Kingdom Hearts : Will of Past - Tome 1 : Vivre dans le Passé
Chapitre 78 : Nouveaux Départs
6639 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 03/11/2020 08:11
Chapitre 30 :
Nouveaux Departs
Après avoir ramené tous les habitants des mondes extérieurs dans leurs mondes d'origine, les Porteurs de Keyblade, accompagnés par Naminé qu'ils avaient refusé de déposer à la Cité du Crépuscule car trop dangereux pour elle, étaient rentrés à la Contrée du Départ. Là-bas, tous réunis dans l'immense salle aux trois trônes des Maîtres, Terra fit appel, grâce au cristal magique, à Yen Sid pour lui demander de les rejoindre immédiatement à la Contrée, car ils avaient de nombreuses choses à lui raconter.
Une fois que le vieux mage se présenta aux portes du monde, Aqua, Terra et Riku prirent place sur les sièges des Maîtres, et invitèrent chaleureusement le plus vieux Porteur de Keyblade à entrer dans l'immense forteresse. Yen Sid fut profondément rassuré en constatant que les trois Porteurs de Keyblade disparus dans le livre étaient bels et bien sains et saufs. Cependant, il ne put s'empêcher de froncer ses gros sourcils gris gravement en notant le changement de couleur capilaire dont avait été victime Ventus.
« Mes amis, je crois qu'il est temps que vous me racontiez les événements de votre bataille contre Vanitas. »
Ainsi, les Porteurs de Keyblade prirent la parole à tour de rôle, chacun pour conter ses propres exploits. Ce fut Kairi qui parla la dernière, se donnant ainsi le privilège de raconter le réveil de Riku, Aqua et Roxas, mais ne mentionna rien concernant la fusion entre Ventus et Vanitas, laissant l'un de ses amis s'en charger.
Tous les regards se portèrent instinctivement sur le noiraud, qui croisa ses bras sur sa poitrine, avant d'ouvrir la bouche pour s'exprimer :
« Ventus a décidé de me laisser du temps de parole pour conter la suite.
‑ Ventus ? reprit le vieux Sage en fronçant à nouveau ses sourcils d'incompréhension, tout en dévisageant son interlocuteur de ses gros yeux blanc globuleux. Mais que racontes-tu mon garçon ? Tu es Ventus. »
Le jeune garçon eut un léger rire amer, avant de répondre négativement de son index.
« Je sais que ça va vous faire bizarre, et que vous aurez du mal à le croire, mais non, je ne suis pas Ventus. Enfin, je suis plutôt coincé dans le corps de Ventus, donc j'ai son apparence. Mais là, actuellement, vous parlez à Vanitas.
‑ Pardon ? Pourrais-tu être plus précis ? » fit Yen Sid d'une voix sévère, faisant tonner chacun de ses mots de colère.
Apparemment, l'idée de converser avec Vanitas ne l'enchantait guère. Mais cela n'atteignit même pas le noiraud. Il savait que sa présence ici n'était pas la bienvenue, mais, malheureusement, il était contraint de rester en leur compagnie jusqu'à ce qu'il trouve un moyen de se séparer à nouveau de Ventus pour récupérer un corps.
« Ventus et moi, on a fusionné » expliqua-t-il en posant ses mains sur ses hanches puis plantant son regard azuré sur les dalles dorées.
Ainsi, le jeune garçon expliqua toute son histoire. Suite à sa défaite à la Nécropole des Keyblades quelques mois plus tôt, à la bataille contre Xehanort, son cœur, au lieu de retourner à son époque, avait atterrit dans un drôle de monde alternatif. Là-bas, une voix qu'il avait cru reconnaître sans pour autant identifier son propriétaire, lui avait affirmé être bloqué dans un livre, mais que quelqu'un l'en sortirait le moment venu.
Suite à ces mots, Roxas avait immédiatement compris que ce quelqu'un en question était lui. En écrivant dans le livre des contes de fées, il avait procédé à un échange : Riku, Aqua et lui-même entraient, tandis que Vanitas en sortait.
Vanitas expliqua ensuite qu'il s'était réveillé dans les terres arides, en compagnie des corps endormis et sans âmes des trois Porteurs de Keyblade entrés par mégarde dans le livre, mais qu'il ne leur avait fait aucun mal. Puis, un homme vêtu de noir était venu à sa rencontre pour lui promettre monts et merveilles : il avait déjà commencé le processus d'enlèvement des habitants des mondes liés à Sora dans le but de leur effacer la mémoire, et ainsi leur refaçonner des souvenirs différents. Vanitas y avait vu ici l'opportunité de trouver un moyen de ne plus passer pour le méchant de l'histoire, et se faire enfin aimer mais surtout respecter. Ainsi, le noiraud avait poursuivit le projet de cet inconnu dans l'unique but de ne plus être seul, et de recréer un monde idéal, sans même se poser plus de questions sur cet inconnu dont il n'a jamais su ni le nom, ni le visage. Il ne l'avait par ailleurs plus jamais revu depuis ce petit entretient, mais une chose était sûre : c'était exactement le même homme qui s'était adressé à lui dans le livre.
« J'ignore qui est ce type, balança Sora à la fin du discours, mais une chose est sûre, il est pas très intelligent.
‑ Peut-être a-t-il un but bien plus précis en tête ? hasarda Kairi en posant un index pensif sur sa joue.
‑ Quoi qu'il en soit, s'il tente de rentrer à nouveau en contact avec Vanitas, je pense que nous serons en moyen de l'intercepter, n'est-ce pas ? » remarqua Terra en fixant le noiraud d'un regard sévère.
Lui non plus n'appréciait pas que le némésis de Ventus puisse continuer à vivre à travers le corps de celui-ci. Mais il ne pouvait malheureusement rien y faire pour le moment. Il n'avait pas les pouvoirs nécessaires pour forcer Vanitas à quitter le corps et le cœur de son meilleur ami.
« Vous en faites pas, je suis de votre côté, assura Vanitas en lui rendant son regard de glace. Pour l'instant.
‑ Est-ce tout ce dont vous aviez besoin de me parler ? questionna Yen Sid qui avait sentit l'animosité entre les deux hommes.
‑ Maître, nous nous demandions si… » débuta Naminé qui était restée en retrait depuis le début de la conversation, ne se sentant pas vraiment à sa place au milieu des Porteurs de Keyblade.
La blonde jeta un rapide coup d'œil à Roxas, dans l'espoir de trouver un minimum de réconfort auprès de son plus vieil ami.
« … Si vous pourriez garder un œil sur Naminé à la Tour Mystérieuse » termina Roxas d'une voix ferme à la place de la jeune fille qui aimait dessiner.
Yen Sid darda son regard ténébreux sur la jeune Simili. Cette dernière se sentit immédiatement mal à l'aise. A vrai dire, Sora lui avait parlé des trois Bonnes Fées qui vivaient en compagnie du vieux Maître à la Tour Mystérieuse, et elle avait eut soudainement envie de les rencontrer, et l'idée de vivre en leur compagnie ne lui avait pas déplu non plus, lorsque Kairi et Xion lui en avaient émit l'idée. De plus, Naminé avait toujours vécue seule et enfermée, sans aucun contact avec le monde extérieur. Elle aimerait vivre autre chose que la vie qu'on lui avait toujours imposée.
Un rapide sourire se dessina sur les lèvres de Yen Sid, et la Simili de Kairi ne put s'empêcher d'ouvrir de grands yeux étonnés.
« Je ne vois aucun inconvénient. Les trois Bonnes Fées seront ravie d'avoir une nouvelle jeune fille sous leur aile. »
Un radieux sourire éclaira subitement le visage de la blonde. Par respect, Naminé se retint de sauter dans les bras du vieux Sorcier, qui acceptait de l'héberger sans même prendre en compte ses terribles actes du passé. Yen Sid, malgré ses airs un peu grotesques, était une personne à la bonté de cœur tout simplement adorable. Comme quoi, il ne fallait jamais juger un livre par sa couverture.
Soudain, Riku se leva de son siège. Le jeune homme, malgré les regards interrogateurs de tous, se dirigea en direction de Yen Sid, une flamme déterminée dansant dans le fond de ses iris turquoise.
« Maître, je dois vous parler de quelque chose, annonça-t-il d'un ton grave, suscitant l’intérêt certain de Sora, qui assista à l'échange entre les deux deux Maîtres de la Keyblade d'un œil. En privé, si possible. »
Pour plus d'intimité, Riku et Yen Sid étaient allés se réfugier dans la bibliothèque de la Contrée du Départ, loin des oreilles indiscrètes.
« De quoi voulais-tu me parler, jeune Maître de la Keyblade ? demanda le vieux Sage de sa voix grave.
‑ De beaucoup de choses, en fait, avoua l'argenté en baissant les yeux vers le sol. Pour commencer, nous avons fait la rencontre de cinq êtres étranges dans le livre, qui se faisaient passer pour des Oracles. Je crois… avoir déjà entendu parler d'eux dans notre monde, mais j'ignore où. »
Yen Sid se lissa sa longue barbe grise d'une main pensive.
« Mmh, est-il possible de me les décrire ? »
Riku lui expliqua alors que ces cinq drôles de personnages portaient tous un masque d'animal sur le visage, et de longues toges de couleurs différentes. L'un était une Licorne, un autre un Ours, il y avait également un Léopard, ainsi qu'un Serpent, et enfin un Renard. Le cœur de l'argenté se serra en repensant au renard. Azalea en portait un en pendentif le jour de leur première rencontre, et il n'avait compris que plus tard pourquoi : elle était sous la tutelle de la jeune femme sous le masque du Renard. La jeune fille lui manquait étrangement. Cependant, Riku avait gardé ces pensées pour lui, et n'avait parlé d'elle à personne, pas même ses meilleurs amis. Il faisait également confiance à Roxas et Aqua pour garder ce secret pour eux. Le jeune Maître de la Keyblade ne voulait pas que ses amis soient mis au courant de ses histoires de cœur tragiques.
« Je vois, fit le mentor du roi Mickey en se lissant la barbe d'un geste distrait tandis qu'il prenait place sur l'un des sièges de la bibliothèque. Tu as donc fait la rencontre des Prophètes.
‑ Des Prophètes ? répéta Riku en prenant place lui aussi sur une chaise en face du vieux Maître. Pourriez-vous m'en dire plus ? »
Le jeune homme vit Yen Sid fermer profondément les paupières, comme en proie à d'obscures réflexions. Puis, lorsqu'il les rouvrit enfin, le Sage se décida finalement à tout lui dévoiler :
« Vois-tu, autrefois, lorsque le Monde n'en formait qu'un, celui-ci était sous le contrôle de cinq grands Maîtres de la Keyblade, répondant au nom de Prophètes. La légende raconte qu'autrefois, ces Maîtres possédaient aux-mêmes un Maître, répondant au nom mystérieux de Maître des Maîtres. Cependant, un jour, cet homme disparut non sans avoir au préalable laissé une tâche précise à chacun de ses apprentis, les futurs Prophètes. Seulement, le doute commença à prendre possession de leur cœur, et c'est, toujours d'après la légende, ce qui provoqua la Guerre des Keyblades : les Prophètes se prirent la tête les uns contre les autres. L'on raconte également que ce Maître avait sous son aile un sixième apprenti, à qui il confia la tâche la plus importante : garder en sécurité une Boîte Noire. Malheureusement, nous n'avons aucune preuve de l'existence de cet apprenti, ni même celle de la Boîte. Ce ne sont que des contes, Riku. Ils sont là pour nous faire réfléchir, pour que nous ne répétions pas les mêmes erreurs. Je t'en prie, n'y fait pas trop attention. »
Riku ne put cependant s'empêcher de froncer les sourcils, contrarié. Des Prophètes, un Maître inconnu, un apprenti disparu, des tâches importantes, la Guerre des Keyblades… Et cette Boîte Noire. Il en avait déjà entendu parler. Il y avait longtemps, il en était certain… Mais où ? Et pourquoi ? Et par qui ?
Maléfique. Elle avait déjà fait mention de cette boîte, une fois, lorsqu'il était encore de son côté. Mais pourquoi ? Si cette sorcière la cherchait, alors ces fameuses légendes n'en étaient pas, elles devaient être forcément vraies.
Néanmoins, l'argenté n'en fit rien savoir au vieux Maître. Il ne voulait pas prendre le risque de le contrarier. Il trouverait sans aucun doute un moyen de percer le mystère derrière tout ceci, avec ou sans son aide.
« J'ai encore deux autres questions, Maître, poursuivit le meilleur ami de Sora et Kairi sans faire mention de son désaccord.
‑ Je t'écoute.
‑ C'est au sujet d'une étrange énergie que nous avons découvert en même temps que les Oracles. Enfin, les Prophètes, comme on les appelle dans notre monde. Je crois que c'est de la… Lux ? Je ne comprends pas très bien ce dont il s'agit réellement. Pouvez-vous m'en parler ? »
Le regard de Yen Sid se fit soudainement plus dur que d'ordinaire. Ses traits se froncèrent gravement, et Riku comprit instinctivement qu'il aurait peut-être mieux fait de ne pas lui en parler, et chercher les réponses par lui-même. Trop tard pour faire demi-tour, désormais. La machine était lancée.
« Beaucoup de rumeurs circulent au sujet de cette Lux, expliqua Yen Sid plutôt calmement. Certains pensent que ce serait le pouvoir de la Lumière cristallisé, d'autres que ce serait le mal incarné. Personne ne sait ce dont il s'agit réellement. »
Les grands yeux globuleux de Yen Sid se froncèrent gravement, ce qui le rendit d'autant plus sévère qu'à l'ordinaire. Et Riku comprit qu'il avait alors peut-être fait une bêtise.
« Aurais-tu été en contact avec de la Lux, jeune Riku ?
‑ Pas à proprement parlé, se défendit le jeune homme qui se sentait étrangement mal à l'aise face au ton employé par Yen Sid. Disons que je l'ai effectivement vue sous forme de cristal, mais j'ai pu aussi sentir son pouvoir. Il a réveillé quelque chose en moi que je ne saurai expliquer. »
L'argenté posa une main ferme au niveau de son cœur, tout en baissant les yeux vers celui-ci.
« J'ai senti que la Lumière dans mon cœur était attirée par la Lux. C'était un sentiment étrange, puissant, je n'arrivai presque pas à refuser l'appel du cristal.
‑ Je vois, fit Yen Sid en caressant pour la énième fois sa longue barbe grise. Tu n'as plus à t'en faire au sujet de la Lux, mon garçon. Cette chose, le dit-on, a disparu après la première Guerre des Keyblades. S'il en existait encore, je pense que vous seriez tous attirée par elle, d'une façon ou d'une autre. Après tout, de nombreux Porteurs de Keyblade d'autrefois se sont entre-déchirés dans l'unique but d'obtenir cette fameuse Lux. »
Riku ne put s'empêcher d'ouvrir de grands yeux surpris. Il était heureux de ne pas avoir connu la première grande guerre, car il pensait sincèrement que même lui, de nature plutôt calme, ne serait pas parvenu à résister à l'envie de posséder lui aussi une telle forme de Lumière.
« Quelle est donc ta dernière question ? l'incita à poursuivre Yen Sid, voulant impérativement changer de sujet.
‑ Eh bien… »
L'argenté hésita un instant. Il n'avait jamais parlé d'eux depuis son retour dans leur monde d'origine, et il avait peur des réponses que pourraient lui indiquer le vieux Maître quant à leur identité réelle. Et s'ils étaient des personnages importants de leur Histoire, mais que, tout comme les Prophètes, leur existence leur avait été minutieusement cachée ?
« Nous avons fait la rencontre de deux Porteurs de Keyblade, se lança-t-il enfin, le cœur lourd qu'il tenta de dissimuler. Un garçon et une fille, frère et sœur. Je ne les avais jamais vu jusqu'à présent, ni jamais entendu leur nom. Pourtant, la fille m'a indiquée que nous nous reverrons. J'avoue ne pas avoir compris le sens de ses paroles. Je pensais qu'ils venaient aux aussi du passé puisqu'ils étaient en compagnie des Prophètes à notre rencontre. Mais si notre destin est de nous revoir, peut-être fais-je fausse route ?
‑ Tu sais, Riku, il existe encore de nombreux Porteurs de Keyblade dans l'univers, qui n'attendent qu'une chose : que leurs pouvoirs soient enfin réveillés. Peut-être les trouverez-vous au cours de vos futurs voyages. »
Yen Sid se releva doucement, et vint poser une main sur l'épaule du jeune Maître de la Keyblade.
« Est-ce tout ce dont tu avais besoin de savoir ? »
L'argenté fit lentement « oui » de la tête, sans ajouter un seul mot de plus. Comprenant donc qu'il n'avait plus rien à faire à la Contrée du Départ, le vieux Sage s'apprêta à sortir de la pièce, la tête pleine d'interrogations, lorsqu'il posa une dernière question à Riku :
« Quels étaient les noms de ces deux Porteurs de Keyblade ? »
Étonné, le jeune homme fit volte-face sur sa chaise pour croiser le regard de Yen Sid qui était resté planté sur le pas de la porte.
« Sirius et… Azalea, dit le jeune Maître de la Keyblade, le nom de la jeune fille mourant presque dans sa gorge.
‑ Sirius et Azalea, donc, répéta le sorcier en fronçant les sourcils de concentration. Je pourrai me renseigner sur ces deux noms, et chercher à les localiser à travers la galaxie. »
Sur ces paroles pleines d'espoir, Yen Sid quitta définitivement les lieux, laissant un Riku perplexe derrière lui. Ce dernier ne put s'empêcher de soupirer ; à la fois triste mais aussi soulagée d'apprendre que le frère et la sœur n'avaient pas encore marqué leurs noms dans l'Histoire.
Prenant sa tête d'une main tout en se massant les tempes, l'argenté se demanda sérieusement de quoi leur avenir allait-il bien pouvoir se composer. Quelque chose au fond de son cœur, une sorte d'intuition, lui disait qu'il n'avait pas fait la rencontre des Prophètes pour rien, et qu'il entendrait très bientôt parler d'eux à nouveau.
Ses iris turquoise vinrent se perdre avec mélancolie sur le pilier où reposait, à l'intérieur d'une vitre en cristal, le livre dans lequel il était resté coincé des semaines à en croire les dires de ses camarades. Le jeune homme se demanda, l'espace d'un instant, comment se passait la vie là-bas, et si Azalea pensait toujours à lui comme lui pensait constamment à elle.
Riku soupira longuement de fatigue. Il devait sérieusement passer à être chose, et arrêter de courir après des chimères inatteignables.
Plusieurs jours étaient déjà passés depuis le retour de Riku, Aqua et Roxas ainsi que la fusion entre Ventus et Vanitas, et tout était revenu à la normal. Les cours n'avaient pas encore repris, car les Maîtres ainsi que les élèves avaient besoin de repos. Cependant, il semblait qu'une seule personne dans toute cette petite assemblée ne semblait pas vraiment de cet avis.
Penchée au-dessus d'un vieux grimoire aux écritures étranges, Aqua tentait avec acharnement de traduire le livre, mais rien n'y faisait : elle n'arrivait pas à le comprendre. Pourquoi son Maître lui avait-il fait don de ce bouquin, qu'est-ce qu'il pouvait bien contenir de si important ?
Deux coups brefs à la porte la firent sursauter. Se remettant rapidement de sa frayeur, la jeune femme autorisa son visiteur surprise à entrer dans la bibliothèque en sa compagnie. Son rythme cardiaque ne cessa de s'amplifier en voyant la tête de Terra dépasser de l'embrasure de la porte.
« Est-ce que tout va bien ? questionna le jeune homme dont la voix trahissait une certaine inquiétude.
‑ Oui, on va dire ça… » dit la magicienne en refermant doucement le grimoire, laissant une page pleine de notes raturées coincée entre deux pages.
Sans même attendre son invitation, le brun s'autorisa par lui-même à entrer dans la pièce, prenant l'immense soin de refermer la porte derrière lui. Là, le jeune Maître de la Keyblade alla prendre place dans le dos de sa meilleure amie, et la gratifia d'un de ses meilleurs massages d'épaules dont lui seul avait le secret. Aqua, après un petit rire gêné, relâcha finalement un long soupir de satisfaction.
« Ca fait des heures que tu es enfermée là-dedans, lui fit doucement remarquer le jeune homme en continuant son jeu de mains. Qu'est-ce qui peut bien te préoccuper autant ? »
Pour toute réponse, la bleue ouvrit le livre de Maître Eraqus à la première page, et lui montra les écritures anciennes. Elle n'avait jamais parlé de son travail de traduction à qui que cela soit, mais Aqua était heureuse d'en discuter avec Terra en premier.
« Qu'est-ce que c'est ? demanda par ailleurs celui-ci.
‑ Un livre que m'a légué notre Maître, annonça la jeune femme avec un sourire triste. Seulement, je n'arrive pas à le comprendre.
‑ Et tu penses qu'il est important, n'est-ce pas ? devina son meilleur ami en prenant place sur le banc de bois à côté d'elle.
‑ Tu me connais si bien. »
Aqua ne put s'empêcher de noter que des rougeurs prenaient timidement place sur ses joues. Terra et elle avaient soudainement une drôle de proximité, puisque le visage du brun étant incroyablement proche du sien, penché au-dessus du livre. Puis, contre toute attente, le jeune homme referma doucement le grimoire, avant de poser une main sur celle de la magicienne.
« Et si tu prenais une petite pause ? suggéra-t-il en la gratifiant d'un drôle de sourire qu'elle n'avait jamais vu sur son visage jusqu'à présent.
‑ Je veux bien mais je dois…
‑ Je sais. Tu penses que ce livre renferme des secrets importants pour la suite de nos aventures. J'ai raison ? »
Aqua soupira de dépit mais aussi d'amusement.
« C'est fou comme tu me connais si bien.
‑ Aqua…, débuta le brun en sentant son cœur palpiter follement dans sa poitrine. On se connaît depuis longtemps maintenant, alors c'est normal que je te connaisse par cœur. »
Contre toute attente, Terra lui déplaça une mèche de ses cheveux bleus derrière son oreille, pour avoir une vue entière sur ce visage qu'il trouvait si parfait et attirant.
« Je sais lorsque tu as peur, lorsque tu es effrayée, lorsque tu es contente. Et là, je peux t'assurer qu'avec tes sourcils légèrement froncés et ta bouche entre-ouverte, tu es anxieuse.
‑ Je trouverai cette déclaration presque flippante, annonça Aqua avec un léger rire sincère, si je ne savais pas que tu en pinçais pour moi. »
Terra ne put empêcher ses yeux de s'ouvrir en grand de surprise, tandis qu'une rougeur irritante s'installa tranquillement sur ses pommettes, et que sa bouche s'entrouvrit dans une expression de béatitude. Il n'en croyait presque pas ses propres oreilles. Alors, Aqua était… au courant ? Le jeune homme n'avait qu'une seule envie : devenir soudainement plus petit pour ainsi pouvoir s'échapper de la vue de la jeune femme.
« Ah… Mais, euh… Comment sais-tu que…
‑ Disons que… J'ai ouvert les yeux à cause d'une relation qu'entretenaient un Terra et une Aqua alternatifs. »
Le brun se gratta l'arrière de la tête, visiblement gêné.
« J'aurai aimé te faire une meilleure déclaration. Mais, euh, je comprendrai si tu ne voulais pas de moi… »
Il se retint d'ajouter « Après ce que t'as fait subir l'autre Terra ». Aqua ignorait qu'il était au courant de ce passage de son aventure, et il savait que la jeune femme refuserait de lui en parler d'elle-même. Il ne lancerait sans doute jamais le sujet à sa place lui non plus. Le Maître de la Keyblade lui laisserait tout le temps qu'il lui faudra pour se confier à lui.
« J'espère juste que cette réponse te satisfera » déclara la jeune femme avec un sourire attendrissant.
Sans prévenir, cette dernière attrapa le visage de Terra entre deux mains tremblantes, avant de fermer doucement les yeux et de déposer un rapide baiser sur ses lèvres. Une sensation étrange prit soudain possession de son estomac, comme si des millions de petits feux d'artifices venaient d'exploser à l'intérieur, célébrant leur amour enfin dévoilé. Cela faisait des années que tous d'eux avaient attendu ce moment, et enfin ils se révélaient l'un l'autre !
Lorsque Aqua brisa le contact pour plonger ses yeux océans dans les iris cristallines de son partenaire, elle remarqua que brillaient dans ceux-ci deux flammes de félicité. Terra lui adressa son sourire le plus charmant, qu'elle s'empressa de lui renvoyer. Puis, le jeune homme posa une main derrière la tête de sa nouvelle amante, pour l'attirer au plus près de son cœur.
« C'est la réponse que j'attendais » lâcha-t-il dans un souffle.
Les jambes se balançant lentement dans le vide, Roxas et Xion attendaient que Lea daigne enfin se montrer. Le jeune homme les avait conduits sur la Tour de l'Horloge de la Cité du Crépuscule par couloir obscur avant de s'enfuir à nouveau et de promettre de revenir vite, laissant les deux adolescents complètement seuls.
Xion fixait le ciel au lointain, trouvant que c'était l'un des plus beaux coucher de soleil qu'elle n'avait jamais vu. Elle en avait admiré, pourtant, des couchers de soleil en compagnie de ses deux meilleurs amis, mais jamais la jeune fille ne l'avait jamais trouvé aussi sublime.
« Alors euh…, fit la noiraude pour briser le silence. Est-ce que tout va bien ? Je veux dire : j'ai un peu lu ce qu'il vous est arrivé dans le livre, donc… »
Roxas lui lança un regard tout d'abord perplexe, avant de lui adresser un large sourire.
« Maintenant que je suis de retour dans mon monde et que mes deux meilleurs amis ne veulent plus me tuer, oui, tout va bien ! »
Le blond rigola pour détendre un peu l'atmosphère, mais sa résigna bien vite en remarquant l'attitude anxieuse et sérieuse de Xion, qui semblait pas vraiment en état de plaisanter. Inquiet, il lui demanda :
« C'est plutôt à moi de te demander si tout va bien… Tu as l'air bizarre.
‑ Je n'ai pas lu le livre jusqu'au bout, avoua-t-elle d'une petite voix, mais j'ai remarqué que tu avais une certaine proximité avec Naminé. Est-ce que tu… »
Les derniers mots moururent dans sa gorge. Xion ferma profondément les yeux, évitant un instant le regard de son meilleur ami dont elle était secrètement amoureuse. Elle voulait tout aussi bien lui cacher ses larmes, mais surtout ne pas lui monter sa jalousie. La jeune fille devait trouver un moyen de modifier la fin de sa phrase.
« … est-ce que tu crois qu'on devrait l'inviter à manger des glaces avec nous ? Je veux dire, elle me paraît tellement seule… »
Xion voulut se gifler. Lui parler d'une autre fille dont il était possiblement amoureux, qu'elle excellente idée pour lui montrer qu'elle l'aimait ! Vraiment, elle faisait n'importe quoi ! Ce n'était pourtant pas dans ses habitudes, d'agir ainsi. Mais la jeune fille ne pouvait s'empêcher de se faire du soucis pour la Simili de Kairi. Pourquoi était-elle de nature aussi… gentille ?!
« Oui, on pourrait ! s'exclama Roxas avec un sourire radieux. On proposera l'idée à Lea ! Xion, t'es vraiment géniale ! »
Tout à coup, le jeune garçon la prit dans ses bras. Xion sentit son souffle se couper de surprise, tandis que son cœur s'emballa follement dans sa poitrine. Elle adorait avoir une telle proximité avec Roxas. Si seulement… il pouvait y avoir plus.
« Roxas, il faut que tu saches quelque chose… » débuta-t-elle, se sentant trembler par les émotions naissantes.
Intrigué, le Simili de Sora se détacha progressivement de l'emprise qu'il avait sur la noiraude, mais posa cependant ses deux mains sur ses épaules, tout en la regardant droit dans les yeux.
« Qu'est-ce que tu as ? Tu trembles, est-ce que tu es malade ?
‑ Non, ce n'est pas… Enfin, oui, ça peut être vu comme ça mais ce n'est pas une vraie maladie… Je veux dire, ça ne se soigne pas ce genre de choses… »
Roxas lui agrippa plus fermement les épaules, espérant que son amie n'avait rien de grave.
« Xion, tu es vraiment bizarre, tu es certaine que tout va bien ? »
La jeune fille prit une profonde inspiration. Qu'avait-elle a perdre, de toute façon ? Elle devait se lancer, puisqu'ils avaient enfin un petit moment d'intimité, ce n'était pas le moment de flancher. Peut-être serait-ce leur dernier avant un sacré bout de temps.
« Roxas, je crois que je suis…
‑ On est de retour ! » s'exclama tout à coup la voix de Lea.
Les deux adolescents firent volte-face et furent confrontés aux silhouettes familières du rouquin incendiaire et de son lunatique préféré.
« Oh, Isa, tu te joins à nous aujourd'hui ? » se réjouit Roxas alors qu'il afficha un large sourire.
Le jeune homme aux cheveux bleus, qui remarqua la position des deux adolescents, ne put s'empêcher de hausser un sourcils confus.
« Est-ce qu'on interrompt quelque chose ? questionna-t-il, véritablement inquiet. Si c'est le cas, on peut toujours revenir plus tard…
‑ Ah, euh, et bien, Xion allait justement…, débuta Roxas en se grattant l'arrière de la tête.
‑ Chercher des glaces ! s'écria cette dernière pour l'interrompre. J'allais justement chercher les glaces. »
Se levant à la hâte, la jeune fille adressa un sourire timide à ses deux grands amis avant de s'enfoncer dans les escaliers derrière la tour dans le but d'aller acheter de délicieuses glaces à l'eau de mer. Elle avait évité le pire.
« Xion est bizarre aujourd'hui, non ? » fit Roxas en fronçant les sourcils et penchant la tête sur le côté.
Lea et Isa prirent place à ses côtés.
« Pas plus que d'habitude » plaisanta le rouquin en manquant de tomber en s'asseyant, ce qui créa une furieuse vague d'inquiétude parmi ses amis.
Le blond, pas réellement satisfait de cette réponse, se contenta d'afficher une mine boudeuse. Peut-être qu'il demanderait plus d'explications à Xion une fois qu'ils seraient seuls, tous les deux.
Kairi faisait les cents pas devant la porte de la chambre de Sora. Se mordillant le pouce du bout des dents, la jeune fille affichait une mine anxieuse et indéterminée.
Suite à une petite discussion avec Xion, où la jeune fille lui avait dévoilée une photo de Sora particulièrement craquante qu'elle avait eu le loisir de prendre au Pays Imaginaire, l'auburn s'était décidée qu'il était temps de discuter sérieusement avec son meilleur ami.
« Allez, Kairi, se disait-elle pour se donner du courage. Tu sais que c'est réciproque, alors lance-toi ! »
Respirant profondément pour la énième fois, l'auburn trouva enfin le courage de toquer à la porte de son meilleur ami. Elle n'obtint cependant aucune réponse, ce qui la fit froncer légèrement les sourcils.
« Sora, est-ce que je peux entrer ? »
Toujours rien.
« Sora, tu es là ? »
La Porteuse de Keyblade se prépara à ouvrir la porte, lorsqu'une voix lui parvint à l'autre bout du couloir :
« Tu comptes discuter encore longtemps avec cette porte ? T'es plus au Pays des Merveilles tu sais, celle-ci va pas te répondre, Princesse. »
Kairi eut un petit hoquet de surprise, tandis qu'elle se tourna lentement en direction du propriétaire de cette voix. Là, appuyé contre l'embrasure de la porte de sa chambre, jambe croisée sur l'autre et bras croisés eux aussi contre son torse, la jeune fille comprit immédiatement qu'elle avait affaire avec Vanitas, même si ce dernier avait l'apparence en plus de la voix de Ventus, quoiqu'un peu plus grave que d'ordinaire.
« Ca fait combien de temps que tu m'observe ? questionna-t-elle en plissant ses yeux de méfiance.
‑ Euh, bonne question. Depuis que tu es arrivée, en fait. »
L'auburn se sentit rougir. Elle n'avait même pas sentit le poids du regard amusé de Vanitas sur elle depuis tout ce temps, et cela devait bien faire une bonne dizaine de minutes qu'elle faisait les cents pas en se parlant à elle-même pour se donner du courage devant la porte de Sora.
La Princesse de Cœur se rua sur Vanitas, lui agrippant fermement les bras et le secouant dans tous les sens comme un demeuré.
« C'est pas grave de m'avoir observée, mais dis-moi au moins où est Sora ?!
‑ Euh, Kairi, tu veux bien arrêter de me secouer dans tous les sens, s'il te plaît ? Je ne sais pas ce que Van a bien pu te faire, mais je t'en supplie arrête, tu me donnes le tournis ! »
Comprenant que Vanitas venait de fuir la conversation comme un lâche, la jeune Porteuse de Keyblade relâcha immédiatement le noiraud, qui tomba sur son derrière.
« Oups, excuse-moi, Ven ! Je pensais parler avec Vanitas, je suis vraiment désolée… !
‑ Ca va aller, t'en fais pas… C'est à Van que j'en veux, pas à toi. »
Le jeune garçon soupira, tandis qu'il posa ses mains sur ses hanches et darda son regard azuré sur les dalles à ses pieds.
« Je crois qu'il va falloir qu'on s'habitue tous à ses allers et retours incessants… Mais sinon, j'ai cru comprendre que tu recherchais Sora ? Je l'ai entendu dire qu'il allait se dégourdir les jambes dehors. Tu sais comme il est : il déteste n'avoir rien à faire…
‑ Merci, c'est suffisant ! l'interrompit la jeune fille alors qu'elle partait déjà au loin et sans écouter les dernières explications de Ventus.
‑ Euh, ravi d'avoir pu t'aider… »
Kairi courut à vive allure à travers les longs couloirs de la Contrée du Départ à la recherche de son âme sœur. La jeune fille dépassa la grande salle des trônes pour se ruer vers les premiers escaliers qu'elle rencontra et les dévala à toute vitesse pour rejoindre le plus rapidement possible la sortie. Là, une fois dehors, l'auburn se pencha à la barrière qui donnait une vue imprenable sur les montages alentours, mais surtout sur le terrain d'entraînement. Son instinct ne l'avait pas trompée !
Seulement, la jeune fille s'interrompit un instant. Non pas pour reprendre son souffle, mais plutôt parce que quelque chose venait de l'interloquer. Kairi entendit un chant. Il était lointain, si beau, si mélodieux, mais si… mélancolique ? Pourquoi cette voix, ces trois magnifiques mais non moins simples notes, lui disait-elle quelque chose ? Faisant de multiples voltes-faces sur elle-même, l'auburn chercha à identifier le propriétaire de cette voix, se demandant intérieurement si ce n'était pas Aqua ou bien Xion qui chantait. Non. Cette voix ne correspondait pas à la leur.
« Qui est là ? » questionna Kairi en fronçant légèrement les sourcils de concentration.
Mais la jeune fille n'obtint aucune réponse satisfaisante. Et la voix se tue d'elle-même. La jeune Porteuse de Keyblade pensait devenir folle ! Voilà qu'elle se mettait à entendre des voix inconnues chanter maintenant !
Reprenant sa course folle, essayant d'oublier l'étrange phénomène dont elle venait d'être la victime, la Princesse de Cœur parvint sur le terrain d'entraînement. Mains plaquées sur ses cuisses, la jeune fille reprit difficilement sa respiration, haletant fortement.
« Hey, Kairi ! l'appela soudainement une voix de garçon non loin. Tu viens t'entraîner avec moi ? »
Ouvrant de grands yeux surpris en reconnaissant la voix de l'Élu, l'auburn se redressa subitement. Puis, tel un magnifique taureau en furie, la jeune fille se rua dans les bras de son meilleur ami, qui n'eut d'autre choix que d'accepter ce boulet de canon rose. Les deux adolescents tombèrent tous deux à la renverse, Kairi ayant fièrement le dessus sur le jeune garçon. Leurs deux regards d'un bleu presque identique ne pouvaient se détacher l'un de l'autre, tandis qu'une forte rougeur prenait possession de leurs joues respectives.
« Euh…, débuta Sora, visiblement gêné. Si on avait commencé le duel, alors je présume que t'as déjà gagné…
‑ Tu te souviens du Paopou qu'on a partagé ? » s'insurgea subitement la jeune fille en changeant méthodiquement de sujet.
Le châtain se cala sur ses coudes et ses avants-bras pour se rapprocher doucement de son amie d'enfance, pensant comprendre où elle voulait en venir.
L'Élu fit lentement oui de la tête.
« J'ai compris récemment que si je ne faisais pas le premier pas, alors tu ne le feras pas, dit-elle d'une voix à la fois confiante mais tremblante. C'est pour ça que je vais prendre les devants une fois encore. »
Kairi ferma les yeux, tandis qu'elle approcha lentement son visage de celui de Sora. Comprenant ses intentions, ce dernier lui agrippa fermement les bras.
« Non » lâcha-t-il subitement mais surtout fermement.
L'auburn rouvrit les yeux, lançant par la même occasion un regard empli de tristesse à celui qu'elle pensait être l'élu de son cœur. Comment ça ? Est-ce qu'il était en train de la… rejeter ? Après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, tout ce que le jeune garçon avait laissé sous-entendre… Son corps se mit à trembler sous le poids accablant du désespoir.
« Ce n'est pas à toi de faire ça, déclara Sora avec un sourire qui se voulait charmeur. Je vais prendre les devants cette fois. »
Kairi laissa une larme de joie dévaler doucement le long de sa joue. Depuis le temps qu'elle avait rêvé de ce moment ! Bon, certes, la déclaration de Sora n'avait pas était aussi romantique et merveilleuse comme toutes les nombreuses qu'elle s'était autrefois imaginées, mais le jeune garçon s'ouvrait enfin à elle ! Elle ne pouvait en être qu'heureuse, et cela peu lui importait la façon dont il s'y prenait !
Sora, après une légère hésitation, plaqua ses lèvres sur celles de son amie d'enfance, qui accueilli le baiser avec une immense euphorie. Cependant, l'Élu ne put s'empêcher de froncer ses sourcils d'incompréhension.
Pourquoi ne ressentait-il rien ?