Les 65eme Hunger Games
Notre alliance avec le Sept est conclue : hier soir, Mags est allée trouver le mentor de Pandora et Rust pour celer notre accord. Nous sommes désormais engagés dans une de ses alliances qu'il ne vaut mieux pas rompre si on espère remporter les Hunger Games. Je sais que Cara ne les aime pas ; elle aurait voulu qu'on fasse équipe juste tous les deux. Je pense qu'elle espère qu'ils se feront tuer dès le premier jour ; du moins, c'est ce que j'ai cru comprendre lorsqu'elle est venue me trouver ce matin. Je venais de sortir de la douche, et j'avais ma serviette enroulée autour de la taille. Elle était alors rentrée à l'improviste dans ma chambre, sans frapper ni rien du tout.
"- Oups, pardon ! Je repasserai ! S'était-t-elle exclamée.
- Non, tu peux venir si tu veux, avais-je répondu, et elle était rentrée après avoir refermé la porte sur elle. Tu avais quelque chose à dire ?
- Eh bien... Est-ce que tu sais pourquoi Rust a cette cicatrice sur le visage ? (J'avais fait non de la tête) Eh bien figure-toi qu'il a tué quelqu'un dans son district, en faisant un combat de haches ! Et que cette blessure est tout ce qu'il lui reste de son adversaire mort ! Ce type est dangereux, Finnick, on ne devrait pas lui faire confiance !"
Son histoire m'avait étonné. Rust, celui que je prenais pour un faible ne sachant pas de battre, avait déjà tué quelqu'un ? Je lui avais répondu que ce qu'il se passait avant les Hunger Games ne nous concernait pas, et elle était sortie furieuse de la chambre, en marmonnant quelque chose qui parlait d'alliance. Aujourd'hui, c'est le dernier jour d'entraînement ; donc on ne se bat que le matin. Cet après-midi, je passerai devant les juges, et les notes qu'ils donneront permettront d'aiguiller les sponsors vers les tributs qui auraient le plus de chance de gagner. Je dois absolument décrocher un bon score, mais pour le moment je ne sais pas ce que je vais faire. Des lancers de couteaux ? Un combat d'épée ? Faire des nœuds ? Ou alors utiliser un trident, même si je sais qu'il y a très peu de chances pour qu'il y en ait un dans l'arène ? Et surtout, comment impressionner des juges qui auront probablement vu des centaines de fois ce que je me prépare à faire tout à l'heure ? Je sais que je vais devoir utiliser un trident. Et après, pourquoi ne pas mixer les armes ? Je ne sais même pas si c'est autorisé : Mags ne m'a jamais dit ce qu'il serait bon de faire dans cette salle, et comme je n'ose plus parler à Cara, je me retrouve à me parler à moi-même. Pendant ce temps, je n'en sais rien, rien ne me vient. Je suis en train de passer le test de reconnaissance de poissons vénéneux, et l'examinateur, qui voit que je me débrouille très bien, tente de me tendre des pièges grossiers. Je vois Cara, plus loin, qui prend un ultime cours de maniement d'épée. Depuis notre dispute de la veille, elle a décidé de m'ignorer, et ce n'est pas moi qui ferait le premier pas, ça c'est certain. Après tout, si elle n'avait pas voulu de cette alliance, elle avait cas le dire avant... N'est-ce pas ?
C'est l'heure de manger. Je vais chercher mon plateau repas et je m'installe à une table en compagnie de Pandora et Rust, tandis que Cara, qui persiste à m'ignorer, va manger seule à la table d'à côté. J'ai envie d'aller la rejoindre, car la voir seule me fait de la peine, mais en voyant le regard vénéneux qu'elle lance en direction de ma table, je décide de la laisser bouder dans son coin. Elle reviendra d'elle-même. Du moins... Je l'espère.Le déjeuner est tendu : aucun tribut ne parle vraiment, trop occupé à penser aux entretiens individuels imminents. Moi-même je préfère réfléchir à ma prestation. Rien ne me vient. J'ai l'impression que devant les juges, je resterai les bras ballants, à ne rien faire. J'entends Rust marmonner quelque chose qui s'approche de "Je dois lui couper la tête" et je préfère me concentrer sur mon assiette. Et si Cara avait raison en disant de Rust qu'il était dangereux ? Et si finalement, nous n'avions pas du faire alliance avec lui ? Je ne sais pas. Ma tête semble lourde, et je regarde avec suspicion la tranche de jambon qui se trouve dans mon assiette avant de décider de la laisser. "À tous les coups, ils tentent de nous empoisonner avant que nous ne rentrions dans l'arène", pensé-je ironiquement. Finalement, tous les tributs finissent de manger, et nous sommes conduits dans une salle où un speaker appelle nos noms à chaque passage. Je pense avec pitié au District Douze, qui sera probablement encore là à huit heures du soir, et je mets ma tête dans mes mains, Cara à ma droite, car elle est ma partenaire de District. Je la sens plus tendue qu'une corde d'arc ; elle n'arrête pas de remuer les doigts nerveusement en pliant et dépliant les plis de son t-shirt. Comme je n'arrive pas à me concentrer sur ma prestation, je préfère penser à Annie.
Où regardera-t-elle les Jeux ? Chez elle, ou alors préfera-t-elle tenir compagnie à ma mère chez moi ? Est-ce que des gens du village lui adressent des paroles réconfortantes quand ils la croisent ? Comment réagira-t-elle si je me fais égorger par un tribut lors du bain de sang ? Ce sont autant de questions pour lesquelles je n'aurais probablement jamais de réponses. Et pourtant, il reste une petite chance, une infime chance, un vingt-quatrième de chance pour être précis, pour que dans quelques semaines, on vienne m'accueillir en pleurant de joie à la gare... Il faut que j'exploite cette chance. Je dois tout mettre de mon côté pour retourner dans mon District. Je sais tout de même déjà que je pars avec un avantage : je suis entraîné, ce que me donne par exemple plus de chances que la moitié des tributs de revenir chez moi. Et surtout, je ne suis pas moche. Ca aussi, c'est un grand avantage. Si, lors de mon interview, j'arrive à avoir l'air à la fois intelligent, rusé, sûr de moi et beau, alors j'aurais très clairement tout le monde avec moi. Du moins, c'est ce que m'a dit Mags hier lorsque Cara n'était pas là. Il semblerait qu'au centre de paris, pas mal de gens aient l'intention de parier sur moi dès le début des Jeux... Mais pas sur Cara, qui selon eux ne recèle pas de grand potentiel. Mags ne lui en a pas parlé, et ce n'est pas moi qui le ferais, car je ne voudrais pas la déstabiliser avant le début des Jeux.
Le speaker appelle Taalis, la fille du Trois, et elle se lève, pâle comme le sable. Le prochain, ça sera moi. D'un coup, toute ma prétendue confiance en moi s'évapore, et une boule se forme dans ma gorge... Si c'est comme ça pour les entretients individuels, qu'est-ce que ça sera pour le début des Jeux ! Cette pensée me permet de reprendre confiance en moi ; si je compte survivre aux Jeux, quelques lancers de couteaux ne devraient même pas m'effrayer ! Je repense aux moments où j'étais chez moi, le soir, à regarder les scores des tributs à la télé et à me dire que si un jour j'en étais un à mon tour, je décrocherais un douze... Aujourd'hui, je réalise à quel point j'étais stupide lorsque je considérais qu'un tribut était nul lorsqu'il avait moins de huit. A ce moment, je réalise aussi que j'aurais mille fois préféré être ici à la place de quelqu'un d'autre, plutôt que d'avoir été tiré au sort ; j'aurais pu sauver un petit garçon de douze ans, mais non, cette année, c'est sur moi que le sort est tombé. Ma mère ne me reverra peut-être plus jamais... Et d'un coup, je l'entends. Mon nom.
"- FINNICK ODAIR, DU DISTRICT QUATRE, VOUS ÊTES PRIÉ DE VOUS PRÉSENTER POUR L'ENTRETIENT INDIVIDUEL, hurle la voix métallique comme si sa vie en dépendait."
Au moment où je me lève, en tentant de gommer l'apréhension de mon visage, je croise le regard de Cara, qui a fait un infime mouvement de main en ma direction. Je comprends qu'elle a voulu me souhaiter une bonne chance et je presse ses doigts avant de m'éloigner en l'entendant murmurer "Bonne chance Finnick...". Directement, je me sens mieux, et l'entretient semble s'annoncer sous un meilleur jour. Je réalise à quel point je n'aime pas quand on ne se parle pas, et au moment où je m'apprête à quitter la pièce, je me retourne pour lui sourire. Elle me sourit à son tour, et la grille métallique se referme sur moi. Je suis désormais tout seul. J'avance d'un pas rapide dans les couloirs, et je sens les regards des pacificateurs se poser sur moi pendant que je marche.
Je pénètre dans la salle, où les jurys sont en train de chuchoter, probablement du tribut précédent. Je me demande si Taalis a réussi, avant de me dire que de toute manière, si elle a râté, c'est mieux pour moi. La porte se referme dès que je suis rentré dans la pièce, et le Haut-Juge Marvellus Krypton se penche vers son micro avec son petit air guindé.
"- Mr Odair, vous avez dix minutes. Vous pouvez commencer."
Et je ne sais toujours pas quoi faire. Chaque seconde compte désormais, car je n'aurais pas plus de dix minutes. Je ne sais toujours pas quoi faire. Je regarde la salle, le plus vite que je peux, dans l'espoir que les différentes armes m'inspirent. Je ne sais toujours pas quoi faire. Et puis d'un coup, un détail choque : le sol sur lequel je me trouve est en réalité une piste de combat, mais beaucoup plus grande que celle sur laquelle je m'étais battu le premier jour d'entraînement. Ils ont reconstitué une arène dans cette salle. Et je sais quoi faire. Il semblerait que cette année, les Juges aient voulu tester la perspicacité des candidats ; lorsque je repère le panneau de commandes, caché derrière des tapis, je me félicite moi-même. Je marche rapidement vers lui, en essayant de ne pas montrer mon apparente satisfaction aux Juges ; un tribut vaniteux n'est pas souvent apprécié. Je sélectionne le mode de combat "Extrême" et c'est partit. J'empoigne une épée dans chaque main, et j'attends que les cibles se matérialisent. La première me fond dessus de manière tellement rapide que j'ai à peine le temps de tendre l'épée pour qu'elle vienne s'empaler dessus. J'engage alors un combat avec une autre cible, et au bout d'une trentaine de secondes, elle se dématerrialise sur le sol. Trois autres apparaissent alors en même temps, et je cours au fond de la salle pour chercher de nouvelles armes, car mes deux épées se sont envolées avec les deux cadavres. Je transperce le cœur de deux des cibles avec des couteaux attrapés aux passages, mais je n'arrive pas à atteindre la troisième, qui disparaît derrière un matelas. J'attrape un trident et un filet, puis je pars traquer la dernière cible. Il ne me faut pas plus d'un coup de trident pour l'achever, et elle meurt dans un "craaac" très réaliste.
J'ai fini. J'ai le front en sueur, et je ne sais pas vraiment si je dois être content de moi, ni même si ce que j'ai fais était bien. Le Haut-Juge me fait signe que je peux m'en aller, et je prends la direction de la sortie. Je n'ai qu'une envie : retrouver Mags pour qu'elle me dise ce qu'elle en pense. Je prends un ascenseur, qui m'arrête au quatrième étage, et je regagne vite le salon, où j'ai la chance de trouver mes deux mentors ainsi que les deux stylistes, Hilly et Fenestria. Ils arrêtent brusquement de parler dès que je rentre dans la pièce, et immédiatement, Trubee me demande :
"- Alors, Finnick, ça c'est passé comment ?
- Qu'est-ce que tu leur as montré ? Renchérit Mags.
- Je me suis servi de la simulation d'ennemis derrière les tapis de sport et du coup, j'ai utilisé des épées, des couteaux et aussi mon trident - car désormais, ce trident est à moi - et je pense avoir à peu près bien réussi... Dis-je à toute vitesse, et je suis heureux de voir Mags hocher de la tête avec approbation.
- C'est bien Finnick, tu as réalisé une performance digne du District Quatre ! S'exclame-t-elle."
Nous continuons à parler pendant quelques minutes, puis d'un coup, la porte de l'ascenseur s'ouvre et Cara en sort, le front en sang. Elle a l'air d'être sur le point de pleurer, et lorsque nous nous précipitons tous sur elle pour apprendre ce qu'il s'est passé, elle nous tourne le dos pour se précipiter dans la chambre. Une bouffée de chaleur m'envahit : qu'est-ce qu'il a bien pu lui arriver ? A-t-elle raté son examen individuel ? Tout le monde s'apprête à lui courir après, mais je les arrête vite, et je leur fais signe que je vais y aller tout seul. Je m'élance alors à sa poursuite, mais quand j'arrive devant la porte de sa chambre, elle est fermée à clé.
"- Cara ? Cara est-ce que ça va ?"
Je réalise que ma question est stupide, et j'essaye d'écouter les bruits à l'intérieur de la chambre, pour voir si elle pleure. Je n'entends rien.
"- Cara, c'est Finnick, je peux rentrer ? Dis-je la bouche collée contre la serrure. Cara ? Cara ?"
J'entends d'un coup des pas et je m'écarte vite de la porte, au moment où celle-ci s'ouvre à moitié. J'hésite quelques secondes sur le pas de la porte avant de la pousser et d'entrer dans la pièce. J'ouvre alors grand mes bras, pour accueillir une Cara en train de pleurer silencieusement ; d'un coup de pied, je referme la porte, et je la traine presque jusqu'à son lit, duquel elle ne semble plus vouloir partir une fois que nous sommes assis dessus. Du coup, je reste là, pendant longtemps, à lui frotter la tête pendant qu'elle se calme. Puis je me rappelle d'un coup sa blessure au front, et je la fais se lever pour aller la lui nettoyer dans la salle de bain à côté. Ce qui me semblait profond n'est en fait qu'une petite entaille, certainement pas causée par une arme. Tandis que je nettoie le sang autour de la plaie, je sens qu'elle me fixe de ses grands yeux marrons, et je retrouve d'un coup la fille apeurée et sur le point de pleurer lors de la Moisson quelques jours plus tôt.
"- Cara, tu veux bien me dire ce qu'il s'est passé ? Demandais-je d'une voix un peu hésitante. Comment s'est passé l'entretient ?
- L'entretient s'est bien passé... Répond-elle d'une voix réticente. J'ai lancé des tas de couteaux et les juges ont eut l'air d'apprécier.
- Et après ? je demande, en faisant clairement allusion à sa blessure.
- Quand je suis sortie... Commence-t-elle, quand je suis sortie, j'ai croisé Silk et Chaim."
Je mets quelques secondes avant de réussir à mettre des visages aux noms que je viens d'entendre. Silk... Chaim... Les deux tributs du District Un. Ça me revient d'un coup.
"- Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? Dis-je d'une voix qui monte un peu dans les aigus, me voyant déjà les frapper dans un recoin sombre de la salle.
- En fait, c'est juste Silk... Dit Cara, et elle ne semble pas vouloir aller plus loin."
Je me demande ce qui aurait pu pousser Cara et Silk à se battre, d'autant plus que Cara n'est pas du genre à se laisser provoquer en duel... Et je réalise d'un coup qu'une seule chose aurait pu pousser mon amie à se battre contre un autre tribut.
"- Ils ont parlé de ta mère, c'est ça ? je demande.
- Comment...? Dit-elle en levant des yeux surpris vers moi.
- Comment est-ce que ça s'est passé ? je demande de nouveau, en esquivant sa question.
- Eh bien... Quand je suis sortie de mon entretient, j'ai croisé Silk et Chaim en train de parler au bout du couloir. J'allais leur passer devant mais ils ont parlé de ma mère en termes vulgaires, et comme la première fois je ne m'étais pas défendue, je ne pouvais pas ne rien faire ! Alors j'ai sauté sur la fille et je l'ai giflée.- Tu l'as quoi ? je m'exclame d'un ton surpris.- Je l'ai giflée, reprend Cara en souriant, comme si elle se rendait compte d'un coup qu'elle avait accompli quelque chose de grand. Bon, après elle l'a mal pris, et du coup elle m'a sauté dessus à son tour. Je ne pouvais rien faire, elle faisait au moins deux têtes de plus que moi et elle était aussi beaucoup plus forte ! Ça (elle tapote sa blessure), c'est quand elle m'a griffé avec ses sales griffes. Et elle aurait continué, si elle n'avait pas entendu du bruit au fond du couloir ! Alors ils sont partis, les deux tributs, dans leur ascenseur, et moi, je suis remontée. Voilà."
Dans ma tête, je voyais déjà les corps des deux tributs du Un empalés au bout de mon trident. Je me mets à chercher des idées pour leur rendre la monnaie de leur pièce, et puis j'ai une idée : les interviews.
"- Écoute Cara, j'ai peut-être une idée..."
Je lui raconte ce que j'ai eu comme idée, et elle acquiesce très vite, très contente de ce que je lui ai proposé. Nous nous étreignons quelques secondes avant d'entendre la porte s'ouvrir et de voir Hilly apparaître.
"- Ça va être l'heure des résultats les enfants, dit-elle."
Je me lève et, en compagnie des deux filles, je me dirige de nouveau vers le salon. On dirait que depuis tout à l'heure ils n'ont pas changé de place, et lorsqu'ils tournent tous la tête quand nous rentrons, ils se détournent tous bien vite, occupés par la tête de Caesar Flickerman, qui parle à l'écran. Seule Mags continue de me fixer, et je lui fais signe que je lui raconterai une autre fois.
"- Bienvenue, bienvenue ! Crie Caesar d'une voix affable. Passons tout de suite aux résultats que vous attendez tous ! Pendant trois jours, ils se sont entraînés, et il y a à peine quelques heures, ils sont passés devant un jury impitoyable ; je parle bien sur de nos triiii....buuuts !"
Jury extraordinairement impitoyable. Ils me faisaient peur, à manger du cochon grillé, c'est certain. Caesar commence à annoncer les notes. Silk décroche un dix d'entrée de jeu, mais son partenaire de district ne parvient qu'à un neuf, ce qui m'étonne : les premiers districts ont généralement de très bons scores. Roxane, la rousse, obtient elle aussi un neuf, et son partenaire de quatorze ans un huit. C'est honorable. Les deux tributs du Trois, Taalis et Crowe, obtiennent respectivement un quatre et un six. Il faut dire que les tributs du District Trois n'obtiennent jamais de bons scores ; leurs santés sont souvent beaucoup trop fragiles pour leur permettre de montrer leurs talents à tous. Ils travaillaient peut être même déjà dans une usine avant d'être moissonnés. C'est mon tour. Je vois mon portrait s'afficher, et j'enfonce mes doigts dans le fauteuil. Pitié, un bon score, pitié... Un dix apparaît à l'écran.Un dix !Je souris de toutes mes dents pendant que dans la pièce, ils me félicitent tous. Je ne pouvais pas espérer mieux. Dix ! C'est génial ! Puis je me tourne de nouveau vers l'écran, où est apparu le portrait de Cara, qui devient d'un coup très pale. Je me surprends à espérer qu'elle obtienne un bon score elle aussi, et lorsque je vois un neuf s'afficher, je lâche un soupir de soulagement. On se tape dans le dos, on se file une étreinte sincère, et on rigole tous les deux. Les notes des autres tributs planent autour de cinq ou six. Pandora parvient à avoir sept, et Rust un huit ! Ça m'étonne. Pour avoir huit, venant du District Sept, il a du montrer quelque chose d'impressionnant aussi juges... Je lui demanderai une autre fois. Pour le moment, je savoure ma note, cette sorte de petite victoire. Car chaque victoire dans ce genre me rapproche de chez moi.