Les Lumières dans les Ténèbres : La Réalité de la Fée Noire

Chapitre 5 : Le Palier brisé (Thomas)

3874 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 28/05/2021 00:20

Je pense que je ne vous apprends rien quand je dis que les cauchemars, c'est pas marrant. Surtout quand des évènements bizarres se sont passés avant. En effet, j'ai rêvé que je me trouvais sur grand vitrail. Mais il n'était pas indemne. Pour être plus exact, je me trouvais sur un des deux morceaux du gemmail. À en voir sa forme, j'ai supposé que le tout devait à l'origine former un vitrail circulaire de plusieurs dizaines de mètres de diamètre, je dirais. Enfin, si les deux morceaux n'étaient pas séparés par une faille béante. Je me suis approché de celle-ci avant d'y plonger le regard pour... Ne rien voir. Pas qu'il n'y avait rien dessous, mais la faille était si sombre qu'il était impossible de distinguer quoi que ce soit. Curieux comme j'étais, j'ai pensé un instant à me faufiler dedans pour explorer mais j'ai repris mes esprits à temps. Et s'il n'y avait effectivement rien en-dessous ? Mais bon, ce n'était qu'un rêve, pas vrai ? La majeure partie de mon être pensait ça pourtant... Mon corps, ma lucidité, cet air frais qui caressait mes cheveux... Tout m'avait l'air si... réel.

Pour éviter toute tentative dangereuse, je me suis éloigné de la faille. Ensuite, je me suis rendu compte qu'à l'extérieur du vitrail, tout n'était qu'obscurité. La seule source de lumière... Était le vitrail lui-même.

C'était comme si quelque chose de très lumineux éclairait par le dessous du verre. J'ai regardé à mes pieds pour en savoir plus et j'ai remarqué un truc : les morceaux de verre de couleurs différentes, étaient assemblées d'une façon particulière. On aurait dit... Une jambe ? Je me suis déplacé. Oui. C'était bien ça. Le vitrail représentait quelqu'un. J'ai continué à me déplacer pour essayer d'en savoir plus.

Plus j'avançais, plus j'avais l'impression de perdre la boule, jusqu'à en arriver à la conclusion que c'était moi qui étais représenté. J'aurais pu me reconnaître entre mille : mon visage avec mes yeux fermés, mes cheveux bruns mi-longs si étrangement coiffés, mes vêtements et ma nouvelle arme, la Keyblade. Je suis resté plusieurs minutes à contempler cette représentation inattendue. Puis je me suis posé une question : qu'est-ce que je fichais là-dessus ?

" Thomas Aiden. "

J'ai sursauté.

Je n'entendais pas la voix qui m'appelait à proprement parler mais je la ressentais du plus profond de mon esprit. Comme si... elle venait de l'intérieur de moi-même.

- Qui... Qui est là ? Ai-je tenté.

- Tu le sauras très bientôt. Mais ce n'est pas important pour l'instant.

Justement, à cet instant, ça me paraissait plutôt important mais j'ai senti que je n'allais pas avoir de réponses à ce sujet. Du moins, pas immédiatement. J'ai reporté mon attention sur le vitrail. La voix a du déceler mon interrogation car elle déclaré :

- Je sais que tu te poses des questions sur cet endroit. Sache que tu te trouves sur le Palier de l'Éveil. C'est ton cœur, en quelque sorte.

- Mon cœur ? Donc ce vitrail est mon cœur ?

- Oui.

O.K... J'avoue que ce n'est pas comme ça que je l'imaginais. Quoi qu'il en soit, ça expliquait le fait que je sois dessus. Mais...

- Si le vitrail représente mon cœur, alors pourquoi est-il... Brisé ?

- La raison en est simple. Deux évènements, s'étant passés il y a bien longtemps, ont brisé ton cœur en deux morceaux.

- Quels évènements ? Ai-je demandé.

La voix a ignoré ma question. Puis elle a changé de ton. Au départ, elle semblait neutre, presque bienveillante, mais elle est devenue subitement moqueuse et mauvaise en prononçant cette phrase :

- Et sache que je possède l'un d'eux.

J'ai eu un sentiment étrange. Des tremblements incontrôlables ont commencé à parcourir mon corps. Je sentais une présence... une présence forte, oppressante. Et familière. Est-ce qu'il s'agissait de la même chose que je ressentais depuis quelques jours ?

Soudain, l'autre morceau du vitrail (celui où je n'étais pas) s'est obscurci entièrement. Je me suis approché jusqu'au rebord de mon morceau

pour distinguer une main. Elle bougeait. Puis j'ai vu un bras. Il m'a fallu un certain temps pour comprendre que qu'un type était en train de... s'extirper du vitrail sombre. Le sol tout autour de lui est devenu encore plus noir. Lorsqu'il a relevé la tête, j'ai cru halluciner. Le type en question, c'était moi. Je n'en croyais pas mes yeux. Ce garçon me ressemblait trait pour trait. On aurait vraiment dit moi. Sauf que moi je n'avais pas les cheveux blancs, les yeux dorés et un bras droit monstrueux : il était au moins deux fois plus gros que la normale et la peau était très noire striée de lignes violettes et me faisait penser à une cuirasse impénétrable, solide comme un diamant. Mais ce n'était pas tout ça le plus étrange. Oh non. Ce que je ne comprenais pas - je veux dire, encore moins que tout le reste - c'était la présence d’un cœur noir et rouge sur le dos de la main de mon autre moi. Celui-ci me regardait, un sourire mauvais aux lèvres. Je ne comprenais plus rien.

- Comme c'est bon de se réveiller, a-t-il déclaré de ma propre voix en s'étirant. Cette sorcière a bien fait son travail.

- Mais qui..., ai-je bafouillé.

- Ça se voit, non ? a répondu mon double. Je suis toi... Plus ou moins.

Il avait fait cette déclaration comme si c'était la chose la plus évidente qui soit. Mon double a pris une nouvelle fois la parole, mais d'une voix grave, trop grave. On aurait dit quelque chose de sombre, d'ancien et qui ne me voulait absolument pas du bien.

- Tu n'as aucune idée de ce que tu es réellement. Mais fais attention...

Le morceau de vitrail sur lequel je me trouvais a lui aussi commencé à s'obscurcir. Je le sentais mal.

-... Car cela causera ta perte un jour !

Il fallait que je bouge de là.

J'ai tenté de courir mais mes jambes ne me répondaient plus. Ou plutôt, je n'arrivais pas à les décoller du sol. Littéralement. Mon double s'est mis à rire. Un rire tellement cruel et fort

que le son a résonné dans tout le Palier. Mon sang s'est glacé dans mes veines. Le sol a commencé à m'aspirer. Mes pieds s'enfonçaient dans le vitrail, puis est venu le tour de mes jambes. J'ai usé de toutes mes forces en me débattant comme jamais mais je ne faisais que m'enfoncer encore plus. Très vite, je n'ai plus eu que la moitié du corps de libre. J'ai tenté de réfléchir à toute vitesse, en panique. J'ai pensé à ma Keyblade. Mais à quoi allait-elle bien me servir dans cette situation ? J'ai pensé à appeler de l'aide, mais qui viendrait ? J'étais coincé et à court de solutions. Mon double riait toujours. En pleine forme sur son morceau de vitrail. Il me regardait me faire aspirer, ses yeux dorés brillants de malveillance. J'étais impuissant. Ma vision s'est voilée peu à peu. Il était de plus en plus dur de respirer. J'allais... J'allais...


Je me suis réveillé d'un bond, faisant sursauter les gens autour de moi.

- Ouah ! a fait Sora.

- Doucement, Thomas, a dit Riku.

- Tu nous as fait peur ! a ajouté Kairi, la main sur le cœur, visiblement un peu secouée.

J'ai porté la main à la gorge, convaincu d'avoir encore une partie de mon corps coincée dans le vitrail. La respiration haletante, j'ai regardé dans toutes les directions, m'attendant à revoir mon double, un sourire mauvais au visage. Mais rien. J'ai lentement ramené mon regard sur mes nouveaux amis. Puis, je me suis excusé pour la frayeur.

- Où... Où est-ce qu'on est ? ai-je lentement demandé.

Je me trouvais dans une chambre qui m'était totalement inconnue. Elle était blanche, spacieuse avec quelques meubles en bois parfaitement cirés. À ma droite, il y avait une petite fenêtre qui laissait passer les derniers rayons de soleil de la journée, faisant entrer dans la pièce une lueur orangée jusqu'à mon lit. On pouvait deviner rien qu'en observant, que j'étais dans un endroit de grand luxe. Malgré tout, je trouvais la chambre assez vide. Comme si elle n'avait pas été occupée depuis un bon moment même si, à en juger par sa propreté, elle continuait à être entretenue. Une chambre d'invité sans doute.

Riku a remarqué mes regards interrogateurs. Puis, il a répondu :

- Nous sommes dans le Château Disney, le siège du roi.

- Le roi ? Le roi de quoi ?

- Du château et euh... De ce monde, a expliqué Sora.

J'ai tenté de me lever mais, immédiatement, la fatigue l'a emporté.

- Ne force pas ! m'a averti Kairi.

Sora, Riku et elle se sont avancés pour m'empêcher de tomber et la lueur du crépuscule a atteint leurs visages. On pouvait facilement y lire de l'inquiétude. Enfin, surtout chez Sora et Kairi. Le regard de Riku semblait différent, un peu comme s'il me surveillait, en fait. Sans aucun doute : il ne me faisait pas encore confiance, du moins, pas autant que ses deux amis. Je pouvais difficilement lui en vouloir : je venais juste de débarquer après tout. Mais... pourquoi est-ce que je sentais qu'il y avait autre chose ?

- Comment te sens-tu ? M'a-t-elle demandé.

- Bien, ai-je menti. Je me sens bien.

Riku a haussé un sourcil.

- Vraiment ? Tout à l'heure, tu tremblais et tu avais du mal à respirer. On a dû te secouer un peu pour te réveiller.

- Ne vous en faites pas.

Je ne voulais pas encore leur parler de mon rêve. Cela me faisait trop peur, et même s'ils avaient l'air plus aguerris que moi, je ne voulais pas les inquiéter d'avantage. Déjà que je m'immisçais dans leur vie... Et puis, ce n'était qu'un rêve, pas vrai ? Sora et Kairi ont eu l'air un peu soulagé. Mais pas Riku. Son regard s'est arrêté à ma main. Elle tremblait encore sans que je ne m'en rende compte. Je l'ai immédiatement mise sous la couette. Il était clair que l'argenté n'était pas stupide. Il allait en falloir plus pour le tromper.

Pourtant :

- Quoi qu'il en soit, a-t-il dit, tu devrais te reposer et...

Kairi a humé l'air.

- ...Prendre une bonne douche, a-t-elle complété avec un petit sourire.

Je l'ai imitée. Je devais avouer que je me sentais bien avec eux, même si je venais juste de les rencontrer. Je commençais vraiment à les apprécier.

- Prends ton temps, rien ne presse, m'a assuré Kairi.

- Dès que tu te sens près, préviens-nous et on te ramènera ! a dit Sora. Mais avant...

Il a pris une grande inspiration.

-... On aimerait te faire rencontrer quelqu'un. Il pourra sans doute répondre à tes questions mieux que nous.

- Le roi, c'est ça ?

Il a fait oui de la tête avant d'ajouter précipitamment :

- Mais tu n'es pas obligé, d’accord ?

Il avait l'air inquiet en prononçant ses paroles. Il s'attendait sans doute à ce que je refuse. Loin de là. Ce Roi dont ils avaient parlé pouvait sûrement répondre à mes questions. Et peut-être même...

- Aucun souci ! Je veux le rencontrer, ai-je déclaré.

Le visage de Sora s'est éclairé.

- Cool alors !

Avant que Sora ne poursuive, Riku est intervenu :

- Aussi... il faudrait qu'on te parle de ce qui s'est passé tout à l'heure.

- Tout à l'heure ?

Sora lui a donné un coup de coude.

- Mais pas tout de suite, s'est-il empressé d’ajouter. Repose-toi avant.

- Euh... D'accord.

Manifestement, ils me cachaient quelque chose. Et pas des moindres apparemment. Une ombre de plus au tableau. Chouette. Cela dit, il aurait été hypocrite de ma part de leur en vouloir vu que je ne leur ai pas tout dit non plus. Donc je n'ai rien ajouté. Puis ils sont sortis de la chambre, me laissant seul avec moi-même et un sacré paquet de questions.

J'ai attendu quelque instant pour me repasser en mémoire tout ce qui s'était passé depuis le départ de ma chambre d'internat. Bien que

quelques interrogations demeuraient, je me suis mis à serrer mon collier contre mon cœur en essayant de remettre les

choses en ordre dans ma tête ; histoire de ne pas être plus perdu que je ne l'étais déjà. Plusieurs minutes plus tard, j'allais mieux et je me sentais

enfin capable de mettre un pied au sol sans m'évanouir. Je suis descendu du lit - avec prudence néanmoins - puis j'ai jeté un œil mes vêtements. Mon tee-shirt blanc avait viré au marron et mon jean bleu à l'origine ne l'était plus et des trous çà et là parsemaient ce dernier (qu'il repose en paix). Et je ne vous parle même pas de mes baskets. En bref, j'étais dans un sale état. J'avais sans doute dû atrocement salir le lit où je me trouvais... Gagné. Les draps étaient couverts de traces et de tâches. Je me suis senti coupable pour la personne qui faisait le ménage.

Puis il y eu l'odeur. La mienne. Une odeur de transpiration.

Beurk.

Écœuré, je suis allé vers l'armoire en espérant de toutes mes forces y trouver des habits propres. J'ai poussé un soupir de soulagement lorsque j'ai vu un tee-shirt bleu, un blouson noir, un pantalon kaki et des chaussures jaunes. Tous soigneusement pliés, comme s'ils m'attendaient. C'était beaucoup trop coloré pour moi mais je ne me suis pas plaint. Je les ai saisis avant de balayer la chambre du regard. C'est alors que j'ai remarqué une porte que je n'avais pas vue avant. Sans doute parce qu'elle était aussi blanche que le reste de la pièce. Je l'ai ouverte pour constater qu'elle donnait vers une petite salle de bain qui contenait un lavabo et un miroir à droite, un W.C. au fond de la pièce à quelques mètres de moi et la douche à ma gauche. Tout en blanc bien sûr. Il fallait dire que ça commençait un peu à me donner mal au crâne. J'ai donc pris une douche en gardant mon collier. Oui, je ne m'en séparais jamais.


En m'habillant, je me suis remis à penser à mon rêve. Tout me trottait dans la tête, mon double, son apparence, la voix dans ma tête, le vitrail... Mais bon, s’il s'agissait d'un rêve, il n'était pas extraordinaire que les choses n'y soient pas logiques. Ce devait être mon imagination, rien de plus. Sur cette pensée, j'ai décidé de ne plus y songer. Il n'empêche qu'une phrase résonnait toujours dans mon esprit. Comme un écho : Tu n'as aucune idée de ce que tu es réellement. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Et il y avait autre chose. Cette phrase que j'avais entendue après avoir affronté le géant :

"Le cycle commence enfin."

J'avais beau me creuser la tête. Je ne comprenais toujours pas.

- Raah !

J'ai donné un coup rageur au mur le plus proche. Vous pouvez trouver ça un peu exagéré, mais je déteste ne pas comprendre quelque chose. Je

suis comme ça. J'ai tenté de me calmer avant de m'éloigner du pauvre mur.

M'énerver n'allait rien changer à ma situation. La vérité était que je ne

savais rien sur le monde qui m’entourait, alors pas étonnant que je sois perdu.

Comme j’aime le dire : « Celui qui ne sait rien, ne peut rien comprendre. »

Il fallait déjà que je digère tout ce qui était en train de m'arriver. Et ça allait prendre un certain temps.

Je me suis mis en face d'un miroir avant de grimacer. J'avais l'air d'un clown mais je n'allais pas m'en plaindre. Je me sentais déjà bien mieux. Il n'empêche que si jamais Lydia et Maxwell me voyaient comme ça... Tout "beau", tout propre, je suis sorti de la chambre... Avant de piler net.

Un canard se tenait sur le pas de la porte, prêt à toquer. Cependant, ce n'était pas un canard normal. Parce qu'un canard normal ne mesure pas un mètre de haut, ne porte pas un sceptre et des vêtements. Il était vêtu d'un béret bleu, d'une veste de la même couleur et il portait deux anneaux dorés à chaque poignet. Sur son crâne trônait un... chapeau de sorcier. Il m'a fixé de ses grands yeux ovales puis :

- C'EST MAINTENANT QUE TU TE LÈVES ! ON T'ATTEND DEPUIS DES LUSTRES !

Oui. Un canard qui parlait.

Malgré ma surprise, j'ai dû me mordre la langue pour ne pas éclater de rire. Imaginez qu'un canard se mette à parler, avec une voix aiguë couplée d'un chat dans la gorge. Déjà que les canards ont une voix - si on peut appeler ça une voix -, disons, particulière, alors là... Le résultat était hilarant. Au prix de gros efforts, je me suis ressaisi. Je n'allais quand même pas me laisser faire par un canard ! J'étais sur le point de lancer une repartie cinglante lorsqu’un chien nous a rejoint sur le pas de la porte. Bien évidemment, ce n'était pas un chien ordinaire. Déjà, il marchait sur ses deux pattes arrières. Il était vêtu d'un petit chapeau auquel était attaché des lunettes, un gilet par-dessus un pull, un pantalon qui s'arrêtait aux chevilles ainsi que de (très) longues chaussures. En plus, il devait bien faire deux ou trois têtes de plus que le canard. Il a posé une main sur l'épaule de l’autre animal, l'air de vouloir le calmer. Puis il s'est mis à parler lui aussi :

- Calme-toi, Donald. Tu sais bien que ce n'est pas sa faute, ahyuk !

Je ne savais pas ce qui était le plus étrange : qu'il parle, qu'il soit habillé, qu'il se tienne debout ou sa réplique à la fin de sa phrase ? Quoi qu'il en soit, je me suis abstenu de tout commentaire. Il faut dire qu'il avait vraiment l'air sympa, ce chien.

- Bonjour ! M'a-t-il dit. Je m'appelle Dingo. Et lui, c'est Donald.

Sur ces mots, il a commencé à chuchoter dans ma direction, cherchant à me prendre à part, la main cachant sa gueule :

- Excuse-le. Donald se met toujours en colère pour rien. Il est comme ça.

- Je te signale que j’entends tout ce que tu dis.

- Ahyuk !

- Désolé..., me suis-je excusé.

Donald a soupiré. Puis il s'est radouci un peu.

- Ouais, bon..., a t-il marmonné. Si Sora t’a amené ici, alors ça veut dire qu'il te fait confiance. Alors nous aussi.

Je n'ai pas trop su quoi répondre. Alors j'ai gardé le silence.

- Bon, a repris Donald, tu veux voir Sa Majesté, non ?

- Euh... Oui.

- Dans ce cas, suis-nous ! a joyeusement dit Dingo.

Donald et Dingo ont donc ouvert la marche, moi sur leurs talons.


Si je me souviens bien, nous avons traversé un long couloir, haut de plusieurs mètres. En fait, ce couloir me faisait penser à un balcon. Sauf qu'un balcon n'était pas couvert d'habitude. On pouvait même y voir le jardin à l'extérieur. Il était constitué de beaucoup d'arbres, de buissons taillés de façon à représenter des animaux et d'une réplique miniature du château Disney - me semblait-il - au centre. À en juger par les murs qui l'entouraient, ce jardin appartenait à l'enceinte du château. J'ai reporté mon attention sur le couloir. Nous marchions sur un tapis rouge et or sur les extrémités. Il devait être très long car depuis le départ de ma chambre, depuis plusieurs minutes déjà, nous marchions toujours sur le même tapis. Après un long moment, nous sommes arrivés devant une grande porte violette. Elle devait faire six ou sept mètres de haut. Logiquement, même à nous trois, nous ne pouvions pas pousser la porte pour entrer.

- Et maintenant ?

- Regarde, a simplement dit Donald.

Le canard s'est avancé puis un genre de sceptre a littéralement surgi dans ses mains, un peu comme ma Keyblade le faisait, m'arrachant une exclamation de surprise. Il a levé son arme en direction de la porte et quelques instants plus tard, une petite ouverture s'est dessinée en bas à gauche de la porte. Elle n'était pas très grande c'était suffisant pour nous faire passer tous les trois. Le petit passage s'est ouvert tout seul.

- Tu n'as pas l'air surpris, a remarqué Dingo.

- Je pense que je vais avoir du mal à être surpris après ce que je viens de vivre, ai-je répondu.

Sur ces mots, nous sommes passés par l'ouverture.

- Bienvenue dans la salle d'audience, ahyuk ! a dit Dingo.

Nous nous trouvions dans une immense salle blanche, elle devait faire au moins une vingtaine de mètres de hauteur, avec ses nombreuses colonnes majestueuses de part et d'autre de la pièce et son sol tellement propre que je pouvais me voir dedans. Vers le fond de la pièce, un long et gros ruban rouge et or de plusieurs mètres de longueur et de largeur sur lequel était représenté un symbole noir qui faisait penser à... une tête de souris ?

En dessous, il y avait un trône que quelqu'un semblait occuper. Attendez, j'ai dit quelqu'un ? Plutôt quelque chose, en fait. La silhouette que je distinguais était très petite avec deux grands disques noirs sur le haut de la tête. Sora, Kairi et Riku se tenaient déjà devant le trône et me faisaient des signes de la main. Je me suis dépêché de les rejoindre sans quitter du regard la silhouette sur le trône. Une fois à leur niveau, je suis resté bouche bée. Manifestement, je m'étais trompé : il était encore possible de m'étonner. Donald et Dingo se sont détachés de moi pour se mettre chacun d'un côté du trône. Celui qui occupait le siège s'est redressé sur ses petites pattes. Il devait mesurer moins d'un mètre. Il était vêtu de chaussures jaunes, d'un short rouge (j’ai un peu grimacé) et d'un tee-shirt noir. J'ai donc compris, les deux grands disques fixés sur sa tête n'étaient pas des disques,

mais... des oreilles. J'avais affaire à une souris. Et si elle était sur le trône, alors...


- Bonjour, Thomas, a dit calmement la souris d'une voix aiguë. Je me présente. Mon nom est Mickey.

 

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