En arrivant ici, j'entendis l'adjectif « courageux ». Courageux ? Tetsu me répétait sans cesse que je l'étais. Mais l'étais-je vraiment ? Et au fond, qu'est-ce que le courage ? Personnellement, je ne me considérais pas comme courageux. Je n'avais rien pu faire. Rien du tout, nada. J'étais tétanisé par ce que je voyais. Mes amis avaient besoin de moi, et moi, j'étais resté figé, comme ça, sans bouger. Je me baffais mentalement. Quel incapable !
Je m'assis sur une chaise en soupirant. Je me détestais d'avoir été aussi faible. Je pris mon visage entre mes mains. Je me mordis légèrement la lèvre inférieur. Je n'étais pas vraiment religieux mais cette fois-ci, je priais pour que mes amis soient sain et sauf. Orianne me tendis une cannette. Je relevai légèrement la tête et la prise en lui offrant une sourire faible. J'ouvris la cannette et bus une gorgée. Elle s'assit à côté de moi. Elle avait été plus qu'exemplaire. Déjà que je la trouvait cool, mais alors là ! Elle dépasse la suprématie de la coolité ! Sans elle, je ne pense pas que mes amis aient pu survivre jusqu'à l'arrivée des secours.
Je repris une gorgée et tournai ma tête vers la gauche. Ahomine était assis par terre, adossé au mur. Il avait recroquevillé ses genoux contre sa poitrine. Riko était accroupit devant lui. Elle lui caressait lentement les cheveux. Je détournai les yeux. Alizée était dans un sale état. Même sans être docteur, je me doutais que ses chances de survie était mince. Je voulais me lever pour être avec lui et le réconforter. Un ami se doit d'aider ses amis non ? Mais je n'éprouvais pas le droit d'aller le réconforter. Tout était de ma faute... Je le savais.
Je sentis une main sur mon épaule. Je balançai ma tête en arrière et souris à Tetsu. Il me rendit mon sourire. C'est fou le don que ce mec avait de me calmer. Il suffisait qu'il me touche pour que tout aille mieux... même si là tout n'allait pas mieux. Mais je me sentais mieux. Enfin je crois..peut être ? Non... Arrrgh j'en sais rien ! Je soupirai longuement.
« -Ne t'en fais pas. Ils vont tous s'en sortir. Les blessures de Kise ne sont que superficielles. Alizée et Midorima sont des battants. Ça va aller, ça va aller... »
En disant ces mots, Orianne avait entouré mon coup de ses petits bras et m'avait ramené à elle. Ma tête était appuyé contre sa poitrine. J’enfouis mon visage dans son coup. Elle resserra son emprise à la façon d'une mère. Je fermai les yeux un cour instant. Cela faisait longtemps que quelqu'un ne m'avait pas pris dans ses bras comme ça. Cette présence maternelle me manquait terriblement. Surtout dans ces moments comme ça.
« -KISE !! KISE ! Où est mon fils ? Où est-il ??? !!! »
« -Floriane ! Floriane ! »
« -TETSU ! »
Je me redressai en entendant les voix familières appeler leur enfant respectif. Tetsu alla vers ses parents, Floriane vers les siens. Les parents de Kise se dirigèrent directement vers l'accueil. Je maltraitai encore ma lèvre inférieure. On avait dit aux parents qu'on s'était trouvé au milieu d'une bagarre de rue. Au mauvais endroit au mauvais moment. Orianne posa sa main sur mon épaule en guise de réconfort. Je lui souris et lui pris la main. Heureusement qu'elle était là.
Mon regard dériva sur Ahomine. Il avait la même position que tout à l'heure hormis le fait qu'il avait la tête relevée. Il appuyait sa tête nonchalant contre le mur. Riko lui parlait en souriant faiblement. Il tourna tout d'un coup la tête et nos yeux se rencontrèrent. Je détournai immédiatement les yeux. Je ne pouvais le regarder en face. Je savais que j'avais merdé et il le savait aussi. J'avais été faible. Lui, il n'avait pas hésité à aller vers les blessés pour les aidé. Alors que moi.. j'étais resté debout. Je n'oublierais jamais le regard qu'il m'avait lancé lorsqu'on montait dans les ambulances...
Deux heures s'étaient écoulées. Nous n'avions toujours pas de nouvelle. Tetsu était endormi sur les genoux de sa mère, Ahomine s'était assis près d'Orianne, Riko avait du partir. Je m'étais levé pour acheté une boisson. Ma gorge était étrangement desséchée. Je bus un peu et balayai la salle d'attente du regard. Je réalisai soudain que Floriane n'était pas avec ses parents. Je l'avais vu partir il y a une demi-heure environ. Elle n'était pas revenue depuis. Je décidai d'aller à sa recherche. Je jetai ma cannette dans la poubelle après l'avoir finit et partis sur les pas de Floriane.
Je sentis un regard plein de reproche sur mon dos. J’accélérai le pas. Il avait vraiment le don de mettre mal à l'aise lui..
J'errai pendant un petit moment dans les longs couloirs de l'hôpital. Je ne savais pas vraiment où Floriane était ou même si elle était déjà retournée dans la salle d'attente ou non. Alors que j'allais revenir sur mes pas, je la vis enfin. Elle se tenait debout devant une grande baie vitrée. Son regard était perdu dans le vague. Elle sursauta lorsque je posa ma main sur son épaule.
« - Retournons dans la salle d'attente, les médecins ne devraient plus tarder à nous donner des nouvelles » lui dis-je en souriant.
Elle répondit faiblement à mon sourire et nous nous dirigeâmes vers la salle d'attente. Les couloirs étaient complètement vide et étrangement obscurs. Je frissonnai. Ça faisait vraiment penser à un mauvais film d'horreur. Pas que j'avais la frousse, mais j'accélérai le pas. Après cinq minutes, nous arrivâmes enfin dans la salle d'attente et la lumière. Mon cour rata un battement quand je vis les médecins arriver en même temps que nous. Floriane et moi nous joignirent au groupe afin d'écouter.
« -Vous êtes les parents de Kise pas vrai ? Ne vous en faite pas. Ses blessures ne sont que superficielles. Il est hors de danger. » Commença le premier médecin.
Je soupirai de soulagement. Il va bien. Je regardai du coin de l'oeil Ahomine. Il était crispé et semblait en apnée. Je mis mes mains dans mes poches et croisa les doigts.
« -En ce qui concerne Alizée... » Il fit une pause et se frotta l'arrière de la tête.
« -Elle a beaucoup de blessure grave. Nous avons réussi à stabiliser son état mais sa vie n'est pas hors de danger. »
« -Et Midorima ? » Demanda Orianne d'une voix fébrile.
Les deux médecins se regardèrent inquiet avant de baisser le regard et secouer la tête.
« -Nous...Nous n'avons pas pu le sauver. »
POV Alex
« -Pourquoi tu t'inquiètes pour ça ? Puisque je te dis qu'il ne se doute de rien. »
J'avançai ma main pour attraper son bras mais il se dégagea. Je m'assis sur le lit. Il était également assit sur le rebord du lit. Il avait l'air très préoccupé. Je détestait lorsqu'il était comme ça. Il faisait plus attention à ce qu'il le préoccupait qu'à moi.
« -Yan.. »
« -Cigarette » me coupa -t-il
Je poussai un long soupir, signe de mon agacement. Je pivota sur la gauche et tendis mon bras droit pour attraper le paquet de cigarette se trouvant sur la table de chevet. J'ouvris le paquet et l'approchai de ma bouche. Je pinçai une cigarette entre mes lèvres et lui tendis le paquet. Je pris ensuite le briquet et l'alluma. Je tournai la tête et Yanken alluma sa cigarette avec la mienne. Je pris une bouffée et repris.
« -Yanken, laisse cette bande d'imbéciles de côté. Pourquoi t'accroches-tu à eux comme ça ? »
Pour seule réponse, j'eus un regard noir. Je baissai les yeux et mordit l'intérieur de la joue. Il se leva et se déplaça vers la fenêtre de la chambre. Je tirai de nouveau sur ma cigarette. Son comportement m'énervait au plus haut point. Il était avec moi mais il se préoccupait d'autres personnes. Je détestait ça.
Je déposai ma cigarette sur le cendrier et me levai. Je m'avançai vers lui et entourai sa taille avec mes bras. Je reposai mon front sur son dos. Je reniflai son odeur. Cette odeur qui m'enivrait. Je glissai petit à petit mes mains vers son bas ventre. Il ne portait sur lui que son boxer. Et je trouvais que c'était trop. Alors que j'allais atteindre son intimité, il stoppa mes mains et se dégagea de mon emprise. Je levai les yeux au ciel. Qu'est-ce qu'il pouvait être chiant parfois ! Il me poussa gentiment et alla vers le lit.
« -Orianne a vu Morgane récemment. Elle va encore fourrer son nez partout.. Elle devient encombrante. » maugréa -t-il
« -Je peux m'en occuper si tu veux » M'empressai-je de répondre.
Il arrêta de mettre sa chemise et me fixa. Je baissai immédiatement les yeux. Son regard était transperçant. Capable d'intimider n'importe qui. Il ricana. Il enfila son jean et avança vers moi. Je me serrai le plus possible contre le mur. Yanken était imprévisible. Même moi je le craignais. Il s'arrêta à quelques centimètres de moi et me tint le menton avec sa main gauche. Il approcha son visage de mon oreille.
« -Il faut vraiment que tu apprennes à rester à ta place. N'ai-je pas précisé à ton arriver que j'étais la SEULE personne à pouvoir s'occuper d'Orianne ? »
Sa voix était grave et rauque. Il resserra ses doigts sur mon menton. Je grimaça de douleur et hocha la tête. Il se redressa et me sourit avant de repartir vers le lit.
« -Occupe toi juste de l'autre débile. Il est étrangement proche d'Ahomine. D'ailleurs, je me demande comment cet enfoiré réagira lorsqu'il découvrira votre relation.. »
Il fit une pause et se mit à rire à pleine dents. Son rire faisait froid dans le dos. Il remit sa ceinture et ramassa son sac. Il s'avança vers la sortie avant de s'arrêter et de revenir sur ses pas.
« -Finalement, j'ai bien une autre mission pour toi. Alizée. Apparemment, elle serrait toujours vivante. Finis le travail. Mais pas maintenant. Attend encore quelques jours... Oh et, ça, c'est pour toi. »
Il sortit de sa poche deux billets et les jeta sur le lit. Il tourna et les talons, le sourire aux lèvres. Lorsque la porte se referma, j'attrapai la lampe à côté de moi et la balançai contre le mur d'en face. Pour qui il me prenait lui ? Pour une pute ?? Non mais je rêve ??!! Je pris les deux billets dans ma main et les froissai. Cette Orianne... Je jurai de me débarrasser d'elle. Yanken était à moi. Je n'avais que faire qu'il était amoureux d'elle. Il demeurait mien. Et je ne laisserais personne me le prendre. Un sourire élargit mes lèvres. Bientôt elle ne sera plus qu'un souvenir.
-Le lendemain-
J'appuyai sur mon réveil pour l'éteindre. Je m'assis sur mon lit et m'étirai. J'ébouriffai mes cheveux. J'avais étrangement bien dormi. Je retirai la couverture de mes jambes et me levai. J'allai vers la cuisine pour me faire mon petit déjeuner. J'attrapai un bol dans l'étagère du dessus. Je le remplis de céréales et allai vers le salon. Je m’attablai et commençai à manger. Il y avait encore beaucoup de carton. Je soupirai. Cela m'énervait de devoir habiter ici. Surtout à côté de cet imbécile. C'était quoi son nom déjà ? Kaba, Kada, Kagatruc. Bref, je m'en fous.
Je repensai à la discussion d'hier entre Yanken et moi. Je serrai les dents. Qu'est-ce qu'elle avait fait pour lui ? Rien. Moi je me décarcasse pour lui. Pourquoi ne voit-il qu'elle ? Elle n'a rien de spéciale. Je vaux cent fois mieux qu'elle... Je regardai mon bol de céréales. Cette connasse m'a coupé l’appétit. Je repris donc mon bol et le ramenai à la cuisine. Je soupirai en pensant à ce que je devais faire aujourd'hui. Je devrais sûrement consoler l'autre blaireau. Cependant, je devais tout d'abord trouver une excuse pour aller chez lui...
L'idée me vint peu après ma douche. Je revins dans ma cuisine et jeta mon paquet de sucre. Je regardai l'heure. Il était dix heure trente. Parfais pour aller lui demander du sucre. Je mis mes chaussons et ouvris un peu plus mon décolleté. Je traversai le couloir et toquai à sa porte. Il m'ouvrit. Je du prendre l'air surprise lorsque je vis sa mine très fatigué. Ses yeux étaient enflés à force de pleurer. Quel pleurnichard ! Je lui souris et lui demandai ce qu'il se passait. Il m'invitait chez lui. Je le suivis. J'inspectai un peu les lieux. Quel mauvais goût. Mais franchement, tu m'étonnes qu'il soit toujours célibataire.
Nous nous assîmes sur son canapé. Il me raconta l'histoire que je connaissais déjà. Je pris l'air surprise et dégoûté. Je versai même une larme lorsqu'il me dit que Midorima était mort. Honnêtement je méritais l'oscar de le meilleure actrice. Je le pris dans mes bras. Il pleura encore une fois en enfouissant sa tête dans mon coup. Je levai les yeux au ciel. Il allait me mettre de la morve partout ce con ! Après quelques minutes, je lui relevai la tête et liai ses lèvres avec les miennes. Il se laissa faire. Ses mains descendirent vers mes hanches. Il m'allongea sur le canapé et s'attaqua à mon coup. Et voilà, c'est dans la poche.
POV Ahomine
Je pris une chaise pour amener dehors. Elle était inutilisable. Je respirai un bon coup et balayai la salle du regard. Il y avait encore toutes les traces de sang. On avait enlever la moitié des chaises. Il en restait encore plusieurs. Riko aidait Orianne au niveau du bar. Elle était blême. Je lui avais pourtant demandé de rester chez elle mais elle avait insisté pour venir. Je ne pouvais pas vraiment la forcer. Je me dirigeai vers dehors. J'allongeai le bras pour ouvrir la porte lorsque celle-ci s'ouvrit brusquement. Je me pris l'arrête de la porte sur le front. Je me reculai de quelques pas en tenant mon front. Bordel ça fait mal.
« -Quel est l'encu... »
Je m'arrêtai de parler lorsque je vis de qui il s'agissait. Qu'est-ce qu'il foutait là? Je resserrai mes doigts sur la chaise que je tenais. Je soupirai et le doublai en évitant tout contact. Je l'entendis soupirer. J'accélérai le pas pour arriver dehors au plus vite. J’étouffais. Une fois à l'extérieur, je balançai la chaise. Je me retournai et assénai plusieurs coups de poing au mur. Le mur se fissura légèrement. Je continuai à marteler le mur.
« -Putain... »
Je tombai à genoux, essoufflé. Je mordis l'intérieur de ma joue pour retenir mes larmes. Si elle mourrait, si elle ne survivait pas. Yanken était un homme mort. J'entendis une porte s'ouvrir. Je me relevai rapidement et essuyai les quelques gouttes qui s'étaient échappées. Je continuai à regarder le mur. Je serrai les dents. Je savais qui était le nouvel arrivant. Je ne voulais pas qu'il me voie dans cet état. Je ne voulais pas paraître faible devant ce crétin.
« -Elle va se réveiller. Ne t 'inquiète pas. » dit-il
Je serrai mes poings. Il soupira de nouveau et partit. Je levai la tête et le regardai disparaître au coin de la rue. Je frappai une dernière fois le mur et retournai à l'intérieur. Orianne Triait les chaises restantes. Je m'avançai vers elle et lui pris la chaise des mains gentiment. Elle me sourit et me remercia du regard avant de rejoindre Riko au bar. Je sentis un regard appuyé sur mon dos pendant que je remettais les chaises debout. Je savais que ce regard appartenait à Riko. Je fis mon possible pour l'ignorer. Mais quand elle s'y mettais...
J'entendis des pas venir dans ma direction. Et voilà, j'allais passer à l'interrogatoire... J'examinai la chaise et la reposa.
« -Vous vous êtes parlé ? Il sentait bizarre. Comment dire, il sentait l'homme.. Tu sais, comme si.. bah tu comprends» dit-elle
« -Riko..pas maintenant » soupirai-je
Elle fit la moue mais n'insista pas. Je n'étais pas en état pour ce genre de chose. J'étais venu aidé pour me changer les idées mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Alizée. J'aurais du être avec elle. Je savais qu'ils allaient s'en prendre à elle. Je fronçai les sourcils. Mais pourquoi avoir épargné Orianne ? Et pourquoi s'être attaqué comme ça à Kise ? Quelque chose clochait. C'était contre les pratiques de Yanken. Ce mec était certes le plus grand des enfoirés mais il n'attaquait que ceux qui avaient un problème avec lui. Généralement il demandait à ceux qui n'avaient rien à voir avec lui de partir ou alors il les assomait. Mais là, Kise avait reçu des coups de couteaux. Et je ne donne pas chère de Floriane si Alizée n'avait pas été là..
Il fallait que j’aille enquêter plus tard. Et puis Alex... Je serrai les dents. Rien que de repenser à cette garce me donnait la nausée. Juste parce que Yanken s'en sert pour relâcher la pression et qu'elle sait se battre, elle pense être importante à ses yeux. Je ricanai un peu. Yanken n'a ni fois ni lois. Une fois que tu ne lui sers plus, adieu. C'est pour ça qu'on est partit. Je tournai la tête pour regarder Orianne. Elle parlait à Riko et semblait aller mieux. Pour une raison que j'ignorais, Yanken s’intéressait fortement à elle. Cela risquerait d'être dangereux de la laisser toute seule. Elle devrait aller vivre chez Riko, le temps que tout se calme, si ça se calmera un jour.
La clochette de la porte sonna, indiquant que quelqu'un entrait. Je me mis immédiatement sur mes gardes. Je me détendis lorsque je reconnu Laurine. Elle se précipita vers Orianne et la serra dans ses bras. Je souris à cette vision. Orianne était très forte, mais là elle ne pouvait tout supporter toute seule. Midorima était comme son frère. Je m'approchai d'elles. Laurine lâcha Orianne et ce fût mon tour. Je lui rendis son câlin avec plaisir. Elle demanda des nouvelles de Tetsu et Floriane. J' haussais les épaules. Ils devaient sûrement être chez eux, ou à l'hôpital avec Kise. Pour être honnête, je m'en fichais un peu de comment ils allaient.
« -Ahomine ! Tu ne peux pas dire ça. » s'écria Riko
Je levai les yeux au ciel. D'accord c'était méchant mais c'était la vérité.
« -Pour l'instant ma seule préoccupation est Alizée. Et puis, il faut qu'on s'éloigne d'eux. Kise n'a pas eu des blessures que superficiels par hasard. » Répondis-je en retournant aux chaises.
Un silence remplis la salle. Elles savaient que j'avais raison. Ce qui s'était passé la veille n'était qu'un avertissement. Même si au fond de moi, je ne pouvais m'empêcher de penser que ce n'était pas qu'un simple avertissement. Yanken considérait peut être déjà Bakagami et les autres comme des ennemies. Je priais que ça ne soit pas le cas. Sinon, j'allais devoir me coltiner cet imbécile à longueur de journée. Il m'agaçait terriblement. Il est stupide, maladroit, glouton, capricieux, immature... Il a tout les défauts du monde. Alors... pourquoi est-ce que je pense toujours à lui ? Je me mordis la lèvre inférieure. Je ne devais pas penser à ça. Cependant, les mots de Riko résonnaient dans ma tête. Il sentait l'homme ? Elle sous entendait qu'il l'avait fait ? Je serrai mon T-shirt au niveau de ma poitrine. Je martyrisai ma lèvre inférieure. Je secouai la tête. J'ignorai la douleur et continuai à trier les chaises. Mais avec qui a -t-il pu...
« -Ahomine ! »
Je sursautai. Je me retournai pour faire face à trois visage surpris. Je soupirai. Je déposai la chaise que je tenais et les rejoignis près du bar. Orianne me regarda, inquiète. Je lui souris pour lui montrer que tout allait bien. Elle fit une petite moue mais n'insista pas. Je ne compris pas très bien ce qu'il se passait. Elles avaient toutes l'air préoccupées. Je pris une chaise haute utilisable et m'assis, attendant que l'une d'entre elles se décident.
« -J'ai localisé Alex. » commença Laurine
Je me crispai.
« -C'est la voisine de.. Kagami » lâcha Orianne
J' haussai un sourcil. La voisine de Kagami ? Et merde... qu'est-ce qu'il voulait faire ? Je savais que c'était Yanken qui avait mis Alex à côté de Kagami. Mais pourquoi ? Je comprenait de moins en moins à ce que Yanken faisait et ça ne me plaisait pas du tout. Soudain un mauvais pressentiment s'empara de moi. Je ne savais pas ce qui se passait mais j'avais l'impression que Kagami était en danger. Je ne pouvais expliquer cette impression. Je croisai le regard d'Orianne. Elle me sourit et hocha la tête. Il ne m'en fallu pas plus pour me précipiter dehors.
Je courus aussi vite que je pus. Je n'avais pas le temps de me demander pourquoi je courais pour sauver ce crétin. Ce pendant, j'avais déjà vu Alex à l’œuvre et je savais de quoi elle était capable. Surtout si c'était un ordre de Yanken. Elle était persuadée que Yanken était à elle et qu'elle était celle qui tirait les ficelles. Qu'est-ce qu'elle pouvait être bête. Je tournai à droite dans un coin d'une rue. Il m'avait une fois indiqué vaguement où il habitait. Je ne l'avais écouté qu'à moitié. Mes jambes couraient toutes seules. Comme si mon corps réagissait indépendamment de mon cerveau. C'était une sensation bizarre.
Je m'arrêtais enfin. Je regardai autour de moi. J'étais dans son quartier. Cependant, je ne savais pas où il habitait exactement. Je m'avançais un peu plus dans le quartier, regardant de droite à gauche. Mon cœur battait rapidement. Un peu trop rapidement. C'était à cause de la course. Oui de la course. Je me tapotai la poitrine dans l'espoir de calmer les battement. J’aperçus soudain la silhouette familière et les cheveux de couleurs si reconnaissable. Sans le vouloir, un sourire déforma mon visage. Je voulus l'appeler lorsque je vis une deuxième silhouette familière. Je me cachai derrière un buisson. Alors c'était vrai, Alex vivait bien à côté de Kagami. Je me relevai légèrement et regardai. Elle lui tenait la main. Mon cœur rata un battement. Elle se mit sur la pointe des pieds et approcha son visage de celui de Kagami. Ce dernier leva sa main pour la mettre sur la joue d'Alex.
Je me baissai lentement. Une douleur indescriptible apparu soudain dans ma poitrine. Je grimaçai. Alors je l'avais perdu lui aussi ? Je voulus regarder encore mais ma poitrine me faisait trop souffrir. Je pris mon visage dans mes mains. Alizée avait raison. Je l'aimais.
POV Akashi
Je regardais son corps inanimé sur le lit d'hôpital. Ma poitrine me faisait mal de la voir comme ça. Mais c'était de sa faute. Pourquoi les avait-elle protégés ? Je ne la comprenait pas. Elle avait choisi de suivre Ahomine alors que Yanken l'adorait. Ils nous avaient trahis. Ils m'avaient trahir. Je me mordis la langue. Yanken m'avait interdit de prendre part à la descente de la veille. Cette interdiction m'avait mis en colère. Doutait-il de moi ? J'étais son homme le plus fidèle. Son bras droit. Le fait qu'il doute de moi m'énervait. Peut être... peut être était-il au courant de mes sentiments ? Je fronçai les sourcils. Alors c'était pour ça l'interdiction. Il avait peur que je ne puisse la toucher. Un sourire élargit mes lèvres. De toute façon, j'avais déjà fait mon choix. Je me penchai vers elle.
« -Désolé Alizée. Tu as fait ton choix, j'ai fait le mien. » Je lui baisai le front.
Je lui pris la main et l'embrassai. La douleur s'intensifia. Je serrai les dents. Alizée avait toujours été ma faiblesse. Depuis le jour où elle était arrivée, je m'étais juré de la protéger. Cependant, aujourd'hui je ne pouvais plus respecter ma promesse. Je sentis des larmes monter. Je me mordis la langue plus fort pour les empêcher de tomber. Je la regardai encore une fois. Son visage était boursouflé. Elle avait des hématomes partout sur le corps. Son bras gauche et sa jambe droite était dans un plâtre. Elle devait également avoir plusieurs côtes cassées. Je fermai les yeux et respirai profondément. Je voulais attrapé la personne qui avait fait ça et la briser. Mais je ne pouvais rien faire.
« -Mes sentiments pour toi n'ont pas changé. Alors... s'il te plaît, ne m'oblige pas à te tuer. »
Après ces paroles, je tournai les talons et sortit de la chambre. Je remis ma capuche et mon masque. Je n'avais pas le droit devenir ici. Si on me voyait, Yanken serait hors de lui et je ne donne pas cher de ma peau. Il n'y avait cependant aucune raison qu'il soit mis au courant. J'étais craint par tout le monde. Ils savaient que si ils parlaient, j'allais savoir qui avait parlé et la personne m'ayant dénoncé serait morte. J'assumais totalement ce côté du monde dans lequel je vivais. Si tu merdes, je te tues. C'est aussi simple que ça. Je sortis de l'hôpital. Je regardai aux alentours. Quatre. Il y avait quatre personnes du groupe à m'épier.
Je fis mine de ne rien voir et tournai à gauche. Ils me faisaient rire à être aussi mauvais. Franchement, on ne les entraîne plus comme avant. Je tournai une deuxième fois à gauche dans une impasse. Je m'engouffrais ensuite dans une petite ruelle adjacente et attendit. Quelques secondes plus tard, des voix et des pas s'approchèrent. Tsk. Amateurs. L'un des quatre vint vers la ruelle. Je l'attrapai, mis ma main sur sa nuque et poussai violemment son visage contre le mur. Je donnai ensuite un coup de pied dans son genoux, au cas où le mur ne lui aurait pas suffit.
J'entendis un petit bruissement. Je me baissai pour éviter le coup de pied. Je lui attrapai la jambe et la frappa à l'arrière du genoux. Un bruit d'os brisés se fit entendre suivit d'un cri strident. Je soupirai.
« -Ça va, c'est qu'un genoux. C'est pas la mort. » dis-je, blasé
Vraiment. Plus douillet qu'eux tu meurs. Je bloquai une main arrivant sur le côté. Je baillai. Ennuyeux. Je serrai mon emprise. Mon adversaire se baissai lentement sur ses genoux. Je m'accroupis en face de lui et bloqua le pied du dernier avec ma main libre. Je soupirai une énième fois. D'un coup sec, je tordis le bras de l’adversaire. Pendant qu'il se tordait de douleur par terre, je me relevai en tenant toujours le dernier par la jambes. Je regardai son entre jambe. Il n'avait pas l'air très aidé par la nature.. Je lançai ma jambe en plein dans son entre jambe. Il cracha de la salive et tomba à terre. Je souris fièrement en regardant les quatre hommes au sol.
« -Putain ! Je vais te tuer ! »
Je regardai en direction de la voix. C'était celui à qui j'avais cassé le bras. Je levai les yeux au ciel.
« -Ta gueule »
Un coup de pied au visage le fis taire. Je m'accroupis devant lui. Je lui pris les cheveux et les tirait pour soulever son visage. Je fronçai les sourcils. Mais c'est... Je me relevai. Je serrai les poings.
« -L'enfoiré... »
Je tournai les talons pour sortir de la rue. Alors que j'étais près de la sortie, je me stoppai. Une silhouette que je détestais tant passa devant moi. Ahomine ? J'allais le suivre lorsque je l'entendis reniflé. Il pleurait ? Ahomine pleurer ? Si un jour on m'avait dit que j'allais vivre assez longtemps pour voir ça ? Je sortis de ma poche un paquet de cigarette. J'en pris une et la portai à ma bouche. Je tata mes autres poches à la recherche de mon briquet. Enfin, Ahomine attendra. J'avais d'autres chats à fouetter que ce connard. J'allumai ma cigarette et sortis de la cigarette. Je sentis une violente douleur à l'arrière de mon crâne.
*********
Je me réveillai en sursaut. Je balayai la pièce autour de moi. Je fronçai les sourcils. Pourquoi étais-je dans cette salle ? Je tentai de me mettre debout mais une vive douleur au genoux et à la cheville me rabattit au sol. Je sentis alors des chaînes autour de mes poignets. Je regardai encore une fois autour de moi dans l'espoir de voir quelqu'un. Mais j'étais seul. Depuis quand on laissait quelqu'un seul dans cette salle. Je tentai une nouvelle fois de me lever. Ignorant tant bien que mal la douleur, je réussis à me tenir debout. Je ne comprenais rien. La porte s'ouvrit tout d'un coup.
« -Tiens, la belle au bois dormant s'est réveillée . »
« -Y..Yanken ! Pourquoi est-ce que je suis là ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » demandai-je
Il s'avança vers moi. Il me fixait droit dans les yeux. Je soutenais son regard. Je savais que j'allais le regretter mais je m'en fichais. Pourquoi m'avait-il mis ici ? Il donna un coup de pied sur mon genoux blessé. Je poussai un cris de douleur et retombai à terre. Il s’accroupit devant moi et tira mes cheveux vers l'arrière. Je grimaçais de douleur. Je n'y comprenais rien. Il me sourit. Je frissonnai. Je connaissais que trop bien ce sourire. Il me frappa violemment la tête. Je crus un moment que j'allais retomber dans les pommes. Je secouai ma tête et cracha le sang qui avait apparut dans ma bouche. Je relevai la tête et jetai un regard noir à Yanken.
« -Je n'aurais jamais pensé que tu puisse me trahir. Toi. » Dit-il d'un ton banal.
J'avalai ma salive. Je ne l'avais pas trahis. Je n'avais rien fait ! Il tourna les talons. Plusieurs hommes entrèrent dans la salle. Je les reconnus tous. Je les avais tous torturé ou blessé un membre de leur famille. Je baissai la tête. J'admettais ma défaite. J'étais un homme mort.
« -Tuez le. »
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Voix ambiguë d'un coeur qui au zéphyr préfère les jattes de kiwis. 1234567890.
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