Les Lumières dans les Ténèbres : La Réalité de la Fée Noire
Chapitre 14 : Le début d'une nouvelle aventure (Sora)
4758 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 29/05/2021 14:17
Nous devions partir de Disneyville. Tout de suite.
Immédiatement, nous remontâmes à l'aide d'un des passages secrets du Roi vers la salle du trône pour faire un rapide point sur cette attaque. Nous étions tous perdus, le Roi y comprit. Ce qui était assez surprenant de sa part.
- Je ne comprends pas, dit le Roi. Comment ai-je pu ne rien voir venir ?
Kairi s'empressa de le rassurer.
- Ce n'est pas votre faute. Vous ne pouviez pas savoir.
- Mais on aurait peut-être pu le deviner, dit Riku. Maléfique est déjà venue ici pour rechercher ces fameuses "données" des mondes.
- On dirait qu'elle a trouvé ce qu'elle cherchait, dit Araen. Et ce type en noir avec elle...
Je décidai de prendre la parole.
- On n’a pas le temps de se poser des questions ! Il faut qu'on aille à sa poursuite.
Le roi acquiesça.
- Sora a raison. Maléfique a déjà tenté de s'emparer de la Pierre Angulaire de Lumière et notre château s'est fait attaquer par les créatures de l'ombre. J'ose à peine imaginer ce qu’il se passerait avec un morceau manquant...
C'est alors que Tic et Tac surgirent de nulle part.
- Le vaisseau est prêt, Majesté ! annoncèrent-ils à l'unisson.
Leur interlocuteur hocha la tête.
- Parfait. Je vais partir m’occuper de la…
- Non, votre Majesté.
Le Roi n'eut pas l'air surpris de notre intervention à Dingo, Donald et moi.
- Vous devriez arrêter de vous mettre dans des situations dangereuses tout seul, dit Donald.
- Oui, renchéris-je. Laissez-nous faire !
- Disneyville aura besoin de vous s'il y a une attaque. Ahyuk ! dit Dingo.
Le Roi parut sur le point de protester mais il vit nos visages. Mickey soupira avant de sourire :
- J'imagine que vous ne changerez pas d'avis.
Le regard du Roi s'est dirigé vers le reste du groupe.
- On vient, moi et Yuki, déclara Araen en souriant. J'ai besoin d'action. Je suis chaud comme la braise, là !
Yuki lui lança un regard exaspéré.
- Je viens aussi, dirent Kairi et Riku en même temps, ce qui ne me surprit pas du tout.
Riku me regarda d'un air moqueur.
- Il faut qu'on empêche certaines personnes de faire des bêtises.
Kairi gloussa et mes joues s'empourprèrent.
- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, rétorquai-je, le sourire aux lèvres.
- Je rejoins Riku, dit Lea. On doit assurer tes arrières. Je ne vous laisserai pas tomber ni toi, ni…
- … Roxas, complétai-je. Ouais, je comprends.
Je sentis quelque chose remuer en moi. Peut-être Roxas qui devait être content que Lea soit à nos côtés.
Mickey reporta son attention sur Thomas. Il parut sur le point de dire quelque chose mais il se ravisa. Thomas le regardait droit dans les yeux.
- Je ne vais pas laisser cette sorcière filer, dit-il. Je veux qu'elle répare ce qu'il se passe dans mon monde.
- On la forcera, assura Maxwell. Et, par la même occasion, on récupérera le morceau de la Pierre Angulaire de Lumière.
Un silence s'installa, tous les yeux étaient rivés sur le Roi. Après un moment, il déclara :
- Bon, très bien. Avant que vous ne partiez, une dernière chose. (Il se tourna vers les nouveaux venus : Thomas, Lydia, Maxwell, Araen et Yuki). Vous ne devrez absolument pas révéler l’existence des autres mondes pendant votre voyage.
Thomas leva un sourcil :
- Pourquoi ? Vous l’avez bien fait pour nous, non ?
- C’est pour préserver l’ordre des mondes, expliqua Donald.
- Exact, confirma Riku. Il pourrait se passer des choses… déplaisantes si les gens apprennent que d’autres mondes que le leur existent et qu’il est possible, sous certaines conditions, d’y aller. Mieux vaut éviter tout risque.
Le roi hocha la tête.
- Dans votre cas, Thomas, c’est différent. Vous êtes déjà confrontés à la réalité du monde qui vous entoure.
- Je vois, répondis le brun. C’est compris.
Le roi prit une grande inspiration.
- Maintenant, partez, mes amis. Et (il lança à Riku et à moi un regard entendu), faîtes attention à vous.
Je me mis à regarder mes compagnons. Tous plus déterminés les uns que les autres.
- Avec moi dans l’équipe, déclara Araen en bombant le torse, c'est plutôt la sorcière et ses acolytes qui devraient faire attention à eux !
Je ne pus pas m’empêcher de sourire. Le Roi m’imita.
- Je suis bien d'accord, dit-il.
Tic et Tac, les deux petits écureuils s'avancèrent.
- Suivez-nous, dirent-ils avant de passer par la porte de la salle d'Audience, suivi du groupe se composant de Kairi, Donald, Dingo, Araen, Yuki, Lea, Thomas, Lydia et Maxwell.
Riku et moi étions sur le point de les suivre lorsque Mickey nous prit à part.
- Quel est le problème ? demandai-je.
À son air grave et perplexe, j'avais deviné que quelque chose le tracassait.
- Écoutez, dit-il. Prenez bien soin de ce groupe, d'accord ? Kairi est assez inexpérimentée mais elle apprend vite grâce à vous deux. Ceux qui m'inquiètent le plus sont Thomas et Lydia. Cela m'ennuie vraiment de les laisser partir : ils viennent à peine de commencer à manier la Keyblade...
Le Roi s'interrompit lui-même.
- Il y a quelque chose d'autre ?
Riku me répondit à sa place, les bras croisés.
- Vous avez peur de cette espèce de forme obscure de Thomas, déclara-t-il. Vous craignez qu'il ne se contrôle plus.
Ça, c'était bien mon meilleur ami, le Maître de la Keyblade ! Parfois, j'oubliais à quel point Riku était perspicace. Sa Majesté ne répondit pas, se contentant de simplement hocher la tête.
- Ce n'est pas que ça. Le fait qu'un membre de l'Organisation s'allie avec Maléfique n'augure rien de bon.
Je lui adressai un sourire.
- Pas de problème, dis-je. On va s'en occuper, comme d'habitude !
Le Roi se mit à sourire, suivi de l’argenté.
- Je m'en doute, dit Mickey.
Riku et moi étions sur le point de partir lorsque le Roi ajouta :
- Surveillez aussi Maxwell.
- Pourquoi ? demandai-je.
- Lorsque j'ai supprimé le sceau sur ses pouvoirs, j’ai pu ressentir ce qu'il y avait dans son cœur durant un bref instant.
- Et qu'avez-vous senti ? demanda Riku.
Mickey prit un air grave. Puis, il nous regarda droit dans les yeux :
- Absolument rien.
Sur le chemin pour rejoindre les autres, Riku et moi restions silencieux. Notre esprit était encore perturbé par les récents évènements ainsi que par la conversation avec le roi.
J’y comprends rien, pensais-je.
Je décidai de laisser tomber tout ça pour le moment ; cramer mes neurones là-dessus ne m’avancerait pas à grand-chose. C’est ce que je me disais quand Riku s’arrêta soudainement.
- Qu’est-ce qu’il y a ? lui demandai-je.
À en juger par son expression, Riku, en revanche, ne semblait pas décidé à penser à autre chose tout de suite.
- Je vais être honnête, Sora. (Il me regarda droit dans les yeux.) Je ne fais pas confiance aux nouveaux porteurs.
Je restai silencieux.
- Tout est arrivé trop vite, expliqua l’argenté. La venue des cinq, l’attaque sur le monde de Thomas, le vol du morceau de la Pierre Angulaire de Lumière, ce nouveau numéro III, les nouveaux pouvoirs de Maléfique et Pat, sans parler de toute cette histoire avec Maxwell…
Je voyais où il voulait en venir.
- Tu penses que tout ça fait parti du plan de Xehanort ?
Mon ami croisa les bras.
- Peut-être, répondit-il. Tu ne trouves pas ça bizarre, toi, qu’il nous attaque pendant notre examen avant de disparaître aussi longtemps ? Et d’un coup, nous rencontrons quelqu’un qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau ?
- Thomas mentirait sur son identité ?
- C’est une possibilité, dit-il en guettant mon expression. Mais j’espère me tromper.
En y réfléchissant un peu, Riku semblait avoir raison. Tout cela était trop parfait. Digne de notre ennemi juré. Pourtant…
- Je ne pense pas.
- Comment tu peux en être si sûr ?
Je posai la main sur ma poitrine.
- Je le sais, c’est tout. Au plus profond de mon cœur, je sens que Thomas est dans notre camp. De même que les autres.
Mon ami n’avait toujours pas l’air convaincu.
- O.K. Peut-être que Thomas l’est, concéda-t-il, mais certainement pas la chose qu’il y a en lui.
- Une idée de ce que pourrait être ce « Ceno » ?
Riku parut réfléchir.
- Un genre de Sans-Cœur, à en juger par l’emblème sur la main de Thomas quand il se sert de cette puissance des Ténèbres. Pourtant, Thomas ne l’a pas en temps normal. Comment est-ce possible ?
- « Comme c’est bon de se réveiller. Cette sorcière a bien fait son travail. » (En voyant le regard interrogateur de Riku, je m’empressai d’ajouter : ) C’est ce qu’a dit Ceno à Thomas quand ils se sont rencontrés dans le cœur de ce dernier. Et vu les flammes vertes que nous avons vues sur lui…
- Maléfique doit être à l’origine de l’éveil de Ceno, devina Riku. Encore et toujours elle. Cependant, si on prend compte de ce qu’il s’est passé dans la salle du trône…
- Riku.
Son regard croisa le mien à nouveau. Je lui souris.
- Pas la peine de se prendre la tête avec ça, maintenant. Tout sera forcément plus clair un jour ou l’autre !
- Sans doute, mais en attendant…
- En attendant, tâchons de croire en eux. Je suis sûr que tout ira bien !
Je m’attendais à ce que mon ami réagisse. Au lieu de quoi, il resta parfaitement neutre. Après quelques secondes de silence, il prit à nouveau la parole :
- Tu accordes ta confiance au gens trop facilement, Sora. Je l’ai déjà dit.
Il se décida à reprendre son chemin, me dépassant par la même occasion.
- J’espère juste que tu ne le regretteras pas un jour.
Le vaisseau gummi se trouvait dans un hangar dans les sous-sols. Une fois tous devant l'engin rouge et jaune, le cockpit s'ouvrit. L'intérieur du vaisseau semblait plus grand que ce que laissait voir l'extérieur : nous étions onze mais il y avait suffisamment de place pour nous tous. L'intégralité du groupe semblait ne pas être très surpris de l'intérieur sauf Thomas. Il regardait partout avec des yeux ronds : comme s’il avait encore du mal à y croire. Lydia, elle, jetait aussi quelques coups d'œil mais sans plus. On aurait dit qu'elle avait la tête ailleurs. Prêts à partir, je pris les commandes du vaisseau.
- Prenez un siège et accrochez-vous, conseilla Riku.
Assis à la place du pilote, Riku à mes cotés et mes autres amis derrière, j'étais sur le point de d'enclencher le démarrage.
- Bon courage ! dirent les voix de Tic et Tac à travers la radio du cockpit.
La grande porte du hangar s'ouvrit vers un couloir assez immense pour laisser passer le vaisseau gummi.
Nous étions parés pour une nouvelle aventure. J'aurais dû être plus enthousiaste, mais il y avait quelque chose de bizarre avec le voyage qui s'annonçait. L'objectif était de récupérer le fragment de la Pierre Angulaire. Mais il fallait faire au plus vite, cette Pierre servait à protéger le château des forces des Ténèbres. Si un morceau manquait... il ne faudrait pas longtemps avant une autre attaque. Et puis, cette histoire de données des mondes, le danger que courait le foyer de Thomas, Lydia et Maxwell...
Stop, pensai-je.
Trop réfléchir ne servait à rien. Il fallait que je me concentre sur l'instant ! Nous allions nous en sortir.
Cette avec cette détermination que j'appuyai sur un gros bouton vert et l'engin se mit à vrombir, signe qu'à l'arrière, les fusées de propulsions étaient en marche. J'actionnai alors un des deux leviers et le vaisseau démarra à vive allure.
Nous avions eu un voyage silencieux. Sans doute parce que tout le monde essayait de comprendre ce qu'il venait de se passer. On avait été pris complètement par surprise et quelque chose d'important nous avait été volé. Nous n'avions pas le choix : on devait récupérer le fragment de la Pierre Angulaire de Lumière à tout prix.
Quelques minutes après notre départ de Disneyville, dans l'hyperespace peuplé d'étoiles et de... bah euh... vide, on vit un temple avec des colonnes et deux statues de gladiateurs qui croisaient leurs épées entouré de sable. J'appuyai sur le champignon vers le monde. Quelques instants et manœuvres plus tard, nous étions arrivés au Colisée de l'Olympe. On se trouvait devant l'entrée d'un colisée où deux statues se distinguaient. Ça faisait si longtemps que je n'étais pas venu !
- On y est, dis-je au reste du groupe.
- Encore un nouveau monde..., observa Thomas en jetant un œil autour de lui.
Lydia aussi avait l'air étonnée par ce qu'elle voyait. C'est vrai que c'était nouveau pour elle aussi.
- C'est ici le monde des gladiateurs ? demanda Araen.
- Ouais, répondis-je.
- Donc on peut se battre ?
- On n’est pas vraiment là pour ça, rétorqua Donald.
- Tiens, ce ne serait pas Phil, là-bas ?
Dingo pointa du doigt l'entrée. Un petit homme courait vers nous. De la tête - sauf les cornes - au bas du ventre, il était humain. Mais à partir de la taille, de la fourrure brune apparaissait et ses jambes se terminaient par des sabots. Une fois devant moi, il s'arrêta, haletant. Thomas et Lydia restaient muets de stupéfaction.
- Waouh, fit Thomas, très intéressé. Qu’est-ce que c’est que ça ?
Phil, malgré sa fatigue, prit un air vexé.
- « Ça » ... comme... tu le dis, gamin, te conseille de surveiller ta langue.
- Je vous présente Phil, dis-je au groupe. C’est un satyre, et un ami de Donald, Dingo et moi.
- Je suis ton mentor, corrigea-t-il. Mais ce n'est pas le plus important pour l'instant.
Il se redressa. À en juger par son regard, il était paniqué.
- Quel est le problème ?
- C'est Hercule.
- Qu'est-ce qui lui est arrivé ? demanda Dingo.
Phil prit le temps de respirer avant de nous expliquer :
- Après que vous ayez battu l'Hydre et Hadès, Hercule a décidé de garder la pierre de l'Olympe avec lui pour éviter d'autres dangers, pensant que Hadès se dirait qu'elle est avec Zeus, son père.
Je crus avoir mal entendu.
- Une seconde. Je croyais qu'on avait vaincu Hadès !
Phil soupira.
- Malheureusement, il en faut plus pour vaincre un dieu. Enfin bref, le champion a ensuite changé d'avis. En se rendant vers l'Olympe, un type en capuche noire est sorti de nulle part et lui a dérobé après l'avoir affronté ! Herc est parti à sa poursuite. Sans attendre ni moi – celui qui lui a tout appris ! – ni Meg, ni Pégase.
- Maintenant que tu le dis, (Je regardai autour de nous.) où sont ces deux-là ?
- Hadès s’agite ces derniers temps : on l’a souvent aperçu rôder pendant la reconstruction du colisée. Dans le doute, j’ai demandé à Meg et Pégase de jeter un œil aux habitants. Je ne les ai pas encore prévenus et je ne suis pas sûr de l’endroit où ils sont.
- Je vois…
Phil avait eu raison. Si jamais Hadès traînait dans les environs une nouvelle fois…
Une seconde.
- Attends… Hercule s'est fait battre ?!
Phil m’a regardé.
- Tu es un peu lent à la détente, petit.
J'étais sous le choc. Comment est-ce que quelqu'un d'aussi puissant que lui avait pu perdre ?
- Impossible ! s’écria Donald.
- Je le croyais aussi. Mais c'est bel et bien ce qu'il s'est passé.
Phil se mit à serrer les poings, comme s'il avait encore du mal à y croire lui-même.
- Euh... fit Araen. Qui est cet « Hercule » au juste ?
Phil reporta son attention sur lui. Il se mit à jauger Araen, avant d’enfin remarquer les autres.
- Oh, tu as amené des amis ? Désolé, mais on n’a pas le temps de discuter. Et pour répondre à ta question, petit, c'est le héros le plus fort que j'ai jamais rencontré.
Araen se gratta une barbe inexistante.
- Un héros, hein ?
- Où est Hercule maintenant ? demandai-je.
- Après le combat, le garçon en noir est parti vers les Enfers avec la pierre. Mon champion l'a suivi, mais il était mal en point, répondit Phil. Il doit encore y être.
Thomas prit la parole, le teint livide.
- Quand vous dîtes « Enfers », c'est genre les vrais Enfers ?
Phil hocha la tête en le regardant comme si le garçon avait perdu la tête.
- Ah… Génial.
Thomas reporta son attention ailleurs, l'air effrayé. Maxwell mit sa main sur son épaule et le regarda d'un air rassurant. Thomas parut se ressaisir. Je comprenais le fait qu'il n'avait pas l'air emballé. Ce n’était pas le seul. Lydia et Kairi s'efforçaient de se montrer courageuses mais je voyais bien qu'elles tremblaient légèrement. Araen regardait ailleurs, l’air très intéressé par les gladiateurs de bronze géants. Lea, Yuki, Maxwell, Donald, Dingo et Riku, eux, ne semblaient pas effrayés le moins du monde. Je décidai de prendre la parole :
- Les amis… Si vous souhaitez rester ici, je comprendrais.
Riku me donna une tape dans le dos.
- Je crois que je connais leur réponse, dit l’argenté après avoir jeté un coup d’œil au groupe.
- Vous m'avez aidé quand j'ai atterri dans votre monde, dit Thomas. C'est la moindre des choses. En plus, ce type en noir est lié à la femme qui a menacé mon chez-moi. Je ne changerai pas d'avis.
Lydia et Maxwell acquiescèrent.
- On est dans le même pétrin, renchérit Araen.
Il avait raison. Ils avaient tous raison. Après ce qu'il venait de se passer, comment avais-je pu penser une seconde à les laisser en arrière ? Je me mis à sourire de toutes mes dents.
- Parfait ! Alors allons récupérer Hercule et le fragment !
Phil ouvrit la grande porte de bronze en face du colisée, laissant apercevoir un tunnel si obscur que l'on ne parvenait même pas à voir le fond. Mes amis et moi entrâmes tous à l’intérieur, laissant Phil refermer la porte derrière nous après nous avoir lancé un « Faites attention à vous, les petits ! Je vais voir où sont les deux autres. ». Je me mis à regarder devant moi.
- Allons-y, dis-je.
Et on descendit les marches. Arrivés en bas, nous nous trouvâmes dans une place circulaire au sol de roches de couleur d'un bleu sombre éclairée par de la lumière bleue elle aussi. Elle donnait sur plusieurs portes. Soudain, je commençai à me sentir bizarre. Comme si une partie de mes forces avait été happée par quelque chose. Mes amis aussi le ressentirent.
- Qu’est-ce qu'il nous arrive ? me demanda Lea.
- Aux Enfers, nos forces sont limitées. On ne peut pas vraiment se battre de toutes nos forces.
C'est alors que je vis quelque chose d’étrange. La dernière fois que Donald, Dingo et moi étions venus, la place circulaire donnait sur deux portes uniquement. Mais là, une troisième se distinguait des autres. Elle mesurait cinq ou six mètres de haut environ et était d'une couleur indigo sombre. Au milieu, on voyait un symbole qui faisait penser à un trophée en acier obscur.
- À voir vos visages, dit Riku après avoir scruté mon expression, on dirait que quelque chose ne va pas.
Donald hocha la tête.
- Oui. Il y a une porte en plus.
Nous nous approchâmes de plus près cette dernière. À peine étions nous à un mètre qu’elle s’ouvrit toute seule.
- Qu’est-ce qu'il nous fait croire que ceux qu’on cherche sont passés par ici ? demanda Maxwell.
- C'est la seule qui est ouverte, répondit Araen. J'ai fait rapidement fait le tour et les autres restent fermées. Nous n'avons pas le choix.
La porte ouverte laissait voir à présent un long couloir peuplé de roches. On n'y distinguait pas grand-chose mais on pouvait savoir où on mettait les pieds grâce à des torches de flammes bleues. Nous n’entendions rien à part les bruits de nos pas qui résonnaient sur le sol. Je n’aimais pas être ici. Sentir mes forces se faire aspirer par je-ne-sais-quoi… Cependant, si on devait passer par là pour contrecarrer Maléfique, alors ce n’était rien !
- J'ai l'impression qu’on nous surveille, déclara Thomas derrière moi.
Soudain, deux yeux violets apparurent. Puis ce fut le tour d'un corps d'environ un mètre de haut de forme humanoïde. Enfin presque. Chaque main était remplacée par des espèces de drilles enflammées d'un feu vert, une pour chaque main. De même que le corps même de cette chose. D'autres apparurent simultanément avant même que mes amis et moi n'ayons le temps de réagir. Bientôt, en moins de quelques secondes, nous étions en face d'une bonne trentaine de ces créatures. En observant leur corps, je m’aperçus d’une chose : au beau milieu de leur thorax, ils avaient tous un genre de sceptre étrangement familier. Leur symbole. Ça et ces flammes…
Maléfique.
- Evitez la magie ! Rappelai-je à mes amis.
Ma Keyblade Chaîne Royale se matérialisa dans mes mains, son éclat argenté luisant un peu que d'habitude dans le tunnel. Mes amis en firent autant. C'est alors que trois des monstres passèrent à l’attaque dans ma direction tandis que le reste m’ignora et se dirigea vers mes compagnons derrière moi. L'un de mes trois assaillants se rua vers moi, dardant ses drilles dans ma direction tandis que les deux autres creusèrent dans le sol et disparurent. Je ne devais pas oublier ces deux-là, ils pouvaient surgir à tout moment. Le monstre donna un coup de drille vers mon visage que j'esquivai sans trop de difficultés. Puis, sa garde complètement ouverte, je donnai un coup de Keyblade bien placé qui le fit valdinguer quelques mètres plus loin. Contrairement à ce que je pensais, la créature ne se désintégra pas sur le coup. Au lieu de quoi, il resta au sol, sonné. Derrière moi, le groupe se débrouillait bien malgré l’étroitesse du tunnel. Donald frappait à tout va ; Dingo tournoyait en donnant des coup de bouclier un peu partout tout en protégeant nos amis ; Araen et Yuki coopéraient si bien qu’ils ne laissaient aucune ouverture ; Lea attaquait si bien que je ne le voyais quasiment pas ; Maxwell se défendait très bien lui aussi, accompagné de Thomas et Lydia qui faisaient ce qu’ils pouvaient. Soudain, je sentis le sol trembler sous mes chaussures. Je fis un salto arrière aussi loin que je pus en lançant Chaîne Royale vers les deux ennemis qui surgissaient de la terre, drilles en l'air. Mon arme les frappa tous les deux, les détruisant sur le coup, réduits en cendres émeraudes. J'en avais éliminé deux, mais il restait le troisième qui fut sonné un plus tôt. Soudain, j’entendis un bruit de drilles qui se rapprochait. Je fis volte-face pour voir que le monstre dirigeait ses drilles entourées de flammes vertes à moins d'un mètre de mon visage. D'un coup vif, je parai ses drilles non sans créer des étincelles. À l'instant où ma Keyblade entra en contact avec ses armes, je sentis mes bras s'alourdir d'un coup. Je dus user d'un peu plus de forces pour le diriger vers le mur du tunnel. Il heurta ce dernier de plein fouet avant de tomber au sol. Le voyant en position de faiblesse, je lui donnai le coup de grâce avec mon épée.
Je jetai un coup d’œil à mes amis. Heureusement, ils avaient tous l'air d'aller bien.
- Ça va ? demanda Riku en voyant ma mine.
Aussitôt, je me sentis mieux. Mon étrange fatigue s’était dissipée. Mais d’où est-ce que c’était venu ?
- Aucun problème ! répondis-je. Continuons et restons sur nos gardes.
Sur ces mots, nous reprîmes notre marche, un peu plus rapidement cette fois-ci. Le tunnel était long. Très long. On avait marché tellement longtemps que j'en avais perdu la notion du temps. Mes amis ne disaient rien mais je sentais que la fatigue apparaissait peu à peu. J'allais leur proposer de faire une pause lorsque le tunnel déboucha sur une grande place à peine éclairée par les torches bleues. Au centre devant nous, il y avait un grand terrain en roche noire entourée par de grands gradins de plusieurs mètres de haut. Tous vides.
- Cela ne serait pas… commença Yuki.
- Une arène, termina Maxwell.
Araen nous dépassa tous pour rejoindre le centre du terrain.
- Une arène dans les Enfers… C'est plutôt cool. Je me demande ce qu'elle fait ici.
C'est alors que l'on entendit un grand bruit, comme si une énorme porte se fermait.
- L’entrée ! hurla Dingo.
On ne pouvait plus revenir en arrière. Au moins, on savait ce qu'on avait à faire : avancer !
- Ça ne sent pas bon, dit Thomas.
- Je suis d'accord, renchérit Lea.
- Continuons ; on trouvera bien un moyen ! Et puis, si on nous attaque, on n'aura qu'à se battre et on gagnera comme d'habitude.
- Vraiment ? répondit une voix familière.
Une silhouette sorti de l'obscurité et se dirigea vers nous. Quelqu’un vêtu d’un long manteau noir avec une capuche recouvrant son visage. Le numéro III. Ma Keyblade apparut dans mes mains.
- Toi ! Qu’as-tu fait à Hercule ?!
Le membre de l'Organisation XIII leva les mains en l'air.
- Du calme ! Il est bien ici mais vous le trouverez un peu… différent.
Une autre voix retentit dans l'obscurité :
- Tout à fait.
Le fond de la grotte s’éclaira d'une lumière bleue, faisant apparaître un type à la peau bleue et à la longue toge noire. Il était un peu enveloppé et devait mesurer dans les deux mètres. Il n'avait rien d’inhumain à part la couleur de sa peau et les flammes bleues qui lui servaient de cheveux.
- Je rêve ou... il y a un type tout bleu devant nous avec des flammes sur la tête ? demanda Thomas. Qui c’est, lui ?
Je me mis automatiquement sur mes gardes, prêt à attaquer à tout moment.
- Quelqu'un qui me rappelle de mauvais souvenirs, répondis-je. Hadès, le seigneur des Enfers.