Je veux qu\'elle vive
Son corps n'avait plus de couleurs, il était à présent blême et contrasté grandement avec nos corps, vivants et colorés.
J'aimerai lui donner mon air, lui donner les battements de mon cœur, ma pression artérielle, mes cellules saines, lui redonner la vie. Une vie sans maladie, sans peur de mourir, une vie où elle puisse manger, boire, parler, chuchoter, sauter, danser, créer, crier, fonder, chanter, mentir, rire...
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-Une vie pour qu'elle puisse vivre-
Tessa a toujours vécut avec sa maladie...Je l'aime tellement, et j'aimerai plus que tout qu'elle revive...Qu'elle vive une vie sans cancer et sans la mort sur son dos.
Mais à présent, elle est là, étalée sur son lit, blanche, livide, comme endormi sur sa couverture multicolore. Tristement joyeuse.
Je ne m'étais pas rendu compte que des larmes roulaient sur mes joues.
Tessa n'était plus.
Et je ne voulais plus être.
Cal me regarda et dans un sanglot étouffé me dit:
« - Elle est pas partie hein?... Elle... Elle... Elle va revenir?.... Adam fait la revenir... »
L'ambiance dans la chambre de Tessa était macabre et étouffante.
Son cadavre, là, sur le lit, ses parents isolés dans leurs tristesse égoïste, laissant sur mes genoux Cal apeuré et choqué de voir sa grande sœur ainsi.
Soudainement, la colère m'envahit. Mon cerveau était embrouillé et je ne réfléchissais même plus à ce que je disais ou faisais.
Je me leva et hurla:
« - Mais ne restaient pas là! Comment pouvez-vous... Restez-là et laissez Cal dans ce flou?! Il a encore bien plus peur que vous!!! Elle... Elle peux pas partir!! ELLE NE PEUX PAS!!! Je l'aime moi! Je t'aime Tessa! Je ne veux pas... Ne me laisse pas... »
Ma voix se brisa en un sanglot et sans avoir le temps de la réflexion, je pris ma voiture et me rendis chez Zoé.
Arrivais à son appartement, je m'effondrais sur le parking. Mes jambes, mon corps, mon cœur et mon âme ne me tenaient plus. La vérité venait de me tuer. J'avais perdu l'amour de ma vie.
Vie.
Dire ce mot me semblait égoïste... J'ai une vie moi... Mais elle non...
C'était sa vie... Et cette... Malédiction... Cette maudite maladie... A enlevé ce qu'un humain à de plus précieux au monde...
Une heure et demie étais passée lorsque je me suis relevé, la tête douloureuse et les yeux brulants d'avoir pleuré. Des tas de questions et de pensées confuses se cognaient dans ma tête.
Je frappais à la porte faiblement. Mon corps était comme vidé de toute énergie. Zoé m'ouvrit la porte, vêtue de la robe pour femme enceinte que Tessa lui avait avait offerte, elle mettais ses yeux en valeur et c'est ce qu'elle voulait. Son ventre renfermant la vie depuis maintenant 8 mois.
« - Adam?! Mais que fais tu ici?..
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Elle... Elle est...mor.. Ma voix se brisa en larme mais les quelques mots que j'avais prononcé avait suffit à Zoé.
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Non... Non pas si près... Chuchota-t-elle. »
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Elle s'effondra sur le tapis d'entrée qui scandait '' BIENVENUE '' avec un petit chat noir. Je l'aidais à la relever puis l'entraina sur le canapé qu'elle avait choisi avec Tessa et dont elle était si fière.
« - Je suis la pire meilleure amie du monde... Adam... C'était la fin et moi je l'ai ignoré, ne pensant qu'à mes problèmes et la convaincant que c'était une mauvaise idée de sortir avec toi... Je... Mon Dieu... Mais...
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Ne dis pas ca, la rassurai-je, tu l'as rendue heureuse en gardant le bébé, vous avez passé un peu de temps ensemble c'est 6 derniers mois, elle aimait te voir enceinte, te voir fonder et créer quelque chose qu'elle ne pourrait pas...
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Réaliser...
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Ne t'en veux pas Zoé...
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Reste... Tu veux?... Je ne veux pas être seule... Le canapé fait clic-clac..
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D'accord.. »
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Après avoir appelé ma mère, j'ai préparé à manger avec Zoé puis nous avons parler de Tessa, notre Tessa... Elle la connaissait depuis plus longtemps que moi et avait bien plus d'anecdotes à son sujet . Nous passions des rires aux larmes et des bons aux mauvais souvenirs. Nos paroles la refaisait vivre. J'avais même l'impression de la voir allonger sur le canapé, de l'entendre.
Nous avons très peu mangé, la fatigue d'avoir pleurés et de la triste disparition nous avaient gagné. Zoé alla dans sa chambre et moi je m'allongeais sur le canapé-lit recouvert d'un plaid blanc.
Mes pensées, malgré ma grande fatigue ne cessaient pas de me tourmenter...
Tessa me manquait depuis déjà deux mois... Lorsque mes mains lui étaient douloureuses et qu'elle n'avait plus la parole. J'aimais entendre sa voix me dire qu'elle m'aimait, de rester, qu'elle avait envie de moi...
Même s'il elle n'était presque plus, elle nous entendait toujours, elle était comme dans un mutisme entre la mort et la vie. Mais la vie la repoussait, comme un ange devenue démon aider par la maladie.
Je ne savais exprimé ce que je ressentais. Le temps s'était comme arrêté, mon cœur avait cessé de battre et il me manquait de l'air.
Je n'avais pas mit beaucoup de temps a tomber amoureux d'elle et je savais que cela me ferai souffrir... Je l'avais repoussé tout d'abord... Sachant que tôt ou tard nous souffriront tout les deux.. Puis l'amour que j'éprouvais pour elle grandissait et rien qu'à l'idée d'éviter son regard, de ne pas la prendre dans mes bras, de ne pas l'embrassé me rendait fou.
Je croyais que nous serions deux à souffrir, mais en réalité, là où elle est, elle ne souffre plus et maintenant, moi, Zoé, Cal, sa famille nous sommes seul face à ce manque. Le manque de sa présence.
Le lendemain matin, je partis la fatigue encore plus présente qu'hier. Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. Je retournais chez moi lorsque mon portable vibra.
TESSA <3
Mon cœur s'accéléra et en quelques instants j'avais oublié qu'elle n'étais plus là. La réalité arriva comme une claque,lorsque je décrocha et que j'entendis la voix du père de Tessa.
« - Allo?
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Bonjour Adam.
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Oh! Bonjour Monsieur. Excusa moi pour hier aprés-m...
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Ne t'excuse pas, me coupa-t-il, tu avais raison et tu nous a fait réagir...
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Oh...
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Je t'appelle pour te demander de passer à la maison, nous faisons un repas parce que nous avons trouver des lettres de Tessa et nous préférions... Que... Enfin... Les lire tous ensemble...
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Trés...Très bien, j'arrive dans quelque minutes!
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Merci »
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Il raccrocha. Mon cœur battait toujours la chamade. Tais-toi mon cœur... Je ne veux plus que tu battes, je ne veux plus t'entendre, tu es la vie qu'elle n'a plus et je déteste l'entendre en moi...