le ridicule tue moins que la mort
Chapitre 16 : la fin se termine
1995 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 10/11/2016 06:47
3 ans plus tôt
Je me trouvai dans une pièce sans fenêtre, attachée sur une chaise.
Mon retour à l'académie ne se passait pas comme prévu. Je n'avais pas pensé au fait que je devrai subir un interrogatoire de plusieurs heures ou qu'on me torturerait (on ne m'avait rien fait pour l'instant)
Les directeurs du primaire, collège et lycée arrivèrent suivis de plusieurs agents. Tant de gens pour moi ! C'est là que ça aller devenir difficile. J'étais sur qu'il y avait un télépathe parmi eux et j'allais devoir fermer mon esprit pendant toute la durée de l'interrogatoire. Heureusement que Malika m'avait appris comment faire !
-alors on a quelques questions à te poser. Si tu fais ce que l'on te demande tu seras vite sorti d'ici ! Commença le directeur du primaire. Tout d'abord pourquoi vous êtes-vous échappée ? L'école est là pour vous aider et vous protéger.
S'il croyait que j'allais dire un mot…. Le cœur du directeur était irrécupérable et je suis sûre que même avec tous mes efforts, je n'arriverais pas à le guérir.
-bon on va essayer quelque chose d'autre. Ou étiez-vous ? Quels sont les complices qui vous ont aidé ? Zéro ? Continua-t-il. Les autres restaient silencieux.
Je commençais à m'ennuyer. J'attendais le moment où il utiliserait ses petits agents. D'ailleurs, j'allais devoir trouver un moyen de m'en sortir et si…
-je ne me souviens plus de rien, on dirait que quelqu'un m'a effacé la mémoire ! Essayais-je. C'était la seule idée qui m'était venue à l'esprit. Je n'avais pas envie de croupir dans Betty (le nom de cette pièce)
Tous les gens présents parurent sceptiques (ouah je sors des mots compliqués !)
-Tu en es sure ? si tu mens, tu seras puni et pas qu'un peu, Sophie !
La façon dont il disait mon nom faisait froid dans le dos. Sale araignée !(je n'ai rien contre les araignées mais lui...)
-on va tout de suite vérifier tes propos ! Akirai !
Et ce fut le début de la torture. Je ressentis une immense pression dans mon esprit. Si j'y cédais, Akirai (surement un agent) allais tout deviner et si je résistais il allait deviner que je cachais quelque chose ! Cruel dilemme. J'aurais aimé réussir à créer un vide dans mon esprit mais je n'étais pas Malika , moi !
Je n'étais que Sophie… et il me fallait toute ma concentration pour tenir.
Une idée me vint (et de 2 ! c'est mon jour de chance !) : j. la meilleure défense c'était l'attaque, non ? Alors j'assaillis Akirai de sentiment de pitié. Trop concentrer à essayer d'entrer dans mon esprit, il ne put résister.
Le problème c'est qu'il fallait que ça dure assez longtemps pour qu'il ne dise rien j'eu honte de ce que j'allais faire mais je n'avais pas vraiment le choix.
Je rendis ce sentiment éternel : jusqu'à sa mort, il ressentira toujours de la pitié envers moi.
Cela marcha au-delà de mes espérances car il dit ensuite aux directeurs :
-elle a dit la vérité : il n'y a plus aucun souvenir de son escapade, elle sait juste qu'elle est partie de l'académie et qu'elle est revenue.
De nos jours
La vie est composée de choix. Faire le bon ne suffit pas il faut faire en sorte que chaque choix soit le meilleur possible. Quelque fois, on a l'impression qu'on ne possède pas le choix. Pourtant c'est le cas.
Les regrets ne servent à rien et pourtant on n'y échappe pas.
Notre avenir dépend bien souvent d'une décision, d'un choix.
Vais-je manger ce brocoli ? Cette question peut paraitre idiote mais si vous le mangez et que vous en mourrez, elle ne le paraitra bien moins.
La mort nous empêche de regretter et pourtant est-ce la meilleure solution ?
Dans quelques minutes je devrais faire un choix. Pour moi, je n'avais pas le choix : je devais choisir.
Je n'en revenais pas : elle m'avait enfermé dans cette salle comme si j'étais une ennemie. Mais peut-être était-ce le cas pour Zéro :si on n'était pas avec eux, on était contre eux.
J'avais refusé la proposition d'Amu et immédiatement on m'avait catalogué comme dangereuse pour son organisation. Après tant d'années, on se revoyait enfin et voilà comment elle m'accueillait : en m'enfermant !
Il y a quelques heures, j'étais tranquillement en train d'attendre que le concert de Reo la super Star commence quand j'avais remarqué l'un de ses agents. Elle ressemblait énormément à Amu en plus vieille et non gothique.
Il avait fallu que je sache. Si seulement je m'étais abstenue ! A la fin du concert, j'étais donc aller voir cet agent. Et effectivement, mon intuition ne s'était pas trompée.
Quelles belles retrouvailles !
Elle m'avait racontée qu'après mon départ, elle avait été acceptée chez Zéro. Elle avait commencé tout en bas de l'échelle (pour monter en haut il faut bien commencer par le bas, non ?) puis avait gravi les échelons en remplissant des missions.
Malgré mon cerveau diminué, je comprenais que ces missions comprenaient le fait de tuer des gens. Quelle différence avec les missions des dangereux ? Quelle différence ?
Je n'avais rien dis, écoutant seulement.
Amu n'était plus celle que j'avais laissée. C'était une femme cruelle et sans pitié qui se tenait devant moi. Zéro l'avaient transformé en un monstre.
Il ne restait plus une trace de mon ancienne amie. Même son cœur ne comprenais plus aucune trace de douceur ni d'amitié. Pourquoi me parlait-elle alors ?
Je ne le compris que quand elle me proposa de les rejoindre.
Son attitude changea du tout au tout quand je refusai sa proposition. Elle n'avait plus besoin de faire semblant. Maintenant j'en savais trop, il fallait donc me supprimer.
Elle m'assaillit de visons mais ce n'était même pas la peine. J'avais une vision cauchemardesque juste devant moi : elle.
C'est ainsi que je me retrouvai enfermée dans cette pièce située je ne sais où dans l'Académie. Malika me retrouverais bien un jour et si je l'appelai, ce serais plus vite que prévu. Mais quelque chose m'en empêchais.
Tous ceux que je connaissais hier ne sont plus les même aujourd'hui. Ceux que je connaitrais demain ne seront pas les même qu'hier. Alors mes amis seront-ils des ennemis demain ?
Comme Amu.
Comme Malika quand nous nous étions disputés.
La vie se résumais t'elle à cela ? Souffrir ou être seul ?
J'étais dans cet état d'esprit quand Chris était apparu dans la pièce. Avec lui aussi une proposition à me faire.
J'avais 75% de chance de mourir si je restais dans mon monde. Bientôt Mikan allait créer d'immenses changements dans l'école. Une guerre allait éclater contre le directeur. Cette petite fille allait enfin faire ce que l'on attendait depuis trop longtemps. Et moi j'allais mourir si je restais pour y participer et pour voir l'école libérée de l'emprise du directeur.
Chris me proposait de m'amener dans un monde où je n'était pas née. Un monde où les pouvoirs n'existaient pas et où j'en serais dépourvue. Un monde où lui et moi pourront vivre en paix. Un monde dont on ne pourrait pas sortir puisque Chris perdrait ses pouvoirs en entrant dedans.
Un monde où je vivrais.
Il m'attendrait dans une heure dans l'espace-temps. Je pourrais y aller grâce à ses cristaux d'alice.
Si je venais, il me suivrait dans ce monde dépourvu de pouvoir.
si je ne venais pas, il commencerais à faire son deuil.
Sa dernière phrase me restait en mémoire : « viens. Si tu m'aimes, viens. »
L'heure était donc presque achevée et je n'avais toujours pas pris de décision.
Partir était tentant, laisser tout derrière moi pour recommencer une nouvelle vie. Une vie où je ne serais pas obligée de faire semblant.
Malika avait autrefois besoin de moi. Plus maintenant. Elle avait le chef, il la faisait rire. Elle m'avait dit que j'étais la seule à réussir cela mais ce n'était plus le cas.
Je pouvais partir sans qu'elle ne le remarque et ne s'en chagrine.
Chaque personne qui comptait pour moi m'oublierait vite. Bientôt on parlerait de moi au passé puis on m'effacera de leurs esprits. Mon visage, ma voix, les choses que nous avions vécues ensemble, tout ça sera oublié.
Mais si je partais, je ne pourrais plus revoir ma famille. Elle ne me reconnaîtrait pas, n'existerait peut-être même pas!
Depuis que j'étais entrée dans l'école, le fait de retourner chez moi un jour m'avait fait tenir. Mais si j'acquerrais la liberté dans cet autre monde et que je n'avais plus de famille, a quoi cela servait-il ?
Mais ma famille aussi ne m'avait-elle pas déjà oublié ? Shing n'avait-il pas dit que mon père ne parlait plus de moi, comme si j'étais déjà morte ?
Quelle importance alors si je partais ?
Si je restais, il y avait peu de chance que je puisse voir l'académie enfin libre. Mais qui ne tente rien n'a rien, non ?
J'allais peut-être mourir ou peut-être vivre mais dans tout les cas je serais présente même un instant.
Et puis je doutais que Chris supporte le fait de ne plus avoir de pouvoir et moi aussi .Cela faisait partit de nous. Sans eux, nous n'étions plus vraiment les même.
Chris faisait cela par amour. Et moi j'allais rester par amour pour lui. Car je savais qu'il ne vivrait pas longtemps sans partir dans l'espace-temps.
Le temps était écoulé. J'allais appeler Malika pour qu'elle me sorte d'ici.
« Il y a un certain nombre de choses qui ne changeront jamais et certaines choses changent » (Matrix reloaded)