cela, Heinrich Ederbach se redresse à son tour et pose sa mitrailleuse sur le capot d'un camion après avoir déployé le bipied attaché sous le canon puis commence à tirer dans les rangées d'arbres pour forcer les embusqués à se mettre à couvert. Hans en profite pour courir en suivant le fossé puis, dès qu'il sent être en bonne position, se pose à plat ventre contre l'inclinaison boueuse formée par le fossé et cherche un assaillant à travers sa lunette pour l'abattre.
Sur ce, les autres membres de l'escouade se pressent pour aller chercher leurs camarades encore sonnés voire blessés par l'obus qui a explosé près d'eux.
— Lieutenant Leonhardt ! Vous m'entendez ? Lieutenant ! S'écrie une voix lointaine du point de vue de Annie qui ne comprend pas ce qu'il se passe autour d'elle.
Le titan féminin ne ressent pourtant aucune vive douleur sinon celle qui tambourine dans son crâne et il lui apparaît d'ailleurs que c'est étrange qu'elle ne se remette pas plus rapidement du choc. Son regard tombe encore une fois sur Samuel et, avant de perdre connaissance, remarque son crâne et son visage couverts de sang.