Les Highlanders : la dernière génération
Chapitre 1
De nos jours, en 2014 : dans une salle de cours d’histoire-géographie à San Francisco, à l’université d’archéologie, un professeur accueille ses élèves.
- Bonjour à tous, installez-vous. Aujourd’hui, reprit-il quelques minutes plus tard, partiel surprise.
Les élèves protestèrent dès que le mot "partiel" fut prononcé.
- De toute façon, vous aurez contrôle tôt ou tard, alors mieux vaut le faire maintenant, non ? tenta-t-il de les convaincre.
Il distribua les copies aux élèves, tout en disant :
- Je suppose que vous savez déjà ce qui n’est pas à faire en évaluation. Mais je vais vous rafraîchir la mémoire : vous n’avez pas le droit de tricher, de parler sans lever la main, de prêter vos affaires sans autorisation… Ah oui, j’allais oublier : pas de gribouillage sur les copies.
- Et puis quoi encore ? Vous voulez aussi qu'on vous ramène un café et des biscuits ? Moi j’fais pas d’contrôle dans ces conditions-là, cria un élève dans l’amphitéâtre.
- Ouais, moi aussi.
- Moi, j’suis d’accord.
Peu à peu, tous les élèves se levèrent et quittèrent la salle. Celui qui avait commencé à lançer les protestations s’approcha du professeur et commença à retrousser ses manches, un air menaçant figeant son visage.
Le professeur devina sans mal les intentions du jeune homme : « Il veut se battre, et bien… il ne sait pas à qui il a affaire ! » pensa-t-il.
L’élève tenta de lui donner un coup de poing au visage. Sans succès. Le professeur arrêta son geste et sa main écrasa le poing de l’élève.
- Jean-Charles, soit raisonnable. Tu veux vraiment te battre ?
En guise de réponse, Jean-Charles essaya de l’atteindre au ventre mais le professeur empoigna sa cheville et la tourna jusqu’à ce qu’il cède, ce qui arriva très vite. La sonnerie retentit.
- Le cours est teminé.
Le nommé Jean-Charles se leva et le professeur lui dit :
- Je pense que tu as compris la leçon, du moins je l’espère. Ne t’inquiètes pas, je ne dirais rien à tes parents. Mais la prochaine fois, évite de m'attaquer, tu risquerais de ne pas t'en sortir indemne.
- Excusez-moi, M.MacLeod se calma imméditement Jean-Charles. Je n’aurais pas dû.
Le professeur n'était autre que Duncan MacLeod.
Cependant, une élève rangeait encore ses affaires. Elle s’appelait Rose Johnfield.
- Désolée, je suis un peu longue, s’excusa-t-elle.
Elle s'en voulait de faire attendre son professeur, qui devait fermer la salle, mais quand elle avait su qu'il y avait un partiel, elle avait sorti toutes ses affaires. D'ailleurs, l'heure de cours était passée extrêmement vite.
- Oh, ce n’est pas grave, j’ai tout mon temps, la rassura MacLeod.
- Oui, mais je sais qu’au fond de vous ça vous retarde pour chercher quelque chose, je n’arrive pas à savoir quoi.
À son air surpris, elle se reprit aussitôt :
- Je suis désolée, parfois je dis des choses qui n’ont aucun sens.
- Peut-être, mais tu as totalement raison : ne t’attarde pas trop, avoua-t-il.
- Au revoir, Monsieur.
Et elle quitta la salle. Elle marchait dans la rue, réfléchissant à cette dernière heure de cours qui avait été plus qu'étrange. A présent, il faisait nuit noire dehors. « Je n’aurais pas dû mettre autant de temps », pensa-t-elle. D'ailleurs, ele s'en voulait de son comportement. Elle devait arrêter de dire tout ce qui lui passait par la tête! Un jour, cela lui porterait préjudice.
Soudain, quelqu’un chercha à lui barrer la route.
- Laissez-moi passer, demanda-t-elle à l’inconnu.
- Non, protesta celui-ci.
- Je sais ce que vous voulez. Je n’ai pas d’argent sur moi. Une autre fois, peut-être.
La personne parut surprise par sa dernière phrase mais s’en alla. Rose continua son chemin.
Quelques minutes plus tard, elle eut la visite de la bande entière.
- Alors ?
- J’vous dit que j’ai pas d’argent. Faut que j’le dise en chinois ?
- Tu mens !
Ils s’apprêtaient à la frapper, quand un jeune homme surgit de nulle part et prit Rose au passage.
Il courait tellement vite qu’elle ne voyait que des ombres autour d’elle, elle n'avait même pas le temps de réfléchir à ce qui se passait.
Soudain, il s’arrêta brutalement. Ils étaient arrivés devant une maison. Rose profita de cet instant de répit pour savoir qui était ce jeune homme mystérieux qui lui avait sauvé la vie.
Il était grand, avec des cheveux noirs et mince, mais sportif. Elle reconnut aussitôt le nouveau de sa classe.
- Qu’est-ce que tu faisais là ? lui demanda-t-elle devant la porte de la maison.
- En fait je… je passais au supermarché et pour rentrer chez moi, je passais par là, alors, comme j’ai vu que tu avais des problèmes, j’ai voulu t’aider, c’est tout.
- Très drôle. Tu ne me feras pas avaler ça. En réalité, tu as senti que j’étais en danger.
- Arrête de dire des bêtises. Quand même, je sais ce que je fais et pourquoi je le fais !
- Je sais que c’est vrai !
- Ah oui, et comment ?
- Je le sais, c’est tout.
- Ce n’est pas une réponse !
- On…on va pas se disputer pour ça, se calma soudain Rose.
- Tu as parfaitement raison. C’est idiot. Tu veux rentrer un moment ?
- Ok.
Ils entrèrent dans la maison. La porte d’entrée s’ouvrait sur un salon immense, avec une décoration uniquement en noir et blanc très classe.
- Tu t’appelles comment, déjà ? demanda Rose.
- Je m’appelles Steven. Steven Cole Manlister. Et toi ?
- Moi c’est Rose Johnfield.
- Tu veux peut-être boire quelque chose ?
- Non, merci.
- Et ça va, ils ne t'ont rien fait? s'inquiéta Steven.
- Non, tu ne leur en as pas laissé le temps, répondit Rose en souriant au souvenir de la rapidité de son sauveur.
- Sinon, je voulais aussi te dire que… qu’en fait tu avais raison. Tout à l’heure, quand on s’est disputés.
- Franchement, c’est vraiment nul comme excuse. T’avais même pas de courses !
- Bon, ça va ! ça va ! Ne remue pas le couteau dans la plaie !
- Ok ! J’arrête ! Bon, j’vais y aller, moi.
- Tu veux peut-être que je te ramène ?
- Non, c’est bon. J’peux me débrouiller.
Il la toisait d’un air inquiet.
- Tu n’es pas convaincu. J’ai raison ?
- Comment tu sais ça ? On dirait que tu lis dans mes pensées.
- Je devine bien, c’est tout.
- N’empêche, j’préfère te ramener. Comme tu as pu le constater tout à l’heure, les rues ne sont pas sûres, la nuit. Mais tu rentres toujours seule, sans protection ?
- Oui. Pourquoi ?
- C’est juste que j’me demandais si tu avais besoin… d’un chauffeur ? répondit-il d’un ton amusé.
- Eh bien… peut-être, oui.
- Ton adresse ?
- Tu m’ramènes, non ? J’te guiderais.