L'école des démons acte 1
Chapitre 37 : Dernière partie.
2177 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 18/04/2023 22:21
Callego marche dans le couloir avec Shichiro pour rejoindre la salle d’entrainement d’Opéra. Qui sait, cela pourrait raviver les souvenir de la rousse ? Il le fait habituellement chez lui, mais refuser l’aide d’un rang supérieur serait idiot, même s’il s’agit d’Opéra. Il ravale sa fierté et suit les directives du félin, Degan et Shichiro participent également tandis qu’Azael aide Zya de son côté.
Aucun flash ne revient à Aérin, même quand Opéra lui a rappelé l’avoir aidé pour le rituel. Elle répète les mouvements qu’il leur montre en surveillant Degan, Callego et Shichiro. Bien sûr, elle a oublié leur rang, Opéra a demandé à Degan de prendre son apparence monstrueuse pour l’affronter. Callego et Aérin sont face à face, puisque Shichiro refuse catégoriquement de se battre.
Aérin reste abasourdie de voir Degan être en mauvaise posture face au chat, elle ne le pensait pas aussi fort. Elle regarde alors Callego et le malaise revient. C’est étrange, Opéra n’est pas franchement expressif, mais c’est encore différent de Callego. Lui, c'est plutôt qu’il a toujours l’air contrarié. Est-ce qu’il est dérangé de lutter contre elle ? Aérin a entendu qu’il n’était pas aussi doué qu’eux, au corps à corps, comme il compte surtout sur son familier. Elle prend une inspiration et se lance sur lui !
Callego n’a jamais lutté contre Aérin, il n’a jamais vu ses entraînements et pour le peu qu’elle ait montré, il ne sait pas à quoi s’attendre. Les démons ont la même idée, s’immobiliser ! Aérin n’a pas la même force qu’eux, mais bordel, ce qu'elle est rapide !
Aucun des deux n’arrive à prendre le dessus sur l’autre. La rousse se baisse de plus en plus. Que fait-elle ? Elle se tient près du sol et riposte sans revenir à sa hauteur et bien entendu cela le perturbe ! Déjà qu’elle n’est pas bien grande, alors si elle se bat en gardant une posture basse, cela ne l’aide pas non plus !
Opéra qui les observe du coin de l’œil s’arrête tout en rattrapant Degan qui était en train de le charger. Il le tient sur place en le tenant par la corne… Degan écarquille les yeux et tente vainement de se libérer, comme une bête furieuse le ferait. Opéra finit par lâcher le rouge qui en tombe en sol et s’interpose entre les deux autres.
— On va en rester là, Aérin, puis-je te parler ? dit alors le félin.
— Oui ? répond-elle confuse.
Shichiro est près de Degan, lui tapotant le haut du crâne, alors que celui-ci est assis en tailleur et boude. Callego les rejoint en surveillant Opéra qui s’éloigne avec la rousse. Le chat la fait aller vers le fond de la salle et elle s’assied pour reprendre son souffle et s'accroupit pour être à hauteur de son visage.
— Tu te méfies de Callego ? demande le félin.
— Non, pourquoi ? répond-elle, confuse.
— Pourquoi t'es-tu retenue contre lui ?
— Je ne me suis pas retenue ?
— S’il t’a fait quelque chose, dit-le-moi et je m’occupe de lui, réplique le chat.
— Pourquoi vous pensez ça ? répond la rousse, penaude.
— Il y a une salle de bain de ce côté, tu peux l’utiliser, termine Opéra.
Aérin cligne des yeux alors qu’il retourne vers les autres. Il est difficile à comprendre ce démon, qu'a-t-il voulu dire par là ? Callego ne s'avérerait pas correcte avec elle en temps normal ? Aérin a beau ne plus souvenir d’eux, elle est certaine qu’elle ne se laisserait pas faire ! À moins que Callego soit plus fort qu’elle et qu’il n’en profite ? Elle se relève et rentre dans la salle de bain, pensive.
Les garçons en fond de même, comme il n’y a que deux douches, Opéra a laissé sa place à Degan et Callego à Shichiro. Vu le temps qu’il met à se rincer les cheveux, il aurait peut-être dû y aller avant. Il fait comme si le félin était absent, mais il le sent qu’il ne va le déranger. Leurs regards viennent à se croiser, Callego tique et l’ignore tout aussi vite.
— Tu sais que ce genre de regard me met en rogne ? rétorque soudain, Opéra.
— Ne me regarde pas alors, réplique aussi vite, Callego.
— Je fais ce que je veux.
Callego se contente de hausser les épaules.
— Elle n’a aucun souvenir de toi, attaque Opéra.
— Elle n’en a de personne, rappelle Callego.
— Mais c’est avec toi qu’elle est mal à l’aise, dit le félin, narquois.
Son regard froid revient sur Opéra.
— Tu m’as eu la première fois, mais ne pense pas que j’ai peur de toi, crache le brun.
— C’est ce que nous verrons, rétorque Opéra.
Callego tique et des éclairs se forment autour de lui tandis que les yeux du démon chat le scrutent. Il serre les crocs et contrairement à ce qu’aurait pensé Opéra, celui-ci recommence à l’ignorer. Les deux autres ont libéré la place et sont allés rejoindre Azael et Zya, rester dans le salon.
Après une douche rapide, il sort de la cabine et se dépêche de s’habiller pour éviter Opéra. Callego s’avance vers la porte en accélérant le pas, alors qu’il entend le félin le précède et saisit la poignée de porte. Opéra écoute les pas dans le couloir, puis se reconcentre sur Callego.
— Ne crois pas que j’ai oublié l’affront que tu m’as fait, j’ai été clément avec toi, mais ne crois pas que je le serai à chaque fois, si tu ne te décides pas à te rappeler où est ta place vis-à-vis de la mienne, annonce Opéra, la voix dure.
— Qu’est-ce que t’as, enfoiré ? Tu n’arrives plus à digérer le fait que je ne sois pas tombé sous ton coup ? Bouge de là ! dit Callego, en colère.
Le brun bouscule Opéra pour forcer le passage et celui-ci lui attrape le poignet et le jette contre la porte, son dos la frappe avec une intensité tel, qu’il vient à en avoir le souffle coupé ! Callego claque des doigts et le Cerbère apparaît. Le chat lui agrippe le visage et frappe son crâne contre le bois le faisant se fissurer de ce fait. Le familier se volatilise aussi vite qu’il n’est apparu et Callego en tombe au sol, en se tenant la tête.
Sa vision est trouble, il tente de se relever, mais Opéra, un genou sur son dos, le maintien au sol, sa main retenant son visage.
— Tu as besoin d’être dressé, mon petit Callego.
— Tu me prends pour un chien ? Dégage !
— Tu vas être un brave chiot, susurre-t-il à l’oreille du brun, ce qui le fait frissonner de dégout.
Il s’énerve assez que pour réussir à se tendre sur ses bras. Opéra ne s’attendait pas ce qu’il y arrive, mais il sait comment figer le brun. Il lui faut quelques secondes pour s'apercevoir que les doigts du félin le touche un peu trop franchement à son goût. Callego grimace, cependant, la force qu’il avait dans ses bras s’en retrouve amoindrie.
— Putain, dégage ! gronde le brun.
L'ainé ne s’arrête pas et Callego s’énerve devenant plus agressif. Pourquoi le Cerbère ne vient-il pas ? Est-ce qu’il le refuse parce qu’il sent son maître faiblir ? Il secoue sa tête, plus Opéra devient indécent, plus ses muscles sont traitres.
— Dégage ! panique-t-il.
Ce serait le bon moment de rentrer dans son cycle du mal ! Callego n’a pas le temps de réagir… Aucun des deux, ne l’a ! Opéra l’a vu venir, mais son geste a été si rapide, qu’il a juste eu le temps de se mettre en position de défense pour atténuer son coup de pied. Il s’en retrouve éjecté plus loin et sous l'impact, il s’est mordu la joue. Le félin veut se relever, sauf qu'il se retrouve contre le sol, son crâne le heurtant avec violence et s’en retrouve presque étourdi !
— Plus jamais tu fais ça ! hurle Aérin, qui le maintien par le col.
La démone en rage, le lâche et rejoint Callego qui est debout et qui se tient la tête, pris de vertige. Elle l’attrape par la main et le tire dans un mouvement furieux, hors de la pièce, Callego là suivant penaud. Dans le couloir, elle se tourne sur lui en colère, ce qui saisit Callego, qui se fige de ce fait, alors qu’elle le prend dans ses bras.
— Excuse-moi ! Est-ce qu’il a toujours fait ça ? dit-elle, en pleure et contrariée.
Le brun n’arrive pas à la serrer contre lui. Il a juste ses mains posées sur ses épaules, il grimace, puis secoue lentement sa tête de gauche à droite.
— Je n’ai jamais été à l’aise avec lui, mais c’est bien la première fois qu’il fait ce genre de chose. Merci, d’être intervenue… dit-il, dans un sanglot.
Opéra est toujours assis, il essuie le sang qui coule au coin de sa lèvre. Eh ben, il ne pensait pas qu’elle se retenait autant ! Aérin l’a frappé avec sa prothèse, habituellement, elle évite de le faire. Opéra ignorait comment la faire sortir de ses gongs, mais avec ou sans mémoire, elle reste Aérin, il se doutait qu’elle interviendrait. Callego ignorait comment se rapprocher d’elle, voilà qui est fait !
Callego inspire et regarde Aérin dans les yeux, rougissant devant son regard inquiet.
— Eh, tu m’enlèves ce regard ! râle le brun.
La rousse recule, elle voulait juste le soutenir… Il se crispe à sa réaction, ne pensant pas être aussi brute dans sa façon de parler :
— Tu te plains quand on le fait, alors pas de triche, reprend Callego, pour la détendre.
Cela fonctionne, elle lui sourit enfin et le brun détourne une nouvelle fois le regard d’elle, se grattant l’arrière de la tête.
— Il y a un moment maintenant, tu m’avais montré cette grotte avec les cristaux, tu m’avais dit que tu aimais t’isoler, dit-il, sans savoir pourquoi, il pense à cela.
— Je te l’ai montré ? Même mes frères ignorent où se trouve cet endroit, répond-elle abasourdie.
Il la regarde alors en pinçant ses lèvres, pas certain d’oser faire ce qu’il a en tête, elle est à lui, mais pour l’instant, elle l’ignore, donc peut-être qu'elle le prendrait mal. Il fixe ses prunelles, Aérin baissant ses oreilles se sentant intimidée par ce regard, qu'il lui accorde. Il caresse son visage et doucement, s’approche d’elle, pour qu’elle ait le temps de comprendre son idée et d’y réagir, si le ne le veut pas… Elle sent son cœur bondir et avec appréhension, ose répondre au baisé de Callego, avec cette même maladresse dont elle fait preuve depuis le début.
Callego lui attrape là et l’entraine vers le salon, Aérin le suivant silencieusement. Il y avait encore cette sensation familière… Comme si elle était enveloppée d’un drap chaud.
Ils ont rejoint le groupe, Callego ayant lâché sa main avant que Degan ne fasse une remarque et va s’asseoir près de Shichiro.
Aérin regarde un instant les démons, le blanc lui sourit et le brun s’énerve sur son frère qui vient le taquiner, Azael râle sur Degan et Zya sourit de gêne en les regardant faire… C’est comme si le temps venait de ralentir, une sensation de bien-être et une impression de déjà-vu, qui encre plus profondément sa mémoire, elle remonte les yeux vers eux, en affichant un large sourire :
— Je me souviens !