L'Ode à la liberté [Livre I]

Chapitre 18 : Eclipse

4548 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 15/04/2021 23:31

Les grenades disposées au sol, Æsma examinait chacune d’elles. Elle reconnaissait les bombes incendiaires fabriquées par les Rovdyr. Pas étonnant que son frère en possède, Al et lui étaient cul et chemise. Et au lieu de se plonger dans ses souvenirs, elle préféra continuer à inspecter les autres bombes. Gabriel avait spécifié que les celles avec les bandes jaunes, étaient des grenades aveuglante, utilisé contre les émeutes. Guère convaincue, elle redoutait l'efficacité de ces dernières. À voir… Sans expérience, on n’avançait pas.

Avant de quitter le nid familial, Gabriel cherchait à décourager et démoraliser la jeune fille par tous les moyens, refusant de pied ferme qu’elle intègre le Bataillon d’Exploration. Il ne doutait pas de ses capacités, loin de là, mais il était effroyablement sur protecteur envers elle. Alors pourquoi ce changement aussi soudain ? Qu’est-ce qui lui avait fait changer d’avis ? Se questionna-t-elle encore, l’observant discrètement. Peut-être pour la simple et bonne raison de la surveiller et trouver une faille, afin de l’éloigner du corps armée.

Chose qu’elle ne comprenait pas d’ailleurs. C’est lui, pourtant depuis leur plus jeune âge qui lui comptait les aventures de Kyklo, qui souhaitait être un explorateur à part entière et tout le tralala. À quel moment avait-il changé d’avis ? Æsma se frotta les tempes, pris d’un nouveau maux de tête. Bref, mais intense.

Elle se hâta de ranger les prototypes dans la ceinture, donnant son grand frère. Elle devait encore porter secours à Eren. Eren… murmura-t-elle. Quelles étaient ses véritables origines, pour que tous ces Titans intelligents s’en prennent directement à lui ? Pourquoi lui et pas un autre ? Ymir étaient également directement liés à eux, et pourtant, elle ne semblait pas collaborer avec eux… Diable, pourquoi n’avait-elle pas dévoilé son identité aussi ? Elle craignait peut-être les représailles, mais cela aurait grandement aidé à faire évoluer le cours du temps. Par sa faute, l’ennemi avait pris Eren en otage. J’espère qu’il ne fera rien d’imprudent, pensa la blondinette. 

Dès leur première rencontre, Æsma avait bien vu qu’Eren se distinguait totalement des autres - même d’Hanji. À croire que son aversion pour les Titans était sa version de vivre. Alors, se trouvant en la présence de ces deux traîtres, autrefois considérés comme des amis, elle n’osait imaginer ce qu’il éprouvait en ce moment même et craignait le pire. Qu’est-ce que ces connards comptaient lui faire ? La jeune fille se frappa le front. Si elle avait écouté son instinct, elle aurait peut-être pu le démasquer à temps et ils ne seraient pas dans une situation aussi catastrophique, se dit-elle en regardant en direction de son mentor - qui semblait se prendre la tête avec le lieutenant Berner.

Autre chose interpella la blondinette. Pour cette mission, le nabot ne les accompagnait pas, chargé de surveiller le pasteur. Puis avec sa jambe blessée, il n’allait pas servir à grand chose. Tout comme Hanji… Bertolt allait le payer très cher. Comme quoi, l’habit ne fait pas le moine. Elle pouvait s’estimer heureuse que le beau chef ait survécu. Le Bataillon avait perdu des membres très importants ces derniers jours. Nanaba, Gelgar… Mike ! Sans lui, il serait plus difficile de flairer le danger à des kilomètres.

Æsma réajusta les sangles de son harnais, résolue à démolir leur adversaire quoi qu’il en coûte. 

 

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Entrée de la forêt des arbres géants

 

Ses paupières se soulevèrent graduellement dans la pénombre. Quelque chose lui chatouillait le visage. Une personne lui faisait de l’ombre, ne pouvant distinguer son visage à contre jour, mais il pouvait apercevoir ses long cheveux brun. Réveille toi, lui disait une voix d’homme.

Eren se réveilla. Il se sentait engourdi de la tête au pied, ce qui n’était pas qu’une impression, puisqu'il lui manquait tout de même ses deux avant bras. Comment… mais oui ! Reiner et Bertolt.

  Ymir l’interpella pour lui montrer, qu’ils étaient tous les deux dans la même merde. La jeune femme ne s’était pas complètement régénérée non plus. C’est vrai… Elle était également capable de se transformer… et avait été également kidnappée.

  Le jeune titan jeta un regard noir aux deux traitres et s’apprêtait à se mordre le moignon pour leur faire la peau, mais le rouquine l’en empêcha, le forçant à regarder plus bas.

Face à la situation, il serait inconscient de tenter une transformation, alors que l’entrée de la forêt grouillait de Titans, L’un d’eux se la coulait douce - allongé au sol - attendant patiemment que l’un de ces succulents casse-croûte tombe des branches. Un autre - plutôt timide - se cachait derrière un tronc d’arbre, sans parler des plus petits qui essayaient de grimper.

  Pour couronner le tout, Reiner avait volé - emprunté selon ce dernier - l’équipement tridimensionnel d’Eren. Bertolt l’avait pris au soldat, qu’il avait préalablement dévoré au mur Rose. 

Difficile de survivre dans un territoire infesté de Titans. On est pas vraiment en position d’opposer une quelconque résistance, ajouta la rebelle

Reiner les informa qu'aucun d’entre eux ne pouvait se transformer à volonté. Le corps avait ses limites, surtout après avoir subi des dommages. 

Le Brun ne l’entendait pas de cette oreille, il comptait bien se faire la malle et retrouver ses camarades - comprenant qu’à lui seul, il n’était pas de taille face à ces salauds. Encore une fois, Ymir refréna ses pulsions, déclarant qu’elle même ne pouvait confirmer ou infirmer les propos du grand blond et qu’il valait mieux jouer la carte de la prudence.

 - Maintenant qu’Eren est réveillé, tu peux enfin nous dire ce que tu comptes faire de nous, non ? Demanda-t-elle.

  Les deux parjures comptaient emmener de leur plein gré ou non, Eren et Ymir dans leur village natal. Ils attendront la nuit tombée quand les Titans resteront inactifs.

Force est de constater qu’Eren ne pouvait pas faire grand chose de plus. Il resta silencieux et décida d’analyser la situation. Effectivement, c’était trop risqué pour tenter de les évincer. Il ne maîtrisait toujours pas sa transformation et ces deux abrutis n’attendront pas la nuit pour les neutraliser si nécessaires.

Mais ! Et les autres? Comment vont-ils ? Ont-ils tous survécu ? Dans quel état sont- ils ? Toutes ses questions minait le jeune Titan, espérant qu’ils ne les suivent pas. Les risques étaient beaucoup trop élevés, qui sait ce qu’ils les attendaient de l’autre côté du mur…

Le garçon était obligé de ravaler rage et mettre son égo de côté, se devant de se concentrer uniquement sur sa génération. La galère, déjà que pour une blessure cela pouvait mettre plus ou moins de temps… Commence par vider ton esprit, chasse toutes les pensées négatives qui te rongent. Pense à… Je ne sais pas… quelque chose qui te procure du bonheur… lui dit la voix fluette dans sa tête. C’est ce qu’Æsma lui répétait lors des expériences, ce qui avait le don de l’énerver et pourtant. Elle persistait encore maintenant pour le réconforter et l’encourager. Pour l’instant, Eren devait prendre son mal en patience et récolter le plus d’informations possible.

 

 

— Reiner, appela Ymir. Tu as de l’eau ? J’ai soif. Je vais mourir déshydratée à force. 

— C’est vrai, l’eau est importante, mais impossible pour le moment de nous en procurer. 

— Cette situation est totalement à chier.

— Ouais. Maintenant que j’y pense, tout a commencé hier midi hein. Des Titans ont été aperçus et on a passé notre temps à se tuer à la tâche, sans boire, ni manger. On a même pas eu le temps de piquer un petit somme. Heureusement que le mur n’a pas été percé, dit Reiner en se pinçant le nez. J’ai envie de me reposer. On parlera des promotions plus tard. 

— Reiner …, l’appela Bertolt.

— Bah quoi ? On mérite bien après la tonne de boulot qu’on a fait. On a agit rapidement et efficacement face à une situation complètement désespérée. J’espère qu’on sera reçu avec la reconnaissance qui nous ai due pour notre travail bien fait en tant que soldat.

Tous les autres restèrent bouche bée devant les paroles insensées de Reiner. Eren le premier.

— De quoi tu parles ? Demanda Ymir.

— Bah quoi ? J’ai pas non plus dit que tout le monde sera promu commandant. D’ailleurs, où est-ce que vous avez trouvé ce gros canon ? Vous m’avez sauvé les miches. Et puis Christa… On dirait qu’elle s’intéresse beaucoup à moi. Elle est toujours gentille et au petit soin…

— Espèce de sale enculé, tu te fous de nous ? Hurla Eren.

À quoi jouait-il ? Cherchait-il à les déstabiliser ? Ses provocations ne faisaient qu'accroître la rage d’Eren, qu’il trimballait depuis qu’il était enfant. Il menaça de plus belle son ancien ami, qui feintait l’ignorance, lui donnant encore plus l’envie de les zigouiller jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien d’eux sur terre et qu’il tiendrait à exterminer tous les ennemis de la surface. 

Plus que agacée, Ymir se voyait obligé - encore et toujours - de stopper Eren. Cet idiot était un cas désespéré et ce n’est pas avec lui, qu’elle obtiendrait tous les secrets de leurs origines, même si elle en avait de vagues idées de ce qui les attendais de l’autre côté… Elle s’adressa directement à Bertolt - murer dans le silence depuis le début - lui demandant ce qu’il pouvait bien clocher chez son pote. 

— Reiner, tu n’es pas un soldat… Nous sommes … Nous sommes des guerriers, s’adressa le soldat Hoover, directement à son ami.

Eren ne pigeait rien et les regardait tour à tour confus. Il ne savait plus comment réagir face à ça.

Reiner enfouit sa tête dans sa large main. Il tremblait comme une feuille, comme sur le mur Rose quelques heures auparavant. Le grand blond pétait complètement une durite.

Ymir en profita pour se lancer dans une longue analyse sur le comportement de ce dernier. D’après elle, il est tellement rongé par la culpabilité - après avoir détruit le mur - que pour rester sain d’esprit, il s’est créé une nouvelle personnalité. D’où le fait qu’il soit pleines de contradictions, depuis tout à l’heure.

Eren n’acceptait toujours pas ces excuses complètement foireuses et bidon. Il lança un regard assassin à Bertolt, responsable de la mort de sa mère. Il demanda à son camarade comment ont-ils pu rester aussi calme, alors qu’Armin et lui leur avaient raconter de ce qu’ils avaient vécu ce jour là.

 — Vous n’êtes qu’une bande de meurtriers. Vous avez massacré tant de personnes innocentes comme si de rien n’était. Vous êtes des putain de tueurs de masses, démoniaque et sans pitié. Bande de raclures. Vous n’êtes que des déchets… explosa-t-il.

  Reiner s’emporta à son tour et les deux se renvoyèrent violemment la balle, hurlant à pleins poumons.

Ymir dévia la conversation et questionna les deux traîtres sur ce fameux Titan Bestial. Bordel de merde, de quel côté est-t-elle, se demanda Eren, laissé sur le carreau. Comment pouvait-elle rester aussi calme ? Quelle question idiote. À part être obnubilée par Christa, personne ne sait jamais à quoi pense cette garce de toute manière. Elle paraissait en savoir bien plus que lui d’ailleurs. D’après elle, ils faisaient de fausses routes. 

Qu’il y avait-il de plus dangereux que le Titan Colossal et Cuirassé ? Qui était le vrai ennemi ?

À deux doigts de connaître la réponse, Ymir se tut. Putain de salaud, marmonna Eren. Reiner était sans pitié, touchant la corde sensible de la rousse. 

 


Des fumigènes verts surgissaient des plaines. Les traîtres réagissaient au quart de tour pour s’éloigner le plus vite possible de leur adversaire et Eren avait beau se débattre, on le roua de coup jusqu’à ce qu’il s’évanouisse.

 

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La partie de cache- cache allait s’avérer plus que compliquée. Comme prévu, l’entrée de la forêt grouillait de Titans et ceux qu’ils cherchaient n’étaient pas dans les parages. Pour se frayer un chemin, les soldats devaient abattre quelques Titans…

Æsma n’attendit pas les ordres et fonça directement sur le petit de trois mètres. À la première élimination, elle enchaîna sur un Titan de cinq mètres, qui ne l’avait pas encore repéré. Elle slaloma à travers les arbres, repérant un autre, qui attrapa un explorateur et accéléra pour prendre de la hauteur et attaqua en piqué pour trancher un bras, puis l’autre. Ce dernier ouvrit sa gueule, mais évita de justesse de se faire dévorer en déclarant le filin afin que le grappin se plante son palais, l’aidant à contourner sa tête - tout en se dépêchant de ré-appuyer sur la gâchette, pour ré-enrouler le câble. S’éloignant à quelques mètres, elle se retrouva pour atteindre la nuque de celui-ci et la lui trancher. Elle poursuit sa progression, répétant à plusieurs reprises les mêmes actions, jusqu’à temps de se faire capturer par un Titan de quinze mètres, musclé et affreusement joyeux.

Une chance que Delroy parvenait à la suivre sans trop de difficulté, même s’il n’avait pas eu besoin d’éliminer les Titans sur le chemin. Cette fois-ci, il avait l’occasion de s’occuper du prédateur et le rendit aveugle. Ce dernier lâcha sa proie, permettant à Delroy de la rattraper au vol, pour se poser en hauteur.

— Ça va ?

— Je peux encore me battre, répliqua-t-elle, se libérant de son emprise. 

Æsma troqua ses lames pour des nouvelles. Dommages que les lames de la dernière expédition n’aient pas été fabriquées en grand nombre. Pourquoi n’ont-ils pas été plus prévenants ? Ce n’étaient qu’à l’état de prototype après tout… Bon sang, pourquoi c’est toujours dans ces moments-là qu’on manque cruellement de ressource, pesta-t-elle.

— Tous les Titans ont été éliminés, ont va pouvoir élargir le champ de recherche, dit Delroy.

— En espérant qu’ils n’aient pas pris la fuite plus tôt que prévu. Ils ont toujours un coup d’avance sur nous, répondit la blondinette d’un ton amère. Qu’est-ce qu’ils comptent faire d’eux ? 

— Je ne sais pas 

— Je ne sais pas, mais je compte bien m’occuper de leur cas à ces traîtres.

Le camarade d’Eren remua ses lèvres, comme s’il retenait ses mots. Cette histoire semblait l’avoir bien plus affecté que n’importe lequel de ses camarades. À l’exception près de Mikasa et Armin peut-être. En y repensant, Æsma se rappelait à quel point Eren vouait de l’admiration pour Delroy, autant que Reiner. Le soldat Jäger et Henchmann vivaient en parfaite symbiose, qu’elle en serait presque jalouse. Pour une fois, qu’elle avait trouvé quelqu’un avec qui partager ses passions - en excluant son beau capitaine - elle dû accepter de n’être qu’une simple amie - voir camarade - parmi tant d’autres à ses yeux…

Soudain, un cri s’éleva à travers la forêt.

— Ymir ! S’exclama Æsma.

 

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 — Ymir ! Dieu merci, tu vas bien !

  Alors qu’Historia s’élançait vers sa camarade sous sa forme de Titan, cette dernière lui sauta dessus pour la gober - par chance, elle ne cherchait pas à mâcher ou l'aspirer au fond de son gosier… Cependant, elle dû s’accrocher à sa gencive pour ne pas glisser sur cette langue humide. Elle devait se l’avouer, la situation était très désagréable.

La jeune Reiss reprit son souffle après qu’Ymir la sortit de sa gueule de Titan. Sa camarade se confondait déjà en excuse. Elle n'était pas sensée être dans le camp de ces deux parjures, l’unique raison qu’il l’aurait poussé à être de leur côté, c’est qu’on l’avait menacé. Aucun doute là-dessus. Ymir n'était pas du genre à retourner sa veste, sauf s' il était question de survie. 

Pourquoi insistait-elle ? En quoi serait-elle en sécurité au-delà des murs ? Un monde envahi de Titans ne l’enchantait guère, même si vivre à ses côtés pour le reste de sa vie… Elle était prête à tout pour ça ! Peu importe les véritables raisons, Ymir était sa dernière raison de vivre. L’idée de la perdre ici et maintenant était impensable.

  Bertolt supplia Ymir :

 — Tu sais pourquoi nous avons accompli tout ça ?! Tu as encore changé d’avis ? Tu comptes laisser Christa à l’intérieur des murs pour ta propre sécurité cette fois ?! Alors Ymir ?!

Le salaud ! Ce salaud faisait pleurer Ymir. Une envie irrépressible de lui faire la peau, la démangeait. Ce grand dadais n’avait rien avoir avec le Bertolt qu’elle avait connu à la Brigades d’Entraînement. Le timide et doux garçon s'était transformé en un homme vil et suffisant.

Contre tout attente, Ymir se confia davantage à Historia, sur ce qu’il l’avait poussé à se joindre à eux.

 — Il y a très longtemps, j’ai dévoré le compagnon de Bertolt et Reiner. C’est ainsi que j’ai pu retrouver forme humaine et s'accaparer des pouvoirs du Titan que je possède actuellement. À l’intérieur comme à l’extérieur, les Titans ont un pouvoir absolu. Peu importe … Peu importe où, je me ferai tuer. Je ne peux pas tout te révéler Chris… Historia. Ils assureront ma défense en retour. Tu es ma porte de sortie. Tu es une personne importante Historia. Tu es tout aussi importantes pour l’extérieur, que le Culte des Murs. Je voulais en finir à l’intérieur de cette tour … mais j’ai eu peur de mourir. Je t’ai menti Christa, j’ai toujours pensé à moi !

Faux ! Elle lui prouvait tout le contraire. Ses beaux yeux bruns - embués de nouvelles larmes - la trahissaient. Ymir suppliait qu’on lui vienne en aide. Historia et personne d’autre.

— Enfin de compte c’est toi la plus gourde de nous deux. Quitte à me répéter encore.. Ymir, je serais toujours à tes côtés. Tu entends bien ? Toujours !

 

Les soldats rattrapèrent le groupe, mais Ymir les dégagea en prenant soin de ne pas les tuer. Au moment où Ymir voulu jeter un coup d'œil derrière elle, Mikasa - ici présente - planta une lame dans son œil gauche. L’idiote, pesta Historia. Elle s’interposa avant que la jeune asiatique recommence. Elle ou un autre, personne n’avait le droit de faire du mal à Ymir. Elle implora au soldat Ackerman d’arrêter. Ymir n’avait pas le choix. 

Mikasa voyait les choses autrement. Comme à chaque fois qu’il était question d’Eren, elle s’emportait let laissait ses émotions prendre le dessus. Mikasa s'en foutait royalement de ce qu'il pouvait arriver aux autres. Ce qui la rendait encore plus détestable, égoïste et arrogante qu’à l’accoutumé. Historia en avait marre de toujours entendre hurler Eren à tue-tête de sa bouche. Ce n’était pas le centre du monde. 

  Les deux jeunes filles se jaugeaient du regard. Historia ne comptait pas se laisser faire. Et défendrait Ymir au péril de sa vie, s’il le fallait.

Ymir chargea une attaque contre le soldat Ackerman. La jeune Reiss la stoppa avant, effrayée à l’idée que la jeune asiatique ne la tue. Malheureusement pour elles, Mikasa était bien trop puissante et redoutable, voire instable quand elle rentrait dans une frénésie. Aussi bien Historia, qu’Ymir devait accepter ce compromis, le temps que l’évènement prennent une toute autre tournure.

Arriva ensuite le reste du groupe de promotion de la 104ème Brigade d’Entraînement. Tous étaient là. Jean commença à jouer sur la corde sensible de ses deux camarades en parlant du temps passé ensemble. Conny et Sasha espéraient sincèrement que tout n’était que mensonge. Ils n’acceptaient pas que Reiner et Bertolt pouvaient être des traîtres et des ennemis.

  Jean perdit patience:

 — C’était presque artistique la tronche que tu tirais pendant ton sommeil. Tout le monde était impatient. On prédisait même la météo. Mais toi… Tu dormais paisiblement, malgré tout les méfaits dont tu es responsable, s’insurgea-t-il.

 — Tout ça n’était qu’un mensonge, alors qu’on s’est tous engagés pour survivre. Quand on s’est juré de vivre vieux pour boire des coups ensemble. Tout ça n’était que mensonge ? ajouta Conny désespéré. Alors ? Les gars, à quoi pensiez-vous jusqu’à maintenant ?!

 — Inutile de s’apitoyer. Il ne faut plus hésiter. Eren est bien trop important. Ils sont un fléau pour l’humanité, dit Mikasa.

 — Qui ?! Qui s'amuserait à tuer des gens pour son bon plaisir ?! Hein dites moi ? Cria Bertolt caché dans les mains du Titan Cuirassé pour se faire entendre. Qui peut bien faire ça ?! Ce que nous avons fait n’est pas de notre volonté propre. Être détesté de tous. Voilà notre destin. Il n’y a plus aucun retour en arrière. Le temps qu’on a passé en temps que soldats étaient génial. Ce n’était pas un mensonge. Jean, Conny. Oui, nous vous avons trahis. J’étais heureux de compter parmi mes amis. Il n’y a aucune excuse. Nous avons un devoir à accomplir en tant que guerrier ! Que quelqu’un nous trouve … Je vous en supplie …

 — Bande de petite merde sans nom. Après tout ce que vous avez fait, vous croyez qu'on va avaler tout ça ?! Hurla Delroy - qui était arrivé à leur hauteur - les yeux sortant quasiment de leur orbite.

Le soldat Henchmann était la personnification de la fureur, tant bien que toute la petite troupe ne répliquait rien - troublé. Même Mikasa, réduite au silence, ravalait péniblement sa salive. Cette aura ébranlait Ackerman au plus au point.

— Peu importe vos soi-disant devoirs à respecter. À quel moment vous vous êtes donné le droit de qui allait vivre ou mourir ?! Les gens morts à Shiganshina... Tous des innocents! INNOCENT ! Allez, sors de là Bertolt. Montre ce que tu vaux en tant qu’être humain aussi pathétique que tu peux l’être. Ça vaut aussi pour toi Reiner. Je sais que tu m’entends. C’est vachement plus facile de se cacher sous cette apparence, hein !

 

Historia remarqua au loin une partie du Bataillon se diriger droit vers eux, pourchassés par les Titans. 

Tous dû fuir avant de se faire attraper par l'un d'entre eux.

 

  Ymir fusionna à nouveau avec son Titan et s'enfuit avec Historia dans les mains. Elles se dirigeaient vers la forêt. Après s’être assurée d’être cachée et à bonne hauteur, Ymir sortit du corps de son monstre. Elle arborait une mine affreuse et les traces de la transformation n’en étaient pas l’unique raison.

La petite blonde retrouva enfin pied à terre sur les énormes branches.

Les deux filles se regardèrent face à face, ce qui n'augurent rien de bon, puisque Historia sentait son cœur se mettre doucement et dangereusement en miette. Face aux regards d’Ymir, remplit de tristesse, le reste de son cœur - si il lui en restait un - se fractura, explosant et se heurtant aux parois, accentuant la douleur dans sa poitrine. 

Historia refusait que cela se termine de cette façon. Elle contestait le choix de son amie, sa bien aimée, sa dulcinée… Elle s’approcha d’Ymir qui reculait d’un pas apeuré. C’est son corps tout entier qui se dilacérait maintenant. Pourquoi ? La tête brûlée s’excusa encore et encore , rejetant son amour.

Son corps ne lui obéissait plus, son âme la quittait, pourtant toute son affection à son égard substituait. La seule chose dont elle aurait voulu se débarrasser à l’instant. Irréalisable. Malgré le barrage invisible, Historia s’évertuait à briser la glace, déterminé et convaincu qu’elle était capable de ramener Ymir à la raison. 

Elle réussit à détruire les barrières que la belle rousse tentait sans grande conviction à ériger. Son appréhension grandissait à chaque larme et tremblement qu'émettaient Ymir.

C’était la fin et le début d’un voyage, où le bonheur flétrissait à la première lueur d’espoir. Un destin inéluctable, où le fléau dominait dans toute sa splendeur..

C’est injuste, murmurait Historia d’une voix cassée. À son tour, elle pleurait avant de s’effondrer auprès d’Ymir, lui conjurant de ne pas l’abandonner. Elle prit le visage humide de la belle rousse dans ses petites mains. Sans elle était rien, son existence insignifiante. Sa camarade gardait les yeux fermés pour se protéger de son ensorcellement. Des perles d'eau pleuvaient sur son visage imprégné de tâches de rousseurs.

 — Regarde moi. implora Historia. Regarde moi, s’il te plaît. Que suis-je censée faire ? Je ne suis rien sans toi. Sans toi, je suis perdue. Tu es tout ce que j’ai. Si tu pars, je n'ai plus aucune raison de vivre. Je t’interdis de m’abandonner. Pas de cette façon.

Historia déposa ses lèvres humides contre celles d’Ymir. Elle y glissa sa langue. Ce baiser était à la fois doux et sucré. Ce baiser avait un goût d’amour.

Elles se regardèrent droit dans les yeux, le temps d’avoir d’un souffle, d’un répit.

Ymir s’accrocha à elle, lui rendant son baiser, refusant de lui être redevable. Plus brutal, plus amer. Il avait le goût du regret, de l’abandon.

  Deux mondes se sont heurtés et devaient à présent se séparer.


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