Is it or is it not ?

Chapitre 10 : Aller de l'avant.

5624 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 28/05/2019 22:24

Sebastian avait beau se le cacher, il venait de se mettre dans de beaux draps. Au sens littéral du terme, puisque celui-ci dormait sur son canapé, sa tête posée sur un coussin improvisé à l’aide de plusieurs plaids roulés entre eux. Sa chambre était occupée par son étudiante, qu’il s’était résigné à héberger pour la nuit, dans un galanterie peu crédible. Comment pourrait-il se pardonner d’avoir franchit cette limite : il avait emmené une étudiante dans un bar, et l’avait ramené chez lui dans la foulée… Appelez un taxi aurait été raisonnable, quoique la tempête avait restreint les transports. Il aurait pu contacter les précepteurs de la jeune femme, mais comment justifier son niveau d’alcoolémie face aux deux jeunes Bartholy qui se seraient fait un plaisir de détruire la maison du Loup (effectuant ainsi la vengeance des trois petits cochons). Sebastian n’arrivait pas à dormir cette nuit là. Depuis qu’il avait vu ce qu’il avait vu… Il n’était pas un sain, ses pensées explicites le confirmaient. Néanmoins, il avait réussi à résister à ses pulsions pour ses principes : une qualité des plus louables, s’en rassurait-il. Pas de remords, surtout pas : il ne voulait pas de ce genre de relation avec une étudiante, même si finalement, et il le savait, ils avaient franchi une étape ce soir.

Il faut dire que voir une femme à moitié nue chez lui n’était pas une habitude. Et que malgré un physique très avantageux, Mr Jones n’avait guère beaucoup expérimenté. Préférant dépenser son temps et argent dans ses recherches et ses voyages, plutôt que consacrer ce précieux temps à essayer de se trouver une compagne. Sans parler de sa malédiction qui l’avait privé de relation sérieuse, pour lesquelles il aurait pu se confier, sans peur d’être laissé ou jugé. En songeant à cela, il se souvenait de la réaction d’Helena, lorsqu’il lui avait avoué son secret. Il esquissait un sourire, la chaleur gagnait ses joues : mais ce n’était que la cheminée pensa-t-il. Il avait de la chance, tout n’était pas perdu pensa-t-il : si elle avait pu l’accepter, tout comme Aaron, alors il pourrait peut être s’accepter lui-même. Mais la mort le rattraperait sûrement d’ici-là. En sachant le destin funeste que lui réservait sa vie de loup, comment pouvait-il y impliquer une femme, qui plus est une qu’il aimerait.

Ne pouvant toujours pas trouver le sommeil,  Sebastian se décida à fouiller dans la bibliothèque de quoi lire. Ne trouvant rien d’intéressant, ou de nouveau, il partit en direction de la chambre pour vérifier l’état de sa protégé pour la soirée. Il observait dans le cadrant de la porte, constatant que la jeune femme dormait paisiblement. Il se serait bien permit de la regarder roupiller plus longtemps, pour pouvoir compter le nombre de fois où elle avait des petits hoquets dans son sommeil, mais l’appel du travail était plus fort que cette étrange lubie.

Il se dirigea alors vers son bureau, et lorsqu’il s’installa sur son fauteuil, il vit la carte avec toutes leurs notes de travail : l’expédition allait se concrétiser et il le savait. Il devrait mettre certaines choses au clair avant de continuer avec Helena. Il ne savait pas comment l’expliquer mais depuis qu’il avait remarqué sa présence à ses cours, son instinct ou peut-être cette étrange magie qui l’avait percuté avait réveillé en lui un lien profond et enfoui, entre son étudiante et lui. Cette même intuition qui le poussait à croire que cette fameuse carte, que les pouvoirs d’Helena, ou du moins le peu qu’il en avait aperçu dans la forêt, et cette expédition serait la solution pour briser le maléfice. Sebastian songea à ces questionnements tout en travaillant ce soir là.



           Le lendemain matin, suffisamment tôt pour les deux individus, Helena pétrie de honte repartie la queue entre les jambes avec une belle gueule de bois. Après avoir présenté plus de milles fois ses excuses au professeur, elle ne lui avait pas demandé d’explications sur sa tenue à son réveil ou les cernes qu’arborait le visage de Mr Jones… Elle avait rejeté la faute sur un possible vomissement et un léger coma éthylique.  


-         Mais quand même… je me demande bien pourquoi mes affaires sentaient la lessive… songea-t-elle.


           Au fur et à mesure qu’elle s’approchait de la maison des Bartholy, la jeune fille sentit les remords l’accaparées. Comment avait-elle pu autant se laisser aller dans les vices de l’alcool… Surtout en face de son professeur, pour lequel elle avait espéré susciter le respect. Pourtant, cette même personne lui avait répété maintes et maintes fois qu’il n’y avait pas de quoi s’excuser autant : après tout, lui aussi avait peut-être abusé ce soir là, et s’était un peu laissé prendre par les événements… Une chose l’effrayait d’autant plus : elle ne se souvenait de plus rien après avoir couru sous la pluie se soir là. Une vague image lui vint en tête, celle du Sebastocar, puis le néant. Elle avait dû s’endormir… la honte ! Comment allait-elle faire face à Sebastian la prochaine fois…

 Une fois rentrée, l’accueil qu’elle reçue fut des plus surprenant :


-          Helena ! Helena ! chuchota une voix de petite fille, qui ne pouvait être autre que Lorie… Viens te cacher vite ! Nicolae t’attend dans le salon avec LUI, il veut te présenter


Elle n’eut pas le temps de réfléchir qu’elle entendit justement la voix de Nicolae raisonner ans le Hall, l’appelant et la pressant de les rejoindre, lui et son… invité ? Qui cela pouvait-il bien être pour susciter autant d‘inquiétude chez une petite fille (bien que vampire), et autant de stress dans la voix de ce cher Nicolae qui avait l’habitude de demeurer calme ?  Soudain, Helena remarqua l’absence des deux jeunes vampires qui avaient l’habitude de l’accueillir avec leur théâtralité habituelle. Ce pouvait-il qu’ils aient intentionnellement choisi de ne pas être présent à cet instant ?... La jeune femme pénétra dans le salon et aperçu le sujet de toutes ses questions, il s’agissait d‘un grand homme ténébreux, tellement beau qu’il devait forcément être vampire : ces proportions étaient dignes d‘un dieu, chose totalement inhumaine, cette beauté presque mystique qu’on retrouvait dans la symétrie de son visage également… Il portait un grand manteau noir de jais et une chemise rouge bordeaux. Un sourire étrange se dessinait sur son visage, une aura un peu malsaine s’en dégageait.


-         Je te présente notre patriarche et le maître des lieux, Viktor Leonhart Bartholy. Il est le chef de la famille Bartholy et le doyen du Clan de Vampires de la région. Il est aussi le président de-… Nicolae fut coupé dans sa présentation.

-         Allons Nicolae, ne vois-tu pas que tu embêtes cette femelle humaine avec toutes ces informations. De toute façon, sa petite tête ne pourrait pas tout mémoriser…

Helena avait bien perçue la perche qu’il lui tendait mais ne la prit point, elle lui répondit sur un ton qui pouvait paraître des plus respectueux, mais son expression jurait la méfiance et le rejet. Une chose était sûre, le ton condescendant avec lequel il avait engagé la conversation l’énervait. Était-ce la nausée provoquée par son écart de la veille ou bien sa présence qui la mettait mal à l’aise ?

-         Je vous remercie de vous inquiéter pour moi, mais je peux très facilement mémoriser tout vos titres honorifiques. Je suis honorée de vous rencontrer Mr Bartholy, vos semblables ne tarissent pas d ‘éloges à votre propos, ajouta Helena.


Même s’Il ne lui suggérait rien de bon, elle n’oubliait pas sa position et la personne qu’elle avait en face d‘elle : prenant en compte les réflexions de ses amis sur ce fameux Viktor, elle ne pu s’empêcher d ‘exagérer les faits et de paraître peut être trop enthousiaste et pompeuse. Il semblait d‘ailleurs que la réponse de la jeune femme eut l’effet escompté : puisqu’elle ne voulait pas lui donné raison pour sa dernière réplique, mais qu’elle voulait garder une certaine contenance. Viktor pinça les lèvres de dégoût et sembla tout à coup irrité. Helena ne put s’empêcher de se réjouir face à la preuve de son éloquence face à un seigneur vampire, mais lorsqu’elle vit le regard enflammé par la rage de ce même Buveur de sang, elle frémit de peur. Soudain, l’aîné des vampires afficha un tout nouveau sourire sur son visage pâle… un sourire qui ne pouvait signifier qu’un mauvais présage.


-         J’ai entendu beaucoup de bien de vous aussi, c’est vraiment dommage que vous ne pouviez pas rester plus longtemps parmi nous… Mais il en va de votre sécurité à  vous aussi, nous ne pouvons faire appel à une humaine pour garder Lorie plus longtemps. Je m’entretenais justement avec Nicolae, pour savoir ce que nous allions faire de vous…  eprima-t-il avec un dédain qui en aurait énervé plus d'un, dissimulé toutefois derrière cette menace implicite.

-         Attendez, que voulez-vous dire par « vous ne pouvez rester plus longtemps parmi nous… ? » ? paniqua Helena.

-         Helena… dit Nicolae, sur un ton compatissant et triste, son regard suggérait qu’il valait mieux  accepter et se taire.


En effet, la situation semblait être plus que délicate : un vampire à la réputation d‘être peu clément qui semblait sortir de nulle part pour se débarrasser de la nounou. Il devait y avoir une raison, mais pour l’instant Helena n’avait aucune idée de quoi faire… Une chose était sûre, Viktor Leonhart Bartholy n’y allait pas par quatre chemins pour dire ce qu’il avait à dire. Il était clair qu’il cherchait à se débarrasser d’elle, et il n’éprouvait aucune gêne à suggérer qu’elle n’était qu’une nuisance : « qu’allons nous pouvoir faire de vous », qu’il disait. Helena comprit la menace que cette phrase supposait. Elle comprenait aussi parfaitement que Nicolae n’avait aucun pouvoir de décision sur lui. Remarquant son air accablé, il avait du bataillé toute la nuit pour que Viktor ne se jette pas sur son cou immédiatement après son retour et la ne tue sans pourparlers. Elle représentait une menace depuis qu’elle avait pris connaissance de leur existence, ça elle le savait. Mais pourquoi devait-elle partir si soudainement, elle venait à peine de commencer à bien s’entendre avec les garçons, et avec la petite.


-         Je… Je… hésita-t-elle.

-         Il me semble que vous ne soyez pas en mesure de répondre, est-ce de l’alcool que je sens ? Vous n’êtes pas très sérieuse contrairement à ce que Nicolae m’a dit…. Ajouta-t-il, sur un ton de reproche qui se voulait blessant.

-         Viktor, vous savez que des jeunes font des « soirées étudiantes » de nos jours, elle n’a jamais bu auparavant, et s’est toujours bien occupée de Lorie : je sais que je me répète mais vous n’avez pas besoin de la faire disparaître, Helena sait garder un secret, je suis sûre que-

-         Je sais qu’elle ne dira rien, car s’il arrivait que sa langue fourche, son sang n’aurait pas le temps de faire un tour… coupa Viktor, cette fois-ci ses intentions étaient très claires. Je suis navré, mais vous représentez une menace immense pour notre famille et notre espèce. Je ne peux permettre que vous soyez associée à notre Clan. De plus, votre passé est trouble et vos fréquentations sont… douteuses. Ajouta-t-il, affichant une énième expression de dégoût.

-         Que voulez-vous dire… ? Demanda-Helena.

-         Les Osborn entre-autres,… envoya Viktor.


La conversation tournait au purgatoire, bientôt on lui reprocherait d’avoir fait pipi au lit jusqu’à ses 12ans. Elle ne comprenait pas qu’on puisse lui reprocher d’avoir des amies ; elle saisissait que les sorcières et les vampires avaient un passé compliqué, mais de là à en faire un argument contre elle. Décidément, Helena comprenait après la réplique de Nicolae qu’elle ne pourrait pas rester chez les Bartholy sans courir le risque de mourir tuer par un vampire, ou d’une mort « accidentelle ». Il fallait que Viktor accepte de la laisser en vie, et cela représentait maintenant son plus grand défi.


-         Mon amie a beau être une Osborn, elle est la femme la plus forte que je connaisse. Elle est loin d’être « douteuse ». Je ne comprends pas vraiment les raisons qui font que vous pensez que je ne suis pas digne de confiance, mais j’ai toujours considéré que vivre ici était une chance inestimable. Nicolae et Les autres m’ont accueillie avec le plus de gentillesse que je n’ai jamais reçue dans ma vie, et pour cela je ne chercherais jamais à les trahir… Mais je comprends bien que je suis une menace pour vous, aussi je vais m’éloigner de vous, expliqua Helena en se tournant vers Nicolae. Je sais que je suis insignifiante pour vous, Mr Bartholy, et que ma vie vous importe peu, mais je vous prie de ne pas me juger sur les apparences, ou mes « fréquentations » et de me laisser vivre ma vie...


La défense d’Helena sembla surprendre Nicolae, qui vit en la jeune femme une force qu’il ne reconnaissait pas. Il n’avait pu espérer meilleure tutrice pour sa petite sœur. Néanmoins, il guettait la réaction de Viktor, qui pouvait à tout moment choisir de la tuer en un mouvement. Ce dernier ne sembla nullement impressionner par la plaidoirie, ni par les yeux de Nicolae qui le fixaient, inquiet. Il tiqua en voyant une tête de petite fille dépassée: Lorie avait écouté la conversation, les larmes aux yeux en observant la scène. Viktor avait beau avoir un cœur de pierre, face à la petite il ne pouvait se résoudre à commettre un meurtre devant elle. On pouvait croire à de la compassion, mais ce n’était pas le cas… Après tout, Lorie n’était qu’une autre de ses lubies, une expérience en cours… Il se résolu cependant à accepter la proposition d’Helena.


-         Je vais vous laisser la vie sauve, comme je le disais plus tôt, Nicolae pense que vous êtes digne de confiance. Et je souhaite éviter les effusions de sang chez moi, je sais que vous êtes appréciée de mes semblables, je ne veux pas briser les liens entre nous pour… quelqu’un comme vous. Éluda-t-il, effectuant un geste de recule avec la main comme pour s’éventer.

-         Merci, Viktor… s’inclina Nicolae. Me permettez-vous de l’aider à trouver un logement ? Nous ne pouvons décemment pas avoir la réputation d’abandonner des jeunes filles à la rue…


Bien que Nicolae s’était étalé pendant toute la conversation, il sembla redevenir un fin manipulateur pour sa demande : tentant ainsi de gagner du temps avec Helena. Alors que Viktor considéra la proposition de son comparse, Helena se retourna pour remarquer la petite vampire, dissimuler derrière le grand piano à queue derrière elle. Lorie s’était rapprochée pour mieux entendre la conversation. Elle serrait sa peluche borgne dans ses bras, les larmes aux yeux. Helena lui sourit le plus calmement possible, pour la rassurer. Un sanglot s’empara de la jeune vampire qui fit couler une grosse larme sur sa joue aussi pâle que l’ivoire. Helena fut surprise de voir que Lorie tenait tellement à elle, Helena voulu la prendre dans ses bras, mais elle avait peur de faire des gestes brusques et d’énerver le patriarche Vampire, ce qui pouvait l’influencer négativement dans sa décision…


-         Je suppose que tu es le mieux placé pour effectuer ce genre de tâche, aussi je te laisse le soin de t’occuper d’elle jusqu’à son départ Nicolae, conclu Viktor. En revanche, je vous demanderai de faire le plus vite possible, soit dans un mois au maximum vous devrez partir, et ne plus remettre les pieds au Manoir Mademoiselle Meyer, acheva-t-il d’un ton cinglant.

-         Merci, votre clémence est grandement appréciée.


Nicolae s’inclina une fois de plus devant la supériorité du maître vampirique. Viktor se leva du fauteuil en cuir, puis se dirigea vers la fenêtre ouverte. Helena cligna des yeux, le maître vampire avait disparu. Nicolae semblait épuisé, chose plutôt surprenante pour un être légendaire. Lorie couru vers lui, et explosa en sanglots :


-         Pourquoi tu l’as laissé faire ?! s’écria-t-elle. Pourquoi elle ne peut pas rester avec nous ?! Tu sais très bien que personne d’autre ne voudra venir ici ! Personne ne lui convient, je vais être toute seule ! hurla-t-elle dans un énième sanglot.

-         Tais-toi, Lorie ! s’emporta Nicolae, à la surprise générale. Il avait haussé le ton sur sa petite sœur, et le regretta aussitôt.


La pièce demeura silencieuse un moment. Puis Lorie décida de jeter sa peluche dans le feu de la cheminée, et de se réfugier dans sa chambre à la vitesse de la lumière, ses cris raisonnant dans le manoir Bartholy. Helena se dépêcha de récupérer la peluche dans les flammes. Elle se brûla les mains en tapotant la peluche pour éteindre les flammèches subsistantes. Elle ne put s’empêcher de pleurer. Quelle journée de merde, pensa-t-elle. Elle avait la gueule de bois, venait de se fiche la honte devant son estimé professeur, chasser de sa maison et maintenant allait devoir gérer des vampires sur les nerfs… Complètement déboussolée par la tournure des événements, Helena réfléchit un instant, mis tout ce qui résultat de ces réflexions furent des larmes qui coulèrent sur ses joues. Elle se tourna vers Nicolae :


-         Nicolae… regardes moi, s’il te plait. Lui demanda-t-elle, il releva la tête sur elle. Je vois bien que tu es au bout de ta vie maintenant, et que tu t’es démené pour m’aider. Tu as tenu tête à Viktor, et je te serais à jamais reconnaissante… Et je sais que je ne devrais pas dire ça, mais je serais toujours votre amie, et si jamais tu avais besoin de moi, je me fiche de l’avertissement de Viktor, il ne représente pas une figure d’autorité pour moi, je viendrais aussitôt.

-         Je suis désolée… tu dois penser que je suis pathétique : un vampire qui ne peut pas tenir tête à ce vieillard, haha… ironisa-t-il.

-         Je ne dis pas ça, Nicolae… Je comprends bien que tu ne peux rien y faire. Mais je ne veux pas voir cette famille se déchirer à cause de moi…

-         Helena, si j’avais eut assez de courage pour te défendre… Nicolae se renfrogna aussitôt, ravalant sa salive comme s'il savait qu'avec son aîné, tout était plus difficile qu'en apparences. En réfléchissant, il réussi à se calmer avant de poursuivre, Tu es la seule humaine que je connaisse qui peut s’occuper de Lorie, qui arrive à réunir mes frères, qui ne m’accable pas et qui a tenue tête à Viktor… l’incendia-t-il. Tu méritais un meilleur soutien de ma part…

-         Je suis heureuse que tu sois sorti de tes retranchements pour tenter de me défendre, même un peu. Mais si j’ai compris une chose aujourd’hui, c’est que Viktor ne doit pas être sous-estimé… tout comme moi… s’exprima Helena.


Nicolae regarda Helena, puis son attention fut rapidement détournée par une odeur de sang provenant des mains de la jeune femme. S’étant brûlée en récupérant la peluche, sa main gauche dégoulinait de sang sur la peluche… Nicolae emmena l’étudiante dans la salle de bain pour l’aider à se soigner. Il retint sa respiration au possible pour ne pas vouloir boire son sang.


-         Ça ne doit pas être évident de devoir résister à l’appel du sang… pourtant tu y arrives à merveille… s’étonna Helena.

-         Incroyable, n’est-ce pas ? C’est le résultat d’années d’entraînement… Nicolae paru mélancolique.

-         Viktor ne semble pas être disposé à éprouver de la compassion pour les humains : je ne pense pas qu’il se retiendrait en ce moment…

-         Viktor est bien des choses… une âme charitable n’en fait pas partie, confia-t-il.

-         Je pense que tu as fait de ton mieux Nicolae, avec ce que tu avais… Tu ne pouvais pas me protéger de toute façon…

-         Que veux-tu dire ? s’étonna Nicolae, tout à l’heure tu disais qu’il ne fallait pas te sous-estimé, qu’entendais-tu par là ? c’est par rapport à ton pouvoir … ?

-         Nicolae, tout à l’heure je t’ai dit que si un jour tu avais besoin de moi, je viendrai aussitôt : j’ai besoin que tu retiennes ça. J’aimerai que si un jour j’ai besoin de ton aide, tu sois là pour moi aussi…

-         … je te promets d’être plus utile que ce matin… Hésita Nicolae avant de promettre.


Une fois la blessure pansée et parfaitement bander, Nicolae conseilla à Helena d’aller se reposer. Cette dernière lui retourna le conseil, et s’empara de la peluche pour la nettoyer et tenter de raccommoder les endroits brûler en les recousant avec du fil. Une fois nettoyée, elle décida de rendre la peluche à la petite vampire qui sanglotait encore dans sa chambre. Helena s’infiltra dans la pièce discrètement.


-         Kich-kich-kich, fit Helena en incarnant la peluche borgne de Lorie, avec son rire horrible. Je suis de retour, ou puis-je trouver des cadavres frais pour les empailler ? kich-kich.

-         Mr Alberto-De-La-Poubella !! s’écria Lorie, de stupeur et de joie.

Lorie avait le chic pour trouver des noms pourris à ces jouets. Ce don si particulier provoquait les rires de la fille au pair. Une fois Lorie et sa peluche retrouvée, elles décidèrent de jouer tous ensembles. Un moment, Lorie prit la main d’Helena et lui tendit quelque chose.

-         Un cadeau… dit-elle, en lui refermant la main sur l’objet avant de détourner le regard, les joues rougissantes.

-         Oh merci, qu’est ce que c’e-…

Il s’agissait d’un porte-clefs couteau suisse, Helena avait l‘habitude des trucs bizarres, mais là elle ne savait pas quoi dire…

-         C’est… super ! Merci beaucoup Lorie, exagéra Helena.

-         Vu que tu vas bientôt partir, au moins tu te souviendras de moi. C’est mon préféré, et je viens juste de l’aiguiser alors prends-en soin, d’accord ? faigna-t-elle, une mine renfrognée.

-         Oh,… merci beaucoup, je le chérirai… dit Helena. Mais ce n’est pas la dernière fois qu’on se voit tu sais, et puis je ne vais pas t’oublier de si tôt.

-         Vraiment ?! Lorie, se tournant vers elle. Tu restes chez nous finalement ?! Nicolae a réussi a persuader Monsieur ?!

-         Ah… non… pas vraiment….

-         Rends-moi mon couteau alors !

-         Non ! écoutes-moi, je vais partir… mais pas tout de suite, dans quelques jours quand ce sera enfin décidé. En attendant on peut encore jouer ensemble. Mais tu sais tu aurais pu être plus gentille avec ton frère, sans lui je serais morte et tu n’aurais pas retrouvé Alberto !

-         Son nom est Alberto-de-la-Poubella ! Et puis… si j’allais m’excuser maintenant, ce serait trop la honte. Je suis sûre qu’il pouvait tenir tête à Monsieur… Je lui en veux parce qu’il n’est même pas venu me voir, moi… Et Nicolae, lui… il s’est encore aplati devant lui…

-         Tu sais, tu tires des conclusions un peu trop hâtives, ton frère a fait de son mieux, et je suis sûre qu’il appréciera que tu sois là pour lui aussi…


Helena avait beau expliquer à la petite, elle savait bien que son immaturité malgré son âge était une barrière à dépasser pour mieux comprendre les autres. Helena n’aurait pas eut le temps de tout lui apprendre, mais elle était heureuse d’avoir pu partager ses moments avec des êtres aussi exceptionnels. Helena vu la mine boudeuse de Lorie et continua de jouer avec elle jusqu’à ce qu’elles soient interrompues dans leur session de jeu par les deux frères qui avaient disparus tantôt.


-         J’en reviens pas, comment tu lui as répondu à l’ancêtre ! s’exclama Drogo.

-         Ah, tu as même recousu la peluche cramée… tu es vraiment une bonne fille, Helena, s’exprima à son tour, Peter Bartholy.

-         Mais quand même, tu devrais faire gaffe, si tu vois des prunelles rouges dans la nuit ce soir, c’est peut-être qu’il n’aura pas su se résoudre à te laisser en vie finalement ! Quel Dommage ! s’esclaffa le vampire aux cheveux d’argent.

-         Tu peux parler Drogo, mais moi au moins je n’ai pas flippée comme une mauviette et je ne me suis pas éclipsée pour éviter de le croiser! Rétorqua Helena.

Drogo fit claquer la langue contre son palais, ne supportant pas l’allusion :

-         Au moins tu as survécu à cet échange, je te félicite pour ça, désolée de ne pas avoir pu être avec toi, mais je devais empêcher Drogo de faire une connerie, et je ne me sens pas très à mon aise lorsqu’IL est dans les parages… confia Peter.

-         Comment ça « m’empêcher de faire une connerie ?! », non mais je rêve, c’est le plus faible des vampires de ce manoir qui dit ça…

-         Je pense que tu as bien fait de le mettre à l’écart, Merci Peter, sans toi je serais morte dans une querelles de vampires en ce moment ! Ironisa-t-elle.


Leurs échanges continuèrent jusqu’à ce qu’il fût temps pour Lorie de rejoindre son cercueil. Pendant les jours qui suivirent, les deux frères Bartholy et Helena discutèrent ensemble de la suite des événements. Peter l’aida à rédiger des CV et des lettres de motivations, Nicolae lui fournit une lettre de recommandation pour ses services, et l’aida à trouver un appartement, Drogo lui se contentait d’ignorer et de temps à autres de faire des remarques pour embêter sa colloque.

Finalement, Helena profita des derniers instants avec les vampires dans leur demeure comme si c’étaient les derniers. Mais se rappela qu’elle pouvait faire le choix de les voir si elle le voulait (au péril de sa vie toutefois). De plus, elle reverrait les vampires à l’université. Elle s’était fait des vrais amis au sein de la famille Bartholy. D’ailleurs en pensant à ses amies. Elle se rappela de Sarah… il fallait qu’elles se voient et qu’elle s’excuse. Helena décida d’envoyer un message à la jeune sorcière :


« Bonjour Sarah, j’espère que tu vas bien… Je sais que je me suis mal comportée avec toi, je t’envoie ce message car je veux arranger les choses. Je comprends que tu ne voulais pas confier certaines choses à propos de toi, de peur pour moi. J’aimerai que tu me laisses te présenter mes excuses. Tous ces secrets m’ont pesé mais si tu ne souhaite pas m’en parler, je respecterai toujours ton avis. »


Sa réponse se fit attendre, puisqu’Helena ne reçu rien avant minuit ce soir là. Le message était bref, clair, concis :


« Bonsoir, on peut se voir à la fac, je suis désolée moi aussi… »


Cette histoire n’allait pas être une mince affaire encore pour la jeune femme.





[Voilà, merci à tous et à toutes d'avoir lu ce chapitre : vous l'aurez compris, nous nous éloignons concrètement de la trame de l'auteur du jeu. Mes examens sont passés mais j'ai pas mal de choses à rattraper et je dois postuler dans des masters maintenant (donc rien n'est encore fini, comme vous le voyez) !


N'hésitez surtout pas à me donner vos impressions sur ce chapitre : et puis j'aime beaucoup les théories aussi, si jamais vous pensez connaître la suite des événements que je réserve aux personnages, allez-y faites travailler votre imagination et partagez-là (ça me donne de l'inspi en même temps, haha).


Sur ce, rendez-vous au prochain chapitre qui est déjà en cours d'écriture et qui ne devrait donc plus tarder ! j'envisage la sortie vers fin Juin, vous devez savoir depuis le temps que j'aime bien détailler les scènes... j'aimerai d'ailleurs connaître votre opinion sur cela également, pour savoir si vous préférez le format traditionnel des fanfics ou si vous préférez quand c'est très romancé, avec des grandes descriptions et des détails ?


Voilà plein de choses que j'attends de votre retour, désolée pour l'attente et bonne lecture !]


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