Souhait exaucé ou punition ?

Chapitre 1 : Souhait exaucé ou punition ?

Chapitre final

3726 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 14/09/2024 16:53

Cette fanfiction participe au Défi d’écriture du forum Fanfictions.fr, La Boucle temporelle, un jour sans fin (septembre à octobre 2024) en seconde chance



Souhait exaucé ou punition ?



Par une belle journée ensoleillée, dans son immense palais, Ivan IV de Russie, un grand et élégant homme assis sur son siège en or richement orné, promenait son regard sévère à droite et à gauche, balayant les murs unis du salon et la table basse plaquée or, avant de revêtir son manteau de satin aux arabesques complexes dorées, réfléchissant au meilleur moyen d’unifier la Russie. Mais une autre idée envahissait ses pensées, il était aussi très angoissé et préoccupé de l’état de santé d’Anastasia qui s’était détérioré depuis quelques jours. Se levant du siège pour se diriger à petit pas vers la chambre de son épouse alitée, laissant son manteau lui retomber mollement autour des épaules, il nota les mêmes icônes qui trônaient à intervalles réguliers sur les murs blancs. En passant près d’elles, il se signa scrupuleusement priant pour le rétablissement de sa douce et chère épouse, la femme qu’il aimait le plus en qui il avait le plus confiance. Auprès d’elle, il ne sentait jamais seul, il avait un soutien inconditionnel, quelqu’un qui comprenait son idéal. Une fois qu’il se signa, il porta instinctivement sa main droite porteuse de nombreuses bagues et de son alliance à la croix orthodoxe qui pendait au creux de sa poitrine, retenue par un immense collier d’or, adressant une muette prière désespérée à Dieu et au Christ.


Sur son chemin, il ne rencontra qu’un serviteur empressé qui s’inclina respectueusement et s’éclipsa rapidement. Le tsar rentra discrètement dans la chambre, une immense pièce aux grandes fenêtres desquelles aucune lumière solaire ne parvenaient à filtrer les lourds stores de lin; chambre éclairée par des chandelles et des candélabres dorés et argentés disposés un peu partout dans la pièce, lui donnant un air accueillant et bienveillant. Au centre de la chambre trônait un grand lit à baldaquin dans lequel son épouse était allongée, yeux fermés, son voile d’une blancheur virginale reposait sagement sur son front, cachant ses cheveux, seule sa poitrine qui se soulevait à intervalles réguliers témoignait d’un signe de vie. À peine franchit-il le seuil qu’il tomba nez-à-nez avec sa tante, Efrossinïa. Cette dernière, une corpulente femme vêtue d’une ample robe bleu nuit richement brodée, portant un sage voile de même couleur sur la tête fut tout aussi surprise de le rencontrer si tôt. Elle camoufla rapidement sa surprise et dissimula son regard mécontent en quelques secondes. Mais l’expression n’échappa pas au tsar qui ne comprenait guère la réaction. D’un pas encore plus lent pour son âge, elle s’approcha du tsar, s’inclinant respectueusement devant lui.

— Ivan Vassiliévitch, mon cher neveu, affirma-t-elle, je constate que l'état de santé de votre épouse est meilleur que la veille. 

Et elle se retira de la chambre, laissant le tsar perplexe. 


S'approchant au chevet de son épouse, mine inquiète, traits tendus, ses yeux bruns agrandis d’angoisse pour la tsarine qui était au lit depuis quelques jours déjà, il affirma de sa voix mélodieuse et puissante : 

— Anastasia Romanovna, tsarine par alliance, vous savez que vous êtes mon seul appui en ce monde… Autrement je serais seul… Absolument seul parmi les hommes… Au moins j’ai Dieu qui me soutient dans ma mission sacrée d’unifier notre grand et noble pays, la Russie ! Que Dieu vous prenne en pitié, Anastasia Romanovna, et vous accorde un prompt rétablissement ! Je ne veux surtout pas vous perdre, mais je suis conscient que je ne peux rien contre la volonté divine. Ensemble, ma chère, nous élèverons la Russie pour devenir un État puissant, craint et respecté…

Il se pencha à quelques millimètres de son visage, traits tendus, lui murmura : 

— … Je ne veux point vous perdre… Je ne veux point que vous mouriez avant l’heure !

Soudain, les yeux sombres de la tsarine qui étaient mi-clos jusqu’à maintenant s’ouvrirent d’étonnement, lueur de surprise en eux, agitant son bras droit pour enlacer celui de son mari, elle lui répliqua de sa douce voix féminine et harmonieuse, voix qui agissait toujours comme un baume pour son mari : 

— Ivan IV Vassiliévitch, que dites-vous ! Je comprends votre méfiance envers les boyards et votre idéal. Idéal que j’approuve, par ailleurs, mais il ne faut pas discerner des ennemis partout !

La phrase d’Anastasia eut pour effet de calmer temporairement l’angoisse dans la poitrine de son mari. Celui-ci lui sourit faiblement. Se relevant, il s’éloigna un peu du lit, priant brièvement le Seigneur Dieu.


Un bruit de pas feutré s’entendit, Ivan IV descendit les marches, accueillant le messager qui arriva. Il ne remarqua pas, tapie près du muret, Efrossinïa Staritskaïa qui écoutait depuis le début de la conversation. Prenant le parchemin, il l’interrogea : 

— Que m’apportez-vous, messager ?

— Des nouvelles de Riazan, l’informa poliment le messager.

Le tsar lut le message et commenta à son épouse : 

— Des nouvelles de Basmanov…

Il s’approcha de la chandelle la plus près pour mieux déchiffrer le message. Son visage, sérieux, devint une moue, puis s’enflamma, ses yeux lancèrent des éclairs, furieux.

— … Et les boyards s’opposent encore à notre entreprise d’unifier la Russie ! …

Il congédia le messager d’un geste de la main. Traits tendus, portant sa main droite à son front d’exaspération, il s’assit aux côtés de son épouse. Celle-ci lui murmura dans un souffle : 

— Ivan IV Vassiliévitch, mon noble époux, demeurez fort ! N’abandonnez pas maintenant vos nobles idéaux, sinon pourquoi autant d’efforts et pourquoi votre titre de Tsar de toutes les Russies ! Ne soyez pas la risée du monde ! Demeurez fier et certain dans votre projet pour devenir un respectable tsar par-delà les frontières. Que Dieu vous assiste dans votre noble entreprise !

Mine pensive, il se pencha au-dessus de son épouse et lui annonça sérieusement, exultant.

— … Vous avez raison… 

Il se releva de sa position, fit quelques pas dans la chambre.

— … Pour ce faire, avant d’attaquer les ennemis de l’extérieur, il faut commencer par les ennemis de l’intérieur, la pire espèce qui existe ! Et pour annihiler les trahisons des boyards, il faut confisquer leurs terres et les donner aux loyaux envers notre pays !

Sur ces paroles, il se rapprocha de la tsarine et constata que la coupe près de son chevet était vide. Le premier tsar se retourna pour constater une autre coupe sagement posée sur le muret qui n’était pas là auparavant. 


Étonné de la présence de cette coupe, il la prit et la donna à son épouse. Il donna à boire le poison, ignorant la réelle nature. L’effet était foudroyant, Anastasia mourut rapidement. Angoissé, le cœur battant la chamade, les mains tremblantes, Ivan Vassiliévitch était atterré du constat de la mort de la tsarine. Il pleura silencieusement, ignorant le réel coupable. Effondré, il tâcha de se consoler en pensant qu’il avait un héritier, le tsarévitch Dimitri, et qu’il avait une mission divine, celle d'unifier la Russie. Sur cette pensée, il s’endormit, adressant une prière désespérée à Dieu pour qu’Il le prenne en pitié et lui accorde Son soutien, complètement dévasté au fond de son âme meurtrie par les récents événements.




Un peu plus tard, par une belle journée ensoleillée, dans son immense palais, Ivan IV de Russie, un grand et élégant homme assis sur son siège richement décoré, ouvrit les yeux, étonné. Il promenait son regard sévère à droite et à gauche, balayant les murs unis du salon et la table basse plaquée or, avant de revêtir son manteau de satin aux arabesques complexes dorées, réfléchissant au meilleur moyen d’unifier la Russie, mais il était aussi très chagriné en son âme de la mort d’Anastasia. Se levant pour se diriger à petit pas vers la chambre de son épouse, laissant son manteau lui retomber mollement autour des épaules, il nota les mêmes icônes qui trônèrent à intervalles réguliers sur les murs blancs. En passant près d’elles, il se signa scrupuleusement priant pour la paix de l’âme de sa douce et chère épouse, la femme qu’il aimait le plus en qui il avait le plus confiance. Auprès d’elle, il ne sentait jamais seul, il avait un soutien inconditionnel qui comprenait son idéal. Maintenant, il ressentait un gouffre insondable en son cœur. Une fois qu’il se signa, il eut la sinistre impression d’avoir répété ce geste pour une autre raison, pour le rétablissement de son épouse. À cette pensée, l’air lui devint plus oppressant en songeant à la terrible mort de son épouse et une lueur d’espoir se manifesta en son âme : Anastasia pourrait être encore vivante. Il porta instinctivement sa main droite porteuse de nombreuses bagues et de son alliance à la croix orthodoxe qui pendait au creux de sa poitrine, retenue par un immense collier d’or, adressant une muette prière désespérée à Dieu et au Christ.


Sur son chemin, il ne rencontra qu’un serviteur empressé qui s’inclina respectueusement et s’éclipsa rapidement. Le tsar rentra discrètement dans la chambre, une immense pièce aux grandes fenêtres desquelles aucune lumière solaire ne parvenaient à filtrer les lourds stores de lin, chambre éclairée par des chandelles et des candélabres dorés et argentés disposés un peu partout dans la pièce, lui donnant un air accueillant et bienveillant. Au centre de la chambre trônait un grand lit à baldaquin dans lequel son épouse était allongée, yeux fermés, son voile d’une blancheur virginale reposait sagement sur son front, cachant ses cheveux, seule sa poitrine qui se soulevait à intervalles réguliers témoignait d’un signe de vie. À peine franchit-il le seuil, confus et ravi que son épouse soit encore vivante, qu’il tomba nez-à-nez avec sa tante, Efrossinïa. Cette dernière, une corpulente femme vêtue d’une ample robe bleu nuit richement brodée, portant un sage voile de même couleur sur la tête était tout aussi surprise de le rencontrer si tôt. Elle camoufla rapidement sa surprise et dissimula son regard mécontent en quelques secondes. Mais l’expression n’échappa pas au tsar qui ne comprenait guère la réaction. Réaction qui lui sembla vaguement déjà-vu ; réaction qu’il ne se souvenait pas d’avoir perçu plus tôt, mais sa présence dans la chambre ne l’étonnait même pas, il le savait qu’elle y était avant même d’y entrer. À cette pensée, un vertige le prit, mais il fit mine de rien, pour ne pas alarmer sa tante. D’un pas encore plus lent pour son âge, elle s’approcha du tsar, s’inclinant moqueusement devant lui.

— Ivan Vassiliévitch, mon cher neveu, affirma-t-elle mielleusement, je constate que l'état de santé de votre épouse est meilleur que la veille. 

Et elle se retira de la chambre, laissant le tsar perplexe. Il était d'autant plus indécis et soupçonneux qu’il se souvint précisément d’avoir entendu cette même phrase et de s’attendre à cette affirmation un peu plus tôt. À la différence que cette phrase lui sonnait plus fausse maintenant que dans son souvenir. Il camoufla du mieux qu’il le peut son désarroi et décida non pas de répéter le même discours, mais d’en prononcer un autre. 


S'approchant au chevet de son épouse, mine inquiète, traits tendus, ses yeux bruns agrandis d’angoisse pour la tsarine qui était au lit depuis quelques jours déjà, il affirma de sa voix mélodieuse et puissante : 

— Anastasia Romanovna, tsarine par alliance, vous êtes mon seul appui en ce monde… Autrement je serais seul… Absolument seul parmi les hommes… Au moins j’ai Dieu qui me soutient dans ma mission sacrée d’unifier notre grand et noble pays, la Russie ! Gloire à Dieu qui est au Ciel ! Longue vie à la Russie unifiée, unique et forte ! Que Dieu vous prenne en pitié, Anastasia Romanovna, et vous accorde un prompt rétablissement ! Je ne veux surtout pas vous perdre, mais je suis conscient que je ne peux rien contre la volonté divine. Ensemble, ma chère, nous élèverons la Russie pour devenir un État puissant, craint et respecté…

Il se pencha à quelques millimètres de son visage, traits tendus en une moue de mécompréhension, yeux ahuris des récents événements, lui murmura : 

— … Aussi, ma chère et douce épouse, j’ai l’impression confuse de déjà vivre ce moment de notre vie…

Il se pencha pour lui déposer un chaste bisou sur la joue.

— … Je ne veux point vous perdre… Je ne veux point que vous mouriez trop tôt parce que nos ennemis m’en veulent et décident de vous empoisonner ! 

Soudain, les yeux sombres de la tsarine qui étaient mi-clos jusqu’à maintenant s’ouvrirent d’étonnement, lueur de surprise en eux, agitant son bras droit pour enlacer celui de son mari, elle lui répliqua de sa douce voix féminine et harmonieuse, voix qui agissait toujours comme un baume pour son mari : 

— Ivan IV Vassiliévitch, que dites-vous ! Je comprends votre méfiance envers les boyards, mais au point de songer constamment que n’importe qui peut comploter notre mort, n’est-ce pas un peu excessif ?

Les questions d’Anastasia eurent pour effet de calmer temporairement la sourde colère dans la poitrine de son mari. Celui-ci lui sourit faiblement.

— Anastasia Romanovna, j’ai l’étrange sentiment que ma tante Efrossinïa Staritskaïa était déjà venue dans cette chambre, tout aussi étonnée que la première fois… Je ne comprends guère ce qui m’arrive !

Il soupira d’exaspération, dépassé en notant la stupéfaction qui se lisait dans les yeux de la jeune femme. Se relevant, il s’éloigna un peu du lit, priant brièvement le Seigneur Dieu de l'éclairer dans son étrange situation.


Un bruit de pas feutré s’entendit, Ivan IV, certain que le messager venait d’arriver, se précipita au-devant de lui. Celui-ci ne franchit que le seuil de la chambre et donna un parchemin au tsar. Ce dernier, étonné de constater, tapie près du muret, nulle autre qu’Efrossinïa Staritskaïa, ne souffla mot en passant près d’elle, mais sa présence ne lui augurait rien qui vaille. Prenant le parchemin, il commenta à sa tante, dos tourné à celle-ci : 

— Que faites-vous à veiller sur mon épouse, j’ai mon fidèle serviteur, Maliouta Skouratov, qui fait cette tâche.

Celle-ci, étonnée d’être surprise, afficha un faible sourire hypocrite et sortit de la chambre à pas lent.

— Des nouvelles de Riazan, l’informa poliment le messager.

Le tsar lit le message et commenta à son épouse : 

— Des nouvelles de Basmanov…

Il s’approcha de la chandelle la plus près pour mieux lire le message, même s'il était certain des nouvelles.

— … Et les boyards, comme je m’y attendais, s’opposent encore à notre entreprise d’unifier la Russie ! …

Il congédia le messager d’un geste de la main. Traits tendus, portant sa main droite à son front d’exaspération, il s’assit aux côtés de son épouse. Celle-ci lui murmura dans un souffle : 

— Ivan IV Vassiliévitch, mon noble époux, demeurez fort ! N’abandonnez pas maintenant vos nobles idéaux, sinon pourquoi autant d’efforts et pourquoi votre titre de Tsar de toutes les Russies ! Ne soyez pas la risée du monde ! Demeurez fier et certain dans votre projet pour devenir un respectable tsar par-delà les frontières. Que Dieu vous assiste dans votre noble entreprise !

Mine pensive, il se pencha au-dessus de son épouse et lui annonça sérieusement.

— … Vous avez raison… Pour ce faire, avant d’attaquer les ennemis de l’extérieur, il faut commencer par les ennemis de l’intérieur, la pire espèce qui existe ! Et pour annihiler les trahisons des boyards, il faut confisquer leurs terres et les donner aux loyaux envers notre pays !

Il se pencha vers Anastasia et chuchota : 

— Mais le plus étrange, ma chère, est que je connaissais déjà cette missive de notre fidèle Basmanov ! … Je connaissais déjà la trahison des boyards ! Avez-vous soif, Anastasia Romanovna ?

Elle opina discrètement du chef.

— Je vous cherche immédiatement de l’eau.

Sur ces paroles, il se releva et constata que la coupe près de son chevet était vide. Le premier tsar se retourna pour constater une autre coupe sagement posée sur le muret qui n’était pas là auparavant. 


Angoissé, conscient que le contenu était empoisonné, que la coupe était celle qui mit fin à la vie d’Anastasia, effrayé de l’idée, le cœur battant la chamade, s’approchant à petit pas, il prit d’une main tremblante la coupe, refusant de la donner à son épouse. Se penchant par-dessus le muret, il nota la présence de sa corpulente tante tapie dans l’ombre, qui se déplaça rapidement, surprise. Étonné et quelque peu déboussolé qu’elle puisse être responsable d’un complot pour assassiner Anastasia, il descendit les quelques marches pour rejoindre la porte de la chambre et constata que sa tante, sortie de la pièce, était cachée dans l’ombre près de la porte.

— Efrossinïa Staritskaïa, ma noble tante, lui somma sévèrement l’imposant homme. Ne me fuyez pas ! Venez dans la chambre !

Intriguée, sa tante arriva devant lui. Les deux regards s’affrontèrent brièvement avant qu’il ne reprenne la parole.

— Ma tante, ma proche parente, Efrossinïa Staritskaïa, Daignez-vous boire vous-même cette coupe ?

À la question, l’interpellée blêmit et se retourna. Une lueur d’étonnement traversa les yeux du jeune dirigeant, ses traits se durcirent. Frappé par la soudaine réalisation qu’il refusa de croire dans un premier temps, le tsar de toutes les Russies demeura prostré, tel un arbre frappé par la foudre. Ses mains tremblèrent, lâchant le verre destiné à son épouse qui se brisa en mille morceaux à ses pieds, le liquide formant une flaque. Il éructa : 

— Ainsi, vous, ma tante, ma proche famille, vouliez empoisonner ma chère et douce épouse, la tsarine Anastasia Romanovna ! Sachez que vous ne pouvez m’empêcher de parvenir à mes desseins ! La Russie, sous mon sceptre, sera une, grande et puissante ! Elle sera reconnue et crainte de nos ennemis !

Observant plus attentivement Efrossinïa, il nota ses yeux agrandis par la panique qui se promenèrent dans ses orbites et ses traits crispés, figés tel un masque de tragédie grecque. Aucun doute pour le tsar, elle était coupable, elle était le cerveau de la tentative d’empoisonnement.


Il hurla maintes malédictions aux responsables de ce crime, sa tante, et ordonna son emprisonnement. La garde immédiate exécuta son ordre, alors que le tsar chercha lui-même une coupe d’eau pure pour son épouse et revint auprès d’elle lui donnant à boire, profondément ébranlé en son for intérieur que la trahison puisse être si près et encore plus perturbé par le sentiment de déjà-vu des dernières heures. Il commenta à la tsarine : 

— Anastasia Romanovna, Dieu soit loué que j’eus cette étrange sensation de déjà-vu… Vous êtes encore en vie, la coupe était empoisonnée ! Je comprends l’importance de ces impressions oppressantes, heureusement, j’ai utilisé à bon escient ces sensations et connaissances inexplicables. Ma mission est réellement divine, Dieu me l’a donné et vous avez raison, je ne peux ni ne dois abandonner ! Sinon, j’en répondrais devant Notre Seigneur Lui-même ! Et alors quelle honte que serait un échec ! Gloire à Dieu pour des siècles et des siècles, Amin ! … Je n’ai point de mot pour décrire mon expression de la traîtrise de ma tante, Efrossinïa Staritskaïa. Elle complote contre nous ! Effroyable ! … Mais, heureusement, Anastasia Romanovna, vous êtes bien vivante, Dieu soit loué ! Dieu m’a exaucé de la manière la plus inattendue !

Il sourit à son épouse qui approuva d’un geste de tête, confuse. Il berça celle-ci contre lui, certain de son rétablissement prochain selon les propos du médecin.



Depuis ce jour, Ivan IV Vassiliévitch était très méfiant envers son cousin Vladimir, n’accordant sa confiance qu’à sa garde rapprochée, et était très préoccupé pour la vie d’Anastasia, surveillant tous les plats et coupes qui lui parvenaient. Et, beaucoup plus tard, avec sa femme, outre le tsarévitch Dimitri, le tsar de toutes les Russies aurait trois autres enfants, à savoir Ivan, Eudoxie et Fédor*.




_______

*Ivan IV Vassiliévitch, avec sa première épouse, Anastasia Romanovna, a, historiquement, six enfants, à savoir Anna, Maria, Dimitri, Ivan, Eudoxie et Fédor. Les trois premiers enfants sont morts en bas âge. La tsarine meurt en 1560, à l’âge de trente ans, empoisonnée. Le tsar, par la suite, se remarie sept autres fois. Dans le film d’Eisenstein, nous ne savons que pour l’existence du tsarévitch Dimitri.

Laisser un commentaire ?