Kingdom Hearts : Will of Past - Tome 1 : Vivre dans le Passé

Chapitre 28 : Le Bal - Partie II

3467 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 20/12/2019 12:07

Chapitre 14 – Partie II :

Le Bal


Entrer ne fut réellement pas bien difficile. En effet, les gardes laissaient passer les habitants sans même chercher à connaître leur identité. Pourtant, Riku aurait mis sa main à couper qu'il leur faudrait un laisser-passer ou une lettre d'invitation officielle de la reine pour pouvoir pénétrer dans le palais. Mais rien. Cela lui parut presque louche. Aqua partageait son avis, tandis que Terra lui affirmait qu'ils s'inquiétaient vraiment pour pas grande chose, et qu'ils devaient plutôt, au contraire, se réjouir de leur manque de prudence pour ce soir, chose rare venant de la part de Xion.

Cela devait faire à peine une heure qu'ils étaient entrés dans le château, et Riku s'ennuyait déjà à mourir. Pour jouer leur rôle de « parfaits civils », Aqua et Terra se trémoussaient sur la piste, à valser au rythme des violons. Peut-être que le brun prenait son rôle beaucoup trop à cœur. Ou plutôt utilisait-il sa mission comme prétexte pour danser avec celle qui faisait chavirer son cœur. D'ailleurs, la bleue se débrouillait vraiment comme une pro, niveau danse de salon ! Elle dansait parfaitement au rythme de la musique, enchaînait les pas compliqués de danse de salon comme si elle les avait pratiqué toute sa vie. Peut-être s'entraînait-elle en cachette ? Cette simple pensée suffit à faire légèrement sourire le jeune Maître de la Keyblade.

Certaines jeunes filles lançaient de temps à autre des regards gênés à Riku, avant de glousser lorsqu'il daignait les regarder à son tour. Mais celui-ci tentait de les ignorer. Sans doute voulaient-elles faire plus ample connaissance avec ce beau et grand jeune homme, mais lui n'en avait pas vraiment l'envie. Déjà qu'être ici ne l'enchantait pas, alors rencontrer des jeunes filles encore moins. Il ne devait pas se laisser distraire et rester le plus possible concentré dans sa mission.

Placé près du buffet, près du corridor d'où la Reine ferait son entrée d'après les dire, Riku veillait.

Une jeune fille plus téméraire que les autres osa pourtant l'accoster. Celle-ci n'était pas bien grande. Coiffée d'une couronne de tresse brune, ses grands yeux opalins semblaient déborder de gentillesse et de malice. Mais dernièrement, le Maître de la Keyblade avait appris à se méfier de ce genre de regard. Aerith le lui avait démontré : il pouvait être trompeur. Autour de son cou pendait un étrange pendentif représentant une tête de loup. De toutes les jeunes demoiselles de la salle, sans doute devait-elle être la plus jolie. Uniquement aux yeux de Riku bien sûr. Elle revêtait une longue robe rouge carmin au bustier blanc. Ses manches pendaient exactement de la même façon que celles d'Aqua, à l'exception qu'elles comportaient des replis blancs au niveau des poignets. A sa taille était accrochée une ceinture d'or. Cette divine jeune fille ressemblait étonnamment à un ange.

« Je vous observe depuis tout à l'heure, avoua-t-elle sans aucune gêne, et je dois avouer que vous êtes l'homme le plus intriguant de cette salle. »

L'argenté sentit ses pommettes prendre feu. Il détourna le regard pour que son interlocutrice ne détecte pas sa gêne. Cette dernière lui attrapa soudainement la main, et le força à l'accompagner sur la piste de danse. Là, la jeune fille le guida. La brune lui prit sa main qu'elle déposa au niveau de sa hanche, puis elle mit sa propre main sur l'épaule de Riku. Puis, ils joignirent leurs paumes restantes, tel un couple de danseurs.

La jeune fille engagea le premier pas, menant ainsi la danse. Riku regardait ses pieds, essayant de faire attention à ne pas marcher sur sa longue robe rouge et blanche, mais aussi parce qu'il n'osait pas regardé cette étrange fille dans les yeux, par gêne.

« Relevez la tête » lui ordonna-t-elle froidement.

L'argenté s'exécuta, surpris par ce soudain changement de ton. La jeune fille le fixait intensément, ce qui le mit mal à l'aise. Il aurait aimait s'enfuir, mais Riku ne savait pas pourquoi, il sentait qu'il devait rester avec elle, juste le temps de cette danse.

« Maintenant, regardez moi dans les yeux, et souriez.

Mais pourquoi ?

Pour ne pas attirer l'attention. A leurs yeux, nous ne sommes qu'un couple de danseurs. »

Riku fit tournoyer sa partenaire au moment où les violons devinrent plus prononcés. Puis ils retrouvèrent leur proximité habituelle. Le jeune homme rougit de plus belle, n'étant pas habitué à se trouver aussi proche d'une fille.

« Vous aussi, vous trouvez cela étrange, releva-t-elle mystérieusement.

Quoi donc ? » fit-il en fronçant ses fins sourcils argentés.

Pour toute réponse, la brune lui adressa un sourire charmeur.

« N'oubliez pas : nous sommes un couple normal. Souriez, faites comme si je venais de vous complimenter sur vos pas de danses.

Ne vous moquez pas de moi, dit Riku en lui offrant le plus beau sourire qu'il pouvait faire. De quoi vouliez-vous parler ? »

Le rythme des violons se fit plus doux. Une nouvelle forme de danse allait débuter. La jeune fille indiqua à son partenaire de passer un bras derrière son dos puis de lever sa main encore valide. Elle en fit de même. Leurs paumes ainsi surexposées, ils entamaient une ronde infinie, toujours se regardant dans le blanc des yeux.

« La Reine. Vous aviez remarqué qu'elle était toujours absente, n'est-ce pas ? »

Riku se risqua à regarder en direction du trône. Effectivement, même lui trouvait cela étonnant que Xion n'est toujours pas effectué son entrée.

« Soyez plus discret, combien de fois faudra-t-il que je vous le répète ? » gronda la jeune fille avec un sourire de façade.

Les danseurs changèrent de main.

« Je confirme, l'absence de la reine est inquiétante. Cette soirée est organisée en son honneur, et aucune trace d'elle.

Parce que c'est un leurre, annonça la brune.

Pardon ?

Elle sait que vous êtes là. Je voulais simplement vous prévenir. Vous n'êtes pas de ce Monde, pas besoin de me le cacher, je sais tout. »

Le jeune homme écarquilla grand les yeux, malgré le sourire forcé toujours plaqué sur son visage.

« Mais comment le savez-vous ? »

La musique s'arrêta. Les danseurs firent une profonde révérence. En relevant la tête vers Riku, la brune lui fit un clin d'œil, un doigt sur la bouche.

« Secret. »

Elle détourna mystérieusement les talons. Seulement, pour une raison encore inconnue à l'argenté, ce dernier la retint par le poignet.

« Attendez. Il manque quelque chose pour rendre cette danse parfaite. »

Riku lui attrapa délicatement la main et la lui gratifia d'un doux baiser. La jeune fille ne parut pas même surprise. Elle se contenta de lui sourire. Mais sincèrement cette fois-ci.

« Ce n'est pas comme ça que déclarez votre amour dans votre Monde » affirma-t-elle.

Sans prévenir, la brune attrapa le visage de Riku entre ses deux mains, puis plaqua ses lèvres contre les siennes. Le contact fut bref, presque imperceptible. L'argenté n'eut même pas le temps de la repousser qu'elle brisait déjà le contact.

Elle lui sourit une dernière fois avant de détourner les talons pour de bon. Riku, une main sur sa joue devenue cramoisie, la regarda se diriger vers un jeune homme aux cheveux noirs ébouriffés, lui rappelant très fortement ceux de Sora. Son habit de fête ressemblait à la tenue que portait Riku actuellement. Une chemise blanche bouffante, un pantalon en toile de jais et des bottes de cuir de même couleur. Cependant, était noué autour de ses épaules une longue cape de soie touchant presque le sol, noire aussi. Un style très, très sombre.

Qui était-il exactement ? C'était le compagnon de la jeune fille avec laquelle il venait de danser ? Si oui, pourquoi avoir embrassé Riku ?

Lorsque le noiraud darda son regard opalin sur lui, le Maître cru qu'il allait bientôt devoir s'expliquer sauvagement avec ce jeune homme sur le bref baiser qu'il venait d'échanger avec sa compagne. Mais lorsqu'il remarqua qu'ils s'éloignaient dans une direction opposée, il se sentit soudainement tiré d'affaire.

Riku se passa une main dans les cheveux, pas encore remis de cet étrange échange. Qui était cette fille ? Comment pouvait-elle le connaître ? Et ce qu'elle lui a annoncé concernant la reine, était-ce la réalité ? Mais surtout… Pourquoi l'avoir embrassé ? C'était sans aucun doute ce qui le perturbait le plus ! Jamais aucune fille, pas même celles des Îles du Destin, n'avait un jour osé tenter – rien que ça ! - un contact physique avec lui. Parce qu'il les faisait fuir, tout simplement. Pas à cause de sa laideur, Riku se savait relativement beau, mais à cause de son cœur trop sombre.

Tout à coup, un cri l'arracha à ses pensées. Revenant à la réalité, l'argenté constata avec surprise que quelques soldats noirs de la reine entouraient désormais le cercle de danseurs. Le jeune homme sentit une goutte de sueur perler le long de son front. Qu'est-ce qui se passait encore, bon sang ?!

« Restez tous bien calme ! ordonna l'un des gardes, son épée tirée de son fourreau et casque sur la tête pour que l'on ne puisse pas identifier sa voix. Les rebelles se sont infiltrés parmi nous ce soir, nous avons pour ordre de les démasquer et de les livrer à la reine. Opposez une quelconque résistance, et vous serez châtiés immédiatement. »

Inquiet pour la survie de sa mission, Riku regarda tout autour de lui pour tenter de trouver Aqua et Terra. Mais aucune trace des ses deux compagnons, ce qui ne fut que renforcer son sentiment de malaise.

Voyant que les interrogations avaient déjà débutées, le Maître de la Keyblade se prépara à sortir ses armes pour résister à l'ennemi. Pas question de se laisser rendre aussi facilement !

Une main se posa tout à coup sur son épaule. Sursautant sur l'effet de surprise, Riku découvrit avec surprise le jeune homme qui se trouvait en compagnie de sa partenaire de danse.

« Si tu veux survivre, je te déconseille de t'en prendre à eux » prévint-il en le regardant droit dans les yeux.

Ses iris le déstabilisèrent. Ils étaient tellement bleus qu'ils en étaient presque blanc !

« Mais comment veux-tu que l'on se sorte de cette galère ? répliqua l'argenté sur la défensive.

Prends ça. »

L'inconnu lui tendit une sorte de cristal bleu turquoise. Il rayonnait de toute beauté.

« Il ne peut servir qu'une fois, et à une personne uniquement, expliqua-t-il en rompant leur contact.

Pourquoi est-ce que tu tiens tant à m'aider ? questionna froidement Riku.

Parce que je crois que ma sœur t'aime bien. »

Sa sœur ? Les pièces du puzzle se mettaient petit à petit en place dans son esprit. La jeune fille de tout à l'heure était… Sa sœur ?!

Le jeune homme donna de force le cristal à Riku. A peine l'eut-il effleuré que le jeune Maître de la Keyblade sentit une forte lumière l'aveugler et son corps se dissoudre.



Cachés sous un large manteau pourpre, les Rebelles dirigés par Kairi se dirigeaient furtivement vers les entrées des domestiques. Les seuls qui n'étaient pas gardées et ouvertes à tout public en temps de fête, apparemment. Ses rebelles avaient oublié de leur en informer sur leur carte du château. Tant pis. Cela faisait juste une petite épreuve en moins. D'autres les attendaient à l'intérieur de l'enceinte des murs noirs. C'était cependant une grave erreur de la part de Xion de ne pas faire garder cette entrée. Seul Roxas trouvait l'absence de gardes inquiétante. Cela ne semblait aucunement déranger ses deux autres compagnons. Le jeune garçon ne fit donc pas part de ses doutes, se disant qu'il devait sans aucun doute se faire du souci pour pas grand-chose.

Kairi fut la première à ôter son capuchon une fois qu'ils furent entrés. Ils se trouvaient actuellement dans une immense cuisine. Les fourneaux étaient pratiquement tous allumés, faisant chauffer de larges casseroles, dont s'échappaient d'épaisses fumées de vapeur. La pièce empestait le sucre. Sur une immense table en bois trônaient plusieurs étages d'une pièce montée. Sans doute un gâteau pour la souveraine. Cependant, un détail frappant sauta au visage de la jeune fille : où étaient passé tous les cuisiniers ?

« Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demanda Ventus en enlevant à son tour sa capuche.

On sort de là pour commencer, ordonna Kairi. Ça pue le sucre, je déteste ça. »

L'auburn s'approcha du gâteau tandis que Roxas retirait son capuchon à son tour.

« Ça me rappelle de mauvais souvenirs… » murmura-t-elle en fixant les sucreries d'un œil mauvais.

Roxas n'avait même pas besoin de lui demander de quels genres de souvenirs elle parlait. Il connaissait désormais son passé de princesse. Peut-être que sa sœur et elle dégustaient souvent ce genre de gâteau lorsqu'elles n'étaient encore que des petites filles innocentes. Loin des armes. Loin de la guerre. Quand la vie était belle et rose et que les seuls soucis qu'elles pouvaient rencontrer était la nature de leur prochaine activité : cache-cache géant dans le château ou simple lecture d'un conte de fée ? Une vie simple et sans prise de tête.

Kairi essuya ses yeux d'un revers de bras rapide et sec.

« Une poussière dans l'œil » expliqua-t-elle froidement.

Elle se tourna vers ses deux acolytes, les mains sur les hanches. Elle ouvrit la bouche pour exprimer la suite de l'opération, lorsqu'une voix bien plus forte et grave la surpassa :

« Ah, vous êtes enfin là ! »

Ils virent apparaître à l'encadrement de la porte en bois au fond de la salle la silhouette d'une femme d'âge mur. Cette dernière portait un large tablier blanc par-dessus une robe noire et rouge qui la boudinait affreusement, bien qu'elle fût déjà assez rondelette. Sur son tablier devait être à l'origine dessiné un cœur rouge. Mais le temps l'avait presque effacé, recouvert en plus de cela de farine. Sans doute celle utilisée pour préparer les gâteaux.

Roxas cru qu'il allait s'étouffer en reconnaissant l'odieux personnage. Souveraine tyrannique dans son monde, la voici ici réduite au rang de simple cuisinière. La Reine de Cœur du Pays des Merveilles en personne. Alors, dans le livre n'existaient pas seulement les sosies de son entourage, mais aussi ceux des mondes qu'il avait jadis visités ? Et de toutes les personnes possibles et imaginables, il avait forcément fallu que cela tombe sur cette folle amoureuse de têtes coupées ? Roxas n'avait pas réellement un très bon vécu avec cette vieille chouette. Leur seule et unique rencontre l'avait laissé quelque peu… traumatisé. Elle avait tout de même failli le guillotiner à cause d'un chat ! Comment cette affreuse souveraine avait-elle pu se laisser réduire à une simple cuisinière ?

Sans oser ouvrir la bouche, les Rebelles la regardèrent s'approcher vers eux, une lueur de folie dans le fond de ses pupilles ténébreuses. Elle prit sauvagement plusieurs petits plats sur la table, et les tendit tous à Roxas, qui les accepta sans broncher. Pas question de risquer de la contrarier. Si elle possédait les mêmes folies meurtrières, il pourrait ne pas sortir indemne d'un face-à-face contre elle. La Reine de Cœur donna ensuite deux autres plats à Ventus et Kairi, qui se lancèrent un regard d'incompréhension.

« Parfait, dit la grosse dame sèchement. Maintenant, montez-moi ça au buffet. »

Voyant que ses serviteurs ne bougeaient pas, elle fronça les sourcils et haussa le ton :

« Et plus vite que ça ! Allez, j'ai pas toute la soirée à m'occuper de ringards dans votre genre ! »

Craignant les remontrances de la Reine de Cœur, Roxas fut le premier à se diriger vers la porte, bien qu'il ne sût pas réellement où est-ce qu'il se rendait, sa préoccupation première étant d'être le plus possible éloigné de son champ de vision. Sans rien dire, il fut rapidement imité par Kairi et Ventus.

« Une seconde ! » rappela-t-elle une dernière fois.

Roxas sursauta ; il failli en faire tomber les plats ! Le ton de sa voix était tellement sec ! Le jeune garçon se stoppa net, mais n'osa par se retourner pour affronter le regard de la cuisinière. Il lui faisait bien trop peur.

« Les deux jumeaux, revenez me voir après avoir déposé les plats. Je vous réserve une tâche quelque peu… disons spéciale. »

L'affreuse détourna enfin les talons pour se reconcentrer sur ses fourneaux. Roxas profita de l'occasion pour accélérer le pas et fuir le plus vite possible de cette salle. Au plus vite il sera parti, au mieux il se sentira.

« Une mission spéciale ? fit Ven qui marchait tout aussi vite que son camarade. Tu parles ! Pas pour nous.

Elle veut sans doute nous couper la tête » déclara le Maître du Destin, mal à l'aise.

Ils entendirent Kairi pouffer d'un rire amer derrière eux. Ils se retournèrent d'un commun accord pour lui lancer un regard noir mais surtout pour comprendre la nature de ce rire mauvais.

« Quoi ? demanda-t-elle au bout d'un certain temps, gênée que l'on puisse la regarder avec autant d'insistance.

Pourquoi tu rigoles ? » questionna Ventus, sérieux.

L'auburn se stoppa, stupéfaite. Elle arqua un sourcil.

« Attendez, vous ne savez vraiment pas pourquoi je rigole ?

Non, pas du tout. Tu nous expliques ou bien on s'y prend par la force ? proposa Ventus.

Pas besoin d'être violent pour si peu, intervint Roxas pour calmer les ardeurs de son sosie.

Donc vous n'avez jamais… entendu parler de Laulau la Mante ? »

Les deux garçons froncèrent en même temps les sourcils, incertains de comprendre là où leur cheffe voulait en venir. Cette dernière ouvrit de grands yeux étonnés, comme surprise.

« Tu peux être plus précise ? » ordonna presque Ven.

Roxas ne savait pas réellement pourquoi il pensait ça, mais il n'était pas certain de vouloir vraiment en savoir plus sur cette Laulau la Mante.

« Si vous insistez… »

Kairi leur expliqua alors que la grosse cuisinière du château était réputée pour posséder une double vie. La journée, elle menait la vie dure à ses collègues de travail dans les cuisines. Véritable tyrannique qui savait donner des ordres et se faire écouter sous peine de subir son courroux. Torture psychologique ou physique. Tout y passait. Mais une fois le soir venu, elle révélait sa vraie nature. L'affreuse dame se transformait en Laulau la Mante. On racontait qu'elle aimait errer inlassablement dans les ruelles du Domaine Enchanté de la tombée de la nuit jusqu'à l'aurore. Si vous aviez le malheur de croiser son chemin, vous ne ressortiriez jamais indemne de ce terrible affrontement. Les jeunes femmes mourraient dans d'atroces souffrances, bien souvent noyées dans le fleuve coulant tout autour de la forteresse. Mais les plus à plaindre devaient sans doute être les jeunes hommes. Beaux ou laids, Laulau ne faisait aucune différence. Elle aimait surtout ne pas avoir leur consentement. La cuisinière s'amusait beaucoup avec eux, puis les jetait eux aussi à l'eau. Mais dans la mer cette fois-ci. Elle ne voulait pas mélanger filles et garçons.

Un frisson de dégoût et d'horreur parcourut le corps entier de Roxas, qui manqua de peu de faire tomber son plateau. Quelle femme sordide ! Pire que dans son monde !

« Comment tu peux être sûre de ça ? demanda sérieusement Ventus qui ne semblait pas inquiet sur ce que Laulau avait l'intention de lui faire subir.

Des légendes » dit simplement l'auburn en haussant les épaules.

Le Simili de Sora lança un regard derrière lui. Peut-être était-ce à cause de ces histoires stupides, mais il lui avait semblé entendre un rire gras provenant des cuisines. Sans doute que Laulau la Mante réfléchissait à la manière dont elle allait les dévorer. Dans tous les sens du terme.

Il reprit bien rapidement sa marche vers la salle du trône, désireux de fuir le plus loin possible de cette vieille folle. Plus vite il aura déposé ces affreux gâteaux sur le buffet, au mieux il se portera ! De plus, les Rebelles avait une mission de sauvetage à accomplir, bien plus importante que de jouer aux serviteurs d'une cuisinière tyrannique.

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