L'Ode à la liberté [Livre I]

Chapitre 16 : Le choc des Titans : les masques tombent

4140 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 13/04/2021 20:15

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Alors qu’Erwin était à deux doigts de passer au crible, un éclaireur s'échina à courir jusqu’à lui. Complètement à bout de souffle, il était venu alerter lui et les autres soldats d’une nouvelle invasion. Aucune brèche, aucun autre Titan en chemin et pourtant des Titans erraient à l’intérieur du mur Rose.

Le visage du Major s’illuminait. À croire qu’il avait gagné un pari. À coup sûr, une nouvelle équation se mettait en place, s’approchant dangereusement de la solution. L’occasion pour lui d’inviter les Brigades Spéciales à suivre le Bataillon d’Exploration et la Garnison pour une mission surprise et des bienvenus.

Markus Hoffman - chef d’une autre division - après avoir eu vent de la situation, s’incrustait dans la partie. Son lieutenant sortait à peine du berceau. Ce gamin n’arrêtait pas d’observer chaque explorateur d’un mauvais œil. Surtout Erwin. 

Livaï s’efforça de ne pas mettre les pieds dans le plat et apporta toute son intention au Pasteur, toujours muré dans le silence. Même lui avoir mis le nez dans la merde, lui dévoilant les réfugiés au fond du trou, ce mec s’entêtait à ne rien vouloir dire. L’unique secret que le révérend révéla de manière très confuse est que le culte du mur surveillait de près Christa Lenz. Cette fille connaîtrait le secret et pourrait répondre la vérité. 

— Hé Livaï, elle est où notre proie ? Demanda un des Brigadiers, moqueur.

— Oh… Vous avez l’air de regretter que ça soit paisible ici, non ? Désolé que votre rencard vous ai posé un lapin. Ne vous inquiétez pas, vous aurez d’autres occasions de croiser ces belles créatures. Suffit juste de venir en expédition avec nous. On pourra se battre côte à côte. Tous ensemble, souligna le caporal.

Et voilà comment fermer leur claque-merde à ces imbéciles. Les voilà qu’ils cherchaient des excuses à leur couardise. Le lieutenant, appartenant à la division de Hoffmann, arrivait vers ses subordonnés, les tournant à son tour en ridicule.

Le caporal-chef lui en donnait à peine la vingtaine. Il transpirait l’arrogance à des centaines de kilomètres, mais n’en demeurait pas moins charismatique. Pas autant qu’Erwin, mais tous les soldats s’écrasèrent devant lui, un gamin sortit tout droit du berceau. 

Des cheveux ondulés, lui donnant du volume à sa jolie crinière blonde - le visage du Brigadier lui évoquait une vague impression de déjà vu, mais c’est la première fois qu’il le croisait. Il était rare de voir les premières divisions se bouger leur cul de la capitale. Ce morveux devait appartenir à un des ces familles d’aristocrates proche du roi, pour faire partir du gratin. 

Les Brigades Spéciales restaient fidèles à leur réputation : fainéant et corrompu.

Quand ses yeux bleu irisés se mélangeaient furtivement aux yeux verdoyants du jeune homme, Livaï ne put s'empêcher de penser qu’ils s’étaient déjà rencontrés. Mais où ? 

En épiant un peu plus ses faits et gestes, le garçon était de nature calme et réfléchi, et ne manquait pas d’assurance pour rappeler les subalternes à l’ordre. À croire qu'il prenait son rôle très au sérieux. Il était peut-être plus modeste, qu’il ne laissait paraître

Le blondinet sentait qu’on le scrutait. Il se retourna pour faire face à Livaï, qui continuait à le dévisager. Le soldat lui lança un regard méprisant, surprenant un bref instant le caporal, qui se frotta instinctivement le menton.

— L’escouade d’avant-garde est de retour ! Que quelqu’un aille informer le commandant Pixis ! Cria un soldat de la Garnison.

 

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Les jeunes soldats s’agrippèrent à Ymir qui les déposa à terre.

Malheureusement, la chute de la tour ne suffisait pas à éliminer les Titans, certains sortaient des décombres. Ymir s’élança vers eux. Elle se fit attraper par l’un d’entre eux. Ce dernier s’amusa à la balancer contre une énorme pierre, écrabouillement une partie de son visage, puis se fit déchiqueter.

Christa accouru criant son prénom à plein poumon sous les yeux éberlués de ses camarades. Un Titan surgit de nulle part. Sa main gigantesque s’approchait de son corps tout frêle, mais fût éliminée l’instant d’après.

« Mikasa ! ». Le Bataillon arriva à leur secours. Les escouades Nord et Est avaient réussi à les prévenir à temps.

Quel soulagement ! Pensait Æsma, aspirant à un grand moment de répit. Et qu’est-ce qui pouvait arriver de mieux lors dans ce sauvetage ? Être secouru par Hanji Zoe - à l’arrière garde.

Un des soldats qui l’accompagnait, se rua sur le Titan qu’ils chassaient.

— C’est Eren ! S’exclama Conny.

Eren ? Il tua du premier coup le monstre, et cria victoire. Ses câbles semblaient s'emmêler, puisqu’il se rétama en beauté. À peine rétabli, le voilà qu’il jouait le mariolle. Un soldat l'engueulait, lui rappelant de rester en retrait. La blondinette ne se fit pas prier pour aller le rejoindre, suivit des autres.

— Eren ! Cria une voix féminine. 

Le Brun regarda dans sa direction. Æsma, répondit-il de la même intonation - remarquant tardivement le reste de la troupe. 

Il se remit debout et se frotta les fesses, mais oublia instantanément la douleur, quand il vit la blonde. Pour une fois, elle battit à plate couture le chef Livaï avec ces poches sous les yeux. Habituellement disgracieux chez les autres, les cernes lui conféraient un air plus désinvolte qu’elle ne l’était. Il pourrait se laisser envoûter pendant des heures, s’il ne se faisait pas autant de bile. ire

Malheureusement, le moment n’était pas venu à la contemplation. Ils avaient beaucoup de pain sur la planche…

Ses pensées allaient vers Christa. Enfin Historia, maintenant que cette dernière avait divulgué sa véritable identité et son apparence. Deux personnes bien distinctes. La première, plutôt simplette, laissait place à une enfant - au cœur amère - persécuté pour le bien d’autrui.

À aucun moment, il ne se serait douté qu’elle jouait double jeu. Tout comme Annie… - Eren baissa les yeux tristement - Rien de comparable. La première restait une camarade loyale et dévoué, tandis que l’autre était une traîtresse et ennemie de l’humanité.

S’il restait honnête avec lui-même, il ne digérerait toujours pas cette histoire. Encore moins avec les informations récoltées la veille par le chef Zoe. Il s’avérait - d’après les rapports - qu’Annie Leonhart habitait dans la même région que Reiner Braun et Bertolt Hoover. Ça, plus le fait qu’Ymir était aussi un Titan… Tout ça lui bousillait le cerveau déjà tout ramolli. Trop de nouvelles perturbantes à assimiler...

 

Le jeune Titan aida Reiner à remonter le mur. Le grand gaillard s’était blessé au bras. Ce mec était surhumain. Pire que Mikasa ! Incroyable qu’il ait pu survivre, avec cette terrible morsure de Titan. Il admirait Braun comme le grand frère qu’il n’avait jamais eu.

Le grand blond tînt toutefois à rappeler que c’est la deuxième fois qu’on le sauvait des griffes d’un Titan. Sans Armin, il n'aurait pas survécu face au Titan Féminin.

Pour la énième fois, le cœur d’Eren se resserre. Lui et ses autres camarades de promotions - ici présent - n'étaient pas au courant des derniers évènements.

Au pied du mur, arrivait la Garnison. Hannes faisait partie de l’escouade. Aucune brèche n’étaient à signalé. Incroyable que des Titans aient pu s'introduire à l’intérieur du mur sans faire de dégâts.

Hanji - au commande - ordonna à tout le monde de rentrer à Trost. N’ayant pas assez de chevaux, le Bataillon marcherait le long du mur.

Reiner - accompagné de Bertolt - prit à part Eren.

— Il y a cinq ans, Bertolt et moi avons détruit le mur pour anéantir l’humanité. Je suis le Titan Cuirassé et Bertolt, le Titan Colossal.

Le Brun en avait ras le cul de toutes ses conneries. Vraiment, ses neurones ne fonctionnaient plus, ce n’était pas le moment qu’on lui sorte des inepties pareil. Reiner qui déclarait de but en blanc d’être le monstre, insinuait… non, affirmait avoir détruit la deuxième porte du District, insinuait Tout ça grâce au Titan Colossal ayant détruit la première porte, le Titan qui est la cause d’innombrable mort, ainsi que la mort de sa mère. Bertolt était responsable de la mort de sa mère !

Quel beau bordel, pensa Eren. Comment réagir ? Il ne réfléchissait même plus, observant d’un air absent le paysage grisâtre. Il inspira un grand coup, laissant l’odeur de la pluie s’infiltrer dans ses narines. De fines gouttes d’eau se déversent lentement des nuages. Elles patinaient délicatement sur le visage d’Eren - toujours perdu. Le ciel était aussi morne que lui. Il recentra son attention vers ses deux compagnons et décida enfin à parler.

— Je crois que tu es fatigué Reiner. Pas vrai Bertolt ?

— O… Oui, tu as raison. Avec tout ce qu’il s’est passé récemment… Ymir… Ymir qui est un Titan… Tout cette histoire l’a complètement ravagé, riait nerveusement le grand basané, tapotant l’épaule de son meilleur ami. 

— Puis franchement, pourquoi me dire ça maintenant ? Après plus de cinq ans… Tu ne pensais tout de même pas que j'acquiescerais et vous suivrais sans broncher, ricana - involontairement - Eren.

— Oh vraiment …. Ouais c’est vrai, dit Reiner, À quoi je pensais ? Suis-je devenu fou ?

Le grand blond enfouit son faciès tout crispé dans sa large main. Son corps tremblait. Il baragouinait dans sa barbe. Il s’énervait tout seul dans son coin, s’auto-insultant d’être le pire débile entouré de parfaits imbéciles.

Au vue de la réaction inopinée, Bertolt restait les bras ballants. Reiner pétait complètement les plombs. Eren, lui, doutait encore de la véracité des paroles de son ami. Pourtant tout était aussi clair que de l’eau de roche.

Dos à Eren, Reiner retira son bandage et fit face au soldat Jäger. Toujours blessé à l’avant-bras, ce dernier cicatrisa en un claquement de doigt. À croire qu’il n’avait jamais été mordu.

Comment décrire les émotions qui se dessinaient sur le visage de ses deux camarades ? Une chose est sûre, l’esprit d’Eren se vidait complètement, emportant tout l’énergie qu’il possédait, avec. Bertolt encourageait son meilleur ami à passer l’étape suivante : l’heure était venue de rentrer chez pour. La transition était radicale.

 

 

Quelques minutes avant la catastrophe

 

Les sens en éveil, Mikasa retînt Delroy par la cape.

— Fais signe à Armin. Tenez vous prêts.

Sans trop comprendre, le garçon s’exécuta et partit rejoindre Armin. Le petit blond aura juste à alerter Hanji en toute discrétion.

Mikasa - possédant une ouïe fine - tendit une oreille et écouta attentivement la conversation

La jeune asiatique serra les dents, épée à portée de mains, prête à bondir à tout moment. Qu’est-ce qu’ils leur prend, ils ne vont quand même pas faire ça maintenant, se dit-elle.

« Je suis le Titan Cuirassé et lui le Titan Colossal ».

La sœur d’Eren manqua de s’étouffer. Ils osaient cracher le morceaux ? Comme ça ? N’avaient-ils aucune honte ou une once de regret ?! Avaient-ils conscience des ravages qu’ils avaient créés ?

Mikasa serra plus fort le pommeau de son sabre. « Les Enfoirés ». Tout était de leur faute. À cause d’eux, elle avait perdu sa seconde famille. Hors de question qu'ils s’en prennent à Eren. Il était sa seule et unique raison de vivre !

Il suffit que tu viennes avec nous et tout rentrera dans l’ordre, disait Reiner. Ces mots laissèrent Mikasa complètement abasourdie. Un mélange de haine et de douleur apparaissait sur le doux visage satiné de la jeune asiatique. Si ces salauds touchaient à l’un de ses cheveux, elle ne répondrait plus de rien.

Sans crier gare, Mikasa s’était déjà jeté sur les deux soldats ennemis, les amochant salement.

Elle ordonna à Eren de partir. Ce bougre - encore bouche bée - était encore incapable de réagir. Il bougea à peine le petit doigt quand sa sœur fut projetée hors du mur par Reiner.

  Des éclairs émanèrent des corps de Bertolt et Reiner - celles-ci fusionnèrent avec les éclairs jaillissant du ciel. Bertolt apparu sous la forme du Titan Colossal et Reiner celui du Titan Cuirassé.

Les corps des deux Titans se façonnaient sous les yeux médusés du jeune Titan, à commencer par leur squelette faisant place directement au muscle. C’était un spectacle incroyable et effrayant à la fois. Les éclairs qui étaient apparus autour des deux traîtres, éclatèrent et le souffle chaud du Colossal éjecta tous les soldats aux alentours. Reiner chopa Eren au vol avant de sauter à l’extérieur du mur Rose.

 

Après cette scène surréaliste, Mikasa s’agrippa de justesse au mur, manquant de s’assommer.

Mikasa déglutit péniblement. 

Eren s’était transformé pour faire face au Cuirassé.

  Le jeune asiatique se rappela des paroles de son frère après son combat acharné contre Annie. Éprouvera-t-il la même chose lors de cette lutte ? Par pitié, faites que non, pria-t-elle désespérément.

Cette trahison lui faisait drôlement mal. Qu’en était-il d’Eren ? Et s' il perdait encore le contrôle ? Tout ce qu’il devait avoir envie en ce moment précis, était de venger sa mère…

 

La mâchoire démolie, Eren était à terre. Mikasa se blâmait d’avoir été aussi faible. Pourquoi a-t-elle hésité à un moment aussi crucial ? Elle aurait dû décapiter les deux garçons. Une opportunité pareille ne se représentera pas deux fois. Il était dans son devoir de protéger son frère adoptif.

La jeune asiatique partit à la poursuite de Reiner fonçant droit sur Eren. Les lames se brisèrent dès les premiers coups. Elles étaient inefficaces sur le corps blindé du Cuirassé. Cette armure recouvrait l’entièreté de son corps. Que faire ? Mikasa était terrorisé à l’idée de perdre Eren.

— Putain de merde ! Tu vas crever oui ! Râla une voix à ses côtés.

Tellement obsédée par le jeune Titan, elle n’avait pas fait attention à ce qui l’entourait.

Delroy était là. Le garçon calme et souriant n’existait plus. Si la haine était une personne, Delroy l’incarnait à la perfection.

Totalement désemparé, Mikasa ne savait plus quoi faire. Elle appelait Delroy, mais il ne l’entendait pas. Il s’évertuait à pourfendre l'armure du Titan de Reiner, vidant toutes ses recharges. 

La jeune asiatique récupéra au vol son camarade qui n’avait pas vu le poing d’Eren arrivé droit sur le Cuirassé.

Reiner étant plus rapide envoya de nouveau balader Eren au sol.

Comme elle le prévoyait, Eren perdit à nouveau le contrôle de son Titan et ne répondait plus de rien. Il chargeait toute sa rancœur contre le Cuirassé. Mikasa n’aurait jamais soupçonné un seul instant qu’il avait autant de force.

Contre toute attente, le jeune Titan reprenait le dessus. Alors qu'il se faisait maîtriser, Reiner brisa volontairement une partie de son armure, facilitant ses mouvements, gagnant en vélocité.

Cette scène inattendue interpella le soldat Ackerman, se remémorant les propos d’Hanji à propos de l’armure du Cuirassé. Mikasa proposa à Delroy de s’attaquer aux zones d’articulation non-protégées. Le grand brun s’exécuta aussitôt, il n’avait vraisemblablement pas le temps de causer.

Reiner se trouva sous l’emprise du clef de bras d’Eren. Hors, il continuait à ramper un long moment avant de se stopper net.

Soudain, il poussa un hurlement. Le voilà qu’il fait appel au Titan. Enfin, c’est ce que Mikasa croyait. Son cri ne ressemblait en rien avec le hurlement qu’avait poussé Annie dans la forêt. Non. C’était un signal donnant l’opportunité au Titan Colossal de venir s’écraser sur eux.

Le buste - jusqu’à là coincé contre le mur - tomba sur les deux autres Titans, la gueule béante.

 

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L’escouade d’Avant-garde était accompagnée de Sasha et Æsma. Elles semblaient complètement désemparées. Enfin, la morveuse avait l’air soudainement contrarié, et pour une fois, Livaï n’en était pas la raison puisqu’elle biglait ailleurs.

— Je vois. Il n’y avait ni brèche, ni anomalie sur le mur… dit le Major Pixis.

— Mais autre chose. La situation est devenue critique. Alors que nous avions terminé de faire notre tour, nous avons croisé l’équipe du capitaine Hanji. Il y avait des recrues de la 104ème Brigade d’Entraînement sans équipement… Nous avons découvert que trois d’entre eux, étaient en fait, des Titans ! Dit le soldat de la Garnison.

 — Quoi ? Qu’est que tu es en train de dire là ?! Trois… intervînt Jean, en regardant Sasha. Qui c’est ?

  Sasha lâcha sa gourde encore sous le choc des événements. 

 — Jean, attends un peu, dit Erwin. Continue, dis nous ce qui s’est passé.

 — C’était effroyable. Le Bataillon s’est retrouvé face au Titan Cuirassé et Colossal. Nous sommes venus en renfort pour les aider quand nous avons vu ça. Ça n’a servi à rien.

 

Une fois à part des autres organisations, Æsma fit un rapport plus détaillé. Le Colossal, le Cuirassé… et le Mâchoire - pour nommer le Titan d’Ymir - elle mentionna un sixième Titan. Le Titan Bestial. Tout comme ses congénères, il sortait du lot avec son épaisse fourrure et sa large carrure. Il lançait des gravats de pierres comme Conny qui lançait des fers à cheval. Æsma insista sur le fait que ce Titan n’avait pris à aucun moment part au combat et était partit en direction du mur Maria.

— Vous pouvez disposer, dit Erwin en s’adressant au soldat Braus et Traum, puis demanda l’avis de Jean et Livaï sur la situation.

Pour le jeune Kirschtein cela était improbable. Aucun des deux garçons n’étaient proches d’Annie. Les seules personnes lui ayant adressé la parole durant ces trois dernières années sont mortes, excepté Armin, Eren et Delroy. Mais après la 57ème expédition et Stohess, il ne fallait écarter aucune piste.

Livaï restait bloqué sur ce fameux Bestial. Combien de Titan intelligent existait-il exactement ? Encore beaucoup de mystère qui s’ajoutait sans qu’ils aient découvert quoi que ce soit de concret. 

Il espérait que les blessures d’Hanji ne s’aggravent pas. Le Bataillon devait coûte que coûte continuer les recherches. Si seulement cette garce ne s’était pas enfermée dans son cocon. Ils auraient pu soutirer toutes les informations avant de la buter. bordel, si Hanji mourrait à cause d’eux… Livaï cessa immédiatement de penser à son collègue, quand il se retrouva à l’extérieur du bâtiment.

Un peu loin, du côté des écuries, il vit le lieutenant d'Hoffmann caresser le visage d’Æsma et la prendre dans ses bras. La morveuse aurait donc un copain… dans les Brigades ? Bizarre… Elle qui se collait comme une sangsue à Hanji et Eren...Il eut une réponse dans les secondes qui se succédèrent.

En temps normal, il ne cherchera pas à comprendre, encore moins à s’immiscer entre une amourette, mais il ne pouvait pas rester les bras croisés. Après qu'elle l’ait rejeté violemment, l’homme ne la lâchait pas. Ces abrutis se croyaient vraiment tout permis. L’idée qu’un membre des Brigades Spéciales vienne emmerder un Explorateur - même la morveuse - était inconcevable.

— Un problème ?

Les deux têtes blondes le dévisageaient avec leurs paires de yeux verdoyants. Frappé de plein fouet, le caporal percuta enfin à quoi il avait à faire. Ce blond irisé, ces yeux, ce nez retroussé…

Le Major Smith arriva à son tour, s’interrogeant ce qui pouvait mettre son subordonné dans un tel état

— Major Erwin Smith. Nous n’avons pas encore eu l’occasion de se présenter en personne, lança le jeune homme, un sourire enjôleur. Gabriel Traum. Enchanté.

Après avoir serré la main du Major, il plaqua sa main, ébouriffant la crinière d’Æsma avant d’enchérir :

— J’ai ouïe que cette crapule avait rejoint le Bataillon d’Exploration. Sans que je le sache, dit-il en serrant les dents. J’espère que ma petite sœur ne vous mène pas la vie dure. Elle n’est pas du genre à apprécier l’autorité et en fait quasiment toujours qu’à sa tête.

Les bras croisés, Livaï approuva silencieusement ses propos. Cette gamine méritait amplement de se prendre baffes.

— Je sais très bien ce que vous avez en tête Major. Utilisez ma petite sœur pour arriver à vos propres fins. Quelle bassesse d’esprit. Je vous pensais plus intelligent que ça. Si vous pensez qu’elle est la clef de votre succès et gagner le soutien de notre famille, vous vous fourrez complètement le doigt dans l’œil. Si mes parents ont accepté qu’elle intègre l’armée, c’est pour calmer ses ardeurs. La pauvre est en pleine crise d’adolescence. De plus, elle a des engagements bien plus importants à respecter, avant de répondre aux exigences du Bataillon. Si je suis présent aujourd’hui, c’est pour constater de mes propres yeux vos performances sur le terrain. Peut-être que nous pourrons négocier par la suite.

Le petite sœur se dégagea de l’étreinte de son frère, qui l’étouffait et se rangea au côté de ses supérieurs.

— Mais quel connard ! C’est tout ce que tu nous trouves à dire ? Tu te fous vraiment de notre gueule ! As-tu au moins conscience de la gravité de la situation ?! Nous sommes en grand danger, bordel de merde ! Des soldats ont été gravement blessés. Eren s’est fait kidnapper par le Titan Cuirassé et Colossal. Tu sais, les deux mêmes Titans qui ont détruit le District de Shiganshina. Ce même District où à vécu Eren et a…

Erwin posa sa main - fermement - sur l’épaule de la jeune fille, sommant de se calmer et qu’elle ferait mieux de se préparer pour la mission.

 

Livaï accompagna la gamine jusqu’à sa monture.

— Je vais t’aider la morveuse, dit-il en vérifiant l’équipement du cheval.

Elle haussa les épaules en guise de réponse, sans regarder son supérieur, ni à répliquer quoi que ce soit. Elle était clairement d’humeur maussade. Elle semblait même anxieuse. Elle devait sûrement s’inquiéter pour le jeune Jäger, vu sa réaction disproportionnée de tout à l’heure. Un peu trop d’ailleurs...

Autre chose préoccupait le caporal, qui jeta un dernier coup d’œil en direction d’Erwin et de Gabriel. La curiosité le dévorait :

— Ton frère parlait d’engagement. Qu’entendait-il par là ?

Æsma le regardait du coin de l’œil - blasé. 

— Rien d’important, souffla-t-elle dans un murmure. Mon frère est un peu trop obnubilé par les relations et affaires familiales. Et comme bon nombre de gens, il n’apprécie guère le bataillon d’Exploration.

Il n’était pas totalement convaincu par la réponse, mais elle rien ne montrait qu’elle mentait. 

Elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à son frère et pourtant elle nageait à contre courant. Le voilà étrangement intrigué par ce qui se cachait sous cette carapace et il avait la méchante impression que quelque chose d'autre se tramait. Erwin ne cherchait pas à obtenir que des fonds. Que pouvait-il bien encore mijoter ?


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