A New Dawn - A Miki pseudo-route
Chapitre 3 : Act I : II - Wake up in confusion
2413 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 09/01/2017 01:15
Réveillé en sursaut par cette foutue douleur dans le bras. La sueur me coulait du front, la surprise, et surtout le choc, avaient fait monter rapidement ma fréquence cardiaque. Quatre heures du matin... Sérieusement... Ma respiration étant toujours forte, je cherche avant tout ma bouteille d'eau. Elle devrait être au pied de mon lit, mais je ne la sens pas.
Je me lève finalement, péniblement. Cherchant cette foutue bouteille d'eau. La sentant finalement avec mon pied, je tends mon bras gauche en me baissant pour l'attraper. La calant entre mes jambes, j'attrape surtout mes anti-douleurs. Le toubib pense toujours que ma douleur n'est pas réelle, qu'elle est juste causée par le traumatisme, mais il ne la sent pas. Je prends rapidement une de ces pilules que je fais passer avec de l'eau.
Attendre que ça passe, je dois attendre que ça passe. Ça va passer... ça doit passer. J'attends, ce qui doit être 5 minutes. Putain ça passe pas... Je prends mon bras, enfin ce qu'il en reste, pressant lentement ma main gauche dessus. Passant également ma bouteille d'eau dessus, ce que j'ai de plus froid sous la main... ça se calme légèrement semble-t-il.
Mon rythme cardiaque semble également ralentir. Bordel, pourquoi ça arrive toujours la nuit? Ça a toujours le don de me faire flipper. Mais il est grand temps de dormir, j'ai pas envie d'arriver en retard en cours demain...
...
Le lendemain, ce putain de réveil semble me narguer. Mais faut que je me lève. Arriver en retard à l'école avant la fin de la première semaine, franchement, ça craindrait. Franchement, quel jour on est? Jeudi? Vendredi? L'incident de cette nuit m'a perturbé. Je regarde le calendrier accroché à mon mur : vendredi. Bon, il reste encore cette journée et demain, ça passera vite.
Je me dépêche donc de me préparer, sortant presque en retard du dortoir. J'ai oublié de prendre mon petit-déjeuner, mais c'est pas grave, je me rattraperai à midi. Je cours aussi vite que possible vers le bâtiment principal et montre quatre à quatre par la suite, les marches du hall principal. J'arrive enfin juste avant que tout le monde n'entre en classe. Timing parfait. Mais le fait de n'avoir pas couru depuis si longtemps me rend légèrement essoufflé.
Le cours se passe lentement, bien trop lentement selon moi. Même si je n'aime pas réellement la science, j'essaie de suivre au moins le cours. Ce que, j'ai l'impression, je suis un des seuls à faire. Mais les autres ne semblent pas s'en cacher. J'ai par la suite l'impression que Mutou vient de me poser une question. Ou du moins cherche mon attention, afin de poser sa question.
"Omura, quelle est la précaution à prendre en mélangeant l'acide sulfurique et l'eau?" me demande Mutou, un léger sourire aux lèvres.
"Il faut veiller à verser l'acide dans l'eau, Monsieur, et non l'inverse. Afin de contrôler la création de protons dans l'eau." lui répondis-je, sûr de moi.
"Excellente réponse, Omura."
Il a l'air fier que quelqu'un suive au moins son cours. Mais sourire ne lui va pas, je trouve. Enfin, je n'étais pas en cours pour le voir sourire non plus. Après cette question, le temps passa encore une fois au ralenti. Miki me donna un léger coup de coude et sourit par la suite. Apparemment, ma réponse les aurait sauvé d'autres questions, et c'est ainsi qu'elle semblait me remercier, du moins je crois.
Les autres cours de la matinée se passèrent plus rapidement cela dit. Comme d'habitude. Mais j'avais faim, donc je fus un des premiers à sortir de la salle. Je n'ai qu'une idée en tête : aller à la cafétéria, me prendre un truc à manger et faire autre chose. C'est ce que je fais. Je n'ai d'ailleurs pas trop à attendre dans la queue.
Sortant du bâtiment principal, sandwich à la main, je me demande quoi faire durant le restant de la pause déjeuner. Je me souviens ensuite que tous mes bouquins d'histoire sont chez moi, et que j'ai totalement oublié de demander à ma mère de me les amener le premier jour d'école. Bah, je n'ai qu'à aller à la bibliothèque pour ça.
Je me dirige donc vers cette bibliothèque. En essayant de ne pas me tromper de chemin, ce que j'arrive quasi miraculeusement à faire. Je salue la bibliothécaire en rentrant, ce qu'elle fait presque en se cachant. Timide? Sûrement, mais ce n'est pas grave. Je lui souris et continue ma route. Je me dirige donc vers la section histoire, passant tout d'abord par la section des ouvrages en braille. Il n'y a qu'une seule personne dans cette section. Et pas des moindres. C'est une des filles les plus grandes que j'ai vue.
"J'ai jamais vu autant de livres en braille de toute ma vie. Ça doit représenter une fortune." dis-je, a son intention.
Pathétique. Si j'avais voulu, j'aurais pu sortir quelque chose de plus débile que ça. Les phrases d'approche ne sont pas mon fort. Je note dans ma tête de passer une soirée ou deux à essayer de travailler sur cet aspect. Mais cela ne semble pas la gêner le moins du monde. Au contraire. Un rire léger, presque charmeur se fait entendre.
"Il faut bien. Beaucoup d'étudiants ne peuvent pas lire autrement qu'avec ce genre d'ouvrages" me répond cette fille.
Elle marque cependant une pause, comme pour essayer de se souvenir si elle a déjà entendu ma voix. Si elle ne me regarde pas en face, ce que je ne trouve absolument pas gênant du tout, c'est qu'elle est aveugle. Ma propre bêtise me fait pitié, à la vue de ma phrase d'approche.
"Cependant, je ne crois pas t'avoir déjà croisé ici. Un nouveau peut-être?" lança-t-elle à mon intention.
"Ouais, je viens d'arriver. Je n'étais pas là les deux premières années. Je me présente, Eikichi Omura, enchanté de faire ta connaissance." lui répondis-je, marquant tout de même un arrêt pour choisir mes mots.
"Lilly. Lilly Satou. Et je suis également enchantée. Tu t'intégreras très vite, tu verras." me réponds-elle avec un grand sourire.
"Ouais, je crois que je commence juste à peine à m'y faire... Si tu vois ce que je veux dire..."
Ma propre bêtise me saute encore une nouvelle fois à la figure. Je me désespère tellement que je porte ma main à mon front, dans un bruit sec. Mais au lieu de s'offusquer, un sourire se dessine sur son visage. Elle ne semble vraiment pas le prendre au sérieux. Ce qui est une bonne chose.
"Eh bien, eh bien, tu n'es pas obligé de changer ta façon de parler. Du moins pas avec moi." me réponds Lilly avec un léger rire dans la voix.
"Je crois que cela se voit... J'arrive pas à m'y faire." soupirais-je, presque honteux.
"Cela prendra du temps, mais ça viendra. Tu dois déjà te familiariser avec ton propre problème avant de vouloir gérer ceux des autres. Mais tu constatera que nous sommes très tolérants les uns envers les autres. Personne ne te jugera, et tu seras accepté comme tu es." me dit-elle, toujours avec son sourire charmeur.
"Une sage vision... Je vais devoir travailler sur moi-même. Mais je te remercie de ton conseil, Lilly, sincèrement. Je ne vais donc pas te déranger plus longtemps dans ta recherche."
"Mais tu ne me déranges absolument pas, Eikichi." m'assure-t-elle, les yeux mi-clos.
La sonnerie de reprise des cours coupa cependant net notre conversation. M'excusant auprès d'elle de ne pas pouvoir lui tenir compagnie plus longtemps, je fonce à nouveau en classe. Je reviendrai ce soir pour prendre des livres de toute façon.
...
Le cours d'histoire est un des seuls où je suis réellement attentif. Non seulement car la matière m'intéresse énormément, mais également car le cours est bien fait. Le professeur pose plusieurs questions, et je suis le seul à pouvoir donner les réponses. Certains me sourient en voyant que je les donne, sûrement car ils n'auraient pas pu, ou pour une autre raison, je n'en sais rien.
L'après-midi passe plus rapidement, mais sans que je puisse compter les heures. Il serait sans doute temps d'acheter une montre. J'en portais toujours une au bras droit... Maintenant, je devrais m'habituer à ce que ce soit le bras gauche. Bordel, j'arrive toujours pas à m'y faire. Je retourne donc à la bibliothèque, et je tombe nez à nez avec Lilly qui en sort, m'excusant de lui être presque rentré dedans par mégarde. Elle me sourit, sûrement par politesse.
"Les dames d'abord." lui dis-je, m'inclinant légèrement pour la laisser passer.
"C'est bien aimable à toi, Eikichi. Merci."
Au moins, elle se souvient de mon nom. Sa main cherche tant bien que mal mon épaule, sans doute pour savoir où je me trouve. Je ne peux pas m'empêcher de sourire en voyant cela. C'est comme si toute la finesse et la grâce du monde étaient condensées dans ce mouvement lent. Lent mais tellement gracieux.
Je la laisse passer, lui souhaitant une bonne fin de journée en la voyant partir. Bon, il est temps de se remettre à chercher. Où est-ce que je cherchais cet après-midi?... Ah oui, la section histoire. N'importe quel livre m'irait pour commencer, je dois juste en trouver pour pouvoir lire.
Je trouve mon bonheur dans un livre sur la seconde guerre mondiale, un traitant du règne de Louis XIV et enfin un autre parlant des samouraïs. Je me dirige donc vers le comptoir pour les faire enregistrer, et me dirige ensuite vers le dortoir.
Sur le chemin du retour, l'image de Lilly me revint à l'esprit. Je ne la connais que depuis ce midi, et l'image que j'ai d'elle est entièrement positive. De la retenue, de la grâce, de la gentillesse... Est-elle souvent seule à la bibliothèque? Je ne pense pas. Mais cela reste à vérifier après tout.
Une fois dans ma chambre, je pose mes livres sur mon bureau. Je ne lirai pas ce soir, mais au moins j'ai de quoi voir venir pour le moment. Je dois d'abord m'acheter à manger. Bon, encore une fois, je vais aller à la cafétéria. Pas le choix. J'irai m'acheter à manger la semaine prochaine en ville.
...
En arrivant devant le bâtiment, je la reconnais. Comment pourrait-on la confondre avec quelqu'un d'autre? Miki est là, alors que je ne l'avais pas vue les autres soirs. Bon, elle a sûrement ses raisons après tout et ça ne me regarde pas. Je me dirige vers elle, sourire aux lèvres. Sourire qu'elle me rend d'ailleurs.
"Miki Miura, rien que ça. Si je m'attendais à te voir ici, à cette heure?" lançais-je en direction de Miki.
"Faut bien manger de temps en temps. J'irai faire mes courses plus tard. On doit avoir eu la même idée, non?" me réponds-elle, un rire dans la voix.
"Bah, pour te dire la vérité, ouais. Je compte m'acheter moi même à manger d'ici la semaine prochaine." Ma réponse était honnête, je comptais vraiment m'acheter à manger seul.
"On est sur la même longueur d'onde niveau bouffe alors. D'ailleurs, viens manger avec moi si t'es tout seul." me dit-elle, me lançant une invitation à peine dissimulée.
"Avec joie."
Nous n'avons pas tellement de temps à attendre dans la file d'attente. Comme d'habitude cela dit, à chaque fois que je viens ici, l'attente n'est pas longue. Et encore une fois, je ne suis clairement pas original dans le choix de mon plat. Du riz et des légumes. Je ne fais absolument pas attention à ce qu'elle prend, d'ailleurs.
Je passe devant, cherchant une table. Nous nous asseyons sur une table pour quatre, mais personne ne vient nous rejoindre. Durant la première moitié du repas, personne ne dit un mot, mais je suis ensuite le premier à rompre le silence, une question me trottant dans la tête depuis le début de la semaine.
"Hey, Miki? Vous avez un club d'athlétisme ou quelque chose du genre?" Ma demande est directe, pleine d'espérance.
"Ouais bien sûr. Tu veux nous rejoindre, c'est ça?" me réponds-elle, ayant l'air d'espérer une réponse positive.
"Ouais je crois que ça serait une bonne chose. Ça fait deux mois que j'ai pas couru d'ailleurs." J'acquiesçais d'un signe de tête en lui répondant.
Elle semble ne pas comprendre pourquoi. J'agite ce qui reste de mon bras droit, en souriant quelque peu, et la compréhension illumine enfin son visage. Je lui explique que j'ai passé tout ce temps à l'hôpital, ne comprenant moi-même pas pourquoi j'y étais resté tant de temps.
"Oh. Donc ouais, on a un club d'athlétisme. L'entraînement est prévu l'après-midi la plupart du temps, mais tu peux courir le matin aussi, c'est comme tu veux." m'assure-t-elle, un sourire aux lèvres.
"Ouais, je crois définitivement que je vais intégrer le club. Courir le matin déjà va me remettre en forme. J'en ai grandement besoin. J'espère juste ne pas avoir beaucoup perdu la main." lançais-je, presque dans le vide.
"On verra ça lundi matin alors."
Un sourire narquois se dessine sur son visage, mais je relèverai le défi. Je ne laisserai personne me battre sur mon propre terrain. Nous finissons ensuite notre repas, et nous nous dirigeons ensuite vers les dortoirs, où je lui souhaite ensuite une bonne nuit.
Donc, j'ai une course lundi matin. Avec Miki. Rien que ça. J'ai tout le week-end pour me préparer physiquement, et mentalement. Il sera hors de question de flancher devant elle. Je n'ai clairement pas envie de perdre la face devant une fille au bout d'une semaine de cours.
Me jetant au lit, j'éteins la lampe de ma table de nuit. Le plafond devenant de plus en plus noir au fil du temps, je me demande si je suis toujours capable de courir autant qu'avant. Sûrement pas, mais ça devrait revenir au bout d'un mois. Ça devra revenir. Je ferme les yeux et laisse ensuite les ténèbres me tirer lentement vers le sommeil.