Kingdom Hearts : Will of Past - Tome 1 : Vivre dans le Passé

Chapitre 11 : Monde Vide - Partie III

4042 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 24/07/2019 11:50

Chapitre 7 – Partie III :

Monde Vide :


Après avoir bandé sa main, Ven demanda à Jaq s'il s'était passé quelque chose de bizarre mis à part la disparation de tous les êtres humains. Ce à quoi il avait répondu négativement. Et cela découragea très fortement Ventus. Il ne voyait clairement pas comment obtenir des informations, maintenant. Il pouvait toujours fouiller le manoir mais le simple fait de se trouver dans cet endroit humide et poussiéreux le décourageait. Mais il se devait de la faire. Pour comprendre ce qu'il était arrivé à Mickey, Cendrillon, ainsi que les autres habitants des mondes.

La souris et lui se séparèrent pour inspecter plus rapidement toutes les pièces du manoir. Le blond devait fouiller l'étage, tandis que son ami inspecterait le rez-de-chaussé. Heureusement pour lui qu'il avait trouvé un ami pour l'aider ! Il n'aurait sans doute pas survécu tout seul, dans cette immense demeure inhabitée depuis des dizaines d'années. De plus, cela l'aurait rapidement découragé de devoir fouiller la maison de fond en comble à lui tout seul ! Le blondinet aurait arrêté ses recherches au bout d'une heure à peine !

Alors qu'il fouillait l'une des chambres – sans doute celle de la Marâtre de Cendrillon au vu de vieilleries innombrables qui ornaient les étagères ainsi que les vieux tableaux poussiéreux et affreusement laids accrochés au mur –, ses pensées convergèrent vers sa meilleure amie, Aqua. Même si elle était passée Maître de la Keyblade depuis longtemps, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour elle. Coincée ainsi dans un livre, avec Roxas et Riku pour seuls alliés. Le sosie de Roxas se demandait également à quelles sortes de danger ils faisaient face, à l'heure actuelle. Sans doute à quelque chose dont même son esprit détraqué ne saurait s'imaginer. Cependant, Ventus savait la magicienne forte et déterminée. Elle devait sans doute faire tout son possible pour trouver un moyen de sortir de cette prison. Roxas et Riku également. Aqua se trouvait en bonne compagnie avec ces deux-là. Ils étaient bons en termes de combat. Ils formeraient sans aucun doute une très bonne équipe ! Du moins, s'ils parvenaient à s'entendre, tous les trois…

Soudain, un léger frisson parcouru le dos de l'adolescent. C'était une sensation étrange, qu'il n'avait pas ressentie depuis des lustres. Une odeur pestilentielle embauma la pièce. Cela puait les Ténèbres.

Ven scruta la pièce d'un œil aiguisé, cherchant la provenance de ce trouble. C'est alors qu'il la vit. Une forme, semblable à celle d'un être humain. Elle se tenait droite, devant lui, face à la porte. Malgré l'absence d'appareils oculaires, cette étrange forme violacée semblait le fixer dans les yeux. Le blond sentit de nouveau un long frisson parcourir tout le long de son échine.

Puis, cette étrange apparition se dissolu, créant un nuage noir de Ténèbres qui passa sous la porte. Sentant qu'il était de son devoir de l'éradiquer, Ventus matérialisa entre ses doigts Brise Légère, et ouvrit la porte à la volée. Une fois dans le couloir, il eut à peine le temps de constater que les Ténèbres venaient de passer sous une autre porte, celle qui menait au grenier plus haut. Puis il comprit. Les Ténèbres que Kairi avait vues en arrivant, c'était cette chose.

D'un pas décidé, le jeune garçon s'élança à sa poursuite. Puisqu'il le tenait en joue, il n'allait pas le laisser filer de sitôt !

Ouvrant la porte à la hâte, Ventus fut étonné de constater que les escaliers en bois, qui menaçaient par ailleurs de s'effondrer à n'importe quel moment, étaient plongé dans un noir profond. Pas par manque de luminosité. Mais plutôt car ils étaient entièrement recouverts de Ténèbres.

Le blondinet fut aspiré à l'intérieur de la pièce par une étrange force attractive, impossible pour lui de lui résister. Il bougeait son corps dans tous les sens pour se défaire de cette soudaine et mystérieuse emprise, mais rien ne semblait faire affaire. Une fois placé au centre de la pièce obscure, la porte derrière lui se referma subitement, étreignant ainsi la dernière trace de Lumière.

Ventus sentait son cœur battre à tout rompre. Là, devant lui, il pouvait apercevoir une paire d'yeux jeunes le dévisager étrangement. Ce regard, comment pouvait-il l'oublier ? Il ne l'avait pas croisé depuis… Peut-être moins d'un an il dirait. Depuis leur dernière bataille à la Nécropole des Keyblade.

Ven matérialisa dans sa paume Brise Légère. L'espace de quelques secondes, sa Keyblade créa de petites étincelles qui lui permit de visualiser légèrement ce qu'il semblait être son adversaire en face de lui. Ses yeux s'écarquillèrent sous l'effroi en constatant qu'il s'agissait d'une forme humaine, dont la silhouette ne lui était pas inconnue. Pas bien grande, de même gabarie que lui, des cheveux en pics. Et ce qu'il s'apparentait le plus à une Keyblade en guise d'arme. Elle était noire, totalement recouverte de Ténèbres.

Cette forme, c'était lui. Son double. Son sosie. Son portrait craché. Mais totalement enveloppé de Ténèbres.

Tout à coup, le Ventus fait d'obscurité leva une paume vers le ciel. Un éclat violacé se créa avant de s'étendre sur toutes les parois de la salle, l'éclairant d'une lumière malsaine par la même occasion.

Ven serra les dents. Affronter son propre reflet. Il n'aurait jamais cru cela possible ! Son double de Ténèbres sembla vouloir attaquer le premier. Il fondit sur lui à la vitesse de la lumière, prêt à l'achever dès le premier coup de Keyblade. Réagissant immédiatement, le blondinet para l'assaut avec sa propre Keyblade. Seulement, la force avec laquelle il s'était projeté sur lui le fit reculer sur plusieurs mètres.

Leurs armes s'entrechoquèrent de nombreuses fois, s'échangeant de violents et rapides coups. Seulement, le Ventus ténébreux semblait gagner de plus en plus de terrain.

Brise Légère et sa sosie démoniaque se rencontrèrent dans un ultime face à face. Chacun usait de la force ses bras pour tenter de déstabiliser l'autre. Ventus perdait beaucoup trop du terrain. Il était sur le point de perdre ce duel.

Tout à coup, son double maléfique plaqua furtivement sa paume contre le visage du blondinet, tout en continuant à pousser contre la Keyblade. Puis sa main commençait à chauffer dangereusement. Un sort de feu ! Il le comprit instantanément !

Ne souhaitant pas se retrouver avec une partie du visage partiellement carbonisé, le jeune garçon abandonna son face à face pour se permettre de reculer et ainsi échapper à l'emprise de son adversaire. Grave erreur. Son dos vint à peine frôler une partie du mur, qu'il se sentit comme attiré vers celui-ci. Quelque chose agrippait ses vêtements, l'empêchant d'effectuer tout mouvement. Il essayait tant bien que mal de se débattre, mais Ven continuait d'être dangereusement attiré vers le mur de Ténèbres. Puis ce fut au tour de ses bras d'être faits prisonniers. Des sortes de filets violacés s'enroulaient autour de ses biceps, tels des ronces ou des chaînes. Le même phénomène se produisit au niveau de ses chevilles. Ventus ne pouvait réellement plus bouger. Et en face de lui, les yeux jaunes de son sosie le regardaient toujours intensément. Celui-ci, comme pour l'achever, avança sa main en direction du jeune garçon, la plaquant une fois de plus sur son visage. Ventus serra les dents. A ce stade, son corps ne faisait déjà plus qu'un avec le mur de Ténèbres. Son double ne créa pas de sort cette fois-ci, mais se contenta plutôt d'enfoncer sa tête dans la paroi. Des filets de Ténèbres commencèrent à apparaître sur ses joues, se rapprochant dangereusement de ses yeux, telles des vaines.

Ven était sur le point de lâcher. Son corps commençait déjà à ne plus lui répondre. Il n'avait plus aucune solution. Il se faisait engloutir par les Ténèbres. Mais il devait encore tenter une dernière chose. Sa dernière chance.

Dans une tentative désespérée, le meilleur ami de Terra et Aqua bougea légèrement les doigts. Ils lui répondaient toujours. Parfait.

Sa Keyblade répondit à son appel. En l'invoquant, cette dernière s'était fichée en plein dans la poitrine de son sosie des Ténèbres. Son double ne semblait pas avoir envisagé cette possibilité. Ce coup unique lui fut fatal. Il se désintégra sur le champ en poussière violette, à la manière d'un Sans-Coeur ou d'un Nescient, ce qui étonna fortement Ventus. D'où pouvaient bien provenir cette nouvelle menace des Ténèbres ?

La dernière chose que Ven vit de cette étrange apparition fut ses pupilles jaunes brillants d'une lueur malsaine le regardant droit dans les yeux.

Les Ténèbres sur les parois se désagrégèrent petit à petit. Ventus fut libéré de sa prison, tombant lourdement sur le sol. Paumes plaquées contre les planches de bois revenues à la normale, le jeune garçon fixait droit devant lui un point invisible, reprenant difficilement sa respiration. Il avait bien cru que cette fois-ci c'était définitivement sa fin ! Quelle chance avait-il eut en invoquant sa Keyblade !

Tout à coup, le blondinet releva la tête, les yeux écarquillés. Il sentait une présence dans ce monde. Une présence qu'il n'avait pas ressentie depuis des années car il la croyait disparue à jamais. Une présence qui expliquerait forcément l'étrange apparition de son sosie ténébreux.

Son côté obscur, l'être créé à partir des Ténèbres de son cœur. C'était lui, la présence, il en était persuadé. Ventus croyait pourtant l'avoir à tout jamais scellé dans son cœur à la Nécropole des Keyblades, lorsqu'il l'avait défait. Se serait-il trompé ?

Une goutte de sueur perla le long de son visage. Pas lui. Il ne devait pas être de retour. Ce n'était tout bonnement pas possible !

Il abandonna toute tentative de trouver une raison rationnelle à ce retour inattendue et se précipita vers la sortie du grenier, voulant vérifier par lui-même s'il était réellement dans ce monde. Il passa par le hall d'entrée et vit que Jaq y était encore, ce qui l'évitait au moins de le chercher pendant des heures.

« Ven-Ven ? Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiéta la souris. Tu as pas l'air bien ! »

Le blond se baissa et lui présenta ses mains, lui permettant d'y monter. Il le déposa ensuite sur épaule et lui déclara qu'ils devaient vite aller en ville.

« Accroche-toi bien, lui conseilla-t-il. Ça risque de remuer ! »

Grâce au lien qui les connectaient entre eux, Ventus réussi rapidement à localiser sa part de Ténèbres. L'adolescent n'espérait qu'une chose : que Lea et Kairi soient sains et saufs. Parce que connaissant l'être des Ténèbres, il n'avait aucun remord à s'en prendre à autrui s'il en avait l'envie.

Grâce à l'aide de la souris, Ven réussit à atteindre rapidement les fortifications de la ville du château.

« Nos chemins se séparent ici, Jaq, annonça l'adolescent, le regard dur.

‑ Quoi ? Mais pourquoi ?

‑ Il a une chose que je dois régler. Et je ne peux pas te mêler à cela. Désolé de t'abandonner maintenant.

‑ Ven-Ven, promet à Jaq d'être prudent d'accord ? »

Ventus lui adressa un large sourire ainsi qu'un pouce en l'air, signe qu'il essaierait de faire de son mieux. Le blond fit apparaître ensuite sa Keyblade et s'élança dans les ruelles, cherchant son côté obscur. Il fouillait chaque recoin, chaque rue, chaque place, espérant le trouver rapidement.

Tout à coup, il entendit un cri venant de la grande place. Il reconnut immédiatement à qui appartenait cette voix. Son corps se figea sur le coup face à l'effroi. Il avait déjà trouvé l'un de ses camarades et s'en prenait à eux ! Ven espérait désormais qu'il n'était pas trop tard, et qu'il n'avait pas provoqué trop de dégâts conséquents !

L'adolescent s'élança à toute vitesse vers l'endroit d'où le cri provenait. Ce qu'il vit le fit immédiatement réagir. Une profonde colère s'empara de son cœur face à la scène qui se déroulait juste devant ses yeux. Kairi, étendue de tout son long sur le sol, visiblement inconsciente, le garçon masqué la menaçant de sa Keyblade de Ténèbres, juste au-dessus du cœur, prêt à la planter.

« Vanitas ! » s'écria de rage Ventus tout en lançant sa Keyblade en direction du garçon au-dessus de son amie tel un Discobole.

Brise Légère frappa violemment la Keyblade de son adversaire et la fit tomber au sol. Le-dit Vanitas se tourna alors vers son interlocuteur. Il se désintéressa totalement de la jeune fille et braqua son regard, ou plutôt sa tête, sur le jeune garçon.

« Ah. Ventus. Je te croyais mort, déclara-t-il enfin.

‑ C'est plutôt moi qui devrais dire ça ! Comment es-tu revenu ?! »

Cette réplique eut pour effet de déclencher un fou-rire artificiel à son côté ténébreux.

« Si tu tiens tant à le savoir, demande à tes amis, répondit-il sur un ton neutre, ce qui contractait avec son rire. Tu sais, Aqua, Riku et Roxas. Ah. J'oubliais. Ils ne sont plus là… Pour t'en dire davantage. »

Il rigola de nouveau puis leva une paume devant lui, ouvrant ainsi un couloir obscur aussi noir que les Ténèbres. Sans un mot de plus, Vanitas s'y engouffra et disparu de ce monde. Ven courut dans sa direction pour le rattraper, mais il était déjà trop tard. Le jeune garçon serra les dents. Impossible ! Pas lui ! Pas cette ordure ! Il avait eut tellement de mal à enfin s'en débarrasser et voilà qu'il ressurgissait, comme ça, sans aucune explication !

Le blond se précipita vers Kairi, toujours inconsciente sur les pavés. Il la releva et la fit s'asseoir près de la fontaine. Ventus prit ensuite son visage entre ses deux mains et tenta de lui parler :

« Kairi ? Kairi tu m'entends… ? Je t'en supplie, ouvre les yeux !… »

Mais la jeune fille ne répondit pas. Ventus serra les dents. Il essaya de l'asperger avec de l'eau, de la secouer dans tous les sens, de l'appeler, mais rien ne semblait y faire affaire. C'était comme si elle refusait de se réveiller. Ou que son cœur avait quitté son corps, ce que Ventus craignait le plus.

« Kairi, je t'en prie… Sora va me tuer s'il t'arrive malheur… »



Lea, après avoir grimpé lentement les escaliers parce que c'était beaucoup trop fatiguant pour lui, arriva dans la salle de bal. A première vue, il n'y avait ici rien de bien intéressant. C'était une immense pièce, éclairée par trois ou quatre lustres en verres accrochés au plafond qui devait faire une bonne dizaine de mètres, voire plus. Un immense tapis rouge séparait la salle en deux parties, menant jusqu'au trône du roi. Sans doute celui de Cendrillon et de son prince désormais. Il y avait également de grands rideaux de velours surmontés de l'emblème du royaume. Et c'était à peu près tout.

Le rouquin s'avança vers le centre de la pièce. Une fois au milieu, il posa ses mains sur ses hanches, regardant tout autour du lui. Rien. Littéralement. C'était le vide total. Sans qu'il ne sache pourquoi, une drôle d'idée lui parvint. La salle résonnait à chaque fois qu'il posait un pied à terre, alors il voulait savoir si…

« HEY ! OH ! IL Y A QUELQU'UN ?! »

Mis à part l'écho de sa propre voix, aucune autre réponse ne lui arriva. Au moins, comme ça, il le savait : personne ne se trouvait dans le château. A moins que cette personne soit sourde.

Lea désespéra. Cette mission l'ennuyait à mourir. Il ne se passait rien. Il n'y avait pas d'action. C'était plat. Même ses entraînements à la Contrée du Départ semblaient énormément plus mouvementés à côté de ça ! L'ancien numéro VIII allait détourner les talons lorsqu'il remarqua quelque chose briller au loin. Le jeune homme plissa les yeux tout en s'approchant de l'objet au sol. Une fois atteint, il examina un peu plus la chose en question. Il s'agissait d'une pantoufle de verre. Mais qu'est-ce qu'elle faisait là ? Il y avait un bal d'organisé lorsque les disparitions avaient eu lieu ? En tout cas, ce soulier indiquait peut-être une potentielle tentative de fuite. Aussi le rouquin décida-t-il de garder la chaussure.

Seulement, au moment où Lea se pencha pour récupérer la pantoufle, le même frisson glacial parcourut de nouveau son échine. Puis il sentit quelque chose lui frôler l'avant-bras. Faisant volte-face, il scruta la pièce d'un œil inquisiteur. Toujours rien. Mais qu'est-ce que tout cela pouvait bien signifier ?!

Perdant patience, le jeune homme invoqua sa Keyblade, dans le cas où une menace potentielle ferait surface. Les lumières de la salle s'éteignirent toutes d'un commun accord, plongeant Lea dans une obscurité la plus totale. Seules les flammes artificielles de Flammes Libératrices créaient un semblant de luminosité.

Plus concentré qu'auparavant, le rouquin balaya la salle d'un œil inquiet. Rien ne lui parut suspect sur le moment. Pensant à un courant d'air qui aurait pu expliquer l'extinction de tous les lustres, Lea envisagea de sortir du château, après avoir récupéré la pantoufle de verre au sol. Il se tourna à peine sur lui-même que quelque chose passa à la vitesse de la lumière devant son visage. En panique, le jeune homme suivit du regard la trajectoire de l'objet volant non identifié. Il remarqua avec surprise, en levant sa Keyblade devant lui, que la chose en question était accrochée sur une colonne qui soutenait le haut plafond de la salle de bal. On aurait dit une sorte de lézard, mais complètement constitué de Ténèbres, ce qui étonna fortement Lea. Comment pouvaient-elles être de retour ?

Le lézard ténébreux leva son regard jaune vitreux dans sa direction. Le rouquin ravala sa salive. Cette chose était immonde et dégoûtante. Ses deux globes oculaires partaient dans tous les sens, ils n'étaient même pas symétriques. De sa bouche s'écoulait une sorte de filet de bave ressemblant étrangement à une régurgitation constituée de Ténèbres.

Tout à coup, sans quand le rouquin n'ait eu le temps de régir, la bête hideuse lui sauta au cou, s'accrochant fermement à son visage. Lea sentit sa salive ténébreuse lui couler sur les joues. Dans un geste désespéré, le jeune homme laissa tomber Flammes Libératrices au sol en tenta de se débarrasser du lézard sur son visage à mains nues. L'attrapant à deux mains, Lea tira de toutes ses forces, épuisant une majeure partie de la force de ses bras pour y parvenir. Seulement, l'affreux était tenace et refusait de le lâcher. Devant trouver impérativement un moyen de le décrocher, Lea parvint tant bien que mal à invoquer sa Keyblade dans sa main droite, alors que celle-ci reposait quelques secondes plus tôt sur le carrelage de la salle de bal. D'un coup sec et parfaitement maîtrisé, il parvint à asséner un coup au lézard. Celui-ci lui fut fatal. Le monstre se désintégra en une poussière violette, à la manière des Sans-Coeurs que Lea connaissaient si bien.

Sur le coup de l'émotion, le jeune homme se laissa tomber au sol. Toutes les lumières se rallumèrent instantanément.

« C'était quoi cette chose ?! » s'écria-t-il, hors de lui.

Mais aucune réponse ne lui parvint. Pas question pour lui de rester une seconde de plus dans ce château s'il était infesté de monstres comme celui-ci ! Autant prévenir Ventus et Kairi de leurs présences ! A trois, ils parviendraient peut-être à les éradiquer.

L'homme à la chevelure de feu ne resta pas plus longtemps dans le château. En plus d'une possible présence de monstres à l'origine inconnue, il ne se voyait pas fouiller toutes les pièces. Cela ne lui servirait sans doute à rien, car jamais il ne trouverait quelque chose d'intéressant l'aidant à comprendre vraiment ce qu'il s'était passé au Palais des Rêves. Mais cette pantoufle indiquait tout de même que les habitants n'avaient pas eu le loisir de pouvoir s'enfuir à temps. Les Ténèbres ont dû les surprendre en plein bal. Possiblement. Ce n'était qu'une théorie. Difficile à dire dans un monde où les caméras de surveillances n'existaient pas…

Lea refit donc tout le chemin en sens inverse jusqu'à arriver sur la place centrale. Son point de départ.

Une fois arrivé, le rouquin fut étonné de déjà y trouver Ventus ainsi que Kairi. Mais cette dernière semblait dormir et Ven l'arrosait avec l'eau s'écoulant de la fontaine. Lea fronça les sourcils Qu'est-ce qu'il se passait ici ?

« J'ai manqué quelque chose » affirma le rouquin en rejoignant ses camarades.

L'homme au regard émeraude s'accroupit en face de l'auburn.

« Vanitas » répondit simplement le sosie de Roxas, sans le regarder, toujours concentré à tenter de ramener leur amie à elle.

Lea fronça les sourcils. Qui ?

« Qui s'est celui-là ? »

Ven soupira. Tout lui raconter serait long. Mais il expliqua tout de même toute l'histoire au rouquin. Sur comment Vanitas avait été créé la première fois grâce aux Ténèbres extirpées de son cœur par Xehanort et sur leur deuxième affrontement à la Nécropole des Keyblade il y a quelques mois.

« Attends, c'est ce type avec le masque ? vérifia Lea.

‑ Exactement.

‑ Mais si tu dis l'avoir affronté avec Sora et Aqua, alors comment se peut-il qu'il soit de retour ? »

Le blond ignorait comment il était revenu à la vie. Aussi se contenta-t-il de baisser honteusement la tête. Puis Ventus se reprit, et il lui raconta également ce qu'il avait dit avant de partir dans un couloir obscur. Lea se contentait de hocher la tête. Il ne savait pas vraiment quoi répondre de toute façon.

Soudain, les deux garçons entendirent la jeune fille tousser légèrement avant d'enfin ouvrir les paupières. Elle regardait tout autour d'elle, visiblement perdue. Puis Kairi se massa l'arrière de la tête, les sourcils froncés de douleur.

« Qu'est-ce qui se passe… ? questionna-t-elle au bout d'un moment.

‑ Tout va bien, lui assura Ventus en lui prenant les mains. Il n'est plus là. Raconte-nous ce qu'il s'est passé… »

L'auburn hocha la tête et expliqua qu'un garçon masqué l'avait attaquée sans aucune raison qu'il ne lui parut valable. Elle dit également qu'il prétendait la connaître mais elle ignorait toujours comment cela pouvait être possible.

« Désolée, fit Kairi en baissant honteusement la tête pour cacher ses yeux emplis de larmes. Je vous suis totalement inutile…

‑ Ne dis pas ça ! s'exclama Lea, mains sur les hanches. Ce type t'a attaquée par derrière ! Il est fourbe, c'est tout. »

La jeune fille fixa un instant le sol. Elle remercia ensuite ses deux amis mais sans les regarder. Elle voulait cacher un maximum ses larmes. Elle qui s'était promise d'être forte…

« Bon. On ferait mieux de retourner au vaisseau, déclara le rouquin. Je pense que nous avons beaucoup à nous dire. »

Le jeune homme leva les yeux vers le château. Il se tenait silencieux dans la nuit. Mais l'énorme horloge en son centre semblait s'être arrêtée. Comme si le temps dans ce monde était mort.

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