Les Adieux d'une Sorcière

Chapitre 11 : Tu vas t'en souvenir

3336 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 30/04/2020 03:46

Après que ma vieille mère eut mangé et alla se coucher, elle me montra une estampe de Shitchika Yasuri qu’elle avait gardé précieusement pendant des années. C’était une affiche de hors la loi, je fus surprise à quel point il était beau. Elle en parlait avec une certaine ardeur dans sa voix, je pense qu’au font maman aimait toujours cet homme. Je trouvais son amour sincère et profond, teinté d’un peu de nostalgie, j’estimais d’une grande beauté cet amour qu'elle portait à cet homme malgré toutes les années qui les séparent.


Je me souviens que ma mère, quand j’étais petite, avait souvent quelques compagnons, mais ça ne c’était jamais soldé par un mariage, j’ignore pourquoi ça ne se faisais pas. Je me souviens d’avoir essayé de nombreuse fois de consoler ma mère qui pleurait sans doute à cause d’une rupture. Je pense qu'en réalité elle n’a jamais pu oublier Shitchika Yasuri.


Au matin, ma mère c'est levée avant moi ! Elle fumait sur le balcon du salon, je lui apporte le petit déjeuné et on commence à manger. Sans que j’ai à lui demander elle continue son récit :



***

 - Mon premier voyage à leurs côtés était pour rejoindre Nagano afin de partir à la pêche aux renseignements pour connaître la localisation d’un autre sabre Muramasa. Hitei était quelqu’un de narcissique, mais gentille avec moi, elle m’avait demandé :


 - Tu n’as jamais voyagé, j’espère que tu n’as pas trop mal au pied ? 


Ravie de la délicatesse de cette question, je répondais négativement. Pendant les petites pauses que l'on faisait pour manger j’en profiter pour fumer. Quand on dormait à la belle étoile on essayait de trouver un endroit plat non loin d’une rivière, à l’abri du vent. Je dormais avec Hitei généralement, on se baignait à tour de rôle dans la rivière, pour tous te dire je me cachais au maximum. On était réveillés par les premiers rayons du soleil et on repartait toujours dans la direction de Nagano. Sur la route on croisait d’autre voyageurs, avec des charrettes, des vagabonds, et des marchants itinérants.



En marchant on apprenait à faire connaissance, je l’ai interrogé:


« - Et vous n’avez pas peur de moi ? »


Hitei c’était mise à rire :

« - Pfff tu sais, si on prenait tout ce que les gens disent pour argent comptant ont aurait jamais fini ! Tu sais te battre, soigner les gens et peut être plus, tout cela nous sera très utile dans notre quête je pense. »


« - Je dois vous avouer que je ne sais pas trop ce que c’est une sorcière, ni les talents que peuvent développer ce genre d’individu. » Déclarais Shitchika embarrassé.


Je m’expliquais un peu gênée :

« - Comme le disais Hitei on peut, soigner les gens mais on est libre de faire le bien ou le mal si l'on veut. Pour ma part je fais beaucoup de magie noire… je peux envouter des humains, des animaux et des objets, prendre temporairement l’apparence de quelqu’un ou d’un animal, je peux les posséder, et les maudire . Faire des potions, des charmes et de la protection, le maniement de marteau est un talent que je me suis rajouté et pour finir je peux aussi lire dans les pensées. »


Hitei était totalement épatée par les talents que j’énumérais :


« - ça veut dire que tu peux lire dans mes pensées là ? C’est génial ! Selon les dire de mon père, il me semble que les gens dotés de sensibilité magique peuvent aussi voir l’avenir est-ce que c’est vrai ? »


Shitchika commençait à prendre ces distances.


J’hésitais un moment puis lui répondis :


« - C’est vrai, mais je ne vois que le passé et le futur proche par bribes. »


Hitei enroula son bras autour de mes épaules avec enthousiasme :


« - C’est formidable ça ! Comme mon père ! Je le savais Shitchika, mon petit don ne m’avait pas mentit ! C’est quelqu’un de formidable ! »


Shitchika se moqua d’Hitei :


« - A côté du nombre incalculable de fois où tu t'es trompée ! »


Curieuse je demandais à Hitei :


« - Qui était ton père Hitei ? »


Je sentis un gros malaise s’installer entre Hitei et Shitchika, je savais que cette question était indiscrète mais Hitei me répondit :


« - C’était Kiki Shikizaki, il était connu dans tout le Japon en tant que forgeron mais en réalité c’était un voyant. Je n'ai hérité que d’une d’infime partie de son don. » Puis elle pointa de son doigt délicat Shitchika en déclarant :


« - Tu as devant toi, le treizième sabre parfait de Shikizaki. »


« - Le kyoto-ryu ? » demandais-je.


Hitei acquiesça avec un signe de tête, je me mis à penser que quand je l’ai espionné je pensais mettre fais des idées mais non, Shitchika avait bien été élevé comme une arme. La première fois que je l’avais vu, je me souvenus que j’avais ressenti qu’il n’était pas un homme comme les autres ainsi qu'une grande tristesse suite à un événement passé auqeul Hitei était liée d'une manière au d'une autre. Je n’arrivais pas à lire dans ses pensées et souvenirs, il m’intriguait de plus en plus. Sur le chemin je lui ais également prévenu que je risquais de ne pas rentrer dans certain village, à cause de la crainte et de la superstition de certain. 


Quand on atteignit la ville de Nagano, nous fûmes mêlés à la foule et la chaleur étouffante et poussiéreuse de la ville. On se rendit dans une auberge afin de prendre une chambre pour une ou plusieurs nuitées. Sur notre passage on nous regardait assez bizarrement après tout on ne voyait pas mon visage sous mon grand chapeau voilé de noir. Shitchika et Hitei paraissaient indifférents au regard des habitants.

Puis Hitei m’expliqua que l'on allait se mettre à pied d’œuvre :


« - Pour connaitre la prochaine destination, savoir où est exactement le prochain sabre j’ai un indic pas loin, dans le quartier voisin. »


Le quartier en question était un quartier très mal famé, j’entendais les soupirs des bordels environnent. Comme on était en plein soleil de midi, le quartier était partiellement calme. J’avais décidé de rester sur mes gardes, pour protéger Hitei qui ne savait pas très se battre. On s’engouffra dans une vieille auberge miteuse qui sentais le moisi, Shitchika et moi suivions Hitei dans la grande salle qui servait de bar. On prit place sur un banc, toujours sur mes gardes je cherchais si quelque chose clochait. Je devinais que l’indicateur d’Hitei était quelqu’un d’important, je croisais le regard d’un de ses gardes du corps. L’odeur de l’alcool, la poussière, la chaleur, rendait l’atmosphère vraiment étouffante. Shitchika paraissait impassible mais dans le fond je sentais qu’il était lui aussi sur ses gardes, tandis qu’Hitei patientait tranquillement en balançant alternativement ces deux jambes comme une enfant. A ce moment-là en sentant les trépidations énervantes que faisait Hitei avec ses jambes, je me demandais vraiment si elle était folle ou bien inconsciente ?


D’un coup un homme s’assit mollement sur le banc, les vibrations de son assise brutale avait fait frémir les bouteilles et les verres vides. Il se gratta le nez puis s’accouda sur la table en s’approchant d’Hitei. Avec dégoût, je me demandais es que ce sac à vin sera l’indic d’Hitei ? Je prêtai l’oreille sur leur conversation :


« - Alors tu as réussi à Ono ? » demandait -il.


« - Ouais » répondait sèchement Hitei à son indic.


Visiblement satisfait l’homme sourit puis me dévisagea :


« - Tu vois ? Je ne t’ai pas mentis. Je vois que tu nous a ramené quelqu’un de là-bas ! »


« - Ce n’est pas la question. » murmura Shitchika entre ses dents.


Irrité l’indicateur se plaigit :


« - Roh ! C’est bon ! Quel rabat joie celui-là ! Je vais vous dire où il est l’autre sabre maudit ! »


« - Moins fort ! » dis-je irritée par la nonchalance de ce sac à vin.


Surpris il se baissa en nous faisant signe d’approcher, puis il chuchota :


 - A Matsumoto, vous trouverai un des seigneurs local particulièrement violent. 


J’eus un haut le cœur en sentant ses émanations de saké mélangé avec je ne sais quelle piquette qu’il avait bu, cette homme sentait la transpiration, l’alcool, l’excès d’amour et la chaleur n’arrangeait ça en rien. Sans dire un mot Hitei posa une bourse en cuir assez grasse en face de lui et Hitei et Shitchika se lèveraient du banc. Je les suivi, l’homme m’adressa ces paroles :


« - Des gens charmants à Ono ! Jeune femme prête moi ta jolie main que je finisse les présentations. »


Dégoûtée par si peu de retenue, j’obtempérais en jubilant d’avance de sa réaction, j’ôtais mon gant, découvrant ma main blafarde pleine d’escarres noires que je posa sur sa main poisseuse en ricanant :


« - Tu vas t ‘en souvenir... »


Non dégoutté mais surpris, il l’examinait avec attention puis lâcha avec un sourire malicieux :


« - Une sorcière donc… les gens disait vrai. Tu me serais bien utile dans les maisons de passe. »


Je tirais ma main d’un coup sec de la sienne pour la remettre dans mon gant :


« - Certainement pas en tant que prostituée. »


« Bien plus pratique que ça rassure toi... » murmurait-il en souriant.


Je partis de l’Auberge pour rejoindre Shitchika et Hitei qui m’attendaient à la sortie. Hitei me demanda :


« - Quesqu’il te voulait ? »

« - Il me proposait des services occultes à honorer. » répondis-je nonchalamment.


Hitei est Shitchika avaient compris à quoi je faisais référence, on profita de l’après-midi pour faire les préparatifs du voyage vers Matsumoto, on passa une dernière nuit à Nagano.


Yatsuba m’avais appris qu’on demandait des sorcières pour toutes sortes de tâches ingrates que même des hommes de main ne voulaient pas faire, ensorceler, posséder, prophétiser, espionner quand c’était trop risqué ou tendu. Moyennant finance ou toute autre chose qui pouvait se monnayer sur un humain même s’il n’avait rien, dans le pire des cas on pouvait prendre la vie du client ou son âme. Toutes les demandes en rapport avec les désirs humain son très dur à accomplir, ça demande du temps et beaucoup d’énergie.


Dans le cas du sac à vin qui me parlait de la maison de passe, c’était sûrement pour faire avorter des gagneuses. Une tache vraiment trop ingrate que je détestais par-dessus tout. Surtout si la femme enceinte n’était pas d’accord, généralement je payais ce qu’elle devait à sa maison pour la libérer de l’emprise du bordel afin qu’elle puisse continuer sa grossesse tranquille loin de ceux qui l’abusaient. Je n’étais pas dépensière et de tout ce que je gagnais je ne dépensais presque rien.


Au soir, à Nagano, je fumais paisiblement assise sur les tatamis, j’avais ouvert la fenêtre pour ne pas enfumer la pièce, Shitchika était assis non loin de moi en me regardant d’un air inexpressif. Son regard insistant se perdait sur moi, une gêne arriva, qui me fit rougir. Shitchika rompu le silence :


« - Tu sais ? On est entre nous, tu peux enlever ton masque... »


Encore plus gênée je cherchais mes mots :


« - Euh…. Je suis... ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. »


« - ça te gênerais moins pour fumer, et puis tu dois avoir chaud là-dessous. Enlève-le. » me priait-il en souriant comme pour me donner confiance.


Sentant son insistance très embarrassante, sans y croire, je m’exécutais. Je sais ce qu’il pensait, le poison du sabre m’avait rendue vraiment dure à regarder. Même pour des gens qui me voyais presque tous les jours. Je sursautais que j’entendis Shitchika se rapprocher de moi, curieux il tira sur la baguette qui tenait mes cheveux. Mon chignon de long cheveux tomba mollement dans un son sourd sur les tatamis.

Shitchika dispersait en silence mes cheveux, en les prenant et les lâchant verticalement. En essayant de comprendre ce comportement étrange, je continuais à rougir la braise de ma pipe.


Quelques instants après je sursauta violemment quand j’entendis Shitchika en train de humer le bout de mes cheveux. Heurtée par l’excé de familiarité dont il avait fait preuve je lui demandais :


« - Mais quesque tu fais ? Lâche mes cheveux ! »


D’un seul coup la porte coulissante s’ouvrit, c’était Hitei qui revenait de son bain encore enroulée dans des serviettes. Elle avait haussé un sourcil d’étonnement dû à l’étrange spectacle qu’elle venait de voir, elle déclara d’un ton nonchalant :


« - Oh Setsu ! Ne t’en fais pas, il a été élevé comme un sabre sur une île perdue ! Une autre femme a contribué à son étrange « éducation » mais si Shitchika fait ceci c’est qu’il peine à te reconnaître. Donc, il cherche à mémoriser ton odeur, la texture de ta peau. Moi aussi au début il m’a fait ça, mais n’y prête pas attention, ça lui prendra une semaine voire un peu moins. Bon je file m’habiller. »


Comme prise au piège en face du comportement très étrange de Shitchika et les explications d’Hitei, je cherchais désespérément à retenir Hitei :


« - Euh… Euh Hitei ? » balbutiais-je rouge de gêne.


Mais elle disparaissait aussi vite qu’elle était apparue. Prise au piège je me retrouvais de nouveaux seule avec lui, je serrais les dents au fur et à mesure qu’il humait mes cheveux. Je sentais qu’il s’enroulait dedans, j’ensorccela mes cheveux pour espérer le ligoter. Shitchika protesta en ricanant :


« - Et bien et bien ! Calme-toi je ne vais pas te faire de mal ! »


Étonnée par sa force, j’en restais désemparée, son comportement était trop étrange pour moi, je me souviens que mon père osait me faire ça en me murmurant que je sentais bon. Mais de la part d'un autre homme qur je ne connaissais pas très bien, c’était trop gênant. Shitchika me regardait droit dans les yeux, sentant que ses intentions était bonnes je relâchais la prise de force de mes cheveux ensorcelés.


Je me tournais et continua à fumer, en essayant de me détendre du mieux que je pouvais, j’essayais de ne pas y prêter attention comme faisais Hitei. Mais je sursautais quand je sentis qu'il se plaçait derrière moi, pour porter son nez sur mes cheveux au-dessus de mon oreille gauche. Shitchika avait posé sa grande main sur ma hanche, mon cœur battait très fort j’essayais de me calmer au plus vite. De son autre main il avait laissé partiellement fait tomber l’épaule gauche de mon kimono, je sentis qu’il c’était arrêté un moment sans doute pour regarder la vilaine cicatrice que m’avait laissé le sabre. J’avais un trou noir de jais sur la peau le pourtour était vascularisé de veines qui ressortaient teintées de noir. Attristée de me faire découvrir ainsi, j’en souffla ma fumée avec mélancolie.


Ensuite Shitchika porta son nez et le rebord de ses lèvres sur la peau blanche de mon épaule en remontant dans le creux de mon oreille. Incommodée par l’érotisme de son geste, je mettais raidis aussi inflexible que du métal.

Shitchika avait soupiré lascivement en posant son menton sur mon épaule tout en me tirant contre lui.

Je sentais le torse de Shitchika derrière mon dos, il me serrait dans ses bras, incrédule sur ce qui m’arrivait je ne bougeais plus.


« - Détend toi... » me murmurait Shitchika.


Facile à dire ! Pour moi c’était ma première expérience érotique, mon corps n’avait connus que la violence depuis plusieurs années et c’était la première fois que j’avais ressentis ça avec un homme. Il resta un moment comme ça avec moi, je sentais la chaleur de son corps à travers mon dos. Puis il partit comme si de rien n’était.


Dans ma tête tout un tas de questions se bousculaient : Il fait ça uniquement avec moi et Hitei en privé ? Pourtant il y a d’autre moyen plus distant « de faire connaissance », surtout que j’estimais que je n’avais pas à recevoir ce type de traitement puisque je savais que personne au monde ne m’aurait trouvé belle d’aucune façon que ce soit.

Je l’avais bien vu au village, avec des jeunes hommes dont j’étais amoureuse quand j’étais adolescente, ils me jetaient des pierres parce que j’étais devenue la méchante sorcière répondant au nom de Gaara. Avec cette apparence qui n’étais pas la mienne ce n’étais pas la peine d’espérer quoi que ce soit. J’étais résignée à n'avoir que des relations à sens unique. »


Pendant que ma mère me raconte sa première expérience érotique avec un homme elle en rougit encore, je lui fais à manger puis je la laisse faire la sieste. C’est vrai que quand j’ai ressenti mes premiers émois érotiques avec mon mari j’étais un peu dans le même état qu’elle. Je ne savais pas ce qui se passait dans mon corps secoué par le doux contact de l’autre. Je pense que le choc a dû être encore plus violent puisque que maman n’avait connu que la violence auparavant. Un peu avant le réveil de maman, je remet un peu d’ordre dans la maison ; je m’occupe d’ouvrir la fenêtre de sa chambre. Je fais du thé et je lui apporte en attendant qu’elle se réveille.

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