Kingdom Hearts : Will of Past - Tome 1 : Vivre dans le Passé

Chapitre 17 : La Puissance du Coeur

Partie III

Le chemin jusqu'à la réserve des Indiens promettait d'être long. Les garçons durent pour commencer traverser la jungle ENTIEREMENT, ce qui en soit semblait déjà être une terrible étape à affronter. D'autant plus que cette jungle tropicale contenait de nombreux branchages épais qu'il leur fallait impérativement éviter au risque de se retrouver lamentablement face contre terre. Trouvant cette zone périlleuse, Terra avait demandé à Sora de garder un maximum un œil sur le groupe, en occupant la dernière place de leur file indienne. Le châtain avait au départ quelque peu râlé, mais lorsque son aîné lui avait promis de l'abandonner seul dans la forêt et qu'il n'aurait ainsi plus aucune chance de voir un Indien s'il ne se pliait pas à ses ordres, l'Élu avait finalement accepté sans rien dire. Son ami Putois avait même décidé de fuir la présence pourtant chaleureuse de ses bras, ce qui fit sentir le jeune garçon incroyablement seul.

Les garçons se heurtèrent à un premier obstacle : une cascade. Terra stoppa la marche en levant le bras à l'horizontal, signe qui indiquait que plus personne ne devait bouger. Dans une gerbe d'étincelles, le brun invoqua Terres Condamnées et, grâce à celle-ci, parvint à créer une brèche dans la cascade en donnant un simple coup dans l'eau pour permettre à ses jeunes protégés de passer sans encombre. Puis ils reprirent tranquillement leur route.

Terra passa sans aucuns soucis. Le Renard, l'Ours, et le Putois franchirent la barrière magique de justesse. Mais lorsque ce fut au tour de Sora… La cascade se remit à déverser des torrents d'eau sur le jeune garçon, alors qu'il tentait lui aussi de traverser l'étroit passage. Ce dernier lâcha un long râle de protestation lorsque ses cheveux lui tombèrent violemment devant la figure, plaqués par la puissance de la cascade.

« Raaah ! Mais c'est pas vrai ! »

Ne voyant plus où il mettait les pieds à cause de sa calamité capillaire, l'Élu effectua un pas devant lui. Sans y rencontrer le sol. Il en perdit l'équilibre, et tomba tête la première dans une petite rivière qui s'écoulait suite à la cascade. Sora en râla davantage.

Reprenant le plus rapidement possible contenance, le jeune garçon remarqua son groupe d'amis qui continuait à avancer, sans s'occuper de son sort.

« Eh, mais attendez-moi ! » s'écria-t-il en effectuant de grandes enjambées pour les rattraper.

Pour traverser la rivière, il leur fallait sauter sur de gros rochers, pour ne pas tomber à l'eau. Tout au bout, à quelques mètres à peine, se trouvait un petit bout de terre qu'ils devaient atteindre.

Terra ordonna aux garçons de rester sur place, le temps qu'il puisse vérifier la stabilité de leur chemin de fortune. Sautant de rocher en rocher sans aucune difficulté, le Maître leur indiqua le feu vert pour le rejoindre : la roche lui semblait solide.

Ainsi, les garçons déguisés en animaux bondirent tour à tour pour rejoindre leur chef de file, puis reprirent gaiement leur petite marche. Sans prêter une nouvelle fois attention à Sora resté en retrait. Tout comme ses amis, il sauta lui aussi de rocher en rocher, sans en éprouver la moindre difficulté, à son plus grand plaisir. Seulement, qu'elle ne fut pas sa surprise, en moment de grimper sur le dernier, de constater qu'il ne s'agissait pas d'un gros caillou, mais d'un hippopotame ! Le châtain ouvrit grand les yeux, ahuri face à l'immensité de l'animal aquatique. Il ne savait pas réellement comment il devait réagir face à lui. Le jeune garçon se surprit à penser qu'il serait peut-être aussi docile que ses copains de la Jungle Profonde.

« Hum…, tenta-t-il revoyant de nouveau son groupe d'amis lui échapper. Tu voudrais bien me laisser passer. Parce que tu vois, mes amis là-bas s'en vont sans moi et… Non ! NON ! Pas ça ! »

Effectivement, cet hippopotame devait être de la même famille que ceux présents dans les marais de le Jungle Profonde : il essayait, lui aussi, de lui manger les cheveux. Sans doute devait-il les prendre pour de la paille ou autre aliment nutritif. Les hippopotames mangeaient réellement de la paille ? Sora n'était pas expert et ne saurait donc pas l'affirmer ou le démentir. Il ne s'était jamais interroger réellement sur l'alimentation des hippopotames.

Dans un geste désespéré, l'Élu invoqua Chaîne Royale, dans l'espoir de faire fuir l'animal juste en l'effrayant. Mais celui-ci ne sembla même pas vouloir réagir. Tant pis. Sora ne voulait pas en arriver là, mais il n'avait pas réellement d'autre échappatoire. Se concentrant, le jeune garçon parvint à créer un sort de Glacier + qui piégea instantanément l'hippopotame dans la glace, l'empêchant d'effectuer tout mouvement. Ainsi, Sora parvint tant bien que mal à grimper sur la structure glaciale et ainsi atteindre enfin le petit bout de terre tant convoité. Mais ses amis avaient déjà disparu. Paniquant, le châtain se remit à courir à toute hâte droit devant lui, espérant qu'il ne s'était pas perdu !

Dans sa course folle, Sora ne remarqua pas l'immense rondin étendu au sol, au beau milieu du sentier. Il tomba tête la première pour la seconde fois de la journée.

« Mais c'est clairement pas mon jour ! » s'exclama-t-il en regardant ses bras et genoux écorchés, tandis qu'un léger picotement lui lança au niveau de sa cicatrice nouvellement acquise.

Sora se redressa sur ses jambes en titubant, puis redémarra sa petite course, voulant à tout prix rejoindre des amis. Il n'allait tout de même pas se laisser déstabiliser par les éléments de la nature ! Pour une fois que les Sans-Coeurs ou autre créature des Ténèbres n'y étaient pour rien dans ses malheurs !

Plus loin, alors qu'il constatait qu'il s'enfonçait encore plus profondément dans la forêt, Sora se demanda sérieusement s'il ne s'était pas finalement perdu.

A bout de souffle, le jeune garçon se laissa tomber contre un gros rocher. Ses vêtements lui collaient à la peau à cause de l'eau et de la transpiration et dans ses cheveux s'étaient réfugiés de nombreuses petites branches et quelques petits cailloux accessoirement.

Soupirant, Sora eut sans doute la pire idée que soit. Il venait de se rendre compte que depuis le début de ce voyage, il n'avait même pas pris la peine de faire ne serait-ce qu'une seule petite photo, alors qu'il avait pris pour habitude d'en faire en rafale en compagnie de Donald et Dingo, quelques mois plus tôt, lors de son dernier périple avant la fin de Xehanort. Il sortit donc de son veston noir et rouge son Gummiphone, qui étrangement avait survécu à l'eau et autres nombreuses épreuves qu'il avait eu à affronter jusqu'ici. Cet appareil devait être magique, pas d'autres explication possible ! Sans doute même que Sora avait dû le faire tomber de ses poches à de nombreuses reprises, mais que celui-ci devait lui réapparaître magiquement !

L'Élu déverrouilla son téléphone sur le mode photo, cherchant une pause convenable pour faire un selfie. Il trouvait sa tête abominable. Une moue boudeuse s'afficha sur son visage. Il se trouva ridiculement craquant.

« C'est dans la poche ! » se réjouit-il.

Sora appuya sur le gros bouton pour prendre une photo. Puis il s'admira. Il ne pensait même plus à ses amis qu'il avait possiblement perdus, trop occupé à réfléchir aux hashtags qu'il afficherait ce soir sur Kingstragram en publiant la photo.

Soudain, un détail étrange sur le cliché attira son attention. C'était une espèce de grosse tâche brunâtre qui, à en croire son mouvement, se dirigeait dans sa direction à toute vitesse. Puis Sora sentit un souffle chaud juste à côté de son oreille, accompagné d'un grognement puissant. Ravalant lentement sa salive, l'Élu tourna lentement la tête, lorsque ses yeux rencontrèrent un… Ours ! Un vrai, en chair et en os, pas le petit Garçon Perdu ! Celui-ci ouvrit grand la gueule et lâcha un long cri sur le visage de Sora, qui eut pour effet d’ébouriffer encore plus ses cheveux qu'ils ne l'étaient déjà. Mais, au moins, ils n'étaient plus trempés. Il fallait bien voir le bon côté des choses…

Pris d'une peur immense, Sora se leva d'un bond, et se mit à courir encore plus vite qu'à l'accoutumée en direction des hauts sapins qui se trouvaient un peu plus loin.

« A L'AIIIIIIIDE ! » hurlait-il à plein poumons, espérant que quelqu'un l'entende.

Le châtain s'enfonça d'autant plus parmi les arbres, priant d'ainsi semer son poursuivant qui avait prévu de faire de lui son déjeuner.

Xion, qui ne savait pas du tout où se trouvaient ses deux amis, arpentait différents sentiers de la forêt du Pays Imaginaire. Elle espérait, en raisonnant ainsi, trouver au bout d'un moment les deux autres Porteurs de Keyblade.

A force de marcher, la jeune fille constata que l'environnement dans lequel elle évoluait avait changé de décor. Alors que les arbres lui semblaient plutôt petits et fins au départ, les voici désormais haut de plusieurs mètres avec des branches épaisses et des feuilles gargantuesques. Cette partie-là ressemblait beaucoup trop à la Jungle Profonde à son goût, ce qui lui rappelait de forts mauvais souvenirs, notamment son face à face avec Vanitas. La noiraude espérait ne pas à avoir affronter une nouvelle fois l'entité ténébreuse, car elle ne saurait pas si elle serait capable de le vaincre une fois de plus seule.

Tout à coup, alors que les seuls sons lui parvenant aux oreilles étaient le petit gazouillis des oiseaux tropicaux et les cris des singes, Xion cru entendre des sortes de petits rires cristallins. Cette forêt était-elle habitée ? Ou bien en sortait-elle enfin ? En tout cas, une chose lui était sûre : ce n'était clairement pas les éclats de rire de Sora ou Terra. Les gloussements étaient bien trop féminins pour cela !

Se dirigeant vers la provenance des voix, la jeune fille déboucha sur une espèce de petite crique. Il s'agissait d'un endroit tout à fait adorable. Une cascade s'écoulait dans ce qui ressemblait fortement à un petit lac aux eaux incroyablement turquoise, qui rappelaient fortement les deux pupilles de Riku. Au beau milieu de l'étendue d'eau se trouvaient quelques nénuphars où se reposaient tranquillement un couple de grenouilles vertes. Mais une chose dérangea fortement Xion dans ce fantastique tableau : la présence d'environ trois ou quatre… jeunes filles ? Non, elles n'étaient pas humaines. A la place de leurs jambes se trouvait une queue de poisson dont les écailles se reflétaient joliment à la surface de l'eau.

« Des sirènes ! » s'exclama la noiraude, heureuse d'en rencontrer pour la toute première fois.

Les rires cessèrent immédiatement, et les têtes de toutes les jeunes filles à la queue de poisson se tournèrent d'un commun accord dans la direction de la noiraude. Xion se plaqua les mains sur la bouche, réalisant qu'elle s'était possiblement exclamée un peu trop fort.

Une sirène aux longs cheveux blonds se détacha alors du groupe, et nagea tranquillement et gracieusement en direction de la Porteuse de Keyblade. Un sourire malicieux étira ses lèvres lorsqu'elle se pensa assez proche.

« Les filles, je crois que l'on a trouvé notre nouveau jouet, annonça la sirène en s'adressant à ses amies.

‑ Nouveau… jouet ? » fit la noiraude, en fronçant les sourcils, étonnée.

Les autres jeunes filles s'approchèrent à leur tour. Puis, grâce à la puissance de leurs nageoires contre la surface paisible de l'eau, elles commencèrent à éclabousser Xion. Cette dernière, pensant à un jeu, se mit à rigoler, tout en les suppliant d'arrêter. Mais, lorsque l'une des sirènes lui attrapa la cheville pour la tirer dans le lac avec elles, l'ancienne marionnette comprit immédiatement qu'il n'était pas vraiment question d'un amusement. Et qu'elle était réellement devenue un jouet pour ces étranges jeunes filles.

Xion tenta tant bien que mal de résister à leur prise et de rester les pieds sur terre, mais lorsqu'elles s'y prirent toutes quatre pour la faire tomber à l'eau, elle ne put éprouver plus aucune résistance, et dû se soumettre à leur volonté. La jeune fille tomba tête la première dans l'eau. Paniquant, et ne voulant pas mourir noyée, la noiraude essaya de remonter à la surface, mais les sirènes faisaient pression sur sa tête et l'empêchaient ainsi de remonter prendre une bouchée d'air frais. La Porteuse de Keyblade tentait tout de même de se débattre, mais l'emprise des jeunes filles à la queue de poisson sur ses bras et chevilles était puissante. Elle n'avait aucun moyen de se libérer !

Pensant que son heure était enfin venue, Xion cessa de se débattre. Mourir noyée, elle n'aurait jamais pensé à une telle fin. Morte pendant un combat pour protéger la paix, pourquoi pas, mais pas aussi ridiculement ! Elle ferma les yeux, attendant que la dernière étincelle de vie quitte son corps.

Puis, tout à coup, la jeune fille sentit que toute pression sur sur ses membres s'était subitement envolée. Ayant repris le contrôle total de son corps, la noiraude sortit immédiatement la tête de l'eau, et aspira une énorme bouffée d'air. Jamais elle n'aurait trouvé cela aussi bon de récupérer sa respiration ! Xion avait l'impression de naître une seconde fois !

Reprenant petit à petit connaissance du monde qui l'entourait, Xion remarqua que toutes les sirènes s'étaient regroupées près d'un gros rocher au milieu du lac. Voulant comprendre ce qui avait réussi à attirer leur attention plutôt que de continuer à essayer de la noyer, la jeune fille s'y approcha à son tour à la nage, restant tout de même à une distance raisonnable des sirènes, au cas où leurs idées meurtrières seraient de nouveau d'actualité. Puis elle comprit. Bien sûr. Ce ne pouvait être que lui. Sur le rocher était assis en tailleur Peter Pan, une flûte aux lèvres. Il semblait raconter une histoire aux jeunes filles à la queue de poisson, et celles-ci l'écoutaient attentivement, les yeux brillants. Les sirènes étaient complètement captivées par le récit de Peter, que la meilleure amie de Lea et Roxas n'écoutait même pas. Xion ignorait d'ailleurs ce que ce dernier faisait ici – bien qu'elle eût sa petite idée – mais elle le remercia tout de même intérieurement de l'avoir sauvée.

Constatant que ses amis ne se trouvaient visiblement pas ici, la noiraude entreprit de quitter le lac. Elle remonta sur le petit bout de terre par lequel elle était arrivée, ayant pour projet de retourner chercher ses compagnons dans la forêt, sans ce soucier de laisser Pan avec les sirènes.

« Je te sauve la vie et aucun remerciement ? fit la voix de Peter derrière elle, pleine de reproches. Quel manque de politesse. »

Xion se figea sur place. Elle qui espérait pouvoir s'enfuir en douce, c'était peine perdue. Prenant sur elle, la jeune fille se tourna vers son sauveur, un faux sourire scotché sur les lèvres.

« Merci de me suivre partout où je vais, et merci de m'avoir sauvée d'une situation dont j'avais parfaitement le contrôle, ironisa-t-elle, ne supportant même plus la vue du jeune garçon.

‑ Ah oui, tu en avais le contrôle ? releva Pan en arquant un sourcil moqueur. Je n'aurais pas vraiment dit ça.

‑ Crois ce que tu veux, abandonna la noiraude en relâchant ses épaules qui s'étaient tendues malgré elle.

‑ Peter chéri, tu la connais ? questionna une sirène à la longue chevelure rousse d'une voix bien trop mielleuse pour être sincère.

‑ On peut dire ça. »

Xion leva les yeux au ciel. Elle aurait préféré ne pas le connaître. La même chose pour ces pestes de sirènes. Une chose était sûre : elle n'aimait définitivement pas les sirènes, et ne voulait pas faire la connaissance de celles vivant à Atlantica. Si toutes les sirènes se ressemblaient, alors elle ne serait jamais amie avec des filles pareilles !

Déterminée à retrouver une bonne fois pour toute ses amis, la jeune fille effectua un pas pour se diriger en direction de la forêt, lorsque le ciel s'obscurcit brutalement. De lourds nuages gris prirent possession de l'espace céleste, et l'air devint immédiatement plus froid, accompagné d'une légère brise sinistre. Xion le pressentait : quelque chose d'étrange se tramait.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? » s'inquiéta une sirène aux cheveux noirs et bouclés.

Peter rangea sa flûte de Pan et observa l'espace autour de lui. Xion en fit de même, curieuse de connaître les raisons de ce changement soudain d'ambiance. Leurs yeux se posèrent en même temps sur l'océan non loin. Une petite barque qui semblait contenir trois personnes traversait tranquillement les eaux.

« Crochet…, vociféra le rouquin entre ses dents.

‑ Le Capitaine Crochet ! » s'affolèrent toutes les sirènes en même temps.

Prises de panique, elles s'enfoncèrent toutes d'un même mouvement dans les profondeurs du lac. Bon débarra !

« Que manigance encore ce vieux poisson pourri ? » lâcha Peter dans sa barbe.

Intrigué, le jeune garçon voleta près d'un gros rocher calcaire pour mieux distinguer les deux autres personnes qui se trouvaient dans la barque en compagnie du vieux Capitaine. Ses yeux s'écarquillèrent soudainement, ce qui inquiéta fortement Xion.

« Quoi ? Qu'est-ce que tu as vu ? lui demanda-t-elle en s'approchant à son tour.

‑ Je crois que… Viens avec moi.

‑ Quoi ? fit Xion, étonnée par la proposition.

‑ Je vais avoir besoin de toi, viens ! »

Sans dévoiler davantage son plan, Pan s'envola en direction de la barque du Capitaine Crochet. Soupirant, la jeune fille se résigna tout de même à le suivre. Elle aussi était intriguée par sa présence sur ces eaux.

Xion bondit dans les airs et trouva une position adaptée pour voler correctement, suivant de près mais pas trop non plus son guide.

« C'est bien ce que je craignais… » dit-il presque en murmurant.

La noiraude remarqua la présence d'une jeune fille dans le petit bateau de bois, en plus de Crochet et Mouche, son fidèle acolyte. Ses jolis cheveux obsidienne étaient noués en deux tresses posées délicatement sur ses fines épaules. Sur sa tête était placée une couronne de plumes, qui devait très certainement indiquer une classe sociale importante. Ou bien était-ce seulement un déguisement. Quand à sa peau, celle-ci était était drôlement rouge. Xion trouvait cette jeune demoiselle incroyablement jolie. Mais pourquoi se trouvait-elle en compagnie d'un pirate comme Crochet ? Elle ne semblait pas ravie d'être aux côtés du vieux Capitaine.

« Qui est-ce ? questionna la Porteuse de Keyblade en faisait référence à la jeune fille.

‑ Lily la Tigresse, répondit immédiatement Peter, qui semblait bien la connaître. La fille du chef Indien.

‑ Mais qu'est-ce qu'ils lui veulent ?

‑ Je sais pas, mais sans doute rien de bon. On doit la sortir de là. »

Se distinguait au loin un drôle de rocher adoptant forme de crâne. De là où elle se trouvait, il semblait à Xion tellement gigantesque qu'elle pensait possible de pouvoir y entrer à l'intérieur ! Et le capitaine Crochet, accompagné de son fidèle acolyte Monsieur Mouche, s'y approchait à grands coups de rames.

Sans prévenir, Peter fonça à son tour en direction du rocher, Xion tentant de le suivre du mieux possible. Elle ne savait pas très bien pourquoi elle s’obstinait à suivre le rouquin, sans doute car le sort de la fille du peuple Indien lui importait beaucoup. Mais aussi car la noiraude savait que ses amis étaient partis à la recherche des Indiens. Cette jeune fille était l'un de ses uniques espoirs de retrouver ses amis.

Arrivés sur un immense plateau entouré de sapins, Terra écarta grand les bras en croix, demandant ainsi à ses compagnons déguisés en animaux de s'arrêter. De drôles de pas gigantesques sur le sol sableux attirèrent son attention. Elles semblaient toutes fraîches. A qui pouvaient-elles bien appartenir ?

« Pourquoi on s'arrête ? » demanda le garçon déguisé en ours.

Sans rien dire, le brun s'accroupit au sol, et tenta de suivre du regard jusqu'où menaient ces empruntes. Elles conduisaient en direction d'un sapin planté en plein milieu de la zone.

« Restez ici, je vais aller vérifier quelque chose… » ordonna gentiment le Maître de la Keyblade.

Le jeune homme suivit à la loupe les traces ancrées dans le sol, jusqu'à se retrouver face au petit sapin. Terra fronça soudainement les sourcils. Sous l'arbre, il trouva une paire de drôles de pieds rouges et gigantesques. Exactement comme les empruntes…

« Mais qu'est-ce que…, débuta-t-il en haussant ses sourcils brun.

‑ A L'AIIIIIIIDE ! » s'écria soudainement une voix à l'arrière.

Faisant volte-face, alerté par ce soudain cri de secours, le brun remarqua avec surprise que se dirigeait vers eux à la vitesse de l'éclair un Sora les bras en l'air, une panique visible à des kilomètres dessinée sur son visage. Celui-ci, qui courait sans prendre attention à l'environnement tout autour de lui, percuta de plein fouet le petit groupe d'enfants. Ils tombèrent tous à terre lorsque le boulet de canon humain les heurta. Au moins, l'Élu avait fini sa course folle.

Terra fronça les sourcils. Depuis quand Sora avait arrêté de les suivre ? Il n'avait même pas remarqué son absence !

Soudain, un cri aigu déchira le silence de la forêt. Puis le brun sentit quelque chose lui sauter sur le dos. Des jambes enroulèrent son torse et un bras enlaça le tour de son cou, l'empêchant presque de respirer, tandis qu'on lui martelait la tête avec ce qui semblait être un maillet.

« Les Indiens ! » s'exclama le Renard, en proie à la panique.

Les garçons tentèrent tous de s'enfuir, mais les hommes à la peau rouge semblaient bien plus rapides qu'eux. Les enfants déguisés en animaux furent rapidement capturés par les Indiens, car ils n'avaient pas les capacités nécessaire pour leur opposer une quelconque résistance. Terra fut fait également prisonnier car il avait été surpris dès le début à cause de Sora, et l'Indien qui le surplombait avait ainsi profité de la diversion pour attaquer sa proie. Le châtain, quant à lui, était poursuivi par un Indien qui faisait des grands gestes tout en essayant de l'attraper. Mais l'Élu courait à toute vitesse autour de la zone, ne souhaitant pas se faire avoir aussi facilement que ses autres amis ! Il avait un honneur à sauver !

Fuir un seul homme, il savait faire. Deux, trois, pourquoi pas. Mais quand ils se mirent à cinq à le courser, Sora sentit son rythme cardiaque résonner au niveau de ses tempes. Que pouvait-il faire désormais pour les semer ?! Appeler l'ours brun de tout à l'heure lui sembla sur le moment une excellente idée mais, malheureusement, ce dernier avait arrêté de le suivre pour une raison encore inconnue à ce jour. Et sa Keyblade, alors ? Peut-être pourrait-il réitérer son sort de glace de tout à l'heure pour emprisonner ses poursuivants sans risquer de leur faire le moindre mal ?

Tout à coup, quelque chose d'étrange se rua sur lui tel un taureau. Sora n'avait pas prévu ce coup-là ! Un Indien s'était caché derrière un sapin et avait attendu que sa proie soit assez proche de lui pour lui sauter dessus et ainsi l'immobiliser au sol. Pris au dépourvu, le jeune garçon sentit le poids d'environ trois ou quatre hommes à la peau rouge le tenir paralysé à terre, tandis que d'autres s'occupaient de lui lier les poignets et les chevilles sur un gros bâton en bois, pour ne pas qu'il puisse s'enfuir à nouveau. L’Élu ne tenta même pas de se débattre, le coup qu'on lui avait porté à la tête l'avait complètement sonné.

Terra et les autres garçons, quant à eux, avaient tous les poignets attachés grâce à une grosse corde qui les reliait tous entre eux, tel une chaîne de prisonniers.

Qui est-ce qui avait eu l'idée d'aller voir les Indiens déjà ?